Rachel (hébreu רָחֵל (ra’ḥel) : brebis) est la cousine et la seconde femme de Jacob. Elle est également la fille de Laban et la sœur de Léa.

Rachel est la première personne de sa famille que Jacob rencontre près d’un puits, à son arrivée à Harran. Lorsque Jacob voit Rachel qui est bergère, fille de Laban, frère de sa mère, conduisant le troupeau de Laban, il s’approche, roule la pierre de dessus l’ouverture du puits, et abreuve le troupeau. Jacob lui apprend qu’il est parent de son père, qu’il est fils de Rebecca, sa tante et elle court l’annoncer à son père.

Dès que Laban entend parler de Jacob, fils de sa sœur, il court au-devant de lui, il l’embrasse et le fait venir dans sa maison. Jacob désire épouser Rachel et propose à Laban de le servir sept années pour Rachel.

Après sept ans de travail, Jacob demande à Laban de lui donner sa fille Rachel mais Laban le trompe et lui donne sa fille aînée Léa. Laban pour se justifier évoque une coutume interdisant de marier sa fille cadette avant sa fille aînée. Sept jours plus tard, Jacob épouse enfin Rachel, en échange de la promesse de travailler sept autres années au service de son beau-père.

Rachel est stérile. Jalouse de la fécondité de sa sœur, elle demandera à Jacob d’épouser sa servante Bilha, pour avoir des enfants de cette manière et qui lui donne ainsi deux fils : Dan et Nephtali.

Ruben, le fils de Léa trouve des mandragores. Il les apporte à sa mère car celle-ci ne peut plus enfanter. Rachel en réclame, puis Rachel en mange les fruits et non les racines. En échange de ces mandragores, Rachel permet à Léa d’être avec Jacob. Après que Léa attend encore un enfant, Rachel devient enfin enceinte d’un fils qu’elle appelle Joseph.

Avant de fuir avec Jacob, Rachel dérobe les teraphim de son père Laban, ceux-ci faisant office de titres de propriété (une coutume hourrite selon laquelle la possession des idoles domestiques donne droit à l’héritage paternel est décrite dans une tablette trouvée lors des fouilles de la cité de Nouzi). Laban les rejoint mais Rachel sans le dire à Jacob a caché les teraphim dans la corbeille de la selle de son chameau et reste assise dessus prétextant avoir ses règles et Laban ne retrouve pas ses teraphim. Plus tard avant de partir à Béthel, Jacob enfouit les teraphim sous un chêne près de Sichem.

Après son départ de Béthel, Rachel meurt le 11 Hechevan sur le chemin d’Ephrata – Bethléem. Elle donne naissance à un deuxième fils, Benjamin. Le tombeau de Rachel symbolise pour les Juifs la route que les Judéens prirent lors de l’exil de Babylone. wikipédia

La “Fête des Mères” juive
Rachel et le 11 ‘Hechvan
par Yits’hak Ginsburgh / fr.Chabad.org
 

Un des jours les plus importants du mois de ‘Hechvan est le 11ème jour de ce mois, l’anniversaire du décès de notre matriarche Rachel. Rachel était la femme la plus aimée de Jacob et fut le pilier de son foyer et donc le pilier de toute la maison d’Israël. Le 11ème jour de ‘Hechvan est le 41ème jour depuis le premier jour de l’année, le 1er jour de Tichri. 41 est la valeur numérique du mot hébreu em אם, qui signifie « mère ». Le 11 ‘Hechvan est ainsi véritablement la « Fête des Mères juive ».

La figure de notre matriarche Rachel est celle que la Kabbale associe le plus étroitement avec la construction de la nature juive, le caractère inné d’un individu qui avance volontiers et naturellement sur le chemin de D.ieu. La nature et le caractère juifs, dont les patriarches et les matriarches furent la parfaite incarnation, portent un individu à accomplir la volonté de D.ieu de son propre gré, un état que les Sages décrivent comme « agir sans être commandé [d’En Haut] ». Tout comme notre matriarche Ève, « la mère de toute vie », est la mère de la nature humaine, de même notre matriarche Rachel est-elle la mère de notre nature juive unique. Le mois de ‘Hechvan est donc la période propice pour renouveler notre engagement à suivre l’orientation de notre mère et reconstituer la nature et le caractère juifs.

« Rachel pleure ses enfants, elle refuse d’être consolée… » Rachel pleure constamment sur l’exil de ses enfants, le peuple juif, et le Tout-Puissant la réconforte en lui disant : « Que ta voix cesse de pleurer et tes yeux de verser des larmes, car il y aura une récompense à tes actions… et les enfants reviendront à leur frontière. »1 Littéralement, « reviendront à leur frontière » désigne le retour du peuple juif sur la Terre d’Israël. Mais, plus profondément, cela évoque le retour de notre peuple à notre environnement spirituel naturel : le judaïsme et notre nature juive ancestrale. Ce sont là les « frontières » qui délimitent véritablement le caractère unique de notre peuple. Étonnamment, numériquement, la valeur du mot hébreu pour « frontière » (gvoul / גבול) est exactement la même que la valeur du mot « mère » (em / אם), à savoir 41. Combien plus belles sont les paroles du prophète qui promet notre retour à notre frontière, à notre mère Rachel.

