Par le Rav Haïm Mellul

  28 ADAR 2  

Hala’ha : Surprise des enfants

Après avoir bu le premier verre, chacun doit manger quelques légumes trempés dans le vinaigre, dans l’eau salée ou dans un autre liquide. Si l’on n’en a pas, on les trempera dans le ‘Harrosset.

Pourquoi les Sages ont-ils instauré cette pratique ? Pour surprendre les enfants, qui observent une différence, puisque l’on consomme les légumes en les trempant, ce que l’on ne fait pas, avant le repas, pendant tout le reste de l’année. De cette façon, ils poseront des questions sur ce changement.

En effet, la Mitsva de la lecture de la Haggadah est mise en pratique sous forme de réponses à des questions, ainsi qu’il est dit : « Lorsque ton fils t’interrogera, tu diras à ton fils : nous étions esclaves ».

On mange donc tout cela pour étonner l’enfant et il est, de ce fait, inutile d’en consommer la quantité d’une olive, comme c’est le cas chaque fois que la Torah demande de manger, une telle quantité étant alors nécessaire. En l’occurrence, la moindre quantité est suffisante puisqu’il s’agit uniquement de surprendre l’enfant.

Celui qui est seul et n’est pas en présence d’enfants qui l’interrogeront fera également ce trempage, car les Sages n’ont introduit aucune distinction.

On a l’usage de rechercher un légume qui s’appelle Karpass, car ce mot se décompose en Same’h Pare’h, ce qui veut dire que six cent mille enfants d’Israël furent réduits à un âpre esclavage. Celui qui ne dispose pas de Karpass prendra un autre légume, celui qu’il voudra, pourvu que ce ne soit pas l’un des légumes qui est pris pour le Maror, car s’il le consommait maintenant, comment referait-il la bénédiction pendant le repas, « Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de consommer le Maror », alors qu’il l’a déjà fait au préalable ?

Concernant la Hala’ha, on doit suivre les deux avis à la fois. On ne mangera donc pas toute la quantité d’une olive de ces légumes, afin de ne pas avoir à réciter la bénédiction Boré Nefachot, « Il crée de nombreuses âmes », conformément au dernier avis.

En revanche, si l’on en a mangé la quantité d’une olive, on ne dira pas le Boré Nefachot, qui serait une bénédiction inutile, selon le premier avis. Si l’on a dit cette bénédiction de Boré Nefachot et, de même, si l’on ne dispose que de légumes crus, dont la bénédiction est Ché Ha Kol, « Tout a été créé par Sa Parole », on ne dira plus Boré Péri Ha Adama, « Il crée le fruit de la terre » sur le Maror pour éviter une bénédiction inutile, d’après le deuxième avis.

Avant de tremper le légume dans le vinaigre, dans l’eau salée ou dans un autre liquide, on doit se laver les mains sans bénédiction, comme on l’a indiqué au chapitre 158. Chaque fois que l’on consomme ce qui est trempé dans un liquide, on doit, au préalable, se laver les mains sans bénédiction.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Karpass

On a l’usage de consommer le Karpass sans s’accouder. Par la suite, je n’ai pas vu que l’on replace ce qui reste de ce Karpass sur le plateau, ce qui veut dire que, par la suite, celui-ci ne comporte plus que cinq éléments.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Connaître D.ieu

Le verset Bo 10, 11 dit : « que les hommes aillent et qu’ils servent l’Eternel ». Telle était la conception du Pharaon. En revanche, selon celle de Moché, et « il est un équivalent de Moché en chaque génération », « nous irons avec nos jeunes », par le nombre de leurs années ou par la sagesse acquise, « nos vieux, nos fils et nos filles », car c’est précisément de cette façon que : « ce sera la fête de l’Eternel pour nous ».

Comme l’indique le Zohar, commentant le verset : « Son mari est connu dans les portes », « le Mari, c’est le Saint béni soit-Il, Qui se fait connaître à chacun selon sa mesure, c’est-à-dire selon ce qu’il mesure en son cœur ». Tous doivent donc connaître D.ieu, chacun de la manière qui lui est propre.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 2, page 332)

Dicton : Armées de l’Eternel

Le verset Chemot 12, 41 dit : « toutes les armées de l’Eternel sortirent ». L’armée est chargée de monter la garde, dans un certain domaine.

Quand les enfants d’Israël quittèrent l’Egypte, ils devinrent les armées de l’Eternel, car, dans ce pays, ils tinrent la garde du Judaïsme, avec abnégation. Ils ne changèrent pas leur nom, leur langue et leur manière de se vêtir.

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5701-1941)

Récit : Bénédiction de la sortie d’Egypte

Mon beau-père et maître, le Rabbi, relata ceci :

« Quand j’étais un enfant, mon père m’a demandé pourquoi on ne récitait pas une bénédiction sur le récit de la sortie d’Egypte. Il a précisé que son père, le Rabbi Maharach, lui avait posé la même question et qu’il n’avait pas su répondre. Son père lui avait alors dit que son propre père, le Tséma’h Tsédek lui avait posé cette question et qu’il n’avait pas su répondre. Il lui avait alors relaté que son grand-père, l’Admour Hazaken lui avait posé la même question et qu’il n’avait pas su répondre.

Son oncle, l’Admour Haémtsahi, qui était également présent, cita l’avis du Rif selon lequel on s’acquitte de son obligation avec la bénédiction du Kiddouch, dans lequel la sortie d’Egypte est déjà mentionnée. En outre, il y a aussi l’avis du Rachba selon lequel la moindre mention, à ce propos, est suffisante.

L’Admour Hazaken souleva une objection. Le soir de Pessa’h, il faut lire la Haggadah et en faire le récit. Il expliqua que, pour la même raison, on ne dit pas de bénédiction pour le Birkat Ha Mazon, après le repas : « Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de dire le Birkat Ha Mazon ».

Il semble que le sens de ses propos soit le suivant. La Haggadah est une parole de bénédiction. Or, on ne dit pas de bénédiction pour une bénédiction, tout comme on ne dit pas de bénédiction pour le Birkat Ha Mazon.

On peut en déduire également que, selon l’Admour Hazaken, le Kiddouch ne fait pas partie de la Haggadah. C’est la raison pour laquelle les commentaires de nos maîtres sur la Haggadah commencent systématiquement au paragraphe Hé La’hma, « voici le pain de la pauvreté », non pas avant cela.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Extrait d’une causerie : Large butin

On peut se demander quelle est la signification véritable du verset : « ils ruinèrent l’Egypte ». En effet, s’il s’agissait seulement d’accomplir la promesse faite à notre père Avraham, lors de l’alliance entre les parts du bélier, « par la suite, ils sortiront avec un large butin », pourquoi le Saint béni soit-Il fit-Il que les enfants d’Israël obtiennent ce « large butin » en le demandant, en en formulant la requête aux Egyptiens ?

N’aurait-il pas été préférable que les Egyptiens leur remettent tout cela d’une manière plus honorable, par exemple sous la forme d’un cadeau ? Pourquoi les enfants d’Israël devaient-ils demander eux-mêmes les biens des Egyptiens ?

On le comprendra d’après ce qui est dit dans le traité Sanhédrin 91a : « Une fois, les Egyptiens vinrent et déclarèrent : ‘Rendez-nous l’argent et l’or que vous nous avez pris !’. Gueviha Ben Pessissa leur répondit : ‘Donnez-nous, au préalable, le salaire des six cent mille hommes que vous avez asservis en Egypte pendant quatre cent trente ans !’. Mais, ils furent incapables de leur répondre ».

Ainsi, les enfants d’Israël reçurent ce « large butin » comme dédommagement de leur esclavage en Egypte. En conséquence, si les Egyptiens leur avaient donné tout cela de leur plein gré, on aurait pu penser qu’il s’agissait d’un simple cadeau, non pas d’un dédommagement dont ils leur étaient redevables.

Le Saint béni soit-Il fit donc en sorte que les Egyptiens livrent leurs biens uniquement après que ceux-ci aient été demandés, exigés, parce qu’ils leur revenaient de droit. Dès lors, tous virent que le « large butin » revenait aux enfants d’Israël et n’étaient pas uniquement un cadeau. C’est bien évident.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 21, page 12)

Commentaire de la Haggadah : Le besoin de faire Pessa’h

« Quiconque est dans le besoin, qu’il vienne et qu’il fasse Pessa’h ».

J’ai entendu ceci de mon père. Celui qui ressent le besoin de venir faire Pessa’h, d’exécuter un bond en avant, doit être exclu, écarté, bien qu’il n’y ait, en cela, rien de quoi l’on puisse être fier. C’est précisément la différence qui existe entre les ‘Hassidim de Pologne et les ‘Hassidim ‘Habad. Les premiers s’en remettent essentiellement à leurs maîtres. Par eux-mêmes, ils rampent dans la boue, mais, par la suite, ils s’en remettent à leurs maîtres pour qu’ils les placent dans la situation qui convient.

La pratique de ‘Habad, en revanche, consiste à agir de son propre chef, à sortir de la boue par ses propres moyens. Néanmoins, l’aide de nos maîtres est nécessaire pour cela, à la fois une aide générale et une aide spécifique.

L’aide générale est la directive qui est donnée d’emblée, pour que l’on sache ce qu’il faut faire. L’aide spécifique vient par la suite. Car, on vient en aide à celui qui s’emploie à servir D.ieu.

(Causerie du Rabbi Rayats, Likouteï Dibbourim, tome 3)

Calendrier ‘hassidique

5701 (1941) : En ce jour, le Rav Moché Horenstein, gendre du Rabbi Maharach, quitta ce monde.


Avant-propos

Avant-propos

Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, érigent en principe le fait que : « tout ce qui est important doit être préparé ». Cette règle fondamentale s’applique, notamment, à toutes les fêtes de notre calendrier qui, au-delà de leur dimension commémorative, ont également pour vocation de marquer durablement celui qui les célèbre, de transformer son existence morale, de s’élever au rang d’expériences spirituelles forgeant sa personnalité. En effet, disent nos Sages, un homme est entouré, en permanence, tout au long de l’année, de la lumière de toutes les fêtes à la fois. Puis, quand survient l’une de ces fêtes et qu’elle est célébrée de la manière qui convient, la lumière qui lui correspond est renouvelée, dans la personnalité de l’homme, jusqu’à ce qu’elle survienne encore une fois.

Bien entendu, le moyen privilégié pour se préparer à vivre l’expérience d’une fête est l’étude de ce qu’en dit la Torah, qui est : « la Sagesse du Saint béni soit-Il ». En effet, « Lui et Sa Sagesse ne font qu’un » et c’est donc la Torah qui met en évidence le caractère divin de chaque célébration. L’étude permet de se pénétrer de la dimension profonde de l’événement, de lui donner tout son contenu et de ne pas courir le risque d’ignorer, par manque de connaissance ou par défaut de prise de conscience et de ne pas intégrer, en sa personnalité, tous les éclairages spirituels qu’une fête juive apporte, dans son sillage.

A notre époque, l’étude de la ‘Hassidout ‘Habad revêt une importance particulière, au sein de celle de la Torah, en général. En effet, elle a pour objet de préfigurer l’enseignement profond que délivrera le Machia’h, de le comprendre plus aisément. Elle est la dernière révélation de la Sagesse de D.ieu, en l’obscurité de cette fin d’exil, introduisant les lueurs de la délivrance véritable et complète. Son apport, pour intégrer profondément chaque fête, est donc déterminant. L’approche qu’elle propose est devenue l’héritage de tout le peuple juif. Ses commentaires et ses interprétations sont désormais incontournables.

Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, emploient l’expression : « trente jours avant la fête » pour définir la période en laquelle celles-ci doit être étudiée. A l’époque talmudique, c’est durant ces trente jours qu’un maître en enseignait les Lois à ses disciples, leur donnant ainsi les moyens d’une célébration scrupuleuse, avec toute la rigueur nécessaire. Et, le Rabbi de Loubavitch, en notre génération met en évidence une autre dimension de cette période en expliquant qu’une fête, pour pouvoir être célébrée dignement, doit, au préalable, prendre forme dans le monde. C’est l’objet de ces trente jours d’étude, qui confèrent à la fête une réalité dans le monde, pour celui qui s’y consacre.

Le but du présent recueil est de permettre à chacun d’y parvenir, dans toute la mesure de ses moyens, en offrant au public francophone un programme d’étude de trente jours, destiné à se préparer à la fête de Pessa’h et, de cette façon, à la vivre différemment, plus intensément, plus profondément. Ces études sont basées sur les enseignements des maîtres de la ‘Hassidout ‘Habad, en chaque génération. Elles se complètent ainsi pour mettre en exergue la vision ‘hassidique de cette fête de Pessa’h, commémorant la sortie d’Egypte, qui vit les enfants d’Israël se constituer en tant que peuple.

Le programme d’étude qui est présenté ici a été conçu de telle façon que chacun puisse y avoir accès, quel que soit son niveau de connaissances. Chaque extrait est présenté dans sa version originale, ponctuée pour en faciliter la lecture. En regard, se trouve la traduction française. Le recueil et la mise en forme de ces passages ont été établis par le Rav Yossef Its’hak Mellul. On trouvera dans ce recueil, pour chaque journée d’étude, les paragraphes suivants :

Hala’ha : Un paragraphe du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, fondateur de ‘Habad et auteur du Tanya, met en lumière un aspect des Lois s’appliquant à Pessa’h. On connaît, en effet, la particularité de cet ouvrage monumental, qui précise la raison de chaque Loi, permettant ainsi de mieux la comprendre et de la vivre plus intensément. Bien entendu, l’exhaustivité n’a pas été recherchée, dans ce recueil et il est clair qu’il appartient à chacun de connaître les Lois de Pessa’h suffisamment pour célébrer la fête de la manière qui convient.

Coutume : Les coutumes occupent un rôle fondamental dans la célébration de Pessa’h, en général et dans celle du Séder, en particulier. Les coutumes de ‘Habad sont présentées ici, telles qu’elles ont été établies par nos maîtres, essentiellement de la manière dont elles sont répertoriées dans le Séfer Ha Minhaguim, compilation de ces coutumes publiée sous la direction du Rabbi de Loubavitch. Ces coutumes ont la particularité d’avoir été mises au point et adoptées par les maîtres de la ‘Hassidout ‘Habad, ce qui leur donne une valeur toute particulière.

