Nous publions ce Maamar du Rabbi (Maamarim Meloukatim – Tome 1) à l’occasion de Roch ‘Hodech Elloul 5784, anniversaire du Rav Chmouel Azimov. Ce Maamar a été prononcé par le Rabbi le Chabbat Parachat Ki Tissa 5728 (1968), qui était le Chabbat précédant le mariage du Rav Chmouel et de Bassie Azimov, lequel a eu lieu le lundi 18 Adar 5728 (1968). Ce Maamar a été corrigé par le Rabbi, et il est à noter que le Rabbi n’avait pas corrigé de Maamarim depuis Youd Chevat 5719.

 


PDF DU MAAMAR

PDF DU MAAMAR AVEC LES CORRECTIONS DU RABBI


 

Résumé du Maamar Ki Tisa 5728 

1. Introduction
– Le Maamar traite du service dans le Tabernacle et le Temple, en se concentrant particulièrement sur l’offrande de l’encens (ketoret).
– L’encens est présenté comme l’un des services les plus importants, avec des règles très strictes.

2. La signification de l’encens
– Contrairement aux sacrifices ordinaires associés à la ‘nourriture’, l’encens est lié à l’odorat.
– L’odorat est considéré comme atteignant l’essence de l’âme, capable de réveiller du ‘sommeil spirituel’.

3. Composition et symbolisme de l’encens
– L’encens contient 11 ingrédients, chacun symboliquement lié aux ’11 chefs d’Ésaü’, représentant les forces opposées à la sainteté.
– Le but de l’encens est de transformer ces forces opposées en sainteté.

4. Comparaison avec les sacrifices
– Les sacrifices ordinaires ne peuvent être faits qu’avec des éléments permis à la consommation.
– L’encens, en revanche, inclut des éléments comme la myrrhe, symboliquement liée au côté opposé à la sainteté.

5. L’encens dans le Temple
– Le service de l’encens était effectué dans le Saint des Saints, l’endroit le plus sacré du Temple.
– Ce service était particulièrement important à Yom Kippour.

6. Parallèle avec l’exil et la rédemption
– Le Rabbi établit un parallèle entre l’absence du Temple (et donc du service de l’encens) et l’état d’exil spirituel du peuple juif.
– Il utilise l’image du ‘sommeil’ pour décrire cet état d’exil.

7. La prière comme substitut
– En l’absence du Temple, la prière, en particulier la prière de l’après-midi (Mincha), est considérée comme un substitut au service de l’encens.
– Cependant, la prière n’atteint que l »intériorité des mondes’, tandis que les actes physiques des mitzvot atteignent l »extériorité des mondes’.

8. Le réveil spirituel
– Le Rabbi décrit un processus de réveil spirituel, utilisant des métaphores du Cantique des Cantiques.
– Ce réveil est lié à l’amour essentiel de Dieu pour le peuple juif.

9. Les quatre niveaux de service divin
– Le Rabbi identifie quatre niveaux de service divin, correspondant aux quatre lettres du nom divin.
– Ces niveaux sont également associés aux concepts de ‘lumière, joie, allégresse et honneur’ mentionnés dans le livre d’Esther.

10. Conclusion
– Le Rabbi conclut en liant ces concepts à l’histoire de Pourim et à l’idée du sacrifice de soi (mesirut nefesh).
– Il souligne l’importance de manifester ces niveaux spirituels élevés dans le monde physique, ‘sous dix palmes’.


Traduction libre

 

כִּי תִשָּׂא גוֹ’, הִנֵּה בְּפָרָשָׁה זוֹ מְבֹאָר עִנְיַן הָעֲבוֹדָה בַּמִּשְׁכָּן וּבַמִּקְדָּשׁ דְּאִקְרֵי מִשְׁכָּן, עִנְיַן מַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת, שֶׁזֶּה הָיָה מֵהָעֲבוֹדוֹת הָעִקָּרִיּוֹת בַּמִּשְׁכָּן,

‘Quand tu feras le compte…’ etc. Dans cette Paracha de la Torah, on explique le service dans le Tabernacle et dans le Temple qui est appelé Tabernacle, le service de l’encens, qui était l’un des services principaux dans le Tabernacle.

וְאַף עַל פִּי שֶׁגַּם בַּפָּרָשָׁה הַקּוֹדֶמֶת, פָּרָשַׁת תְּצַוֶּה, מְדֻבָּר מֵעִנְיַן הַקְּטֹרֶת, וְכֵן בַּפָּרָשָׁה הַבָּאָה, פָּרָשַׁת וַיַּקְהֵל, אֲבָל שָׁם מְדֻבָּר רַק בִּכְלָלוּת, וּבְפָרָשָׁה זוֹ מְבֹאָר הָעִנְיָן בִּפְרָטוּת,

Bien que la Paracha précédente, Tetzaveh, parle aussi de l’encens, ainsi que la Paracha suivante, Vayakhel, ces passages n’en parlent qu’en général. Dans cette Paracha, le sujet est expliqué en détail,

דְּהַיְנוּ הַהֲכָנוֹת לָזֶה, וּמִמַּה שֶּׁהָיָה הַקְּטֹרֶת נַעֲשֵׂית, וְכֵן גֹּדֶל הָעִנְיָן שֶׁבָּזֶה, וְהַלָּאוִים הַקְּשׁוּרִים בָּזֶה וְחֹמֶר הָעִנְיָן שֶׁבָּהֶם וְעַד לְעִנְיָן שֶׁל הֵיפֶךְ הַחַיִּים לְהָעוֹבֵר עֲלֵיהֶם,

c’est-à-dire les préparatifs, la composition de l’encens, ainsi que la grandeur de ce service, les interdictions qui y sont liées et leur gravité, allant jusqu’à la peine de mort pour celui qui les transgresse.

