En ce jour de la Hilloula de Ra’hel Iménou, sa force et sa sagesse nous inspirent plus que jamais. Ses larmes qui traversent les cieux nous rappellent que dans l’adversité, nous avons le droit d’exprimer notre douleur. Mais aussi le devoir d’agir, à l’image de Rachel, cette mère aimante dont l’héritage lumineux guide le peuple juif. Tournons-nous vers Dieu, et faisons preuve de bonté gratuite pour panser les blessures. Alors, nous hâterons la Délivrance promise.

 

Par Hava Sokol

En cette soirée mémorable de la hilloula de Ra’hel Iménou, je ressens le besoin de partager mes pensées et les émotions qui me submergent. Ra’hel, qui symbolise pour nous la voie à suivre dans les moments de conflit et de difficulté, pleure pour ses enfants… Ses larmes, d’une puissance incommensurable, traversent les cieux et plaident devant D.ieu, aboutissant à la promesse divine exquise… « et tes enfants retourneront dans leur pays ».

Ces derniers temps, une vague d’émotions nous submerge, du choc à la tristesse, en passant par la peur. Tout cela, alors que nous sommes censés maintenir notre routine quotidienne, veiller sur notre foyer et vivre notre vie quotidienne. Comment est-ce possible ? Comment gérer cette situation avec productivité ?

On dit souvent qu’il faut être fort, mais être fort est parfois perçu comme maintenir notre vie quotidienne comme si de rien n’était, enfouissant ou effaçant même nos sentiments. Ra’hel pleure pour ses enfants… Chaque sentiment refoulé ou non exprimé engendre une douleur. Ra’hel pleure…

Nous avons le droit de souffrir, NOUS AVONS LE DROIT D’ÊTRE TRISTES, NOUS AVONS QUASIMENT LE DEVOIR DE PARTAGER LA DOULEUR AVEC LE PEUPLE JUIF. Alors, que faire de cette douleur ? Agir comme Ra’hel, qui pleure pour ses enfants. Utiliser cette douleur pour crier vers D.ieu. Hurler vers D.ieu. DAYYYYYYYY!!!

Il est de notre devoir de crier et de nous tourner vers le ciel avec toute notre force, d’appeler Hachem, « Hachem ! aie pitié de ton peuple ! » C’est pour cela qu’on dit que par le mérite des femmes, nous avons été libérés d’Égypte et par leur mérite, nous amènerons le Machiah. Car il faut le cœur d’une mère pour ressentir cette douleur, et le cœur d’une mère qui, ressentant cette douleur, crie et pleure vers Hachem, et ce sont ces pleurs qui apporteront la Géoula comme l’a promis Hachem à Ra’hel, « vechavou banim ligvoulam ».

Outechouva ou tefila outsdaka maavirin et roa hagezera. Nous apprenons ceci de Ra’hel. La force de sa tefila, nous en avons discuté. La Techouva, pour Ra’hel, c’est de toujours lutter et de ne jamais abandonner, jamais ! Elle a lutté pour préserver la dignité de sa sœur, elle a lutté pour épouser Yaakov, elle a lutté pour avoir des enfants, et même l’emplacement de son kever a été une bataille, car c’est là qu’elle a pu lutter pour ses enfants à travers ses larmes.

Comment gérer la peur durant cette période si éprouvante ? La peur est un sentiment censé nous protéger du danger. Ainsi, face au danger, la peur nous incite à réagir rapidement pour nous mettre à l’abri. Dans ce contexte, la peur est bénéfique, mais que faire si elle nous paralyse ?

Nous pouvons alors faire appel à notre emouna, éviter de prédire l’avenir de manière pessimiste, car c’est ce qui engendre la peur et l’anxiété. C’est le moment d’utiliser le muscle de la emouna, de se rappeler notre riche histoire qui s’étend sur plus de trois mille ans. Une histoire où, malgré les tentatives répétées de peuples cherchant à nous exterminer, D.ieu nous a toujours sauvés ! Le peuple juif est fort et uni !!! Et D.ieu est toujours avec nous, il nous aime, il nous aide et il nous sauvera de tous nos ennemis !!! Surtout quand le peuple juif est uni, rien ne peut nous détruire !!! Alors employons notre vitamine emounah, et que D.ieu protège tout le peuple juif partout dans le monde.

Donc nous avons dit,

Techouva, Tefile et Tsedaka, ces moyens employés par Ra’hel sont faits pour détruire les mauvais décrets. Nous avons parlé de techouva et de tefila.

Tsedaka.
La tsedaka, l’acte de bonté de Ra’hel fut en fait l’acte de bonté le plus fort de toute l’histoire. Ra’hel qui pendant sept longues années, attendait en attendait, jour après jour, ce fabuleux moment, le moment où elle se marierait enfin avec son bien aimé Yaakov.

Et voici que ce jour tant attendu arrive enfin, le jour de son mariage, elle rentre dans sa chambre pour se préparer, et là que voit-elle ? Lea, sa propre sœur habillée avec sa propre robe de mariée prête à entrer sous la houpa à sa place ! Et là Ra’hel est confrontée à un choix impossible, soit garder le silence, silence qui causera une honte totale à sa sœur, soit donner à sa sœur ses fameux simanim, ses simanim prévus pour que Yaakov soit sûr qu’il se marie bien avec Ra’hel et pas avec Léa.

Et c’est là que Ra’hel a rendu l’impossible possible, c’est là que Ra’hel en faisant fi de sa propre personne offre les simanim à sa sœur lui évitant ainsi une honte incroyable.

Si Ra’hel l’a fait nous pouvons nous aussi le faire. Utiliser ce moment de guerre pour remettre tout à zéro, effacer, oublier, et pardonner tout le mal qu’on aurait pu nous faire pour reconstruire des relations fortes et nouvelles avec notre entourage, nos maris, nos enfants, et tous ceux qui nous entourent.

A l’image de Ra’hel nous voyons aujourd’hui un élan d’unité incroyable dans le peuple juif tout entier et nous assistons à la cicatrisation de la société israélienne à tous ses niveaux. Alors faisons nous aussi partie de cet élan d’amour et de fraternité, car ce ne sera que grâce à l’amour gratuit que nous verrons très bientôt de nos jours la venue de Machia’h !