Concept ‘hassidique : La pensée ‘hassidique fait une analyse originale de la fête de Pessa’h, comme on l’a souligné. Les notions fondamentales de son enseignement sont présentées ici, telles qu’elles apparaissent dans les écrits de nos maîtres. Elles soulignent, notamment, que la sortie d’Egypte n’est pas uniquement un événement historique, survenu à une date précise. C’est, avant tout, un processus continu, permettant à chacun de se départir des entraves de sa personnalité et d’aller de l’avant, dans le service de D.ieu.

Dicton : La ‘Hassidout affectionne particulièrement les dictons qui, en peu de mots, suggèrent des idées profondes, réévaluant la vision que l’on peut avoir des actes les plus courants et permettant, pour ceux qui y méditent de la manière qui convient, de leur trouver une place dans le service de D.ieu. De fait, on constate, bien souvent, qu’un dicton concis en dit beaucoup plus qu’un long développement.

Récit : L’importance des récits ‘hassidiques est bien connue. Ils permettent de s’imprégner d’un bon comportement, d’un sentiment favorable que l’on a pu observer chez les maîtres de la ‘Hassidout ou bien chez leurs grands disciples. Notre génération a eu le mérite d’observer une large diffusion de ces récits, qui sont une source d’inspiration pour de nombreuses personnes.

Extrait d’une causerie : Les causeries du Rabbi de Loubavitch ont été largement diffusées, à notre époque. On y découvre des analyses merveilleuses, permettant une compréhension plus profonde des commentaires traditionnels. On trouvera ici quelques extraits de textes qui sont consacrés à la fête de Pessa’h, ces causeries ayant été prononcées par le Rabbi à proximité de cette fête.

Commentaire de la Haggadah : La Tradition ‘hassidique est riche de ces commentaires de la Haggadah qui assurent la pérennité de la soirée du Séder et ménagent l’inspiration de chacun. Certains d’entre eux sont présentés ici, issus, pour une large part, des causeries du Rabbi de Loubavitch. Ces extraits permettent un accès nouveau à la table du Séder.

Calendrier ‘hassidique : On trouvera aussi, dans le présent recueil, les grandes dates de la ‘Hassidout et les événements marquants de son histoire, délivrant également une leçon que chacun peut mettre en pratique, dans son existence quotidienne.

Le concept de cette nouvelle série a été présenté au Rav Chmouel Azimov, qui a chaleureusement manifesté son intérêt et son soutien. Ses directives et ses encouragements à diffuser la ‘Hassidout auprès du public francophone ont toujours été d’un apport précieux, qui nous fait cruellement défaut. La présente publication est donc la concrétisation de la dernière directive qu’il a donnée, concernant les éditions du Beth Loubavitch et c’est également pour cette raison que ces recueils sont consacrés à son souvenir et à l’élévation de son âme.

Puisse D.ieu faire que la diffusion des propos de nos maîtres dans la langue française, partie intégrante de la « révolution française » du domaine de la sainteté, initiée par le Rav Chmouel Azimov, contribue à hâter l’accomplissement de la promesse concluant le Michné Torah du Rambam, selon laquelle : « la terre s’emplira de connaissance de D.ieu », c’est-à-dire d’étude de la Torah, « comme l’eau recouvre le fond de la mer », lors de la délivrance véritable et complète, avec la venue de notre juste Machia’h, très bientôt et de nos jours.

Haïm MELLUL, 12 Adar 5775 (2015), Editions du Beth Loubavitch

14 Adar, Pourim

14 Adar, Pourim

Hala’ha : Etudier les livres

Les premiers Sages instaurèrent, à l’époque du Temple, que ceux qui commentent la Torah en public débutent leur enseignement des Lois de la fête trente jours avant celle-ci. C’est, en l’occurrence, à partir de Pourim que l’on étudiera les Lois de Pessa’h.

En effet, quiconque réside en Erets Israël doit apporter trois sacrifices dans le Temple, à l’occasion d’une fête, un holocauste de vision, un sacrifice propitiatoire de cette fête et un sacrifice propitiatoire de joie. Chaque animal de ces sacrifices ne doit pas être porteur de la moindre infirmité, ni de ce qui pourrait le disqualifier.

C’est pour cette raison que les Sages demandent de commenter les Lois de la fête, trente jours avant qu’elle commence, afin de rappeler cette fête au souvenir du peuple, de sorte qu’il n’oublie pas de préparer les bêtes aptes à être des sacrifices et qu’il dispose du temps nécessaire pour le faire, pendant ces trente jours.

Cette pratique n’a pas été annulée pour le peuple d’Israël, y compris après la destruction du Temple. Chaque érudit enseigne encore les Lois de la fête à ses disciples trente jours avant son début, afin qu’ils les connaissent et qu’ils sachent quel comportement il convient d’adopter.

Pour tout le peuple, en revanche, on commentait les Lois de la fête pendant le Chabbat qui la précède. Les habitants de tous les villages se réunissaient afin d’écouter ces Lois, qui étaient alors exposées par un érudit.

C’est la raison pour laquelle on a instauré l’usage, en ces dernières générations, qu’un érudit commente les Lois de Pessa’h pendant le Chabbat précédant la fête, si ce n’est pas la veille de Pessa’h. L’essentiel est d’exposer et d’expliquer les voies de D.ieu à ceux qui sont présents, de leur définir le comportement qu’ils doivent adopter.

Ce n’est cependant plus de cette façon que l’on pratique, à l’heure actuelle. En ces générations, il n’est plus nécessaire qu’un érudit enseigne les Hala’hot à ses disciples, car tout est écrit dans les livres. Il est donc une Mitsva, pour chacun, d’étudier les Lois de la fête avant celle-ci, jusqu’à en posséder une bonne connaissance et savoir ce qu’il y a lieu de faire.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 429)

Coutume :

Notion de Matsa

En ces jours, est introduite, dans les études, la notion de Matsa. C’est la raison pour laquelle on s’abstient d’en consommer pendant les trente jours qui précèdent la fête de Pessa’h

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 8, page 319)

Concept ‘hassidique : Manger la Mitsva

La qualité spécifique de Pessa’h, par rapport aux autres fêtes, est que le corps humain est alors nourri physiquement par la Matsa, qui est une Mitsva. Certes, les repas du Chabbat et des fêtes sont également une Mitsva, puisqu’il est dit, à propos du Chabbat, que : « il est une Mitsva de concevoir, en ce jour, du plaisir de la nourriture et de la boisson ». Et, pendant la fête, on doit éprouver : « la joie de la nourriture et de la boisson », car : « il n’est de joie qu’avec de la viande, il n’est de joie qu’avec du vin ». Effectivement, « à l’époque du Temple, on consommait la viande du sacrifice propitiatoire pour se réjouir. A l’heure actuelle, en revanche, on s’acquitte de la Mitsva de la joie avec du vin ».

Malgré tout cela, une différence subsiste entre les repas du Chabbat ou de la fête et la consommation de la Matsa, à Pessa’h. Pendant le Chabbat et la fête, l’aliment et la boisson ne sont pas une Mitsva, de manière intrinsèque. Ils sont uniquement des moyens de la mettre en pratique. En pareil cas, la Mitsva est indépendante de l’aliment que l’on consomme et qui est uniquement la raison de la pratique de cette Mitsva. Il n’en est pas de même, en revanche, à Pessa’h. C’est alors la Matsa elle-même qui est la Mitsva.

(Discours du Rabbi, A’haron Chel Pessa’h 5711-1951)

Dicton : Sentiments soumis

Faisant référence à la consommation de la Matsa, l’Admour Hazaken explique :

« Il est dit que : ‘les Matsot seront mangées pendant sept jours’. La Matsa correspond à l’Attribut de découverte intellectuelle, ‘Ho’hma. Elle nourrit les sept jours, qui figurent les sept Attributs du sentiment. C’est précisément de cette façon que les sentiments peuvent s’imprégner de soumission ».

(Or Ha Torah, Parchat Bo, page 343)

Récit : Familles dans le besoin

Le Rav Chalom Mendel Simpson raconte :

« Pendant de nombreuses années, le Rabbi m’a confié la responsabilité de répartir la Tsedaka de Pessa’h entre les familles se trouvant dans le besoin. Dans un premier temps, cette distribution était spécifique à la fête de Pessa’h. Puis, par la suite, le Rabbi l’étendit également au mois de Tichri.

Le Rabbi demandait que lui soit communiquée la liste des familles concernées et, à chaque fois, il précisait qu’il fallait leur remettre une somme supérieure à celle de la fois précédente. A plusieurs reprises, le Rabbi demanda s’il n’y avait pas d’autres familles dans le besoin et il souligna que la liste devait être allongée.

Je préparais donc les chèques, sur le compte de Ma’hané Israël, j’ajoutais, sur chacun d’eux, la mention : « conformément aux instructions du Rabbi Chlita » et je transmettais ces chèques au Rabbi, qui autorisait l’expédition à leur destinataire. Chaque chèque se trouvait dans les mains du Rabbi et recevait son accord spécifique. »

Extrait d’une causerie : Campagne de Pessa’h

Nous sommes à l’issue de la journée de Pourim, à Chouchan Pourim, trente jours avant la fête de Pessa’h. Le moment est donc propice pour rappeler la campagne de cette fête, dont tous les détails ont été communiqués, durant les années précédentes. En la matière, on mettra en pratique le principe selon lequel : « Donne au sage et il exercera sa sagesse ».

Cela veut dire qu’à l’issue de la réflexion nécessaire, on développera largement cette campagne. Certes, notre juste Machia’h viendra avant la fête de Pessa’h, mais il restera encore nécessaire de préparer la satisfaction des besoins de la fête. Bien plus, on le fera avec encore plus de détermination et d’énergie.

Il est dit, en effet, que : « nous consommerons là-bas les sacrifices de la fête et de Pessa’h », avec l’onction en signe de grandeur, à la façon des rois. Il est donc bien clair que l’on doit préparer les besoins de la fête suffisamment tôt, trente jours avant celle-ci.

On s’efforcera d’organiser la campagne de Pessa’h de manière méthodique et complète, auprès de tous les enfants d’Israël, « des jeunes aux vieux, avec les enfants et les femmes », en tout ce qui permet de se préparer à cette fête.

En se consacrant aux préparatifs de la fête de Pessa’h de la manière qui convient, chacun obtiendra lui-même une fête cachère et joyeuse, notamment en accédant à un état de délivrance véritable et complète. Tout cela dépend de nos actions et de nos réalisations avant la fête de Pessa’h, en particulier durant les trente jours qui la précèdent.

On se consacrera à cela en brisant toutes les entraves, au-delà de toutes les barrières et de toutes les limitations, de sorte que tout atteigne la plus haute perfection, avec le plus grand empressement. Grâce à cela, nous mériterons l’accomplissement de la promesse selon laquelle : « le briseur de barrières se dressera devant nous », de sorte que : « Je la hâterai », au sein même de cette période en laquelle : « Je la hâterai ». Et, nous irons, avec notre juste Machia’h, en notre Terre sainte, dans la joie et l’enthousiasme.

(Discours du Rabbi, Pourim 5742-1982)

Commentaire de la Haggadah : Entrée en matière du Séder

« Quiconque a faim, qu’il vienne et qu’il mange ».

Cette annonce est l’entrée en matière de la cérémonie du Séder, car un Juif ne peut pas être réellement libre tant qu’un autre Juif se trouve dans une situation en laquelle il ne peut pas lui-même connaître la liberté.

Il est donc nécessaire, au préalable, de se préoccuper de ce Juif, de l’inviter à la table du Séder. C’est uniquement après cela que l’on peut célébrer son propre Séder et connaître la liberté véritable.

(Discours du Rabbi Si’hot Kodech 5729-1969, page 22)

15 Adar, Chouchan Pourim

15 Adar, Chouchan Pourim

Hala’ha : Paracha du chef de tribu

On a l’usage, à partir de Roch ‘Hodech Nissan, de lire la Paracha du chef de tribu qui a offert son sacrifice en ce jour. Puis, le 13 Nissan, on lit la Parchat Beaalote’ha jusqu’à : « C’est ainsi qu’il fit le Chandelier », passage qui correspond à la tribu de Lévi.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 429)

Coutume : Yehi Ratson

Après avoir lu la Paracha du chef de tribu, on dit le Yehi Ratson, « qu’il soit Ta Volonté », imprimé dans le Siddour Torah Or. Les Cohanim et les Léviim le lisent également.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Le même sacrifice

Chaque chef de tribu apporta le même sacrifice. Malgré cela, la Torah en énonce tous les détails, pour chacun d’eux, alors qu’il aurait suffi de le faire pour la tribu de Yehouda, puis de dire ensuite que les chefs des autres tribus firent comme lui.

L’explication est la suivante. Ce qui est écrit et lu, dans la Torah, a pour objet de provoquer la révélation. Il est donc nécessaire de le faire pour chaque tribu en particulier. En effet, chacune a sa propre manière de servir D.ieu, différente de celle des autres.

C’est pour cette raison que le Midrash donne des interprétations différentes des sacrifices de chaque tribu. En effet, chaque chef de tribu avait une manière de servir D.ieu qui lui était propre, selon sa situation personnelle. Il est donc nécessaire de mettre en évidence la révélation que chacun peut obtenir par la Torah, jusque dans le moindre détail.

(Discours ‘hassidique du Rabbi Intitulé : « L’Eternel parla à Moché », Chabbat Parchat Bamidbar, qui bénit le mois de Sivan 5714-1954)

Dicton : Préparation de l’Omer

Certains affirment qu’en lisant scrupuleusement, chaque jour, la Paracha du chef de tribu correspondant à ce jour, on introduit une pratique favorable qui permet, par la suite, durant le compter de l’Omer, de ne pas l’oublier une seule fois.

(Selon le Rav ‘Haïm Chaoul Brook, Hitkacherout n°922)

Récit : Discrétion

Le Rav Yehouda Leïb Groner raconte :

« Lorsque le Rabbi prit la direction des ‘Hassidim, sa situation financière n’était pas au mieux. Il y avait alors une famille résidant dans le quartier qui était dénuée de tout. Les voisins qui tentaient d’apporter leur aide essuyaient systématiquement un refus.

