Le jour de Yom Kippour est qualifié dans le verset de « A’hate Bachana », l’unique dans l’année. En effet, ce jour est unique car le Grand prêtre, qui est unique, rentre dans le Saint des Saints, qui est un endroit unique.

C’est donc l’unicité qui est à l’honneur ce jour-là. Chaque Juif dispose d’une âme divine composée de cinq niveaux : « Néfech, Roua’h, Néchama, ‘Haya et Ye’hida ». « Ye’hida » signifie l’unique. Lorsque ce niveau d’âme se dévoile, il n’existe plus qu’Hachem et le peuple juif, chacun considère l’autre comme étant unique.

Lorsque ce niveau se dévoile, la faute est impossible et le mauvais penchant ne peut agir. C’est pour cela qu’en ce jour unique où se dévoile la « Ye’hida », Hachem pardonne automatiquement toutes les fautes du peuple d’Israël.

La veille de Yom Kippour, on doit mettre l’accent sur le regret du passé et le jour du Yom Kippour, la Téchouva s’exprimera plus à travers la volonté de bien agir à l’avenir.

C’est ainsi que l’on conclut tout le processus de Téchouva, en déracinant les mauvaises actions du passé et en labourant le terrain pour l’avenir comme il se doit. Un Juif règle ainsi de nouveau sa sensibilité pour le spirituel et sa soumission envers Hachem. Durant Roch Hachana, les dix jours de Téchouva et Yom Kippour, un Juif répare sa crainte d’Hachem et puise toute la crainte qui lui sera nécessaire pour l’année à venir.

VEILLE DE YOM KIPOUR – VENDREDI 9 TICHREI / 11 OCTOBRE

Les Kaparot

– Le mot « Kaparot » signifie les expiations. Il s’agit d’un ancien rituel consistant à demander à Hachem de nous pardonner.
– Il est de coutume de se lever tôt et d’effectuer les Kaparot la veille de Yom Kippour (si ce n’est pas possible, on pourra le faire l’un des dix autres jours de Téchouva sauf Roch Hachana ou Chabbat).
– Pour cela, on prendra un coq par homme ou garçon et une poule par femme ou fille. Pour les femmes enceintes, la coutume est de prendre deux poules et un coq. On récitera le rituel tel qu’indiqué dans les livres.
– S’il n’y a pas de coq ou de poule à disposition, on pourra effectuer les Kaparot sur de l’argent ou sur un poisson.

Se tremper au Mikvé trois fois de la veille de Yom Kippour

Tous les hommes doivent s’immerger dans un Mkvé (bain rituel) la veille de Yom Kippour.
Chez Habad, les hommes ont la coutume de se tremper au Mikvé trois fois en ce jour :

  1. avant la prière du matin
  2. avant la prière de Min’ha
  3. avant Séoudat Hamafseket

 

La matinée de la veille de Yom Kippour

– La veille de Yom Kippour est également considérée comme un jour de fête. On se vêtira donc avec des habits de fête dès le matin, après les Kaparot.
– On se rend à la prière du matin après laquelle on demande un morceau de gâteau au miel au responsable de la synagogue qui nous souhaitera une bonne et douce année.
– On a l’habitude de consommer une quantité de nourriture équivalente aux repas de deux jours. Il est également de coutume de consommer en petite quantité de la viande entourée de pâte, style ravioli.
– Les hommes recevront « Malkoute », c’est-à-dire 39 petits coups symboliques et non douloureux, procédure durant laquelle on demande à Hachem de nous pardonner nos fautes et de nous acquitter de toute autre punition. Les hommes ont ensuite l’habitude de s’immerger dans un Mikvé (bain rituel) en l’honneur de ce saint jour.
– On effectue la prière de Min’ha plus tôt que d’habitude, durant laquelle on récite « Al ‘Heth ».
– On donne encore plus de Tsédaka que les jours précédents.
– On se fait tout propre. Les hommes mariés ont l’habitude de se vêtir d’une tunique blanche appelée « Kittel » dès la deuxième année de mariage.
– On prend le repas de coupure « Séoudate Hamafséket » avant l’entrée de Yom Kippour. Les pères bénissent leurs enfants de la « Birkat Cohanim » avant de se rendre à la synagogue.

LES CINQ PRIÈRES ET LES INTERDITS DE YOM KIPPOUR

– On priera cinq prières le jour de Yom Kippour : celle du soir « Arvite », du matin « Cha’harite », du supplément des fêtes « Moussaf », de l’après-midi « Min’ha » et exceptionnellement à Yom Kippour, la prière de conclusion « Néila ». Les cinq parties de l’âme se dévoilent en ce jour et c’est en lien avec cela que l’on récite cinq prières.
– Il est interdit de manger ou boire, travailler, se chausser avec du cuir.
– Il est également interdit d’entrer au contact de l’eau volontairement, sauf pour le Nétilate Yadaïm du matin ou lorsque l’on sort des toilettes. Il est également interdit de se parfumer, se maquiller ou s’enduire avec une quelconque matière. Les adultes contacteront un rabbin à propos des lois qui les concernent en ce jour.
– Une personne qui n’est pas en bonne santé consultera un rabbin qui lui dira comment agir.