אֲשֶׁר גַּם עִנְיָן זֶה דְּהֵיפֶךְ הַחַיִּים מְבֹאָר דַּוְקָא בְּפָרָשָׁה זוֹ מֵאַחַר שֶׁכָּאן מְבֹאָר חֹמֶר הָעִנְיָן, וַהֲגַם שֶׁגַּם בְּקָרְבָּנוֹת יֶשְׁנָם כַּמָּה וְכַמָּה לָאוִים כְּמוֹ חֻלִּין בָּעֲזָרָה וּשְׁחוּטֵי חוּץ וְכוּ’,

Ce sujet de la peine de mort est expliqué précisément dans cette Paracha car c’est ici qu’est expliquée la gravité du sujet. Bien qu’il y ait aussi plusieurs interdictions concernant les sacrifices, comme le fait d’apporter des animaux profanes dans le parvis ou d’offrir des sacrifices en dehors du Temple, etc.,

אַךְ אֵין זֶה מַגִּיעַ לִקְטֹרֶת שֶׁחֲמוּרָה כָּל כָּךְ עַד לְעִנְיָן שֶׁל הֵיפֶךְ הַחַיִּים לְהָעוֹשֶׂה בְּמַתְכֻּנְתָּהּ.

cela n’atteint pas la gravité de l’encens, qui est si sérieuse qu’elle entraîne la peine de mort pour celui qui le prépare selon sa composition.

 


וְהִנֵּה עִנְיַן הַקָּרְבָּנוֹת וּמַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת הֲרֵי זֶה עֲבוֹדַת הַמִּשְׁכָּן, וּכְמוֹ שֶׁנִּתְבָּאֵר בְּמַאֲמַר דְּיוֹם הַהִילּוּלָא שֶׁעִיקַר הָעֲבוֹדָה בַּמִּשְׁכָּן וּמִקְדָּשׁ הוּא עִנְיַן עֲבוֹדַת הַקָּרְבָּנוֹת (שֶׁכּוֹלֵל גַּם מַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת),

Le sujet des sacrifices et du service de l’encens est le service du Tabernacle, comme il a été expliqué dans le discours du jour de l’Hilloula que le service principal dans le Tabernacle et le Temple était le service des sacrifices (qui inclut aussi le service de l’encens).

וְלָכֵן הָיָה הַמִּשְׁכָּן מֵעֲצֵי שִׁטִּים דַּוְקָא וְכוּ’ (כַּמְבֹאָר שָׁם) וְעַל יְדֵי כָּל זֶה נַעֲשָׂה הַוְּשָׁכַנְתִּי בְּתוֹכָם,

C’est pourquoi le Tabernacle était fait de bois d’acacia, etc. (comme expliqué là-bas) et par cela se réalisait ‘Je résiderai parmi eux’.

דְּהִנֵּה כְּלָלוּת עִנְיַן הַקָּרְבָּנוֹת הוּא עִנְיַן קֵירוּב כָּל הַכֹּחוֹת וְעַד לְהַקֵּירוּב אֲשֶׁר רָזָא דְּקוּרְבָּנָא עוֹלֶה עַד רָזָא דְּאֵין סוֹף,

En effet, l’ensemble du sujet des sacrifices est celui du rapprochement de toutes les forces, jusqu’au rapprochement où le secret du sacrifice s’élève jusqu’au secret de l’Infini.

אַךְ יֶשְׁנוֹ חִילּוּק בֵּין קָרְבָּנוֹת סְתָם לְמַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת, דְּקָרְבָּנוֹת נִקְרָאִים אֲכִילָה וּכְמוֹ שֶׁכָּתוּב אֶת קָרְבָּנִי לַחְמִי לְאִשַּׁי גוֹ’,

Cependant, il y a une différence entre les sacrifices ordinaires et le service de l’encens. Les sacrifices sont appelés ‘nourriture’, comme il est écrit : ‘Mon offrande, Mon pain pour Mes feux’, etc.

וְלָכֵן נִקְרָאִים יִשְׂרָאֵל רַעְיָתִי, דְּפֵירוּשׁ רַעְיָתִי פַּרְנָסָתִי בִּשְׁנֵי תְמִידִין כוּ’ וְכִדְאִיתָא בַּמִּדְרָשׁ יִשְׂרָאֵל מְפַרְנְסִין לַאֲבִיהֶן שֶׁבַּשָּׁמַיִם,

Et c’est pourquoi Israël est appelé ‘Ma bien-aimée’, ce qui signifie ‘celle qui Me nourrit avec deux sacrifices quotidiens’, comme il est dit dans le Midrash : ‘Israël nourrit leur Père céleste’.

מַה שֶּׁאֵין כֵּן מַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת הוּא עִנְיַן הָרֵיחַ, וְאַף עַל פִּי שֶׁמִּצַּד עִנְיַן הַהִתְכַּלְּלוּת שֶׁבִּקְדוּשָּׁה הִנֵּה גַּם בְּקָרְבָּנוֹת יֶשְׁנוֹ עִנְיַן הָרֵיחַ, וּכְמוֹ שֶׁכָּתוּב רֵיחַ נִיחוֹחַ לַה’

Par contre, le service de l’encens est lié à l’odorat. Bien que du point de vue de l’inclusion qui existe dans la sainteté, il y ait aussi un aspect d’odeur dans les sacrifices, comme il est écrit ‘une odeur agréable pour l’Éternel’,

אַךְ בְּעִיקָר הַקָּרְבָּנוֹת הֵם עִנְיַן הָאֲכִילָה, וְעַל כֵּן הֵיכָן מְחַלְּקִים בֵּין נוּקְבָא דִּפְרַדְּשְׁקָא הַיְמָנִית לִפְרַדְּשְׁקָא הַשְּׂמָאלִית, גַּבֵּי קְטֹרֶת דַּוְקָא,

les sacrifices sont principalement liés à la nourriture. C’est pourquoi on distingue entre la narine droite et la narine gauche spécifiquement pour l’encens,

כֵּיוָן שֶׁדַּוְקָא בִּקְטֹרֶת הִנֵּה עִיקַר עִנְיָנָהּ הוּא הָרֵיחַ, וְעַל כֵּן הִנֵּה בְּכֹחַ הַקְּטֹרֶת דַּוְקָא הוּא לְהַפֵּךְ הַלְּעֻמַּת זֶה,

car c’est principalement dans l’encens que l’essentiel est l’odeur. C’est pourquoi c’est précisément par le pouvoir de l’encens qu’on peut transformer le côté opposé à la sainteté.