Avant la fête de Pessa’h, l’un des voisins m’a demandé de prévenir le Rabbi. Je lui ai donc fait part de la situation. Il a ouvert le tiroir de son bureau, en a fait sortir quelques billets de banque, qu’il a glissés dans une enveloppe et il m’a demandé de la transmettre à cette famille.

J’ai répondu que cette famille refusait toute aide et le Rabbi m’a alors dit : ‘Rends-toi à leur adresse, tape à la porte et, quand tu entendras des pas qui s’approchent, tu déposeras l’enveloppe sur le seuil de la porte et tu partiras vite pour que l’on ne te voit pas’.

Cette année-là, la famille a célébré la fête de Pessa’h dans la largesse, sans savoir qui les avait aidés. »

Extrait d’une causerie : Porter les autres en soi

Comment envisager de réciter, douze fois de suite, le Yehi Ratson, « qu’il soit Ta Volonté », alors que cette prière ne correspond à la réalité qu’une seule et unique fois, quand on lit la Paracha du chef de la tribu à laquelle on appartient ? Les onze autres fois, en revanche, ne décrivent pas la réalité, puisqu’un Juif ne peut appartenir qu’à une seule tribu.

Il faut bien en conclure que chaque Juif peut porter en lui tous les autres Juifs, toutes les autres tribus et qu’il peut, de ce fait, recevoir les Lumières de toutes les tribus à la fois. Aussi, la lecture du Yehi Ratson, « qu’il soit Ta Volonté », correspond-elle effectivement à la réalité, « de grâce, que m’éclairent toutes les saintes étincelles et toutes les lumières incluses dans la sainteté de cette tribu ».

En agissant de cette manière, il est possible d’être en relation avec toutes les tribus à la fois. Et, l’on peut en déduire l’importance de ce qui est accompli grâce à cette lecture, « pour comprendre, pour percevoir Ta Torah, en étant animé par Ta crainte et pour faire Ta Volonté », grâce à : « toutes les saintes étincelles » de toutes les tribus à la fois.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 32, page 21)

Commentaire de la Haggadah : L’exil de tous

« Quiconque développe son récit sera digne d’éloge ».

Les commentateurs, notamment le Sim’hat Ha Regel, du ‘Hida, constatent qu’il est dit ici : « quiconque développe son récit » plutôt que : « celui qui développe son récit », après avoir précisé : « même si nous sommes tous des érudits ».

Le texte introduit, à travers cette formulation, une autre catégorie de personnes qui sont assujetties à la lecture de la Haggadah, celles qui n’étaient pas esclaves en Egypte, par exemple, les Cohanim, les Léviim et les convertis. Tous ceux-là n’en doivent pas moins : « faire le récit de la sortie d’Egypte ».

Il en découle un enseignement pour nous. Un Juif pourrait penser que le récit de la sortie d’Egypte ne le concerne pas, car lui-même transcende l’exil et la servitude de ce pays. On lui répondra donc qu’il est dit : « quiconque développe son récit », y compris celui qui n’a pas lui-même été esclave en Egypte. Chacun se doit d’en relater la sortie à celui qui se trouve encore en exil, dans l’oppression.

Bien plus, il est nécessaire de développer ce récit, jusqu’à conduire l’autre à sortir, à son tour, de son Egypte, à le libérer de l’oppression dont il est victime. En effet, « tous les enfants d’Israël partagent une responsabilité commune », comme l’indique le traité Chevouot 39a, ce qui veut dire qu’ils sont également interdépendants. Tant que l’on n’a pas encore fait sortir l’autre de l’Egypte, on est soi-même encore exilé dans ce pays et l’on doit alors faire le récit de cette sortie.

(Discours du Rabbi, Torat Mena’hem Itvaadouyot, tome 8, page 7)

Calendrier ‘hassidique

5692 (1932) : En ce jour, le Rabbi anima une réunion ‘hassidique à Berlin, avec d’autres Juifs, en pleine rue. Il fut arrêté par la police locale et accusé d’avoir organisé une manifestation non autorisée.

5738 (1978) : En ce jour, le Rabbi envoya le troisième groupe de ses émissaires en Terre sainte. Ceux-ci s’installèrent, dans un premier temps, à Tsfat et à Jérusalem.

16 Adar

16 Adar

Hala’ha : Arbres en fleur

Celui qui fait une sortie, pendant les jours de Nissan et voit des arbres en fleurs doit réciter la bénédiction suivante : « Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi du monde, Qui n’as fait aucun manque dans Son monde, y a créé des êtres favorables, de bons arbres, pour que les hommes en tirent profit ».

Cette bénédiction est récitée uniquement quand on voit ces arbres pour la première fois, chaque année.

(Séder Birkat Ha Nehenin de l’Admour Hazaken, chapitre 13, paragraphe 14)

Coutume : Tierce personne responsable

Dans la maison de notre maître, on n’accrédite pas le Rav pour vendre le ‘Hamets. On le lui vend directement, avec une tierce personne qui prend la responsabilité de la transaction.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Tichri et Nissan

Il y a une différence entre les mois de Tichri et de Nissan. Tichri est le Roch Hachana de l’ordre et de la conduite du monde, du comportement naturel, alors que Nissan introduit le comportement surnaturel, miraculeux, comme l’indique son nom, Nissan, de la même étymologie que Nissim, les miracles.

Comme on l’a indiqué à une autre occasion, les mois de l’été, qui commencent avec Nissan, sont des « mois masculins », en relation avec les Attributs du sentiment. Parmi ceux-ci, l’Attribut dominant est celui de la bonté, ‘Hessed, qui est la lumière et la révélation.

‘Hessed est plus haut que l’Attribut de Royauté, Mal’hout, qui est essentiellement bâti par celui de la rigueur, Guevoura, lequel est à l’origine du voile et des « mois féminins », ceux de l’hiver, qui commencent en Tichri.

Ainsi, Nissan introduit le comportement surnaturel. C’est donc en ce mois qu’est instauré le Roch Hachana des fêtes, car celles-ci révèlent une sainteté accrue dans le monde et ne se limitent pas à la sainteté intrinsèque qu’elles possèdent au sein de l’enchaînement des mondes. De la sorte, elles mettent en évidence ce qui est plus haut que cet enchaînement.

L’idée qui vient d’être développée, la définition de Nissan comme la « tête », le stade premier, fut introduite lors du don de la Torah et préparée par la sortie d’Egypte, car, lors de la création, c’est le mois de Tichri qui était le premier, puis, quand la Torah fut donnée, Nissan devint le premier.

Ainsi, interprétant le verset : « ils se rassemblèrent pendant le mois des puissants, au cours de la fête, durant le septième mois », le Targoum dit : « durant le mois que les anciens appelaient le premier, mais qui est actuellement le septième », après le don de la Torah.

En effet, le don de la Torah confia aux âmes d’Israël la propriété du monde. Par l’intermédiaire de la Torah, celles-ci sont en mesure de révéler le comportement surnaturel dans tous les domaines du monde.

(Discours du Rabbi, Chabbat Parchat Vayakhel – Pekoudeï, Parchat Ha ‘Hodech, qui bénit le mois de Nissan 5713-1953)

Dicton : Tête des mois

Il est dit, à propos du mois de Nissan : « ce mois-ci est pour vous la tête des mois ». Le Chneï Lou’hot Ha Berit explique que tous les jours du mois de Nissan furent ainsi élevés au rang de Roch ‘Hodech.

(Discours du Rabbi, Chabbat Parchat A’hareï, qui bénit le mois d’Iyar 5719-1959)

Récit : Friandises

Lorsque le Rabbi Rachab commença ses études au ‘Héder, son grand-père, le Tséma’h Tsédek, lui jeta des friandises et il lui expliqua qu’elles émanaient de l’ange Mi’haël. De ce fait, l’enfant accordait beaucoup de valeur à ces friandises et il ne voulait pas les manger.

Quand arriva la veille de Pessa’h, on vérifia les poches des enfants, comme le veut l’usage. Le Tséma’h Tsédek appela alors son petit-fils et il lui demanda : « Où sont les friandises ? ». C’est alors que le Rabbi Rachab fut contraint de les manger.

Extrait d’une causerie : Ce qui appartient au Rabbi

Ce récit, comme tous ceux qui appartiennent à la Torah, notamment quand ils concernent nos maîtres et chefs, délivre de multiples enseignements, applicables dans le domaine de l’éducation, de même que plusieurs points de Hala’ha, concernant l’interdiction du ‘Hamets.

On pourrait, en effet, se poser la question suivante. Si ces friandises étaient si précieuses pour le Rabbi Rachab, et, de fait, elles l’étaient réellement, puisqu’elles émanaient du Tséma’h Tsédek, pourquoi son grand-père insista-t-il pour qu’il les mange ? Pourquoi ne pouvait-il pas les conserver en les vendant à un non-Juif, avec le reste du ‘Hamets ? Bien plus, on a observé un tel comportement chez les Grands d’Israël, pour les restes qu’ils avaient reçus du Tsaddik. Lorsque ceux-ci étaient ‘Hamets, ils les vendaient effectivement avec le reste du ‘Hamets.

On le comprendra en rappelant un usage qui était en vigueur chez les ‘Hassidim. Quand ils recevaient un aliment ou une boisson de nos maîtres et chefs, qu’ils ne pouvaient pas conserver pendant la fête de Pessa’h, ils ne le vendaient pas avec le ‘Hamets, mais le mangeaient ou le buvaient avant la fête de Pessa’h.

La raison d’une telle manière d’agir est bien évidente. Tout d’abord, prendre les restes que l’on a reçus de son maître et les vendre à un non-Juif, dont la vitalité émane des sphères totalement étrangères au domaine de la sainteté, irait à l’encontre du respect qui lui est dû.

En outre, une telle vente supprimerait la sainteté du Tsaddik que possède l’aliment, ce que, bien entendu, il est interdit de faire. Il s’agit, en effet, d’une vente en bonne et due forme. La ‘Hamets vendu devient ensuite la propriété du non Juif, selon les dispositions de la Torah. Ce non Juif n’acquiert pas uniquement la possibilité d’utiliser l’aliment ou bien son caractère ‘Hamets, car, si c’était le cas, la sainteté préalable, liée à l’aliment proprement dit, aurait été conservée.

(Discours du Rabbi, Chabbat Parchat Balak 5733-1973, Likouteï Si’hot, tome 16, page 129)

Commentaire de la Haggadah : Jusqu’à la lumière du matin

« Toute cette nuit-là ».

Il y a là un fait nouveau et particulier, car Rabbi Eliezer et Rabbi Eléazar Ben Azarya considèrent que le sacrifice de Pessa’h, de même que la Matsa et le Maror sont consommés uniquement pendant la première moitié de la nuit, comme l’indiquent la Me’hilta, à la fin de la Parchat Bo et le traité Pessa’him 120b.

Malgré cela, ces Sages poursuivirent la célébration du Séder et ils relatèrent la sortie d’Egypte jusqu’à la lumière du matin, car : « quiconque développe son récit sera digne d’éloge ».

(Haggadah de Pessa’h avec les commentaires du Rabbi)

Calendrier ‘hassidique

5709 (1949) : En ce jour, une délégation des autorités des Etats-Unis, spécifiquement constituée à cet effet, se rendit au domicile du Rabbi Rayats, afin de lui attribuer la citoyenneté américaine.

17 Adar

17 Adar

Hala’ha : Grand Chabbat

Le Chabbat précédant Pessa’h est appelé le « grand Chabbat », parce qu’un grand miracle s’y est produit. En effet, le sacrifice de Pessa’h fut prélevé le 10 Nissan, ainsi qu’il est écrit : « Le dix de ce mois, ils prendront pour eux, chacun un agneau par maison familiale ».

Ce jour était un Chabbat, puisque les enfants d’Israël quittèrent l’Egypte un jeudi, comme on l’a indiqué dans le chapitre 494. Or, si le 15 Nissan était un jeudi, le 10 était donc un Chabbat. En ce jour, quand les enfants d’Israël prélevèrent le sacrifice de Pessa’h, les aînés des nations du monde se rassemblèrent auprès d’Israël et leur demandèrent pourquoi ils faisaient cela.

Les enfants d’Israël répondirent : « C’est le sacrifice de Pessa’h pour l’Eternel, Qui fera périr les aînés de l’Egypte ». Ces aînés se rendirent ensuite chez leurs pères et chez le Pharaon pour leur demander de libérer les enfants d’Israël. Ces derniers refusèrent de le faire et les aînés leur firent la guerre. Ils en tuèrent un grand nombre et c’est à ce propos qu’il est dit : « pour frapper l’Egypte par leurs aînés ».

Or, il a été instauré de commémorer ce miracle, en chaque génération, pendant le Chabbat, que l’on a donc appelé le grand Chabbat. Pourquoi ne le célèbre-t-on pas le 10 du mois, que ce soit un Chabbat ou un jour de semaine, comme on le fait pour toutes les fêtes ?

Il en est ainsi parce que c’est le 10 Nissan que Myriam mourut et c’est un jour de jeûne, quand il survient pendant la semaine, comme on l’expliquera dans le chapitre 580, que l’on consultera.

On a l’usage, dans ces contrées, pendant le grand Chabbat, à Min’ha, de remplacer Bore’hi Nafchi, « Mon âme, bénis… », par Avadim Haïnou, « nous étions esclaves », car c’est en ce grand Chabbat que commencèrent la délivrance et les miracles. On dit Avadim Haïnou également quand la veille de Pessa’h est un Chabbat.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 430)

Coutume : Commencement de la délivrance

Pendant le grand Chabbat, à Min’ha, on lit le passage Avadim Haïnou, « nous étions esclaves », jusqu’à Le’haper Al Kol Avonoteïnou, « pour expier toutes nos fautes », car c’est alors que commencèrent la délivrance et les miracles. Telle est bien notre coutume.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Quatorze et quinze

Ce jour, à la cinquième heure, je me suis rendu chez mon père et maître, le saint Rabbi. Tout d’abord, le contenu de notre échange concerna le discours ‘hassidique intitulé : « A la veille du quatorze », que mon père et maître, le saint Rabbi avait récité la veille, après Min’ha.

Il m’a expliqué la différence entre le chiffre quatorze, qui est dix et quatre, « voici le pain de la pauvreté que (Di) nos ancêtres ont mangé », la valeur numérique de Di étant quatorze, d’une part, le chiffre quinze, qui est dix et cinq, Youd et Hé, d’autre part. L’Unification inférieure et l’Unification supérieure sont le pauvre et le riche.

