Parfois dans la vie on est perdus, on ne sait plus quoi faire. C’est le cas ce soir pour toute la communauté de Neuilly. Laissez moi écrire quelques mots sur notre ami, notre Rav, notre Habad, Rav David Zaoui… celui qui voulait m’appeler uniquement Dvora.

Habad ou non, il se battait pour voir toutes les communautés de Neuilly ensemble.

A qui Rav David n’a pas rendu service ? Nourrir des familles, aller lire des Tehilim, organiser des Chabbats, vérifier des Mezouzot, parler, rassurer.

Rav Zaoui a connu tellement d’épreuves : déménagements, plaintes des voisins, insultes. Encore en cette fête de Souccot il s’est démené pour monter une Soucca géante qu’il a du démonter pendant la fête suite à un arrêté préfectoral.

Je me rappelle avoir dit à ma mère pourquoi il a tant de galères?

Car il est fou, il ne s’arrête pas il fait tout oui comme chaque juif il était fou, animé par cette envie de vivre, de faire vivre chaque Nechama juive, il vivait ce Passouk du Tanya: faire une maison pour D. sur cette terre.

Il se battait pour chaque juif. Du lycée Pasteur jusqu’au plateau de TPMP pour mettre de l’ambiance, sonner le Choffar, agiter un Loulav. On en rigolait, David avec Arthur, David avec Bruel, David avec KevAdams.

Il se battait, il n’avait peur de personne, que de D. Il marchait tel un Hassid dans les pas de son Rabbi.

En Israël le Rav ne dormait pas. Dans la même journée il enchaînait Kotel, visite chez Rabbi Shimon, récupérer des Mezouzot puis aller mettre les Téfilines aux malades. Il avait un amour inconditionnel de Jérusalem et d’Israël. « Dvora prenez votre billet, c’est en Israël que ça se passe! ».

Pendant cette période difficile, le Rav était là, il essayait de trouver des solutions pour le Mikve, pour les courses des personnes âgées, il a engagé des Bahourim qui récitaient toute la journée des psaumes pour les malades. Sa liste n’en finissait plus.

Rav Zaoui récupérait des centaines d’élèves des écoles laïques entre midi et deux, pour les faire manger casher,  » je leur mets l’ambiance, t’as compris  »

« Jessica, je me bats, le Beith Habad est encore en danger… j’ai les haver à payer, les charges… » « Oui ça va je me suis reposé 2 minutes ce Pessah ».

A l’image du Rabbi il ne s’arrêtait pas… le Hassid est le rayon à l’intérieur du soleil, tellement relié, pour vivre il se nourrit de l’intensité de sa lumière.

Merci merci merci Rav de nous avoir transmis l’amour du Rabbi ( » je crois que tu as besoin d’écrire au Rabbi Dvora ») merci de nous avoir montré cet élan de folie, cette course aux Mitsvots et l’importance de l’unité entre tous les juifs, entre toutes les communautés.

Aujourd’hui on ne pose pas de questions, Hachem a sûrement besoin de lui ailleurs. Mais nous nous avons toujours besoin de lui.

Ainsi nous avons aujourd’hui plus qu’hier du travail, continuer le sien, tant que Hachem nous prête la vie, ne pas faiblir, chercher les âmes juives perdues, pas réveillées, révéler Hachem dans nos coeurs, dans nos maisons, dans notre ville.

Aujourd’hui si nous perdons un homme si simple et si Tsadik, nous ne pouvons pas continuer notre vie sans décider de s’améliorer, d’écouter cet élan de folie qui nous pousse à se coller encore plus au Tsadik et à D.

Aujourd’hui nos cris pour demander Machia’h doivent être plus forts, plus profonds.

Osons, soyons « oufs », soyons et marchons dans les traces de notre ami et Rav David Zaoui… Ne l’oublions pas, continuons à le faire vivre.

Lehaim Rav. Je suis sûre de vous revoir très vite au 3ème Temple.

Baroukh Dayan Haemet

Toutes mes pensées vont à Yael son épouse et a ses enfants.

Ah oui. « Jessica avec qui tu rigoles tellement ? » « Avec Zaoui, il est fou!  » Vos WhatsApp vont nous manquer !

S’il te plaît Hachem laisse nous en vie, donne la vie à chaque seconde à nos parents, à nos rabanim, à nos guides et ramène nous Machiah vite, now!

S’il te plaît ,à moi-même, à vous, à nous, vivons cette minute, elle est éphémère mais on peut bien l’exploiter !

 

 

Jessica Philippe