דְּהִנֵּה הַקָּרְבָּנוֹת צָרִיךְ לִהְיוֹת מִן הַמּוּתָּר בְּפִיךָ דַּוְקָא, מַה שֶּׁאֵין כֵּן בִּקְטֹרֶת יֶשְׁנוֹ גַּם עִנְיַן הַמּוֹר שֶׁזֶּהוּ עִנְיַן הַלְּעֻמַּת זֶה

En effet, les sacrifices doivent être faits uniquement avec ce qui est permis à la consommation, alors que dans l’encens il y a aussi l’élément de la myrrhe, qui est lié au côté opposé à la sainteté,

וּכְמוֹ שֶׁמְּבָאֵר אַדְמוֹ’ר הַזָּקֵן בְּעִנְיַן שִׁשָּׁה חֳדָשִׁים בְּשֶׁמֶן הַמֹּר וּמָרְדְּכַי מֵירָא דַּכְיָא,

comme l’explique l’Admor Hazaken à propos du verset ‘six mois avec l’huile de myrrhe’ et ‘Mordechai est la myrrhe pure’.

וְלֹא רַק שֶׁהַמּוֹר הוּא מִלְּעֻמַּת זֶה, אֶלָּא שֶׁכָּל אֶחָד וְאֶחָד מִסַּמָּנֵי הַקְּטֹרֶת קָשׁוּר עִם עִנְיַן הַלְּעֻמַּת זֶה,

Non seulement la myrrhe vient du côté opposé à la sainteté, mais chacun des ingrédients de l’encens est lié à un aspect du côté opposé.

שֶׁהֲרֵי בִּקְטֹרֶת דַּוְקָא י’א סַמָּנִים (וְאִם חָסֵר א’ כוּ’), הַיְינוּ שֶׁכָּל אֶחָד מִסַּמָּנֵי הַקְּטֹרֶת הוּא אֶחָד מִן י’א,

C’est pourquoi l’encens a précisément onze ingrédients (et s’il en manque un, etc.), ce qui signifie que chacun des ingrédients de l’encens est un des onze,

שֶׁי’א הוּא עִנְיַן הַלְּעֻמַּת זֶה שֶׁאֵינוֹ (כְּמוֹ בִּקְדוּשָּׁה שֶׁשָּׁם הוּא) עֶשֶׂר וְלֹא אַחַד עָשָׂר,

et onze est un nombre lié au côté opposé à la sainteté, qui n’est pas (comme dans la sainteté où c’est) dix et non onze.

וְעוֹד שֶׁהֲרֵי י’א סַמָּנִים אֵלּוּ הֵם כְּנֶגֶד י’א אַלּוּפֵי עֵשָׂו, דְּהַיְינוּ שֶׁכָּל אֶחָד מִסַּמָּנֵי הַקְּטֹרֶת הוּא כְּנֶגֶד אֶחָד מֵאַלּוּפֵי עֵשָׂו,

De plus, ces onze ingrédients correspondent aux onze chefs d’Ésaü, ce qui signifie que chacun des ingrédients de l’encens correspond à l’un des chefs d’Ésaü.

וְאִם כֵּן כָּל אֶחָד מִן הַי’א סַמָּנִים קָשׁוּר עִם עִנְיַן הַלְּעֻמַּת זֶה, שֶׁעִנְיַן הַקְּטֹרֶת הוּא לְהַפֵּךְ אֶת הַלְּעֻמַּת זֶה לִקְדוּשָּׁה,

Ainsi, chacun des onze ingrédients est lié à un aspect du côté opposé à la sainteté. Le but de l’encens est de transformer le côté opposé en sainteté,

וְהַכֹּחַ לָזֶה הוּא מֵאַחַר שֶׁקְּטֹרֶת הוּא עִנְיַן הָרֵיחַ שֶׁמַּגִּיעַ לְמַעְלָה יוֹתֵר מִקָּרְבָּנוֹת.

et le pouvoir de faire cela vient du fait que l’encens est lié à l’odorat, qui atteint un niveau plus élevé que les sacrifices.

 


וְהִנֵּה מַעֲלַת הָרֵיחַ הוּא שֶׁמַּגִּיעַ בְּעֶצֶם הַנֶּפֶשׁ, וְעַל כֵּן בְּכֹחַ הָרֵיחַ, וְדַוְקָא רֵיחַ חָזָק, לְעוֹרֵר מֵהַשֵּׁינָה,

L’avantage de l’odorat est qu’il atteint l’essence de l’âme. C’est pourquoi l’odorat, et particulièrement une odeur forte, a le pouvoir de réveiller du sommeil,

שֶׁזֶּה בְּכֹחַ הָרֵיחַ דַּוְקָא וְאֵין זֶה בְּכֹחַ הָאֲכִילָה, וְאַדְרַבָּה, שֶׁאֲכִילָה גּוֹרֶמֶת לְשֵׁינָה,

ce que la nourriture ne peut pas faire. Au contraire, la nourriture provoque le sommeil.