Le commentaire de cette notion dura plus d’une heure. Puis, mon père et maître, le saint Rabbi a lu Avadim Haïnou et il m’a demandé de le faire avec lui. A différentes reprises, il en commenta quelques points.

(Journal du Rabbi Rayats 5662-1902, Ha Tamim n°3, page 22)

Dicton : Transformation

Les miracles et les signes qui se produisirent en Egypte transformèrent chaque objet en un autre objet, appartenant à une autre catégorie. Ainsi, quand le bâton devint serpent, le minéral ou le végétal devinrent animaux. L’eau qui se transforma en sang représente la transformation de l’Attribut de bonté, ‘Hessed, l’eau, en Attribut de rigueur, Guevoura, le sang.

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5700-1940)

Récit : Ce que le Rabbi donne

On rapporte que le Tséma’h Tsédek avait l’usage d’envoyer à tous les invités qui venaient célébrer la fête de Pessa’h à Loubavitch l’ensemble des besoins de la fête, les Matsot, le Maror. Il avait l’habitude de le faire quelques jours avant Pessa’h, afin que ceux-ci n’aient plus à se préoccuper des besoins de la fête.

Une fois, le ‘Hassid, Rav Yé’hezkel de Drouia parvint à Loubavitch. Le Tséma’h Tsédek lui adressa les besoins de la fête, par l’intermédiaire de son domestique. Mais, dès que ces aliments parvinrent à son domicile, il les consomma immédiatement. Par la suite, à la veille de Pessa’h, il se rendit chez le Tséma’h Tsédek et il lui dit qu’il n’avait pas de quoi célébrer la fête.

On lui demanda : « Les besoins de la fête ne t’ont-ils pas été envoyés depuis longtemps déjà ? ». Il expliqua qu’il les avait mangés aussitôt, car dès qu’il recevait quoi que ce soit du Rabbi, il savait qu’il devait le consommer immédiatement. Et, effectivement, précisa-t-il, ce qu’il avait mangé lui avait permis de mieux comprendre la ‘Hassidout, de mieux prier. Au final, le Tséma’h Tsédek l’invita à son propre Séder.

Extrait d’une causerie : Moché, Son serviteur

On peut s’interroger, à propos de ce récit. Ce ‘Hassid savait sûrement ce qu’il consommait, il avait conscience que le Tséma’h Tsédek lui avait envoyé tout cela pour le Séder. Pourquoi le mangea-t-il immédiatement ?

Il faut voir en cela l’intensité et la profondeur de son attachement à son maître, au point de ne pas du tout posséder d’existence personnelle. De ce fait, quand il reçut ce que son maître lui avait envoyé, il comprit que cela le concernait, à cet instant précis. Et, de fait, ceci lui fut utile, dans son service de D.ieu.

Il en découle un enseignement concernant l’attachement au Rabbi, car, comme le dit la Me’hilta, commentant le verset : « Ils eurent foi en l’Eternel et en Moché, Son serviteur », la foi en D.ieu, quand elle est parfaite, suppose la foi en Moché, Son serviteur.

(Discours du Rabbi, Chabbat Parchat Pekoudeï 5734-1974)

Commentaire de la Haggadah : Sortir

« Sors et apprends »

Mon beau-père et maître interprète le terme : « sors » dans le sens de : « sors de toi-même », car c’est à cette condition que tu pourras : « apprendre ». C’est le fil conducteur de la Haggadah, « C’est elle qui nous a protégés », puis : « sors et apprends », car seul celui qui sort de lui-même peut apprendre que : « le Saint béni soit-Il nous sauve de leurs mains », de tous : « ceux qui se dressent contre nous ».

(Discours du Rabbi, Pessa’h 5711-1951)

18 Adar

18 Adar

Hala’ha : A la lueur d’une bougie

La recherche du ‘Hamets doit être effectuée à la lueur d’une bougie, non pas à celle de la lune ou du soleil, par exemple pour celui qui ne l’a pas faite, à la veille du 14 Nissan et qui doit donc le faire dans la journée de ce 14 Nissan, comme nous l’expliquerons au chapitre 435. On ne recherchera donc pas le ‘Hamets à la lumière du soleil, mais à celle d’une bougie, mieux adaptée à cette vérification et à la recherche dans les endroits clos, les fentes et les crevasses.

Chaque chambre devant être vérifiée sera nettoyée, au préalable, car, si elle est très poussiéreuse, elle ne peut pas être inspectée correctement. Chacun engagera les membres de sa famille à balayer également sous le lit, car un peu de ‘Hamets peut s’y être glissé.

Après avoir bien nettoyé tous ces endroits, on devra les vérifier encore une fois à la lueur d’une bougie, y compris les orifices et les fentes, dans lesquels il peut rester un peu de ‘Hamets. En effet, le balayage reste sans effet pour ce qui se trouve dans ces endroits.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 433)

Coutume : Recherche du ‘Hamets

La recherche du ‘Hamets est effectuée après la prière d’Arvit. Selon la coutume de la maison de notre maître, on dépose, à différents endroits de la maison, dix morceaux de ‘Hamets dur, chacun étant enroulé dans une feuille de papier.

On effectue cette recherche à la lueur d’une bougie de cire et avec une plume de volaille. Celui qui s’en charge place le ‘Hamets qu’il trouve dans un petit sac en papier. A l’issue de la vérification, on met ce sac, la plume et les restes de la bougie, s’il y en a, dans le plat d’une cuillère en bois.

Puis, tout cela est emballé dans du papier, à l’exception du manche de la cuillère, qui reste découvert et serré par un fil que l’on entoure autour du papier, à plusieurs reprises, avant de faire un nœud.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : ‘Hamets spirituel

La Loi concernant la destruction du ‘Hamets est la suivante : « Si l’on effectue la recherche, mais que l’on ne trouve rien, on n’aura pas fait, pour autant, une bénédiction inutile, car la Mitsva consiste à vérifier le ‘Hamets et à le rechercher pour le trouver, le cas échéant. Cependant, s’il n’y en a pas, cela ne fait rien et la Mitsva a, néanmoins, été mise en pratique de la manière qui convient ».

Certes, il n’y a pas lieu d’en être fier. On est resté éveillé toute la nuit, on n’a pas étudié la Torah, on n’a pas dormi, on a retourné la maison, puis, après tout cela, on n’a rien accompli ! En revanche, on aura effectivement mis en pratique la Mitsva à laquelle on était astreint.

Il en est de même également pour la recherche du ‘Hamets spirituel. Un jeune homme fait un voyage et il pense n’avoir rien accompli. Il a perdu son temps dans un endroit qui n’est pas habitable, là-bas, au milieu de la route, à un carrefour, dans un lieu où l’on peut même marcher du côté gauche, ce qu’à D.ieu ne plaise !

Il s’est bien fatigué et il n’a rien obtenu. A son retour de voyage, on lui fera des reproches. Ses amis se moqueront de lui. Il n’y a donc effectivement pas lieu d’être fier, mais, en tout état de cause, ce jeune homme s’est acquitté de la tâche qui lui était confiée et « la récompense de la Mitsva est la Mitsva elle-même ». En effet, la pratique de la Mitsva crée un lien et une attache.

(Discours du Rabbi, Chabbat Matot – Masseï 5712-1952)

Dicton : La quantité la plus infime

La recherche du ‘Hamets porte aussi sur la quantité la plus infime et il en résulte un enseignement, qui est applicable aux domaines de la sainteté. Chacun doit être animé du désir de posséder au moins une quantité infime, une petite étude de la Torah, un certain accomplissement positif, une légère évolution des sentiments, un avancement quelconque dans le service de D.ieu. On doit toujours vouloir faire un peu plus, dans les domaines de la sainteté.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5700-1940)

Récit : Porter l’eau des Matsot

J’ai entendu ceci, d’une manière accessoire, de mon père et maître, le saint Rabbi, dont la mémoire est une bénédiction pour le monde futur, dont l’âme est en Eden et dont le mérite nous protègera. C’était dans la soirée du 13 Nissan 5671 (1911), après que l’on ait puisé l’eau pour confectionner les Matsot.

Quand on a apporté cette eau pour la disposer dans l’endroit habituel, mon père est entré dans la maison de ma grand-mère, la Rabbanit et il a pris place dans la pièce donnant sur la cour, près de la fenêtre. Il attendait l’arrivée du Rav, avec lequel il devait mettre au point la vente du ‘Hamets, puis il devait faire la prière d’Arvit et, par la suite, commencer la recherche du ‘Hamets.

Quelques élèves passèrent alors, qui revenaient du réfectoire, où avait été stockée l’eau qui nous était destinée. Parmi eux, il y avait aussi l’un des élèves qui lui avait causé de la peine, pendant l’été 5669. Celui-ci étudiait désormais, avec ardeur, la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout. De façon générale, il consacrait beaucoup de temps à son étude et il avait de grandes capacités, mais il était, par nature, très grossier et il aimait plaisanter, par exemple.

Quand cet élève est passé devant lui, mon père m’a dit ceci :

« Vois le résultat d’un service de D.ieu effectif ! Il est maintenant totalement différent de ce qu’il était au préalable. Porter l’eau des Matsot avec un sentiment profond transforme les créatures, à proprement parler.

Rav Hillel de Paritch dit qu’il met en pratique les Mitsvot avec scrupule dans le but d’être en mesure de comprendre les paroles de la ‘Hassidout dans toute leur profondeur. »

(Lettre du Rabbi Rayats, Iguerot Kodech Admour Rayats, tome 14, lettre n°5114)

Extrait d’une causerie : Apre esclavage

Le verset Chemot 1, 13 dit que : « les Egyptiens soumirent les enfants d’Israël à un âpre esclavage » et le Rambam explique, dans le premier chapitre de ses Lois de la servitude, que cet « âpre esclavage » est un travail sans objet, sans intérêt.

De nos jours encore, certains sont esclaves de leur travail et, parfois même, ils sont également soumis à un « âpre esclavage ». La Torah demande à l’homme de ne pas s’investir pleinement dans ses affaires. Son travail ne doit pas l’empêcher de prier avec la communauté, d’avoir un temps fixé pour l’étude de la Torah. Une telle activité atteint son objet, y compris quand on ne lui consacre que quelques heures et une attention limitée.

Cette activité a donc également un intérêt. Elle est un réceptacle, susceptible de révéler la bénédiction de D.ieu. Et, d’une formulation positive, on peut en déduire une négative. Quand un homme s’investit pleinement dans son travail, il n’en voit plus l’objet, car il s’y consacre pleinement, lui abandonne tout son temps. Mais, il n’en conçoit pas l’intérêt qui convient, car il n’est pas un réceptacle capable de mettre en évidence la bénédiction de D.ieu.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 848)

Commentaire de la Haggadah : Rapprocher l’impie

« S’il s’était trouvé là-bas, il n’aurait pas été libéré ».

Cette affirmation peut sembler étonnante. Quelle utilité, quel intérêt y a-t-il à avertir l’impie que le Séder de Pessa’h ne le concerne pas ? Pourquoi lui dire que : « s’il s’était trouvé là-bas, il n’aurait pas été libéré » ? Et, si la sortie d’Egypte ne le concerne pas, quel rapport a-t-il avec la Haggadah de Pessa’h et pourquoi a-t-il pris place à la table du Séder ?

En fait, il ne s’agit nullement, en l’occurrence, d’écarter l’impie du Séder ou de le prévenir que la délivrance ne le concerne pas, mais, bien au contraire, de lui montrer que la Torah est agréable et de le rapprocher d’elle.

Ainsi, nous affirmons à l’impie que « s’il s’était trouvé là-bas », en Egypte, « il n’aurait pas été libéré », alors qu’en revanche, il aura part au monde futur, parce que la délivrance du présent exil interviendra après le don de la Torah, au cours duquel le Saint béni soit-Il s’est adressé à chacun en particulier, au singulier et Il a dit : « Je suis l’Eternel ton D.ieu ».

Depuis lors, « l’Eternel », le Saint béni soit-Il, continue à être : « ton D.ieu », « ta force et ta vitalité », celle de chaque Juif, qui de ce fait, a la certitude, qui qu’il soit, d’être libéré, parce qu’on lui montre à quel point la Torah est agréable. De la sorte, il s’approche effectivement de notre Père Qui se trouve dans les cieux.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 252 et tome 11, page 2)

Calendrier ‘hassidique

5650 (1890) : C’est à cette date que le Rav Avraham David Lawout, arrière-arrière-grand-père maternel du Rabbi quitta ce monde.

19 Adar

19 Adar

Hala’ha : Précautions

Quand un homme effectue la vérification et la recherche du ‘Hamets, le soir du 14 Nissan, il l’extraira des orifices, des fentes, des cachettes, il en rassemblera l’ensemble et il placera le tout dans un même endroit. Il ne le détruira pas tout de suite, car il lui faudra attendre le lendemain, à la fin de la cinquième heure, pour une raison qui sera exposée dans le chapitre 445.

Il faut donc prendre des précautions, garder le ‘Hamets pour que rien ne s’en écarte, à cause des enfants ou des souris, car il faudrait alors effectuer cette vérification une seconde fois, si l’on ne retrouvait pas tous les morceaux de ‘Hamets qui avaient été placés dans cet endroit, après la recherche, car il sera alors certain que ceux-ci ont été pris par les enfants ou par les souris, qui les ont écartés. On peut donc craindre qu’ils les aient placés dans l’un des orifices de la maison. C’est pour cela qu’une autre vérification sera nécessaire.

En outre, on peut craindre un oubli, ou une méconnaissance de la Hala’ha, si l’on ne sait pas que l’on doit faire la vérification encore une fois. De ce fait, les Sages demandent à chacun de bien garder le ‘Hamets qu’ils ont trouvé, lors de la vérification, de bien le garder, à cause des enfants et des souris.

Comment le garder ? En le cachant dans une boîte, à laquelle les enfants et les souris n’ont pas accès, en le suspendant en l’air, ou bien en le recouvrant avec un large ustensile et en le plaçant en hauteur, de sorte que les enfants ne puissent le saisir. On ne se servira pas d’un ustensile petit et étroit, que les souris peuvent découvrir.

