Grâce au calendrier d’étude quotidienne du Tanya, cette année embolismique nous permet de nous attarder un peu plus longtemps sur son fameux chapitre 32, qui ne porte pas son numéro 32 par hasard, puisqu’il s’agit précisément de la valeur numérique du mot lev, soit le « cœur ». Ne nous enseigne-t-il pas la valeur suprême d’Ahavat Israël, d’amour du prochain, justement au cœur des enseignements de la ‘Hassidout ?

Il me paraît intéressant d’apporter ici un extrait du commentaire de Rav Adin Éven Israël (Steinsaltz)  qui permet sans doute d’enrichir notre lecture quotidienne du Chéma Israël et de mieux percevoir l’importance de l’unité d’Israël.

L’un des messages de cet édifiant chapitre du Tanya nous invite à mettre de côté notre corps et à placer au centre l’âme divine que nous avons en commun. Dès lors, nous devons réaliser, au-delà de nos différences, quelles qu’elles soient, que nous avons tous le même Père et qu’à ce titre nous sommes de véritables frères au sein de Knesset Israël, la Source première où toutes nos âmes ne font plus qu’un auprès de D.ieu.

Selon le Rav Adin Éven Israël (Steinsaltz), Chéma Israël, « Écoute Israël, Hashem est notre D.ieu, Hashem est Un » constitue un bel écho à ce message. Il propose en effet d’y lire également trois déclarations :

  • Chéma Israël (le terme Chéma rappelle en effet un verset de Shmouel I 15:4 : « Saül rassembla (vayichama) le peuple) : l’invitation au rassemblement d’Israël, en d’autres termes, l’invitation à prendre conscience de l’unité d’Israël, de l’amour de notre frère juif, quels que soient ses liens avec le judaïsme, à l’instar de du conseil du Ari zal d’introduire la prière du matin avec cette autre déclaration : « Je prends sur moi d’accomplir le commandement positif : Aime ton prochain comme toi-même ».
  • Hashem est notre D.ieu : L’acceptation du joug de la Royauté céleste.
  • Hashem est Un : il n’est point d’autre existence en dehors de Lui.

Les deux dernières déclarations nous conduisent aussi à être prêt au sacrifice de soi, soit à la messirout néfesh et à l’abnégation personnelle, que l’on pourrait apparenter à une offrande apportée à D.ieu au Temple de Jérusalem. Or les animaux qui y étaient offerts en sacrifice devaient être exempts de tout défaut.

Pareillement, il importe que la proclamation de « Hashem est notre D.ieu, Hashem est Un », soit précédée de Chéma Israël, invoquant l’unité absolue d’Israël. Telle est là la condition permettant à notre propre offrande de s’élever jusqu’au Ciel.

Traduit et adapté de Biour Hatanya du Rav Adin Éven Israël (Steinsaltz), par Michel Allouche, Jérusalem.