וְעַל כֵּן אִיתָא בְּמַסֶּכֶת יוֹמָא שֶׁהַכֹּהֵן גָּדוֹל צָרִיךְ לְמַעֵט בַּאֲכִילָתוֹ בְּעֶרֶב יוֹם הַכִּפּוּרִים, מִפְּנֵי שֶׁהַמַּאֲכָל מֵבִיא אֶת הַשֵּׁינָה,

C’est pourquoi il est dit dans le traité Yoma que le grand prêtre devait réduire sa nourriture la veille de Yom Kippour, car la nourriture amène le sommeil,

מַה שֶּׁאֵין כֵּן רֵיחַ מְעוֹרֵר מֵהַשֵּׁינָה, מֵאַחַר שֶׁמַּגִּיעַ בְּעֶצֶם הַנֶּפֶשׁ,

alors que l’odeur réveille du sommeil, car elle atteint l’essence de l’âme.

וְזֶהוּ מַה שֶּׁעֲבוֹדַת הַכֹּהֵן גָּדוֹל בְּיוֹם הַכִּפּוּרִים אַחַת בַּשָּׁנָה הָיְתָה בִּקְטֹרֶת דַּוְקָא שֶׁהוּא עִנְיַן הָרֵיחַ,

C’est pourquoi le service du grand prêtre à Yom Kippour, une fois par an, était spécifiquement avec l’encens, qui est lié à l’odorat.

דִּכְמוֹ בָּאָדָם לְמַטָּה הִנֵּה הָרֵיחַ בְּכֹחוֹ לְעוֹרֵר אֶת עֶצֶם הַנֶּפֶשׁ, כְּמוֹ כֵן הוּא בַּמִּקְדָּשׁ שֶׁעֲבוֹדָה בְּרֵיחַ הוּא בְּקֹדֶשׁ הַקֳּדָשִׁים,

De même que chez l’homme en bas l’odorat a le pouvoir d’éveiller l’essence de l’âme, de même dans le Temple, le service lié à l’odorat se faisait dans le Saint des Saints.

וְאַף עַל פִּי שֶׁהָיָה נִכְנָס לְשָׁם גַּם עִם דַּם הַקָּרְבָּנוֹת, אַךְ עִיקַר הָעֲבוֹדָה בְּקֹדֶשׁ הַקֳּדָשִׁים הָיְתָה בִּקְטֹרֶת,

Bien qu’il y entrât aussi avec le sang des sacrifices, le service principal dans le Saint des Saints était avec l’encens,

וְחִידּוּשׁ מַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת בְּיוֹם הַכִּפּוּרִים הוּא בְּקֹדֶשׁ הַקֳּדָשִׁים,

et l’innovation du service de l’encens à Yom Kippour était dans le Saint des Saints.

וּמִצַּד מַעֲלַת עִנְיַן הַקְּטֹרֶת עַל כֵּן וְכָל אָדָם לֹא יִהְיֶה בְּאֹהֶל מוֹעֵד וְגוֹ’,

À cause de l’importance de l’encens, ‘aucun homme ne sera dans la Tente d’Assignation’, etc.

וְגַם בְּכָל הַשָּׁנָה (שֶׁבַּחֲסִידוּת מְבֹאָר עִנְיָן זֶה לְגַבֵּי יוֹם הַכִּפּוּרִים – אֲבָל כֵּן הוּא בְּכָל הַשָּׁנָה מִצַּד מַעֲלַת הַקְּטֹרֶת),

Et cela s’applique toute l’année (bien qu’en Hassidout cela soit expliqué par rapport à Yom Kippour, mais c’est ainsi toute l’année à cause de l’importance de l’encens),

שֶׁהוּא עִנְיַן הָרֵיחַ שֶׁמַּגִּיעַ בְּעֶצֶם הַנֶּפֶשׁ,

car c’est l’odorat qui atteint l’essence de l’âme.

וְהִנֵּה כְּמוֹ שֶׁבְּגַשְׁמִיּוּת בְּכֹחַ הָרֵיחַ דַּוְקָא לְעוֹרֵר מֵהַשֵּׁינָה כְּמוֹ כֵן הוּא בְּרוּחָנִיּוּת שֶׁבִּכְדֵי לְעוֹרֵר מֵהַשֵּׁינָה הוּא עַל יְדֵי הָרֵיחַ דַּוְקָא,

De même que dans le physique, c’est spécifiquement l’odorat qui peut réveiller du sommeil, de même dans le spirituel, pour réveiller du sommeil, c’est spécifiquement par l’odorat.

וְהִנֵּה עִנְיַן הַשֵּׁינָה נִתְבָּאֵר בְּמַאֲמַר דְּפוּרִים בְּעִנְיַן מַה שֶּׁכָּתוּב אֲנִי יְשֵׁנָה וְלִבִּי עֵר קוֹל דּוֹדִי דוֹפֵק וְגוֹ’,

Le sujet du sommeil a été expliqué dans le discours de Pourim sur le verset ‘Je dors mais mon cœur veille, la voix de mon bien-aimé frappe’, etc.

וְהַיְינוּ שֶׁהֲגַם דִּכְנֶסֶת יִשְׂרָאֵל יְשֵׁנָה בְּגָלוּתָא, אַךְ מֵאַחַר שֶׁלִּבִּי עֵר, דְּהַיְינוּ שֶׁהַיְּחִידָה שֶׁבַּנֶּפֶשׁ הִיא בִּשְׁלֵימוּת וְעֵר אֵצֶל כָּל אֶחָד וְאֶחָד,

À savoir que bien que l’assemblée d’Israël dorme dans l’exil, comme son cœur veille, c’est-à-dire que la partie unique de l’âme est intacte et éveillée chez chacun,

עַל כֵּן קוֹל דּוֹדִי דוֹפֵק פִּתְחִי לִי, בִּכְדֵי שֶׁיִּהְיֶה אֲחוֹתִי רַעְיָתִי יוֹנָתִי תַמָּתִי

donc ‘la voix de mon bien-aimé frappe, ouvre-moi’, pour qu’il y ait ‘ma sœur, ma bien-aimée, ma colombe, ma parfaite’