Il en est de même également pour le ‘Hamets qui aura été préparé et disposé dans la maison ou bien dans les autres pièces devant être vérifiées, afin d’être consommé pendant la nuit, ou bien le lendemain, jusqu’à la cinquième heure. Il faudra alors le cacher de la manière qui vient d’être décrite. Quand doit-on le cacher ? Avant de commencer la vérification.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 434)

Coutume : Comme un sacrifice

Il est dit que : « nous complèterons par les bœufs de nos lèvres ». En l’occurrence, la prière de Min’ha remplace le sacrifice perpétuel du soir, après lequel était sacrifié le Pessa’h, à l’époque du Temple. Il est donc bon de se consacrer à l’ordre de ce sacrifice de Pessa’h, après la prière de Min’ha et l’on dira ceci : « On apporte le sacrifice de Pessa’h… ».

L’homme qui craint la Parole de D.ieu doit lire cela en son temps, afin que sa lecture soit considérée comme un sacrifice. Il ressentira alors la peine de la destruction du Temple et il implorera D.ieu, Créateur du monde de le reconstruire, très bientôt et de nos jours, Amen.

(Siddour de l’Admour Hazaken, avec les commentaires de la ‘Hassidout)

Concept ‘hassidique : Trois plaisirs

Le verset indique : « Vous direz que ceci est le sacrifice de Pessa’h ». Il y a, en effet, deux formes de plaisir. Le premier est celui d’avoir vaincu ses ennemis. C’est le plaisir de la victoire. Le second est celui de sauver son fils d’une situation qui ne lui est pas favorable. C’est l’expression de son amour pour son fils.

Lors de la sortie d’Egypte, ces deux plaisirs furent éprouvés conjointement, si l’on peut s’exprimer ainsi. Il y eut à la fois la punition des Egyptiens et la délivrance d’Israël. Mais, il y eut, en outre, un troisième plaisir, supérieur aux deux précédents. Et, c’est à son propos qu’il est dit : « L’Eternel frappa l’Egypte, Il frappa et guérit ».

Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, expliquent : « Il frappa l’Egypte et Il guérit Israël », ce qui veut dire qu’Il guérit les enfants d’Israël de la douleur de la circoncision. Ce plaisir est l’expression de la pitié du père pour son fils.

Il est effectivement plus haut que les deux plaisirs précédents, car ces derniers sont révélés alors qu’il est lui-même caché. En outre, il guérit le fils des plaies qui étaient déjà douloureuses au préalable.

(Or Torah du Maguid de Mézéritch, Parchat Bo)

Dicton : Bougie de D.ieu

Le traité Pessa’him 2a dit que : « à la veille du 14, on vérifie le ‘Hamets à la lueur d’une bougie ».

L’Admour Hazaken explique que le chiffre quatorze évoque les sept sentiments de l’âme divine et les sept sentiments de l’âme animale, qui doivent tous être vérifiés « à la lueur d’une bougie », puisque : « la bougie de D.ieu est l’âme de l’homme ».

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5696, page 265)

Récit : Une seule pièce

Lorsque l’Admour Hazaken s’en revint, pour la première fois, de chez son maître, le Maguid de Mézéritch, il ne mangea pas, pendant toute la journée du 13 Nissan. Il ne jeûna pas non plus, car cela est interdit en ce jour, mais il ne mangea pas réellement.

En effet, il était occupé à préparer la recherche du ‘Hamets et il voulait s’assurer qu’il mettrait effectivement en pratique toutes les explications profondes qu’il avait reçues de son maître, concernant cette vérification.

Par la suite, la recherche proprement dite du ‘Hamets dura toute la nuit, bien qu’il n’ait alors eu qu’une seule pièce.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5696, page 265)

Extrait d’une causerie : Faire vivre les filles

Le verset Chemot 1, 22 dit : « Tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve et toute fille, vous la ferez vivre ». Pourtant, le décret du Pharaon s’appliquait uniquement aux garçons, non aux filles et ceci conduit à se poser la question suivante. Pourquoi le verset faisant mention de ce décret ajoute-t-il : « toute fille, vous la ferez vivre », ce qui semble indiquer qu’il y avait, là également, un effet de ce décret ?

L’explication est la suivante. Le Pharaon déclara : « vous ferez vivre » les filles et il demanda, de cette façon, que celles-ci soient éduquées selon le mode de vie égyptien. De cette façon, il entendait tuer leur âme.

Il y avait donc bien là un décret particulièrement sévère, figurant, de ce fait, dans le verset qui évoque la mort physique des fils. Du reste, d’un certain point de vue, la mort spirituelle est plus grave que la mort physique.

Le fait de précipiter les enfants dans le Nil fait également allusion à cela. En effet, ce fleuve était l’idolâtrie des Egyptiens. Or, ceux-ci se servirent de leur fleuve pour tuer à la fois le corps des garçons et l’âme des filles, en leur imposant l’exil moral de l’Egypte.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 111)

Commentaire de la Haggadah : Séder et sacrifice de Pessa’h

Le Séder de Pessa’h et le sacrifice de cette fête semblent se contredire. Le dernier s’appelle Pessa’h, terme qui désigne le saut, le bond en avant, car, comme le dit Rachi, commentant le verset Bo 12, 11 : « tous les détails du service le concernant impliquent le saut, le bond ». En effet, Korban, le sacrifice est de la même étymologie que Karov, proche. Il a donc pour objet d’instaurer la proximité de D.ieu et il désigne une forme de Son service qui implique le bond en avant, étape par étape.

Le Séder, l’ordre, à l’inverse, désigne un avancement progressif et mesuré. Dès lors, comment parler de l’ordre du sacrifice de Pessa’h ? Il faut en conclure que l’on doit concilier à la fois le Séder et le Korban Pessa’h, de sorte que le bond en avant n’ait pas un caractère exceptionnel, mais qu’il devienne une modalité permanente du service de D.ieu, un bond constant vers l’étape suivante, une élévation de chaque instant.

(Discours du Rabbi, Séfer Ha Si’hot 5751-1991, tome 1, page 432)

20 Adar

20 Adar

Hala’ha : Annulation

Tout de suite après la recherche, on procèdera à l’annulation de tout le ‘Hamets que l’on possède en sa propriété et qui n’aurait pas été trouvé, lors de cette vérification. Cette annulation est une décision des Sages et elle est essentiellement dans le cœur.

Il faut donc se dire, en son cœur, que le ‘Hamets que l’on possède est comme s’il n’existait pas, sans valeur, comme de la poussière, comme ce qui n’a pas la moindre utilité. Si l’on en prend réellement la décision, en son cœur, on écartera de son esprit tout le ‘Hamets que l’on possède. Celui-ci sera alors totalement abandonné et l’on ne transgresse donc aucun Interdit en le voyant et en le trouvant, comme on l’a indiqué au préalable, dans le chapitre 431.

Malgré cela, les Sages ont instauré que l’on prononce oralement cette formule. On dira donc : « Tout ‘Hamets que j’ai en ma possession, que je n’ai pas vu et que je n’ai pas détruit, qu’il soit annulé et considéré comme poussière de la terre ». En effet, l’or est également appelé poussière, ainsi qu’il est dit : « Les poussières de l’or sont à lui », comme l’indique le Yoré Déa, au chapitre 28. C’est pour cette raison que l’on précise : « poussière de la terre ».

Quand on annule le ‘Hamets, le soir du 14 Nissan, tout de suite après la recherche, on le fait uniquement pour celui dont on n’a pas connaissance et que l’on n’a pas trouvé en vérifiant. En revanche, le ‘Hamets dont on a connaissance, que l’on veut manger pendant la nuit, ou bien le lendemain, jusqu’à la cinquième heure, même si l’on dit cette formule, n’est pas considéré comme annulé. Car, cette annulation est essentiellement dans le cœur. C’est la ferme décision de l’écarter complètement.

En l’occurrence, ce ‘Hamets est mis de côté dans le but d’être consommé. En son cœur et en son esprit, on considère qu’on doit le manger et il n’est donc pas abandonné. En revanche, il est nécessaire de l’annuler quand il doit être détruit. Il faut donc s’assurer de le faire avant le début de la sixième heure, car, par la suite, on ne peut plus l’annuler, comme on l’a indiqué dans le chapitre 433.

Pour l’annuler au moment de la destruction, on dit : « Tout ‘Hamets que j’ai en ma possession, que j’ai vu ou que je n’ai pas vu, que j’ai détruit ou que je n’ai pas détruit ». A ce moment, en effet, on annule tout et l’on ne garde rien pour soi-même. Il n’en est pas de même, en revanche, pour l’annulation prononcée pendant la nuit, qui porte uniquement sur le ‘Hamets que l’on n’a pas vu et que l’on n’a pas trouvé dans la vérification. C’est pour cela que l’on dit : « « que je n’ai pas vu et que je n’ai pas détruit ».

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 434)

Coutume : Distribution de Matsot

Selon une pratique instaurée par le Rabbi (Rayats), chacun, notamment un Rav, un Cho’het, un responsable communautaire, doit envoyer à ses connaissances, pour la fête de Pessa’h et, au minimum pour les deux Séders, des Matsot rondes, faites à la main, qui seront de la Matsa Chemoura.

De même, là où sont organisés des Séders collectifs, par exemple dans les hôtels, les responsables s’en occuperont également.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Ramsès

La sortie d’Egypte se produisit grâce à une révélation céleste. Le Roi, Roi Suprême, le Saint béni soit-Il se dévoila à eux et Il les libéra. La première étape fut Ramsès, terme qui reçoit deux explications mais n’introduit qu’une seule et même idée :

A) Ramsès se décompose en Ram Sès. Raam désigne le tonnerre et la valeur numérique de Sès est cent-vingt, qui sont les cent-vingt combinaisons du Nom divin Elokim. C’est le secret des accusateurs et de ceux qui veulent la punition, comme on le sait.

Grâce à la révélation céleste à travers le tonnerre, Raam, par le vacarme du domaine de la sainteté, ces accusateurs disparaissent.

B) Ramsès se décompose aussi en Ra Meses. Le mot Meses veut dire suppression, disparition, comme dans le verset : « la cire fond » et c’est alors le mal qui disparaît.

(Causerie du Rabbi Rayats, Likouteï Dibbourim, tome 5)

Dicton : Abnégation des grenouilles

Les grenouilles ont été créées avec de l’eau, ainsi qu’il est dit : « le fleuve grouilla de grenouilles ». Leur entrée dans les fours de l’Egypte fut donc une manifestation éminente de leur abnégation. Les créatures de l’eau sautaient dans le feu !

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 123)

Récit : En ton âme

Une fois, à la veille de Pessa’h, le Rabbi Rachab demanda à son domestique, Reb Avraham, s’il avait recherché et détruit le ‘Hamets de la manière qui convient. Il précisa : « Tu en portes la responsabilité en ton âme ! ». A ces mots, Reb Avraham eut mal au cœur, au point qu’il fut nécessaire d’appeler un médecin pour lui porter secours.

Une autre fois, le Rabbi demanda au domestique Mendel s’il avait vérifié le ‘Hamets dans le poulailler et là où étaient les oies. Le domestique répondit par l’affirmative et le Rabbi lui dit : « Tu dois savoir que tu en portes la responsabilité en ton âme ».

De façon générale, ce domestique n’était pas émotif, mais, quand il entendit les propos du Rabbi, il s’emplit de crainte, au point de s’évanouir.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5702, page 90)

Extrait d’une causerie : Sauter dans la mer

Tout d’abord, il est indispensable de sortir d’Egypte, de se départir des barrières et des entraves. Quels que soient les plans que l’on a conçus pour soi-même, il est indispensable de fixer un temps quotidien pour l’étude de la Torah. La prière doit être digne de ce nom, non pas une prière qui n’a d’autre objet que de s’acquitter de son obligation, mais bien une véritable prière.

Après la sortie d’Egypte, vient la traversée de la mer Rouge. En effet, quand un homme s’engage sur les voies du service de D.ieu, il subit alors différents troubles, tous très intenses et très importants, comme ce fut le cas quand les enfants d’Israël quittèrent l’Egypte. Il y avait derrière eux l’ennemi, devant eux la mer et eux-mêmes se trouvaient dans le désert.

C’est donc D.ieu Qui ouvrit la mer Rouge pour eux. Il fendit la mer, fraya un chemin pour que les enfants d’Israël la traversent, comme sur la terre ferme.

Néanmoins, avant cela, il était nécessaire de sauter dans la mer. C’est grâce à un tel saut, de la part d’un homme d’abnégation, que le Saint béni soit-Il peut transformer la mer en terre ferme.

(Causerie du Rabbi Rayats, Likouteï Dibbourim, tome 5)

Commentaire de la Haggadah : Etranger

« Car, ta descendance sera étrangère ».

Ces termes délivrent un enseignement, applicable à notre service de D.ieu, pendant la présente période de l’exil. Tant que nous nous y trouvons, jusqu’à la venue de notre juste Machia’h, chacun doit savoir qu’il est étranger, dans un pays qui ne lui appartient pas.

Il ne faut donc pas s’installer dans la situation et dans la période de l’exil, ce qu’à D.ieu ne plaise. Bien au contraire, on doit rester étranger à tout ce qui le concerne, attendre à chaque instant la délivrance véritable et complète.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 10, page 114)

21 Adar

21 Adar

Hala’ha : Cacher pour brûler

On a l’usage de ne pas brûler immédiatement, pendant la nuit, le ‘Hamets que l’on trouve au cours de la vérification, le soir du 14 Nissan. On le cache pour le brûler le lendemain, pendant la journée, afin de le rendre identique aux restes d’un sacrifice, qu’il est une Mitsva de brûler pendant la journée, ainsi qu’il est dit : « La viande qui reste du sacrifice, le troisième jour, sera brûlée par le feu », mais non pendant la nuit.

Certains ont coutume de brûler le ‘Hamets avec les branches de saule que l’on a frappé sur le sol, à Hochaana Rabba, car il est bon de se servir de tout ce qui a permis de faire une Mitsva pour en accomplir une autre.

