Le fondateur du Beth Habad francophone de Miami Beach décrit pour Actualité Juive l’émotion et la stupeur suscitées par l’effondrement jeudi dernier d’un immeuble résidentiel près de Miami (au moins 5 morts). Parmi les 156 disparus, 40 sont juifs, dont une vingtaine d’origine israélienne.

Comment s’organise le sou- tien aux familles depuis le drame?
Nous nous trouvons à Miami Beach, sur la 41e rue. Un autre Beth Habad se trouve à proximité des lieux du drame, la Shoul of Bal Harbour, dirigé par le Rav Shalom Lipskar et son fils. Depuis jeudi, ce centre collecte les dons de vêtements et de nourriture pour tous les survivants qui ont quitté leur immeuble en pyjama, sans rien. Les gens ont été tellement généreux que le centre a dû demander de ne plus envoyer de cartons. Le Beth Habad a recueilli également les dons financiers offerts pour soutenir ces familles.

Comment s’est déroulé le dernier chabbat ?
Ce chabbat, plusieurs restaurants cacher de la région sont restés ouverts pour accueillir les victimes et leur permettre de manger. Des personnes ont pu dormir à la synagogue de Bal Harbour. D’autres familles ont également ouvert les portes de leur maison pour offrir l’hospitalité.

Aviez-vous déjà été confronté à une telle expérience ?
Je suis installé à Miami depuis trente ans et je n’avais jamais vu ça. Avec la centaine de familles juives qui vivent ici, nous avons organisé, depuis jeudi, des prières, des rassemblements par zoom, des lectures de Tehilim. Nous avons également demandé aux fidèles de multiplier les efforts, de faire des mitsvot pour pouvoir retrouver des gens en vie sous les décombres. Plus le temps passe, plus l’attente est lourde pour les familles.

Dans quel état psychologique se trouvent vos fidèles ?
Ils sont très choqués. Une dame m’a appelé, très perturbée. Elle me disait qu’elle ne parvenait plus à dormir.
« Comment pourrais-je le faire en sa- chant qu’un immeuble peut tomber à tout moment ? Comment protéger les enfants ? Avec un ouragan, au moins nous sommes prévenus dans les jours précédents. Mais là… »