(וְהִנֵּה בְּמַאֲמָר הַנַּ’ל נִתְבָּאֵר פָּסוּק זֶה דַּאֲנִי יְשֵׁנָה וְגוֹ’ וְהֶמְשֵׁךְ הַפְּסוּקִים פָּשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי וְגוֹ’, אֲשֶׁר הַבֵּיאוּר בָּהֶם הוּא דִּלְאַחַר הַקּוֹל דּוֹדִי דוֹפֵק)

(et dans le discours mentionné, ce verset ‘Je dors’ etc. et la suite des versets ‘J’ai ôté ma tunique’ etc. ont été expliqués, et l’explication de ces versets est qu’après ‘la voix de mon bien-aimé frappe’)

הִנֵּה עַל זֶה עוֹנָה כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל פָּשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי אֵיכָכָה אֶלְבָּשֶׁנָּה,

l’assemblée d’Israël répond ‘J’ai ôté ma tunique, comment la remettrais-je ?’.

וּמֵבִיא אַדְמוֹ’ר מַהַרַ’שׁ וְאַדְמוֹ’ר הַצֶּמַח צֶדֶק בִּרְשִׁימוֹתָיו לְשִׁיר הַשִּׁירִים (עַל הַפָּסוּק דּוֹדִי שָׁלַח יָדוֹ וְגוֹ’)

L’Admor Maharash et l’Admor le Tsemach Tsedek dans ses notes sur le Cantique des Cantiques (sur le verset ‘Mon bien-aimé a passé sa main par le trou’)

דְּבַמִּדְרָשׁ רַבָּה שִׁיר הַשִּׁירִים עַל הַפָּסוּק פָּשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי וְגוֹ’ אִיתָא, דְּקָאֵי עַל בִּגְדֵי כְּהוּנָּה וּבִגְדֵי מַלְכוּת שֶׁפָּשְׁטוּ מִמֶּנּוּ בְּגָלוּת,

citent le Midrash Rabba sur le Cantique des Cantiques sur le verset ‘J’ai ôté ma tunique’ etc., qui dit que cela fait référence aux vêtements sacerdotaux et aux vêtements royaux qui nous ont été ôtés dans l’exil.

דְּלִכְאוֹרָה אֵינוֹ מוּבָן הַשַּׁיָּכוּת דְּבִגְדֵי כְּהוּנָּה וְכוּ’ לְכָאן,

À première vue, on ne comprend pas le rapport entre les vêtements sacerdotaux etc. et ce sujet.

וּמְבָאֲרִים, דְּמֵאַחַר שֶׁאֲנִי יְשֵׁנָה בְּגָלוּתָא וְקוֹל דּוֹדִי דוֹפֵק לְעוֹרֵר מֵהַשֵּׁינָה, עַל כֵּן הַתְּשׁוּבָה עַל זֶה הִיא דְּפָשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי,

Ils expliquent que puisque ‘je dors dans l’exil’ et que ‘la voix de mon bien-aimé frappe’ pour réveiller du sommeil, la réponse à cela est ‘J’ai ôté ma tunique’,

שֶׁחֲסֵרִים לָהּ הַבִּגְדֵי כְּהוּנָּה כוּ’, וְלָכֵן אִי אֶפְשָׁר שֶׁתִּהְיֶה עֲבוֹדַת הַקָּרְבָּנוֹת שֶׁנִּקְרָא רֵיחַ נִיחוֹחַ לַה’,

c’est-à-dire qu’il lui manque les vêtements sacerdotaux, etc. C’est pourquoi il est impossible qu’il y ait le service des sacrifices qui est appelé ‘une odeur agréable pour l’Éternel’,

וּבִפְרָט מַעֲשֵׂה הַקְּטֹרֶת שֶׁהוּא עִנְיַן הָרֵיחַ, וְהָרֵיחַ מְעוֹרֵר מֵהַשֵּׁינָה,

et en particulier le service de l’encens qui est lié à l’odorat, et l’odorat réveille du sommeil.

וּמֵאַחַר דְּפָשַׁטְתִּי בִּגְדֵי כְּהוּנָּה וְאֵין רֵיחַ הַקָּרְבָּנוֹת וְהַקְּטֹרֶת, אִם כֵּן אֵיכָכָה אֶלְבָּשֶׁנָּה לְהִתְעוֹרֵר בִּבְחִינַת אֲחוֹתִי רַעְיָתִי כוּ’,

Et puisque ‘J’ai ôté les vêtements sacerdotaux’ et qu’il n’y a pas l’odeur des sacrifices et de l’encens, comment ‘la remettrais-je’ pour m’éveiller au niveau de ‘ma sœur, ma bien-aimée’, etc.

וְעַל זֶה מְשִׁיבָה רוּחַ הַקֹּדֶשׁ בְּשֵׁם הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא רָחַצְתִּי אֶת רַגְלַי אֵיכָכָה אֲטַנְּפֵם,

À cela, l’esprit saint répond au nom du Saint, béni soit-Il : ‘J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ?’.

דְּהִנֵּה בֵּית הַמִּקְדָּשׁ נִקְרָא הֲדוֹם רַגְלָיו שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא,

En effet, le Temple est appelé ‘l’escabeau des pieds’ du Saint, béni soit-Il,

וּבְבֵית הַמִּקְדָּשׁ הָיָה הַשְׁרָאַת הַשְּׁכִינָה, כְּמוֹ שֶׁכָּתוּב הִנֵּה הַשָּׁמַיִם וּשְׁמֵי הַשָּׁמַיִם לֹא יְכַלְכְּלוּךָ אַף כִּי הַבַּיִת הַזֶּה,

et dans le Temple résidait la Présence Divine, comme il est écrit : ‘Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent Te contenir, combien moins cette maison’,

שֶׁזּוֹ הִיא תְּמִיהָה קַיֶּמֶת, אַךְ לְאַחַר שֶׁרָחַצְתִּי אֶת רַגְלַי, אַז אִיךְ הָאבּ זִיךְ אָפּגֶעוַואשְׁן מִלִּהְיוֹת מִתְלַבֵּשׁ בְּבֵית הַמִּקְדָּשׁ, אִם כֵּן אֵיכָכָה כוּ’.

ce qui est une question permanente, mais après que ‘J’ai lavé mes pieds’, c’est-à-dire que Je me suis lavé de m’être revêtu dans le Temple, alors ‘comment’ etc.