D’autres encore ont l’usage d’attiser le four avec les branches de saule du Loulav, pendant la cuisson des Matsot.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 445)

Coutume : Hallel et directives

Pendant la cuisson de la Matsa Chemoura, dans l’après-midi de la veille de Pessa’h, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, était présent et il lisait également le Hallel. Il s’interrompait, le cas échéant au milieu d’un paragraphe, pour donner des directives, par exemple sur la manière de pétrir la pâte ou de faire cuire les Matsot.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Lutter contre la dispute

La Matsa est l’antithèse de la grossièreté du ‘Hamets, car elle ne lève pas et elle ne gonfle pas, comme le ‘Hamets. Elle n’a pas un goût que l’on peut ressentir, comme le ‘Hamets, car la Matsa est l’expression de la soumission à Celui Qui émet la Volonté, ainsi qu’il est dit : « Supprime ta volonté… ».

La soumission de sa propre volonté émane de l’humilité de celui qui ne ressent plus du tout sa propre personnalité, comme on le sait. C’est précisément pour cette raison que la Matsa n’a aucun goût, comme la soumission de la volonté n’en a pas non plus. Il a demandé et l’on accomplit Sa Volonté.

Cette notion nous permettra de comprendre l’enseignement de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, selon lequel : « celui qui avale la Matsa s’est acquitté de son obligation, celui qui avale le Maror ne s’est pas acquitté de son obligation ». En effet, la Matsa n’a pas besoin d’avoir un goût et cette précision suffira à l’initié.

Cela veut dire que l’humilité et la suppression de la volonté exprimées par la Matsa permettent la destruction totale du mal et repoussent « l’autre côté ». C’est la destruction du ‘Hamets, ainsi qu’il est dit : « Tu détruiras le mal en ton sein ».

Or, le mal est détruit uniquement par la rigueur et le jugement. Comme le disent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, « un homme doit toujours exciter le bon penchant contre le mauvais ». C’est pour cette raison qu’une des significations du mot Matsa est colère et dispute, ainsi qu’il est dit : « pour la dispute (Matsa) et le conflit… ils s’affrontent ».

Car, il faut lutter contre la dispute, supprimer la conscience grossière de sa propre existence, qui est à l’origine de toutes les formes du mal, comme on l’a indiqué. Ceci suffira à l’initié.

(Maamareï Admour Hazaken 5569 (1809), discours ‘hassidique intitulé : « La Voix de mon Bien Aimé »)

Dicton : L’ennemi du fils

Le verset Chemot 12, 13 dit : « L’Eternel passera pour frapper l’Egypte ». Le Nom divin Avaya figurant dans ce verset évoque l’Attribut de la bonté et de la miséricorde.

Malgré cela, il est dit que : « l’Eternel passera pour frapper l’Egypte », car la plaie des premiers-nés fut : « la rigueur de la bonté », comme un père qui, du fait de son immense amour pour son fils, frappe l’ennemi de ce fils.

(Or Torah du Maguid de Mézéritch)

Récit : Matsa et raifort

La Rabbanit ‘Haya Mouchka, épouse du Rabbi, rapporta le récit suivant :

« Durant l’hiver 5701 (1940), il n’y avait aucune possibilité de nous faire parvenir de la Matsa Chemoura. L’une des connaissances de mon mari, monsieur Bezebaradko, était un artisan chevronné, fabriquant des miroirs. Pendant la guerre, cet homme travaillait pour la marine française et, de ce fait, il obtint l’autorisation de se rendre en Suisse, pour quelques jours.

Mon mari l’accompagna à la gare et il lui demanda de lui acheter de la Matsa Chemoura, en Suisse. Il accepta de le faire. Avant qu’ils se séparent, monsieur Bezebaradko remarqua que mon mari était pensif et il lui en demanda la raison.

Mon mari lui répondit : ‘Je me demande où me procurer du raifort pour le soir du Séder’. »

Extrait d’une causerie : Vie amère

Le verset Chemot 1, 14 dit : « Ils rendirent leur vie amère par le dur labeur ». Les Egyptiens rendirent d’abord amère la vie morale des enfants d’Israël, car c’est bien la vie morale qui est la véritable vie. Ils leur imposèrent des difficultés pour tout ce qui concerne le respect de la Torah et des Mitsvot, « par le dur labeur ».

Puis, quand le peuple ploya devant cette pression morale, il en résulta, indirectement, la servitude physique, « le dur labeur », au sens le plus littéral. Si les enfants d’Israël n’avaient pas cédé à la pression morale, ils n’auraient pas été esclaves matériellement.

Ce principe s’applique, de manière identique, à tous les exils que connaît notre peuple.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 2, page 487)

Commentaire de la Haggadah : Tes sangs

Le verset dit : « Je t’ai vue, basée sur tes sangs » et l’on sait que : « tes sangs », au pluriel, désigne le sang du Pessa’h et celui de la circoncision. Il découle de cette précision un enseignement merveilleux pour l’éducation des enfants.

Ainsi, pour pouvoir offrir le sacrifice de Pessa’h, un père doit non seulement être lui-même circoncis, mais, en outre, ses fils doivent l’être également. On peut en déduire l’importance capitale de l’éducation des enfants. Un défaut dans leur éducation n’est pas seulement un manque en eux. C’est aussi, pour les parents, la perte de la capacité d’offrir le sacrifice de Pessa’h, avec tout ce que cela implique, toutes les bénédictions qui sont obtenues de cette façon.

(Lettre du Rabbi aux fils et filles d’Israël, 11 Nissan 5730-1970)

22 Adar

22 Adar

Hala’ha : Prière du matin et jeûne des premiers-nés

A la veille de Pessa’h et pendant ‘Hol Ha Moéd, on ne dit pas, dans la prière du matin, Mizmor Le Toda, « Cantique d’action de grâce », pour une raison qui a été énoncée dans le chapitre 51 et que l’on consultera.

Pour la prière de Cha’harit de la veille de Pessa’h, on se rend tôt à la synagogue afin de pouvoir achever son repas avant la quatrième heure du jour. On consultera, à ce propos, le chapitre 443.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 429)

Les premiers-nés ont l’usage de jeûner et de terminer ce jeûne, chaque veille de Pessa’h, pour commémorer le miracle de leur sauvetage, lors de la plaie des premiers-nés. Celui qui est l’aîné uniquement de son père ou seulement de sa mère jeûne également, car la plaie les touchait tous. C’est pour cela qu’ils sont tous définis comme des aînés.

Le premier-né par le père est l’aîné pour l’héritage. Le premier-né par la mère est l’aîné pour le rachat du premier-né. Même s’il est Cohen ou Lévi, auquel cas il n’y a pas de rachat du premier-né, puisqu’il en est dispensé, il doit jeûner, néanmoins, car il n’en est pas moins un aîné, même si la Torah l’a dispensé du rachat.

L’usage veut que le père jeûne à la place de son fils aîné, encore enfant, jusqu’à ce qu’il grandisse et soit en mesure de jeûner lui-même. Si un père a deux jeunes fils, tous deux aînés, l’un aîné de son père et l’autre aîné de sa mère, son jeûne sera valable pour l’un et pour l’autre à la fois.

Il en est ainsi lorsque le père n’est pas lui-même un premier-né. S’il l’est, il doit jeûner pour son propre compte et son jeûne ne peut donc pas être également pour son fils. C’est alors la mère qui jeûne pour son fils, jusqu’à ce qu’il grandisse.

En revanche, certains avis considèrent que la mère ne doit pas jeûner, car le jeûne du père est valable également pour le fils. En effet, ce jeûne a uniquement pour objet de commémorer le miracle, ce qui est possible pour l’un et pour l’autre. On peut s’en remettre à leur avis, en cas de souffrance ou, a fortiori, si la mère est enceinte ou si elle allaite.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 470)

Coutume : Ce que l’on ne mange pas

Depuis le matin de la veille de Pessa’h jusqu’au Kore’h du second Séder, on ne mange pas tout ce qui entre dans la composition du ‘Harrosset et du Maror.

Par la suite, j’ai également découvert ceci. Certains ont coutume de ne pas manger de raifort, avant Pessa’h. Tel était l’usage du Rachba.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Le bâton d’Aharon

Le verset Chemot 7, 10 dit : « Aharon jeta son bâton… et il devint un serpent ». Ce serpent représente, en l’occurrence, la force du mal de l’Egypte, comme l’indique le verset Yé’hezkel 29, 3 : « Me voici contre toi, Pharaon, roi de l’Egypte, grand serpent qui rampe dans son fleuve ».

Le bâton fait allusion au dévoilement, au passage de la Lumière divine d’un monde à l’autre. Lorsqu’il devint serpent, il montra, d’une manière allusive, que la source et l’origine de la force du mal de l’Egypte est la Lumière divine, qui a connu une chute vertigineuse, à l’issue de plusieurs étapes de Tsimtsoum, de contraction et d’occultation, jusqu’à donner une existence effective aux forces du mal.

Puis, quand le serpent redevint bâton, ou bien quand celui d’Aharon avala les bâtons des sorciers de l’Egypte, il fut signifié, d’une manière allusive, que non seulement la source et l’origine des forces du mal sont la Lumière divine, mais qu’en outre, leur existence effective émane aussi de cette Lumière, qui les vivifie et les maintient.

Quand D.ieu le voulut, le serpent se transforma en bâton et les forces du mal disparurent, comme si elles n’avaient jamais existé.

(Torah Or, de l’Admour Hazaken, à la page 57b)

Dicton : Don de sa propre personne

Il faut se rappeler de ceci et le souligner : même si le passage de la mer Rouge et la traversée de la mer, à pieds secs, par les enfants d’Israël furent accompagnés de grandes merveilles et de multiples miracles, leur immersion dans l’eau, quant à elle, ne fut pas miraculeuse.

C’est précisément en faisant don de leur propre personne que les enfants d’Israël entrèrent dans l’eau. C’est uniquement après cela et par ce mérite que la mer s’ouvrit devant eux.

(Discours du Rabbi précédent, Séfer Ha Maamarim 5688-1928)

Récit : Conclusion

Mon beau-père et maître, le Rabbi, a raconté, une fois, que le ‘Hassid, Rav Aïzik de Homyl, auteur du ‘Hanna Aryel et qui a laissé de nombreux manuscrits encore inédits, était un aîné et il devait donc conclure l’étude d’un traité talmudique, chaque année, à la veille de Pessa’h. Concrètement, à chaque fois, à la veille de Pessa’h, il concluait l’ensemble du Talmud. Je ne sais pas s’il jeûnait ou non.

Chez mon beau-père et maître, le Rabbi, on avait l’habitude de conclure un traité, à la veille de Pessa’h. Mon beau-père faisait lui-même une telle conclusion. En outre, il convoquait dans son bureau ceux qui en faisaient une également pour qu’ils lui présentent ce qui faisait l’objet de leur conclusion. Après cela, il jeûnait, la veille de Pessa’h.

En revanche, je ne sais pas si Rav Aïzik jeûnait ou non. En tout état de cause, il concluait l’ensemble du Talmud, chaque veille de Pessa’h. En plus des autres études qu’il s’était fixées par ailleurs, il avait aussi une étude dans le but de conclure le Talmud, à la veille de Pessa’h.

Lorsque Rav Aïzik s’enfuit de chez lui pour rester près de l’Admour Hazaken, on adopta envers lui l’attitude qui était, à l’époque, celle des opposants à la ‘Hassidout. Son père déchira ses vêtements et il respecta sept jours de deuil.

Puis, quand il rentra chez lui pour la fête de Pessa’h et qu’à la veille de la fête, il conclut l’ensemble du Talmud, son père s’écria : « Oï ! Il s’est enfui, mais, malgré cela, il conclut tout le Talmud ! ». Il regretta alors ce qu’il avait fait et il se réconcilia avec lui.

(Discours du Rabbi, 19 Kislev 5716-1955)

Extrait d’une causerie : Les deux premières plaies

Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, disent que : « en chaque génération, un homme est tenu de considérer qu’il est lui-même sorti d’Egypte ». Le Tanya explique, à ce propos, au chapitre 47, que : « c’est la sortie de l’âme divine de son emprisonnement dans le corps, qui est une peau de serpent, afin de s’inclure en l’unification de la Lumière de l’En Sof*, béni soit-Il, en se consacrant à la Torah et aux Mitsvot, en général ».

La sortie d’Egypte commença par les dix plaies et il en est de même également dans le service de D.ieu. Le début de la sortie de l’emprisonnement dans le corps est réalisé par le service de D.ieu des dix plaies, qui commencent par celle du sang et celle des grenouilles.

La première plaie frappa le fleuve, dont l’eau devint du sang. L’application au service de D.ieu est la suivante. L’eau est, par nature, froide et humide. Elle symbolise donc l’indifférence envers le Divin. Le sang représente la vitalité, car : « le sang est l’esprit ». C’est l’effort du service de D.ieu, qui est décrit par la plaie du sang. Il est nécessaire d’introduire la vitalité, précisément là où se trouve la froideur.

C’est là la première plaie, car l’indifférence aux domaines de la sainteté peut être à l’origine d’une opposition à tout ce qui les concerne. Vient ensuite la plaie des grenouilles qui indique, pour le service de D.ieu, que l’indifférence doit être envers ce qui est matériel et grossier.

En effet, la grenouille est une créature de l’eau, comme l’indique le Midrash Chemot Rabba, chapitre 10, au paragraphe 3. Mais, en l’occurrence, elle entrait dans les maisons des Egyptiens et elle pénétrait dans « tes fours ». De cette façon, l’indifférence est introduite dans la plus grande chaleur, matérielle et grossière.

Ces deux étapes sont l’introduction de l’effort du service de D.ieu qui permet à l’homme de se libérer de ses propres limites et de ses entraves.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 119)

Commentaire de la Haggadah : Quinze étapes

Mon beau-père et maître, le Rabbi, ne s’interrompait pas, quand il lisait le passage Dayénou, « cela nous aurait suffi », dans la Haggadah. Il le commentait avant sa lecture, ou bien après celle-ci. Et, l’on peut justifier cette pratique de la façon suivante.

Les quinze qualités énoncées dans ce passage sont quinze étapes, quinze échelons du processus de la sortie d’Egypte, qui se conclut avec l’édification du Temple. Quand un homme a été en Egypte et en est sorti, il peut effectivement s’écrier, pour ce qui concerne cette sortie d’Egypte proprement dite, « cela nous aurait suffi ».

Il doit donc savoir qu’il ne doit pas s’arrêter là, qu’il ne faut pas s’interrompre en chemin, en se suffisant d’une simple émotion et en proclamant que : « cela nous aurait suffi », ce qui veut dire que l’on est satisfait de cette situation. Il est nécessaire de poursuivre l’effort, d’aller de l’avant, d’accéder à une étape plus haute.

