L’une des raisons pour lesquelles le vin alcoolisé est privilégié est sa capacité à apporter de la joie, une qualité que les Sages attribuent spécifiquement au vin, contrairement au jus de raisin.

D’après la Guemara, il est clair que le jus de raisin fraîchement pressé est acceptable pour le kiddouch et les daled kossot (quatre coupes). En effet, le Rabbi a conseillé à une personne ayant des problèmes de santé de presser des raisins pour ses quatre coupes. Le Rabbi précédent et le Rabbi ont fait de même lorsque du vin cachère n’était pas disponible.

Cependant, le jus de raisin produit commercialement n’a plus le même potentiel de fermentation que le jus de raisin fraîchement pressé et fait l’objet d’un débat. Le consensus est qu’il est néanmoins acceptable, bien que le vin alcoolisé soit préférable pour ceux qui y sont autorisés médicalement. L’une des qualités particulières que les Sages disent à propos du vin est qu’il apporte de la joie qui est intimement liée à la Mitsva du Kiddouch et des 4 coupes, ce qui n’est pas le cas du jus de raisin.

Le Kiddouch et les daled kossot sont censées manifester et permettre d’atteindre un sentiment de liberté et de noblesse, et donc, le vin alcoolisé est préféré. (De même, le reviit de vin bu chaque jour de yom tov et de ‘hol hamoëd pour une sim’ha supplémentaire doit être du vin alcoolisé).

Quelle quantité d’alcool doit-il contenir pour être considéré comme du vin réjouissant ?

Il y a des raisons de dire que 3,5% d’alcool suffisent, en se basant sur ce qui suit :
En Eretz Israël, le vin fermente naturellement jusqu’à un maximum de 14 à 15% d’alcool.
À l’époque talmudique, la pratique courante était de diluer le vin avec trois parts d’eau pour une part de vin,5 et Rava recommande ce mélange pour les daled kossot afin de célébrer la liberté (‘heirout).
Il s’ensuit que la teneur en alcool de leurs vins après dilution était de 7,4% à 3,5%.

À l’époque talmudique, le vin étant excrément alcoolisé (apparement plus alcoolisé que le Whisky ou la vodka d’aujourd’hui). On raconte en effet dans la Guémara (Nedarim 49b), que Rabbi Yehouda bar Ilaï devait s’entourer la tête d’un foulard de Pessah à Chavouot, à cause du mal de tête que lui causait la consommation des quatre coupes du Seder! Et seul celui à qui le vin faisait tomber malade au point de s’aliter était exempté de la mitsva. Cela montre que l’intention des Sages dans leur décret était que nous récitions le Kiddouch ou les 4 coupes en buvant un vin réjouissant, et celui qui boit du jus de raisin n’accomplit pas la mitsva comme l’ont décrété les Sages.

Si boire du vin provoque fatigue ou nausées,  il faut utiliser soit du vin faible en alcool, soit une combinaison de vin et de jus de raisin (1/3), soit du jus de raisin pur.