Dans la leçon précédente, nous avons appris que la bonne façon de vivre est de toujours se sentir en sécurité.

1/ Se sentir en sécurité afin de pouvoir servir Dieu de la meilleure façon. Ce que Rabbénou Behayé appelle « les sujets relatifs à la vie religieuse »

2 / Se sentir en sécurité dans nos vies quotidiennes que l’on appelle « les affaires du monde ».
C’est précisément dans « les affaires du monde » que le besoin de sécurité nous est évident. Devoir continuellement déterminer dans la vie, quoi faire, est stressant. Notre besoin d’avoir une bonne Parnassa, de devoir prendre soin de notre famille, de réussir, de devoir nous frayer un chemin dans la vie es source de beaucoup de stress. Cela s’accompagne de défis, de peurs, d’inquiétudes sans fin, et le besoin de sécurité est évidemment indispensable pour se sentir plainement heureux.

Mais en quoi avons nous besoin de sécurité  dans notre service de Dieu? Rabbénou Béhayé souligne justement que le besoin de sécurité relatif à la vie religieuse est encore plus fondamental que celui relatif aux domaines matériels.

C’est là que Rabbénou Béhayé révèle sa compréhension de l’âme humaine :  le cœur de l’homme ne peut avoir deux occupations en même temps.

On peut le constater concrètement. Lorsque, par exemple, vous rentrez du travail et que vous êtes préoccupé par celui-ci, votre esprit est distrait et vous n’êtes pas disponible pour pouvoir vous occuper de vos enfants.

Il en est ainsi dans tous les domaines. Notre cœur se fixe sur une seule chose à la fois et il lui est difficile de se diviser.

Or, pour servir Dieu pleinement, nous avons besoin que notre cœur et notre esprit soient entièrement disponibles.

Quand nous sommes préoccupés par les affaires de ce monde, quand notre cœur y est consacré, nous ne sommes plus libres pour servir Dieu.

Le Rabbi de Loubavitch explique ainsi le verset  « יגיע כפיך כי תאכל c’est par le travail de « tes mains » que tu mangeras » : l’energie que nous devons investir pour la Parnassa doit être uniquement celle « de nos mains ». Nous devons garder nos cœurs et nos esprits libres.

Mais  comment pouvons-nous vraiment libérer nos cœurs, avec toute la pression, avec toutes les inquiétudes, avec toutes les difficultés que nous présente la vie quotidienne ?

Et cela ne concerne pas uniquement les problèmes de Parnassa, cela peut concerner aussi des préoccupations de la paix du foyer, ou des problèmes de santé, d’éducation des enfants ou de toute autre chose qui ne fonctionne pas correctement dans nos vies.

Notre esprit réfléchit constamment et notre cœur s’inquiète. Comment peut-on exiger de nous de tout mettre de coté et de nous consacrer entièrement au service de Dieu ? Cela semble tout simplement impossible. La pression, le stress ne nous permettent pas de nous détendre pour pouvoir penser à autre chose. Et même lorsque nous nous y consacrons, notre cœur est ailleurs…

Rabbénou Béhayé nous enseigne que si nous parvenons à atteindre le sentiment de sécurité, qui signifie le calme et la tranquillité d’esprit, la réalité de nos vies n’absorbera plus nos cœurs et nous pourrons nous tourner vers le service de Dieu.

La base de ce que nous venons de dire peut être trouvée dans les paroles du Rambam dans les Lois de la Repentance. Le Rambam attire notre attention sur le fait qu’il y a de nombreux endroits dans la Torah ou D.ieu nous promet une récompense matérielle pour avoir observé Ses Mitsvot.

« Si vous gardez la Torah, Dieu vous apportera la pluie au bon moment, vos champs produiront, vous aurez l’abondance et la bonté ». Le sens de l’abondance et de la bonté ici est bien matériel.

Apparemment, ceci semble être en contradiction avec la compréhension que la récompense des Mitsvot est spirituelle, ce qui signifie une récompense pour l’âme dans le monde futur.

Mais le Rambam révèle ici une chose merveilleuse. Il dit que cette promesse de biens matériels n’est pas une récompense.

Dieu dit : « si vous gardez Mes Commandements et suivez Mes Voies », alors je vous donnerai les conditions matérielles afin de vous  libérer des soucis de ce monde, et que vous puissiez Me servir pleinement afin de recevoir la véritable récompense, qui elle sera donnée dans le monde futur.

La profondeur cachée derrière les paroles du Rambam est la compréhention que ce qui rend possible un servir de Dieu entier, est la nécessité de se libérer des soucis matériels, que nous ne soyons plus inquiété par les « affaires du monde ».

Cela semble être une tâche insurmontable, mais dans les chapitres suivants, Rabbénou Béhayé détaillera étape par étape, comment ceci est à la portée de chacun d’entrenous.

Bat Sheva Dargan