(Discours du Rabbi, Torat Mena’hem, tome 15, page 207)

23 Adar

23 Adar

Hala’ha : Dresser la table

On dressera la table pendant qu’il fait encore jour, afin de commencer le Séder dès la tombée de la nuit. Même si l’on est à la maison d’étude, on se lèvera dès qu’il fera nuit, car il est une Mitsva de commencer le Séder au plus vite, pour les enfants, de sorte qu’ils ne s’endorment pas. La Torah dit, en effet : « Tu raconteras à ton fils, ce jour-là ».

Pour autant, on ne se hâtera pas de faire le Kiddouch, tant que l’on n’est pas certain que la nuit est tombée, bien que, pour les autres fêtes, on a la possibilité d’étendre la sainteté au temps profane et de manger quand il fait encore jour. A Pessa’h, en revanche, on ne le fait pas, car la consommation de la Matsa est comparée à celle du sacrifice de Pessa’h, ainsi qu’il est dit : « On le mangera avec des Matsot et du Maror ». Or, il est écrit, à propos du sacrifice de Pessa’h : « Ils en consommeront la chair pendant cette nuit », c’est-à-dire véritablement la nuit.

La consommation de la Matsa, qui est une Mitsva de la Torah, doit être durant la nuit. Les quatre verres de vin, instaurés par les Sages, sont également bus pendant la nuit, quand il est possible de manger de la Matsa, car tout ce qui est instauré par les Sages est fixé selon les mêmes modalités qu’une pratique de la Torah. Le Kiddouch est l’un de ces quatre verres et il doit donc être pris quand il fait déjà nuit, non pas en le temps profane que l’on intègre à la sainteté.

Pendant le reste de l’année, il est préférable d’éviter une trop belle vaisselle, afin de garder à l’esprit le souvenir de la destruction du Temple. Le soir de Pessa’h, en revanche, il y a lieu de multiplier la belle vaisselle, chacun selon ses moyens, y compris celle qui n’est pas nécessaire pour le repas et que l’on disposera simplement sur la table, comme il convient, pour la beauté et en signe de liberté.

On préparera la place où l’on s’assoit, en s’accoudant, afin de manifester sa liberté, comme le font les grands rois, quand ils prennent leur repas, car, en chaque génération, tout homme doit se considérer comme s’il venait d’être libéré maintenant de la servitude de l’Egypte, ainsi qu’il est dit : « parce que l’Eternel a fait ceci pour moi, lors de ma sortie d’Egypte ».

C’est à ce propos que le Saint béni soit-Il ordonne : « Tu te souviendras que tu étais esclave, en Egypte », comme si tu avais toi-même été assujetti dans ce pays, puis que tu en avais été racheté et libéré. C’est pour cela que chaque acte de cette nuit est effectué dans la liberté, comme on l’a expliqué.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 472)

Coutume : L’heure du Séder

La coutume de la maison de notre maître, selon une tradition qui est transmise d’une génération à l’autre, veut que l’on commence le premier Séder tout de suite après la prière d’Arvit et qu’on ne le prolonge pas, afin de manger l’Afikomen avant le milieu de la nuit.

Il n’en est pas de même, en revanche, pour le second Séder, que l’on commence à une heure tardive de la nuit. Le Rabbi multipliait alors les commentaires de la Haggadah, les paroles de la Torah et les encouragements au service de D.ieu.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Aliment de foi

Comme on le sait, il est écrit dans le Zohar, à la Parchat Vayétsé, que la Matsa est : « un aliment de foi ». En la consommant, on raffermit la foi dans le cœur des âmes d’Israël.

De fait, on trouve une affirmation similaire également dans le ‘Hinou’h, qui explique, selon le sens simple, que les Mitsvot commémorant la sortie d’Egypte ont pour objet d’implanter cette foi en nos cœurs, car les cœurs suivent les actes. Toutefois, il donne cette explication selon la partie révélée de la Torah, alors que, d’après sa dimension cachée, la Matsa possède réellement le pouvoir de raffermir la foi, en dehors de l’aspect de commémoration.

La relation entre la partie révélée de la Torah et sa dimension cachée est celle qui existe entre le vêtement et le corps.

(Dére’h Mitsvoté’ha du Tséma’h Tsédek, Mitsva du ‘Hamets et de la Matsa)

Dicton : Jalousie de Moché

La mer Rouge se fendit uniquement après que Na’hchon y ait plongé, suivi par tous les enfants d’Israël. Voyant cela, Moché fut jaloux de lui. Moché représentait l’Attribut de Sagesse, ‘Ho’hma du monde spirituel d’Atsilout et il enviait le don de sa propre personne, qui est inspiré par une foi pure !

De fait, cet Attribut de Sagesse du monde spirituel d’Atsilout a une perception différente de toute chose et, en l’occurrence, Moché jalouse la foi des Juifs simples !

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5701-1941)

Récit : Mitsva de raconter

La Rabbanit Rivka, épouse du Rabbi Maharach, raconte :

« J’ai entendu, une fois, mon saint beau-père, le Rabbi Tséma’h Tsédek dire ceci, le premier soir de Pessa’h, pendant la célébration du Séder :

‘Il est une Mitsva pour nous de relater la sortie d’Egypte. Ce récit permet effectivement de quitter l’Egypte. Même si nous sommes tous des sages, tous des hommes avisés, même si nous connaissons toute la Torah, même si chacun de nous est un ‘Habadnik parfait, il n’y en a pas moins une Mitsva de raconter.

De la même façon, il est nécessaire de relater un récit ‘hassidique. C’est grâce à lui que l’on peut se libérer de sa propre Egypte’. ».

(Ha Tamim, fascicule n°8, pages 8 et 9)

Extrait d’une causerie : Barrières

Mitsraïm, l’Egypte, est de la même étymologie que Metsarim, les barrières, l’étroitesse. Or, il existe également des barrières dans le domaine de la sainteté, car l’homme est une créature limitée. Même s’il sert D.ieu de toutes ses forces, il ne se départira pas encore de ses entraves.

La sortie d’Egypte est le moyen de se défaire des limites et des barrières, y compris celles du domaine de la sainteté. Dès lors, un homme peut se soumettre totalement à D.ieu, jusqu’à ne plus ressentir sa propre personne.

Quand peut-on dire qu’un homme s’est libéré de toutes ses barrières et de toutes ses entraves ? Le critère pour le déterminer est le suivant : son service de D.ieu échappe-t-il aux fluctuations ?

Peu importe donc quelle est son activité, en ce moment, étude de la Torah, prière fervente, accomplissement de la Mitsva, acte permis effectué pour le Nom de D.ieu. Il l’accomplira toujours avec la soumission la plus totale à la Volonté de D.ieu, béni soit-Il, sans le moindre changement.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 31, page 25)

Commentaire de la Haggadah : Confiance

« Comme s’il était lui-même sorti d’Egypte ».

L’obligation de considérer que l’on a été personnellement libéré de l’Egypte délivre un enseignement merveilleux. En effet, lors de la sortie d’Egypte, les enfants d’Israël firent preuve d’une confiance en D.ieu, béni soit-Il, au-delà de toute mesure.

C’est grâce à cela qu’un peuple entier, des centaines de milliers de personnes, des hommes, des femmes, des enfants, abandonnèrent, en une seule fois, un pays habitable, béni en tous ses besoins matériels. Par la suite, ils empruntèrent un chemin lointain, sans nourriture, sans effets personnels, uniquement avec une foi pure en les propos de Moché notre maître, au nom du Saint béni soit-Il.

Il y a là un principe important du service de D.ieu des hommes. On doit avoir une confiance indéfectible en D.ieu, adopter, en tout ce que l’on fait, dans son existence quotidienne, un comportement strictement conforme à Sa Volonté, sans tenir comptes des différents raisonnements et des voies de la nature.

(Lettre du Rabbi à tous les fils et filles d’Israël, 11 Nissan 5721-1961)

24 Adar

24 Adar

Hala’ha : S’accouder

Quand on s’accoude, on ne se penche ni vers l’arrière, ni vers l’avant, car ce n’est pas là l’usage d’un homme libre. On le fait du côté gauche, mais non du côté droit, ce qui n’est pas une façon de s’accouder, puisque l’on mange du côté droit.

En outre, en s’accoudant du côté droit, on pourrait se mettre en danger, car l’œsophage est à droite et la trachée-artère, à gauche. Si l’on se penche vers la droite, l’œsophage se trouvera vers le bas et la trachée-artère, vers le haut. Le clapet qui est au-dessus de la trachée s’ouvrira de lui-même. La nourriture pourra donc s’y introduire et mettre l’homme en danger.

Pour cette raison, un gaucher, qui a l’habitude de manger avec la main gauche, s’accoudera également du côté gauche, qui est le côté gauche de chaque homme.

Une femme, qu’elle soit mariée, veuve ou divorcée, n’a pas besoin de s’accouder, car les femmes n’ont pas l’habitude de le faire et, pour elles, ce n’est pas l’usage d’une personne libre. En revanche, s’il s’agit d’une femme importante, qui d’ordinaire, s’accoude, elle devra le faire également.

De fait, nos femmes sont considérées comme importantes, mais, malgré cela, elles ne s’accoudent pas, car certains avis admettent que, de nos jours, cela est totalement inutile, dès lors que, dans nos contrées, les femmes ne s’accoudent pas non plus pendant le reste de l’année. Les rois et les grands eux-mêmes sont assis normalement. Les femmes s’en remettent à ces avis, à l’heure actuelle et elles ne s’accoudent pas.

Le fils mangeant près de son père doit s’accouder, y compris quand son père est aussi son maître habituel. En pareil cas, en effet, le père renonce vraisemblablement à l’honneur que lui doit son fils. En revanche, le disciple mangeant près de son maître, y compris quand il n’est pas son maître habituel, n’a pas le droit de s’accouder, par crainte et par respect pour lui, si ce n’est quand le maître permet au disciple de s’accouder devant lui, auquel cas il devra le faire.

Mais, le maître n’est pas tenu de donner cette permission à son disciple. Toutefois, s’il veut renoncer à l’honneur qui lui est dû et permettre à son disciple de s’accouder devant lui, il a la possibilité de le faire.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 472)

Coutume : Napperon

Dans la maison de notre maître, on dispose les Matsot sur un napperon, non pas sur un plateau. Seul, le Rabbi place ses Matsot sur un plateau d’argent.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Quatre fils

Quelqu’un pourrait se dire que sa contribution financière, son énergie et son temps doivent aller au fils sage, qui se maintient dans la foi d’Israël, manifeste son intérêt pour elle, ou, tout au plus, au fils naïf, qui, certes, n’est pas un sage, mais qui, en tout état de cause, ressent la spécificité du peuple d’Israël et demande ce qu’est tout cela, alors qu’il n’a, à aucun moment, l’intention de se révolter.

La réponse immédiate qu’il faut lui faire est la suivante : « La Torah parle de quatre fils, un sage, un impie, un naïf et un qui ne sait pas poser de question ». Bien plus, la Torah fait référence au fils sage uniquement dans le livre de Devarim, alors que le fils naïf apparaît dès le chapitre 13 du livre de Chemot. Bien plus, au début de ce passage, dans le chapitre 12, il est envisagé de sauver, de rapprocher et de transformer celui qui ne sait pas poser de question ou même l’impie.

Et, la réponse à l’impie se trouve dans le verset traitant de celui qui ne sait pas poser de question, « ce que D.ieu a fait pour moi », car, en réalité, tous les enfants d’Israël sont des : « croyants, fils de croyants » et celui qui agit mal le fait uniquement parce que, de façon passagère, il n’en a pas conscience et il ne sait même pas poser de question, à ce sujet, car il est : « saisi par un esprit de folie ».

(Lettre du Rabbi Rayats, 4 Nissan 5706-1946)

Dicton : Essence

Tout comme le Saint béni soit-Il ne délégua pas un émissaire pour libérer les enfants d’Israël de l’Egypte, « abomination de la terre », mais le fit Lui-même, par toute Son Essence, de même, chaque Juif doit consacrer l’essence profonde de sa personne à libérer les autres Juifs de leur Egypte personnelle, à les faire revenir vers leur Père Qui se trouve dans les cieux.

Il faut investir en cela ses forces les plus intenses, ne pas mener cette activité dans le seul but de s’acquitter de son obligation.

(Haggadah de Pessa’h avec les commentaires du Rabbi)

Récit : Conclusion du traité Baba Batra

Lorsque la Rabbanit ‘Haya Mouchka, épouse du Rabbi, vint en visite, à Paris, en 5714 (1954), elle disposa d’un peu de temps pour prendre du repos et envisager une activité personnelle. Elle déclara, à ce propos : « Si mon mari disposait de ce moment libre, il aurait préparé une conclusion du traité talmudique Baba Batra ».

La Rabbanit ajouta que les jours de Pessa’h approchaient et que, malgré ses multiples activités, le Rabbi trouvait toujours le temps de préparer la conclusion d’un traité talmudique pour la veille de la fête.

Extrait d’une causerie : Un miracle au sein d’un miracle

Le verset Chemot 9, 24 dit que : « Il y eut la grêle et le feu crépitant à l’intérieur de la grêle ». Ce fut un miracle au sein d’un autre miracle. Le feu et la grêle se mêlèrent, comme le précise le commentaire de Rachi. On peut donc se demander pourquoi le Saint béni soit-Il frappa les Egyptiens précisément de cette façon, pourquoi le feu et la grêle se présentèrent conjointement, ce qui n’est absolument pas fréquent.

On peut le justifier selon la ‘Hassidout. La force du mal du Pharaon et des Egyptiens se manifestait par l’orgueil, comme l’indique le verset Yé’hezkel 29, 3, faisant référence au Pharaon, qui déclara : « Mon fleuve m’appartient et je me suis fait moi-même ».

Un homme orgueilleux ne pense qu’à sa propre personne. Il est indifférent aux autres, sans émotion. On pourrait penser que le défaut qui est à l’origine de cette attitude est l’indifférence envers toute chose. En réalité, l’inverse est vrai. Cette indifférence s’explique par de la chaleur. Un tel homme a une forte conscience de sa propre personne, il s’aime lui-même et c’est ce qui fait l’objet de toutes ses préoccupations. C’est pour cette raison qu’il est indifférent aux autres.