 


וְאַף עַל פִּי שֶׁגַּם בִּזְמַן הַגָּלוּת יֶשְׁנוֹ עִנְיַן הַקָּרְבָּנוֹת דִּתְפִלּוֹת כְּנֶגֶד קָרְבָּנוֹת תִּקְּנוּם,

Bien que même au temps de l’exil il y ait le sujet des sacrifices, car ‘les prières ont été instituées à la place des sacrifices’,

וּכְמוֹ כֵן יֶשְׁנוֹ גַּם עִנְיַן הַקְּטֹרֶת עַכְשָׁיו, שֶׁזֶּהוּ עִנְיַן תְּפִלַּת מִנְחָה, שֶׁנִּקְרֵאת מִנְחַת קְטֹרֶת,

et de même il y a aussi le sujet de l’encens maintenant, qui est la prière de l’après-midi, qui est appelée ‘offrande d’encens’,

וְכַמְבֹאָר בְּהַדְּרוּשִׁים הַמְבָאֲרִים מַעֲלַת תְּפִלַּת הַמִּנְחָה עַל שְׁאָר הַתְּפִלּוֹת, וְאַף אֵלִיָּהוּ לֹא נַעֲנָה אֶלָּא בִּתְפִלַּת הַמִּנְחָה, כְּמוֹ שֶׁכָּתוּב בַּהַפְטָרָה דְּשַׁבָּת זוֹ.

comme expliqué dans les discours qui expliquent la supériorité de la prière de l’après-midi sur les autres prières, et même Élie n’a été exaucé que dans la prière de l’après-midi, comme il est écrit dans la Haftara de ce Shabbat.

אַךְ הַהַמְשָׁכָה שֶׁעַל יְדֵי הַתְּפִלָּה הִיא רַק בִּפְנִימִיּוּת הָעוֹלָמוֹת,

Cependant, l’attraction divine qui se fait par la prière n’est que dans l’intériorité des mondes,

וְיָדוּעַ שֶׁהַהַמְשָׁכָה צְרִיכָה לִהְיוֹת גַּם בְּחִיצוֹנִיּוּת הָעוֹלָמוֹת כַּמְבֹאָר בְּעִנְיַן הַתּוֹרָה שֶׁצָּרִיךְ לִהְיוֹת לְמוֹצִיאֵיהֶם בַּפֶּה דַּוְקָא,

et il est connu que l’attraction doit se faire aussi dans l’extériorité des mondes, comme expliqué dans le sujet de la Torah qu’il faut qu’elle soit ‘pour ceux qui la prononcent de leur bouche’ spécifiquement,

וּכְמוֹ שֶׁמַּאֲרִיךְ אַדְמוֹ’ר הַזָּקֵן בְּתַנְיָא, וְכֵן בְּמִצְווֹת צָרִיךְ לִהְיוֹת מַעֲשֵׂה הַמִּצְווֹת דַּוְקָא,

comme l’Admor Hazaken l’explique longuement dans le Tanya, et de même pour les commandements il faut qu’il y ait l’action des commandements spécifiquement,

וְעַד שֶׁכְּלָלוּת עִנְיַן הַתּוֹרָה וּמִצְווֹת הוּא דַּוְקָא לְמַטָּה בְּעוֹלָם הַזֶּה דִּלְמִצְרַיִם יְרַדְתֶּם,

au point que l’ensemble du sujet de la Torah et des commandements est spécifiquement en bas dans ce monde, car ‘c’est en Égypte que vous êtes descendus’.

וּבְקָרְבָּנוֹת אָמְנָם כֵּן הוּא שֶׁעַל יָדָם הוּא גִּילּוּי הַהַמְשָׁכָה גַּם בְּחִיצוֹנִיּוּת הָעוֹלָמוֹת,

Dans les sacrifices, c’est bien ainsi que par eux se révèle l’attraction divine aussi dans l’extériorité des mondes,

מַה שֶּׁאֵין כֵּן עַל יְדֵי הַתְּפִלּוֹת דִּבְמָקוֹם קָרְבָּנוֹת תִּקְּנוּם הַהַמְשָׁכָה הִיא רַק בִּפְנִימִיּוּת הָעוֹלָמוֹת,

contrairement aux prières qui ont été instituées à la place des sacrifices, où l’attraction n’est que dans l’intériorité des mondes.

וְלִהְיוֹת שֶׁעַל יְדֵי הַמִּצְווֹת הַהַמְשָׁכָה הִיא בְּחִיצוֹנִיּוּת הָעוֹלָמוֹת, הִנֵּה עַל זֶה עוֹנָה כְּנֶסֶת יִשְׂרָאֵל פָּשַׁטְתִּי אֶת כֻּתָּנְתִּי וְגוֹ’.

Et puisque par les commandements l’attraction se fait dans l’extériorité des mondes, c’est à cela que l’assemblée d’Israël répond ‘J’ai ôté ma tunique’ etc.