SOIR DE YOM KIPPOUR – VENDREDI SOIR 10 TICHREI / 11 OCTOBRE

– Avant l’entrée de la fête, les filles dès l’âge d’environ trois ans allument une bougie et les femmes mariées minimum deux, puis elles récitent les bénédictions d’allumage

Le jeûne de Yom Kippour commence à 18h 50 (horaire de Paris).

Après avoir mis des pièces à la Tsedaka, les femmes mariées allument au moins deux bougies avant 18h50, horaire de Paris (les jeunes filles et petites filles allument une bougie) et récitent les deux bénédictions suivantes :
1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Vechel Yom Hakipourim » 
2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé » 

Il est d’usage d’allumer également une bougie qui dure au moins vingt-cinq heures et sur laquelle on récitera la bénédiction de la « Havdala » à la fin de la fête. On allume aussi des bougies de vingt-cinq heures à la mémoire des parents disparus.

On enlève les chaussures en cuir et on met des chaussures en toile ou en plastique. Les hommes mariés mettent le grand Talit et le « Kittel » (vêtement rituel blanc).

– Avant le coucher du soleil, les pères veillent à allumer une bougie qui restera allumée jusqu’à la sortie de fête. Ils s’enveloppent de leur grand « Talite », châle de prière, qu’ils garderont jusqu’à la fin de la prière.

– On introduit la prière du soir avec le traditionnel « Kol Nidrei », prière où l’on va annuler les vœux pour la seconde fois et dans laquelle les hommes uniquement vont réciter la bénédiction de Chéhé’héyanou pour accueillir la fête (les filles et dames l’ont récitée lors de l’allumage des bougies).
– La prière du « Al ‘Heth » est une prière où l’on cite toutes les catégories de fautes de manière beaucoup plus détaillée que le reste de l’année.
– Le « Al ‘Heth » sera récité lors de chacune des cinq prières de Yom Kippour.
– Puisque Yom Kippour tombe Chabbat, on ne dit pas Avinou Malkénou après la prière, à l’exception de la Néila, dernière prière de Yom Kippour.
– Après la prière du soir, on récite l’ensemble des cinq livres des « Téhilim », Psaumes de David.

JOUR DE YOM KIPPOUR – SAMEDI 10 TICHREI / 12 OCTOBRE

– Pour le Nétilate Yadaïm, rinçage des mains du matin, on ne verse de l’eau que sur les doigts et pas la paume de la main. On ne récite pas la bénédiction « chéassa li kol tsorki » jusqu’au lendemain.
– On récite la prière du matin suivie de la lecture de la Torah et de la Haftara. Ceux qui ont perdu l’a leur père ou leur mère réciteront la prière de Yizkor.
– On récite ensuite la prière de Moussaf durant laquelle on décrit tout le service effectué au Temple durant Yom Kippour, « la Avoda ». Hachem considère ainsi nos paroles comme si nous avions agi.
– Après une pause, on récite la prière de Min’ha durant laquelle on lit la Torah et la Haftara relatant l’histoire du prophète Yona qui reçut l’ordre d’Hachem de sauver la ville de Ninvé. Ce passage nous enseigne combien Hachem a pitié de Ses créatures et fait tout jusqu’à l’extrême pour les sauver.
– On récite ensuite la prière de la Néila qui signifie « la fermeture des portes », c’est-à-dire la conclusion de toute cette sainte journée. On conclura cette prière avec le Kaddish, durant lequel on fera une pause pour chanter la Marche de la Victoire, suivie de la longue sonnerie du Choffar en signe de raccompagnement de la Ché’hina dans les cieux, à l’instar de la fin de la transmission des dix commandements.

SORTIE DE YOM KIPPOUR – SAMEDI SOIR 11 TICHREI / 12 OCTOBRE

– On récite la prière du soir de sortie de fête, sans oublier d’intercaler « Ata ‘honantanou », passage de sortie de Chabbat et des fêtes. On n’intercale plus les quatre phrases des dix jours de Téchouva, et on dit de nouveau « ha-El hakadosh » pour la 3ème bénédiction et « Mélè’h ohev Tsédaka oumichepate » pour la 11ème bénédiction. On récite la bénédiction sur la lune si elle est visible.
– Puisque c’est également une sortie de Chabbat, on récite la Havdala sur une coupe de vin, des aromates et une bougie allumée depuis la veille.
– On prend ensuite un repas de fête qui fera office de repas de fête de Yom Kippour. Il est également coutume de mentionner quelques lois de la Souccah.