La mère définit et protège l’unicité du peuple juif, à la fois physiquement et spirituellement : physiquement, parce que son appartenance à la nation juive passe par sa mère ; et spirituellement, parce que la culture, l’atmosphère et la nature de l’existence juive sont prodiguées par la mère juive. Notre capacité à revenir à, à défendre, et à tenir à nos frontières physiques, c’est-à-dire la Terre d’Israël, dépend de notre succès à revenir à, et à protéger les frontières spirituelles de notre peuple. Ainsi, la Fête des Mères juive est également le jour où nous devons revendiquer notre judaïsme. Le mois de ‘Hechvan est ainsi le mois du retour à notre territoire religieux, culturel et spirituel et aux frontières physiques de notre territoire physique, la Terre d’Israël.

Quelques observations numériques nous permettent d’approfondir le sujet du mois de ‘Hechvan et de la Fête des Mères juive. En hébreu, ‘Hechvan s’écrit avec les quatre lettres : חשון. Les « frontières » (les premières et dernières lettres) de ‘Hechvan sont het / ח et noun / ן, qui énoncent ainsi le mot hen / חן, qui signifie « beauté ». Le mot hen / חן, « beauté » a pour valeur numérique 58. Le 58ème jour de l’année est le 28ème jour de ‘Hechvan.

La valeur numérique des deux lettres intermédiaires, shin et vav, שו, est égale à icha / אשה, qui signifie « femme ». Ainsi, le nom du mois lui-même fait allusion à la grâce spéciale et unique dont les femmes sont dotées. Le roi Salomon dit que la beauté extérieure par elle-même est trompeuse. Si la beauté extérieure est tout ce qu’une femme recherche, alors le nom du mois devient Mar-‘Hechvan, qui signifie « Amer »-‘Hechvan. C’est à propos d’une telle femme que le roi Salomon dit : « Et je trouve que la femme est plus amère que la mort. »2 Mais, sur la vraie beauté, sur la beauté d’une femme juive qui émane de l’intérieur, il dit : « La femme de beauté soutient l’honneur. »3 Cette vraie beauté nous est accordée à nous, le peuple juif, par D.ieu à travers la Torah, car « il n’est de vérité que la Torah »4 et « il n’est d’honneur que la Torah ».5 Ce fut Rachel qui fut la première dotée de cette beauté authentique. Rachel est décrite comme la plus belle femme dans la Torah : « Elle avait un beau visage et une belle figure. »6 Ainsi, Rachel était l’incarnation du verset : « Une femme qui craint D.ieu est celle qui sera louée »,7 louée tant pour sa grâce que pour son authentique beauté.

La beauté de la femme juive n’est pas seulement un agent passif de la spiritualité. Les sages enseignent que la progéniture d’Ésaü et celle de son petit-fils Amalek ne peuvent être vaincues que par les enfants de Rachel.

Qui incarne l’esprit d’Amalek à notre époque ? En hébreu, les mots « Amalek » (עמלק) et « doute » (safek / ספק) ont la même valeur numérique. Ainsi, l’esprit d’Amalek qui continue de frapper chaque Juif est le doute : le doute dans notre foi, le doute dans notre Torah et le doute en nous-mêmes et dans la justification morale de notre voie.

Mais, parfois, l’esprit d’Amalek devient plus audacieux et capture un Juif (qu’il s’agisse d’une personne privée ou d’une personnalité politique) au point de le conduire à une haine de soi inconsciente ou même consciente. Cela peut aboutir à la coopération d’un Juif avec les ennemis de notre peuple.

Enfin, il y a la descendance spirituelle directe d’Amalek : ces ennemis qui menacent la vie des Juifs et notre retour à la terre d’Israël.

Les sages disent que la beauté est l’arme d’une femme. Avec tout ce que nous avons dit à propos de Rachel, de son rôle en tant que notre matriarche et comme génitrice de la nature juive, et de sa beauté, il devrait maintenant être clair que notre arme pour vaincre Amalek est la beauté et la grâce spéciale de la mère juive. Joseph le tsadik (le juste) a hérité de la beauté de sa mère Rachel et est décrit lui aussi comme ayant un beau visage et une belle figure. Voilà pourquoi le prophète dit de lui que « la maison de Jacob sera du feu et la maison de Joseph sa flamme et la maison d’Ésaü de la paille, et, ensemble, ils l’enflammeront et le consumeront ; et rien ne subsistera de la maison d’Ésaü. »8

La beauté et la grâce juives véritables détruisent l’ennemi indirectement
Mais, la beauté n’est pas une arme ordinaire. La beauté et la grâce véritables agissent en attirant les étincelles de sainteté prisonnières au sein de l’ennemi. Ces étincelles sont la volonté de D.ieu que l’ennemi existe encore. Pourtant, quand elles sont libérées par leur attirance pour la véritable beauté, elles échappent à l’emprise de l’ennemi, le laissant vide de toute source divine et entraînent ainsi sa disparition. La beauté et la grâce juives véritables détruisent l’ennemi indirectement en le laissant lui-même vide de toute beauté ou grâce, lui ôtant toute importance et tout pouvoir.

La bataille contre Amalek dans notre génération doit être menée principalement avec notre capacité à communiquer à tous ceux qui nous entourent la vraie nature de la beauté et de la grâce juives. C’est à cette beauté de la nature et du caractère juifs que nous retournons au cours du mois de ‘Hechvan, en nous reconnectant avec notre matriarche Rachel, avec notre propre nature juive et avec nous-mêmes.