 


וְעַל זֶה מַמְשִׁיךְ בְּהַפָּסוּק, דּוֹדִי שָׁלַח יָדוֹ מִן הַחוֹר,

À cela, le verset continue : ‘Mon bien-aimé a passé sa main par le trou’,

וְהַיְינוּ שֶׁהֲגַם דְּרוּחַ הַקֹּדֶשׁ מְשִׁיבָה בְּשֵׁם הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא רָחַצְתִּי אֶת רַגְלַי אֵיכָכָה גוֹ’,

c’est-à-dire que bien que l’esprit saint réponde au nom du Saint, béni soit-Il, ‘J’ai lavé mes pieds, comment’ etc.,

אֲבָל מִצַּד הָעִנְיָן דְּדוֹדִי שָׁלַח יָדוֹ, אֲשֶׁר דּוֹדִי הוּא עִנְיַן הָאַהֲבָה עַצְמִית שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא לְנִשְׁמוֹת יִשְׂרָאֵל

mais du fait que ‘mon bien-aimé a passé sa main’, où ‘mon bien-aimé’ est le sujet de l’amour essentiel du Saint, béni soit-Il, pour les âmes d’Israël

(וּכְמוֹ שֶׁמְּבָאֵר אַדְמוֹ’ר הַזָּקֵן בְּהַמַּאֲמָר עַל הַפָּסוּק קַמְתִּי אֲנִי לִפְתּוֹחַ לְדוֹדִי, וְנִתְבָּאֵר בְּשִׂיחַת כְּבוֹד קְדוּשַּׁת אַדְמוֹ’ר (מוֹהֲרַשַׁ’בּ) נִשְׁמָתוֹ עֵדֶן),

(comme l’Admor Hazaken l’explique dans le discours sur le verset ‘Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé’, et cela a été expliqué dans un discours de l’Admor (Rashab)),

וּמִצַּד הָאַהֲבָה עַצְמִית, הִנֵּה שָׁלַח יָדוֹ מִן הַחוֹר, דְּחוֹר הוּא גַּם מִלְּשׁוֹן חוּר כַּרְפַּס וְכֵן מִלְּשׁוֹן חֵרוּת

et du fait de l’amour essentiel, ‘il a passé sa main par le trou’, où ‘trou’ est aussi du langage de ‘trou’ comme dans ‘lin et pourpre’ et aussi du langage de ‘liberté’

וְעַל יְדֵי זֶה נַעֲשֶׂה הַפִּתְחִי לִי, וּלְאַחַר הַפִּתְחִי לִי הַד’ דְּרָגוֹת דַּאֲחוֹתִי רַעְיָתִי יוֹנָתִי תַמָּתִי,

et par cela se fait le ‘ouvre-moi’, et après le ‘ouvre-moi’ les quatre niveaux de ‘ma sœur, ma bien-aimée, ma colombe, ma parfaite’,

שֶׁאֵלּוּ הֵן ד’ מַדְרֵיגוֹת בֵּין בְּהָעֲבוֹדָה בְּעִנְיַן הָאַהֲבָה, דְּלֵית פּוּלְחָנָא כְּפוּלְחָנָא דִּרְחִימוּתָא,

qui sont quatre niveaux tant dans le service divin dans le sujet de l’amour, car ‘il n’y a pas de service comme le service de l’amour’,

וּבֵין בַּעֲבוֹדָה דְּקִיּוּם הַמִּצְווֹת, דְּד’ מַדְרֵיגוֹת אֵלּוּ הֵן כְּנֶגֶד ד’ אוֹתִיּוֹת דְּשֵׁם הֲוָיָ’,

que dans le service de l’accomplissement des commandements, car ces quatre niveaux correspondent aux quatre lettres du nom divin.

וְעַל יְדֵי זֶה הִנֵּה לַיְּהוּדִים הָיְתָה אוֹרָה וְשִׂמְחָה וְשָׂשׂוֹן וִיקָר,

Et par cela, ‘les Juifs eurent la lumière et la joie, et l’allégresse et l’honneur’,

אֲשֶׁר בְּדֶרֶךְ אֶפְשָׁר יֵשׁ לוֹמַר שֶׁהַד’ עִנְיָנִים דְּאוֹרָה וְשִׂמְחָה וְגוֹ’ הֵם כְּנֶגֶד הַד’ אוֹתִיּוֹת דְּשֵׁם הֲוָיָ’,

où on peut dire que ces quatre choses – lumière, joie, etc. – correspondent aux quatre lettres du nom divin.

דְּאוֹרָה זוֹ תּוֹרָה וּכְמוֹ שֶׁכָּתוּב כִּי נֵר מִצְוָה וְתוֹרָה אוֹר,

‘Lumière’, c’est la Torah, comme il est écrit ‘car le commandement est une lampe et la Torah est une lumière’,

שֶׁזֶּהוּ עִנְיַן סְפִירַת הַחָכְמָה, שִׂמְחָה הוּא עִנְיַן מוֹעֲדִים לְשִׂמְחָה,

ce qui est le sujet de la sphère de la Sagesse. ‘Joie’, ce sont les fêtes ‘pour la joie’,

שֶׁהוּא עִנְיַן סְפִירַת הַבִּינָה, וְשָׂשׂוֹן זוֹ מִילָה שֶׁזֶּהוּ עִנְיַן סְפִירַת הַיְּסוֹד שֶׁהוּא עִיקַּר הַזְּעֵיר אַנְפִּין,

ce qui est le sujet de la sphère de la Compréhension. ‘Allégresse’, c’est la circoncision, ce qui est le sujet de la sphère du Fondement qui est l’essentiel des six sphères émotionnelles.

