Dix-huit ans après la destruction de la synagogue de Netsarim, un bataillon de l’armée israélienne est retourné sur les lieux pour un moment de recueillement bouleversant, autour d’un Sefer Torah centenaire rescapé du chaos.

 

Un moment émouvant s’est déroulé cette semaine dans les ruines de la synagogue de Netsarim, dans la bande de Gaza. 18 ans après la destruction du lieu de culte lors du désengagement israélien de 2005, un bataillon de chars de Tsahal est venu rendre hommage à cette communauté disparue.

Les militaires ont apporté un Sefer Torah centenaire sur le site de l’ancienne synagogue, aujourd’hui en ruines. Un geste symbolique et plein d’émotion. Car ce Sefer Torah a connu bien des épreuves avant d’atterrir à Netsarim.

Rédigé il y a environ 100 ans, il a miraculeusement survécu à la Shoah et au terrible siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale.Vendu par désespoir pour acheter du pain pendant la famine qui frappait la communauté juive, il a ensuite été racheté par le rabbin Barkan. Des années plus tard, sa petite-fille l’a dissimulé au péril de sa vie dans la Russie communiste. Le précieux rouleau a finalement pu rejoindre la Terre sainte et a été confié à la synagogue de Netsarim, dans le Gush Katif.

En 2005, lors du retrait unilatéral israélien et de l’expulsion des habitants juifs de cette bande de Gaza, la synagogue a été incendiée et saccagée par des extrémistes palestiniens. Mais le Sefer Torah a survécu une fois de plus. Entre les mains du commandant de bataillon et de l’aumônier militaire, il est revenu sur les lieux du drame cette semaine, porteur d’un message d’espoir.

L’émouvant rituel s’est déroulé sous haute protection. Car 18 ans après, le Gush Katif reste une zone extrêmement hostile et dangereuse pour les soldats israéliens. Mais la flamme du souvenir et de la résilience juive demeure vive. Comme l’a déclaré le rabbin Matan Schneeweiss : « Chaque juif est un Sefer Torah. Tout comme nous avons ramené celui-ci à sa place, nous ramènerons un jour les 241 rouleaux de Torah – les hommes et les femmes qui ont été enlevés – à leurs places ».