Lorsque nous méditons à notre propre existence, nous ressentons que nous ne devons notre existence qu’à nous-mêmes, c’est à dire que nous ne ressentons pas que la source véritable de notre vie n’est autre que la Parole de D.ieu qui crée et maintient en vie à chaque instant tous les êtres de Sa Création. Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Vayéchev le Rabbi nous explique la raison pour laquelle nous avons le sentiment que nous sommes à l’origine de notre existence.

En réalité, seulement Hachem ne doit Son existence qu’a Lui-même car rien ne Le précède, et seulement Hachem possède la capacité de créer la matière à partir du néant. Or, du fait que notre existence provient de l’Essence divine et que Celle-ci se cache au plus profond de nous-même nous avons le sentiment d’être à l’origine de notre propre existence.

Les mondes spirituels supérieurs proviennent d’un niveau inférieur à celui de l’Essence divine. Leurs existences viennent d’un reflet de l’Essence divine, contrairement au monde dans lequel vivons qui est lui-même matériel. En effet, c’est précisément parce qu’il s’agit d’un monde matériel et que la matière doit son existence à l’Essence divine (et non pas à un de Ses reflets) que ce monde peut devenir une demeure pour D.ieu, car en accomplissant les Commandements divins chaque Juif dévoile l’Essence divine qui est enfouie dans la matière.

Au sujet de notre Paracha, le Maguid de Mèzeritch explique de la manière suivante le sens du verset ‘Yaakov s’installa dans le pays des séjours de son père dans la terre de Canaan’ : Séjours se dit en hébreu Mégourei dont la racine ‘Agar’ signifie entasser. Ainsi, ‘Yaakov s’installa’ exprime le fait que Yaakov amassa et raffina les étincelles divines enfouies dans ce monde matériel (‘la terre de Canaan’), et les éleva vers ‘son père’ lequel est une allusion au Saint béni soit-Il.

Dans le Dvar Mal’hout, le Rabbi explique que le raffinement du monde tout entier atteindra sa perfection lorsque nous parviendrons à l’achèvement du raffinement et de la purification de la France. De fait, Tsarfat (la France) vient du mot Tsirouf : Raffinement, comme l’action de raffiner de l’or afin de le rendre pur.

Les Maîtres de ‘Habad, le Rabbi Maharach, le Rabbi Rachab, le Rabbi Rayats et le Rabbi ont tous voyagé en France afin de la purifier car la Klipa de la France est la plus basse et la plus grossière parmi toutes les Klipoth. L’Admour Hazaken a lui-même prié pour la victoire de la Russie qui l’opposait à la France. Bien qu’une victoire de la France aurait été favorable à la condition matérielle des Juifs, cette éventuelle victoire impliquait pour les Juifs une descente spirituelle que l’Admour Hazaken voulut éviter. L’époque napoléonienne laissait transparaître et présager l’esprit de la révolution française lequel représentait un véritable danger pour le peuple Juif. L’image du peuple français en colère qui coupa la tête de leur Roi exprime le contenu profond de cette Klipa : le désir de ne pas se soumettre à l’autorité du Roi des rois, le Saint béni soit-Il.

La ‘Hassidout nous enseigne que c’est en élevant les endroits les plus bas et les plus grossiers que l’on élève en même temps tous les mondes de la Création. C’est la raison pour laquelle l’Essence de la Torah, la ‘Hassidout, est comparée à l’huile car comme l’huile qui a la capacité de pénétrer et d’imprégner les matières les plus dures et les plus résistantes, la ‘Hassidout possède la capacité d’éclairer les endroits les plus obscurs. Aussi, à l’exemple de L’Eternel Qui ‘regarda dans le plan de la Torah avant de construire le monde’, les Juifs en construisant des Mikvaoth, des Synagogues, des Yéchivoth élèvent les endroits les plus impurs en les transformant en des endroits de sainteté. La France une fois purifiée peut alors devenir le symbole et l’expression de la Délivrance finale.

Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi nous enseigne que l’influence de chaque Juif doit être profonde, et pour parvenir à cela il doit révéler ses forces les plus profondes car seule les forces qui découlent de l’Essence de l’âme, laquelle est enracinée dans l’Essence divine, ont le pouvoir de transformer l’obscurité en lumière. *

Il ne s’agit pas seulement d’éclairer un endroit mais il s’agit de faire en sorte que l’endroit lui-même éclaire, et c’est en révélant l’Essence divine qui est cachée à cet endroit que l’on y parvient : en construisant des édifices de prières et d’études de la partie révélée et de la partie profonde de la Torah.

Le Rabbi nous enseigne alors que la valeur numérique de Tsarfat est égale à 770 et cela signifie que chaque endroit, même celui dont le niveau est le plus bas, peut devenir une source de lumière, à l’exemple de la Maison du Rabbi dont l’adresse est 770 Eastwern Parkway. Une Maison pleine de la lumière de la Délivrance finale, avec l’aide d’Hachem, très bientôt et de nos jours.

*Le Rabbi nous a enseigné que la valeur de l’existence consiste en ‘une vie de jours réellement vécus’.
‘Celui qui a des yeux mais ne voit pas, des oreilles mais n’entend pas ; qui ne voit ni n’entend le divin, ne vit pas une vie véritable…La véritable existence consiste en la perception, par les yeux et les oreilles du Divin’.

De fait, c’est par son lien avec le Rabbi, par la profondeur de son attachement à ses enseignements, par l’application concrète de ses instructions, par l’accomplissement de la mission qu’il lui a donnée, qu’un Juif, qu’un Hassid, parvient à percevoir le Divin.

La ‘Hassidout nous enseigne que les forces de l’âme d’un juif ne se limitent pas à la force de l’intellect (la capacité de réfléchir), à celle des sentiments (la capacité de ressentir), ni même à la force vitale qui vivifie son corps et le maintienne en vie à chaque instant.

En fait ces forces ne sont que celles de la partie de l’âme qui s’habille dans le corps. Il existe une partie de l’âme qui ne s’habille pas dans le corps, laquelle constitue l’essentiel de l’âme, et qui se nomme l’essence de l’âme.

Cette partie de l’âme représente ‘l’infini de l’âme’. Elle est enracinée dans l’Essence divine, et de ce fait ressent constamment la Présence de D.ieu et Le désire continuellement, éternellement.

Cette partie de l’âme est le Trésor que possède chaque juif, et c’est grâce à elle qu’un Juif est appelé ‘Roi’ (Zohar 2, 26b, début de l’introduction au Tikouné Zohar).