וִיקָר אֵלּוּ תְּפִלִּין שֶׁהֵם בְּחִינַת הַמַּלְכוּת וְכַמְבֹאָר בְּסוֹף דְּשַׁעֲרֵי אוֹרָה

‘Honneur’, ce sont les phylactères qui sont l’aspect de la Royauté, comme expliqué à la fin de Shaarei Ora

וּכְמוֹ שֶׁהִיא בְּשָׁרְשָׁהּ בְּעַצְמוּת אֵין סוֹף בָּרוּךְ הוּא, שֶׁזֶּהוּ מַה שֶּׁכָּתוּב בְּזֹהַר חָדָשׁ שֶׁתְּפִלִּין הֵם דִּיּוּקְנָאָה דְּחוֹתָמֵיהּ דְּמַלְכָּא עִילָּאָה,

et comme elle est dans sa racine dans l’essence de l’Infini, béni soit-Il. C’est ce qui est écrit dans le Zohar Hadash que les phylactères sont ‘l’image du sceau du Roi suprême’,

דְּדִיּוּקְנָא וְחוֹתָם הוּא עִנְיַן סְפִירַת הַמַּלְכוּת,

où ‘image’ et ‘sceau’ sont le sujet de la sphère de la Royauté.

וְהַיְינוּ שֶׁעַל יְדֵי הַפִּתְחִי לִי נִמְשָׁךְ הַד’ אוֹתִיּוֹת דְּשֵׁם הֲוָיָ’ בָּעֲבוֹדָה, וְכֵן בְּהָאוֹרָה וְשִׂמְחָה וְגוֹ’.

C’est-à-dire que par le ‘ouvre-moi’ sont attirées les quatre lettres du nom divin dans le service, ainsi que dans la ‘lumière et la joie’ etc.

 


וְזֶהוּ גַּם כֵּן מַה שֶּׁכָּתוּב לַיְּהוּדִים הָיְתָה אוֹרָה וְגוֹ’ וּכְמוֹ שֶׁכָּתוּב בַּגְּמָרָא דְּכָל הַכּוֹפֵר בַּעֲבוֹדָה זָרָה נִקְרָא יְהוּדִי,

C’est aussi ce qui est écrit ‘les Juifs eurent la lumière’ etc., et comme il est dit dans la Guemara que quiconque renie l’idolâtrie est appelé Juif,

וְהַיְינוּ שֶׁקּוֹדֶם יֶשְׁנוֹ עִנְיַן הַמְּסִירַת נֶפֶשׁ שֶׁבָּזֶה עָמְדוּ אָז בִּימֵי הַפּוּרִים,

c’est-à-dire qu’auparavant il y a le sujet du sacrifice de soi dans lequel ils se sont tenus alors aux jours de Pourim,

וְזֶהוּ עִנְיַן הַפִּתְחוּ לִי כְּחוּדָהּ שֶׁל מַחַט שֶׁהוּא עִנְיַן הַמְּסִירַת נֶפֶשׁ,

et c’est le sujet de ‘ouvrez-moi comme la pointe d’une aiguille’ qui est le sujet du sacrifice de soi,

וְאַחַר כָּךְ הֵן הַד’ מַדְרֵיגוֹת דְּאוֹרָה וְשִׂמְחָה וְשָׂשׂוֹן וִיקָר,

et ensuite ce sont les quatre niveaux de lumière, joie, allégresse et honneur,

וְזֶהוּ גַּם כֵּן מַה שֶּׁכָּתוּב אִישׁ יְהוּדִי הָיָה בְּשׁוּשַׁן הַבִּירָה וּשְׁמוֹ מָרְדֳּכַי,

C’est aussi ce qui est écrit ‘Il y avait un homme juif dans la capitale Suse, et son nom était Mordechai’,

דְּמָרְדֳּכַי מִן הַתּוֹרָה מִנַּיִן שֶׁנֶּאֱמַר מָר דְּרוֹר, וּמְתַרְגְּמִינַן מֵירָא דַכְיָא,

‘Mordechai’ dans la Torah, d’où le savons-nous ? Car il est dit ‘myrrhe pure’, et nous traduisons ‘mira dakhya’,

וְכַמְבֹאָר בְּתוֹרָה אוֹר, וִיהוּדִי הוּא עִנְיַן הַמְּסִירַת נֶפֶשׁ כַּנַּ’ל,

comme expliqué dans le Torah Or, et ‘Juif’ est le sujet du sacrifice de soi comme mentionné ci-dessus,

דִּיהוּדִי הוּא מִלְּשׁוֹן הוֹדָאָה שֶׁלְּמַעְלָה מִטַּעַם וָדַעַת,

car ‘Juif’ vient du mot ‘reconnaissance’ qui est au-dessus de la raison et de la connaissance,

וְזֶה פָּעַל בְּכוּלָּם אֶת עִנְיַן הַמְּסִירַת נֶפֶשׁ שֶׁכּוּלָּם נִקְרְאוּ יְהוּדִיִּים דַּוְקָא

et cela a provoqué chez tous le sujet du sacrifice de soi, de sorte que tous sont appelés spécifiquement ‘Juifs’

וְכִבְמַאֲמַר רַבּוֹתֵינוּ זִכְרוֹנָם לִבְרָכָה שֶׁזֶּהוּ הֵיפֶךְ מַצָּבָם הַקּוֹדֵם שֶׁהִשְׁתַּחֲווּ לְאַנְדַרְטִי’ כַּמְסוּפָּר בַּגְּמָרָא,

et comme le disent nos Sages de mémoire bénie, c’est le contraire de leur état précédent où ils s’étaient prosternés devant la statue, comme raconté dans la Guemara,

וְאַחַר כָּךְ נִמְשָׁךְ מִמְּסִירַת נֶפֶשׁ זֶה בְּהַד’ אוֹתִיּוֹת דְּשֵׁם הֲוָיָ’, אוֹרָה וְשִׂמְחָה וְשָׂשׂוֹן וְגוֹ’

et ensuite, de ce sacrifice de soi découle les quatre lettres du nom divin, lumière et joie et allégresse etc.

וְעַד לְאוֹרָה וְשִׂמְחָה וְשָׂשׂוֹן וִיקָר לְמַטָּה מֵעֲשָׂרָה טְפָחִים, כִּפְשׁוּטוֹ שֶׁל מִקְרָא.

jusqu’à la lumière et la joie et l’allégresse et l’honneur en dessous de dix palmes, selon le sens simple du verset.