C’est le sens de cette plaie de la grêle, qui fut infligée : « mesure pour mesure », de la manière dont ces hommes se comportaient eux-mêmes. Le Saint béni soit-Il frappa les Egyptiens parce qu’ils étaient orgueilleux, comme on l’a indiqué ci-dessus. La grêle et le feu s’entremêlaient. La froideur et la chaleur étaient ressenties conjointement.

(Rechimot du Rabbi, tome n°27)

Commentaire de la Haggadah : Un jeune enfant

« Le fils pose une question ».

Mon beau-père et maître, le Rabbi explique qui est le fils qui pose cette question. Cet enfant met en éveil, dans les sphères célestes, le fait que : « Israël est un jeune enfant et Je l’aime ». L’explication est la suivante.

On peut observer, dans la pratique courante, que l’amour envers un jeune enfant est plus fort, plus profond, qu’il transcende toute rationalité. En effet, l’amour d’un grand fils peut être motivé, par exemple, par ses qualités et ses capacités. Il n’en est pas de même, en revanche, pour l’amour envers le jeune fils, qui ne dépend ni de ses qualités, ni de ses capacités. Il est profond et transcende la raison.

Il en est de même également pour ce qui fait l’objet de notre propos, la relation entre le Saint béni soit-Il et les enfants d’Israël. Le jeune enfant possède une qualité particulière, non seulement celui qui est jeune selon le nombre d’années qui est inscrit dans son passeport, mais aussi, selon l’expression de mon beau-père et maître, le Rabbi, celui qui a vécu de nombreuses années en les investissant non pas en la Torah et les Mitsvot, mais dans d’autres domaines et qui est donc resté un jeune enfant. On peut donc imaginer un Juif avec une barbe blanche, qui, en fait, est resté un jeune enfant.

C’est précisément à son propos qu’il est dit : « Israël est un jeune enfant et Je l’aime ». Cet amour n’est pas motivé par les qualités et les capacités. C’est un amour profond qui a pour effet de révéler l’Essence de D.ieu, ainsi qu’il est dit : « le Roi, Roi suprême, le Saint béni soit-Il se révéla à eux, dans toute Son Essence ».

C’est la révélation qui fut obtenue en Egypte, au milieu de la nuit. Et celle-ci nous éclaire encore, à l’heure actuelle, à travers la Matsa que nous mangeons avant le milieu de la nuit.

(Discours du Rabbi, fête de Pessa’h 5711-1951)

Calendrier ‘hassidique

24 Adar Richon 5700 (1940) : Le Rabbi Rayats abandonna la ville de Riga et il prit place dans un avion en partance pour Stockholm, en Suède. De là, il embarqua, par la suite, sur un bateau qui se rendait aux Etats-Unis et, à l’issue d’une traversée de trois jours, il arriva dans ce pays.

25 Adar

25 Adar

Hala’ha : Pratique d’un homme libre

Quand est-il nécessaire de s’accouder ? Quand on mange la quantité d’une olive de Matsa sur laquelle on récite la bénédiction : « pour consommer la Matsa », pour le Kore’h, la Matsa et le Maror placés ensemble, pour l’Afikomen et quand on boit les quatre verres de vin. En effet, tout cela commémore la délivrance et la liberté.

Les Sages instaurèrent ces quatre verres à cause des quatre termes de délivrance figurant dans la Parchat Vaéra, « J’ai fait sortir », « J’ai délivré », « J’ai pris », « J’ai sauvé ». L’Afikomen, de même que la Matsa et le Maror placés ensemble pour le Kore’h commémorent le sacrifice de Pessa’h que l’on consomme comme des hommes libres. Il faut donc s’accouder, comme quand on est libre.

En revanche, pour tout le reste du repas, celui qui veut manger et boire sans s’accouder peut le faire. Nous ne sommes pas tenus de l’y astreindre. Néanmoins, celui qui s’accoude pendant tout le repas est digne d’éloges et il met en pratique la Mitsva de la meilleure façon.

Il faut boire les quatre verres dans l’ordre qui sera exposé, ce qui veut dire qu’entre le premier et le second, d’une part, entre le troisième et le quatrième, d’autre part, on s’interrompt pour lire la Haggadah et le Hallel.

Entre le second et le troisième verre, on s’interrompt pour manger la Matsa et pour dire la bénédiction suivant le repas. Si l’on ne s’est pas interrompu de cette façon, mais que l’on a bu les quatre verres l’un après l’autre, on ne s’est pas acquitté de l’obligation des quatre verres. Tous sont alors considérés comme un seul verre et l’on doit en boire trois autres, de la manière que l’on expliquera.

Chacun de ces verres doit contenir au moins un Reviit de vin, après avoir été coupé s’il s’agit de vin fort. La quantité du coupage dépend de celui qui boit, afin que le vin lui soit agréable, comme c’est le cas pour un homme libre. S’il le boit pur, sans le couper, il s’acquitte de l’obligation des quatre verres, s’il y a un Reviit dans chacun de ces verres. Il n’est alors pas nécessaire d’en boire d’autres. En revanche, il ne s’acquitte pas de la pratique d’un homme libre, ce qui veut dire qu’il n’a pas accompli la Mitsva de la meilleure façon.

De manière générale, les vins dont nous disposons ne sont pas forts et il est donc totalement inutile de les couper.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 472)

Coutume : Cantiques du Chabbat et des fêtes

Pendant le Chabbat qui est un jour de fête ou de demi-fête, on dit, dans la prière de la réception du Chabbat Be Sim’ha, « avec joie et allégresse ».

Pendant le Chabbat qui est un jour de fête ou de demi-fête, on dit, avant le repas, Chalom Alé’hem, « Je vous salue, anges du Service », Echet ‘Haïl, « la femme vaillante », Mizmor Le David, « Cantique de David », Da Hi Seoudata, « ceci est le repas », à voix basse.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Jours

Dans le verset : « comme aux jours de ta sortie d’Egypte, Je montrerai des merveilles », les « jours » sont au pluriel, car on se libère, chaque jour, de barrières et de limites plus hautes que la veille. Et, l’on se place dans une situation en laquelle : « tu te répandras », au-delà de toutes les mesures et de toutes les limites.

C’est de cette façon que l’on parviendra au : « tu te répandras » le plus parfait, lors de la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia’h, à propos duquel il est dit : « Celui qui brise les limites se dressera devant eux »

(Discours ‘hassidique du Rabbi, intitulé : « Comme aux jours », 5742-1982)

Dicton : Portails ouverts

Lorsque nous étions des jeunes gens, nous restions réveillés la première nuit de Pessa’h. Ah ! On peut tant recevoir, pendant cette nuit, lorsque les portails sont ouverts.

Et, l’on connaît la différence qui existe entre une porte et un portail. De fait, les portes du Sanctuaire elles-mêmes ne sont pas des portails.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5704-1944, page 81)

Récit : Ce qui vient de l’extérieur

Rav Elyahou Reichman arriva à Paris dans les années quarante. Il fut surpris de voir la Rabbanit trier elle-même le blé et faire cuire les Matsot dans un petit four manuel. Rav Elyahou fut émerveillé par son grand scrupule.

La Rabbanit lui expliqua que le Rabbi ne mangeait rien de ce qui venait de l’extérieur de la maison, pendant la fête de Pessa’h. Malgré leur quantité limitée, le Rabbi lui donna quelques Matsot qui avaient été confectionnées dans sa maison.

Extrait d’une causerie : Au milieu de la nuit

Le verset Bo 12, 29 dit : « Et, ce fut au milieu de la nuit ». La délivrance commença au milieu de la nuit, alors que la libération effective fut au milieu du jour, ainsi qu’il est dit : « au milieu de ce jour, l’Eternel fit sortir les enfants d’Israël du pays de l’Egypte ».

Le milieu de la nuit est l’instant le plus obscur de la journée. Il symbolise la situation de l’homme qui s’enfonce dans la pénombre du monde. Un tel homme possède également le pouvoir de quitter l’Egypte et de s’élever sur la voie qui conduit à la réception de la Torah.

Le milieu du jour est l’instant le plus lumineux de la journée. Il symbolise la situation de l’homme qui est entouré par la Lumière de la Torah. Un tel homme a également le devoir de sortir d’Egypte, de ressentir que son état actuel reste défini comme une Egypte, par rapport aux niveaux qui sont plus hauts.

(Discours du Rabbi, 11 Nissan 5744-1984)

Commentaire de la Haggadah : Posés devant toi

« Je pourrais penser qu’il est possible de le faire depuis Roch ‘Hodech. C’est pour cela que le verset dit : ‘ce jour-là’. S’il s’agit de : ‘ce jour-là’, je pourrais penser qu’il est possible de le faire quand il fait encore jour. C’est pour cela que le verset dit : ‘Pour cela’. On peut dire : ‘pour cela’ uniquement quand la Matsa et le Maror sont posés devant toi ».

On peut commenter tout cela d’après la ‘Hassidout. « Je pourrais penser qu’il est possible de le faire depuis Roch ‘Hodech » est, en fait, une affirmation. Bien que la sortie d’Egypte se produisit le 15 Nissan, chaque Juif peut encore se consacrer à la forme du service de D.ieu qui lui permet de quitter ce pays. Dans la dimension morale, il est possible de le faire depuis Roch ‘Hodech, car : « le verset dit : ‘ce jour-là’ ».

Les Injonctions relatives à la fête furent transmises par Moché, notre maître, le jour de Roch ‘Hodech Nissan, comme le précisent les commentateurs de la Haggadah. La fête de Pessa’h n’était pas encore arrivée, mais : « le verset dit : ‘ce jour-là’ », expression qui a déjà été présentée par la Torah comme se rapportant à Roch ‘Hodech. Ainsi, une force particulière fut insufflée à chaque Juif pour se consacrer à tout cela, à partir du Roch ‘Hodech.

Quelqu’un pourrait se poser la question suivante : « s’il s’agit de : ‘ce jour-là’ », si quelqu’un n’a pas adopté cette forme du service de D.ieu dès Roch ‘Hodech, s’il constate que les jours se sont écoulés et que l’on est désormais à la veille de la fête, doit-il maintenant attendre la fête de Pessa’h elle-même ?

La réponse qu’on lui fera est la suivante : « je pourrais penser qu’il est possible de le faire quand il fait encore jour ». Même en pareil cas, il n’y a pas lieu d’attendre. Il est possible de commencer le service de D.ieu lié à la sortie d’Egypte, dans sa dimension morale, « quand il fait encore jour ». Pourquoi cela ? Parce que : « le verset dit : ‘ce jour-là’ » et Rachi explique : « Parce que je mettrai en pratique Ses Mitsvot, par exemple ce sacrifice de Pessa’h, cette Matsa et ce Maror ».

Il suffit pour cela qu’un homme s’engage à mettre en pratique les Mitsvot, qu’il s’engage à respecter les Préceptes de la fête, afin de se consacrer à la forme du service de D.ieu de cette fête. C’est, en effet, à la veille de la fête que nous acceptons la pratique de ces trois Mitsvot, notamment du sacrifice de Pessa’h, c’est-à-dire quand on ne s’emploie pas à goûter la Matsa et le Maror, que l’on ne mangera que pendant la nuit.

Ce qui vient d’être exposé soulève, toutefois, une question, en sens opposé. Si le service de D.ieu de la fête de Pessa’h peut être effectué en chaque jour que compte le mois de Nissan, quel est le fait nouveau introduit par le soir de Pessa’h proprement dit ?

C’est pour cette raison que nous concluons ce paragraphe en affirmant que : « l’on peut dire : ‘pour cela’ uniquement quand la Matsa et le Maror sont posés devant toi ». le terme : « dire » signifiant ici : « révéler ».

Il est donc souligné que : « l’on ne peut dire », que la Mitsva est appliquée de telle façon que toute sa Lumière spirituelle brille effectivement, dans ce monde matériel, « quand la Matsa et le Maror sont posés devant toi », quand vient le moment de les mettre en pratique, d’une manière concrète.

(Discours du Rabbi, Si’hot Kodech 5731-1971, tome 2, page 103)

Calendrier ‘hassidique

5661 (1901) : La Rabbanit ‘Haya Mouchka Schneerson, épouse du Rabbi, naquit.

5700 (1941) : Le Rabbi Rayats quitta la ville de Stockholm, en Suède, par le train et il se rendit à Göteborg, où il embarqua sur le bateau qui devait le conduire aux Etats-Unis.

5748 (1988) : Le Rabbi lança la campagne pour la célébration de l’anniversaire.

26 Adar

26 Adar

Hala’ha : Plateau

On disposera sur sa table trois Matsot, sur un plateau. On les posera l’une sur l’autre, l’Israël, puis, au-dessus, le Lévi et, au sommet, le Cohen. Au-dessus des Matsot, il y a l’os, à droite et, face à lui, à gauche, l’œuf.

En dessous, au milieu, il y a le Maror et, sous l’os, le ‘Harrosset. Face à lui, sous l’os, il y a le Karpass et, sous le Maror, la ‘Hazeret qui est le second Maror, que l’on consomme conjointement avec de la Matsa, pour le Kore’h.

(Siddour de l’Admour Hazaken)

Coutume : Matsot recourbées

On a l’usage de prendre, pour disposer sur le plateau, des Matsot recourbées, ayant la forme d’un contenant, car elles sont un véritable réceptacle.

En outre, on a l’habitude de séparer les Matsot entre elles par un napperon.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Sortie d’Egypte quotidienne

Il est dit que : « en chaque génération, un homme est tenu de considérer qu’il est lui-même sorti d’Egypte ». Cette Injonction et cette requête s’exercent effectivement en chaque génération, à l’époque en laquelle la royauté de David était au pouvoir, quand on disposait encore du Temple, comme en un temps d’obscurité et de persécution, ce qu’à D.ieu ne plaise.

Il en est ainsi pour chaque Juif, au quotidien. Celui qui est parvenu à sortir d’Egypte hier n’en doit pas moins le faire encore une fois, en ce jour, puis recommencer demain. En effet, le contenu de cette délivrance d’Egypte est la libération des entraves et des barrières qui guettent l’homme, sur son chemin et ne lui permettent pas d’agir comme il convient et comme il devrait le faire.

C’est pour cette raison que l’on ne peut pas se suffire de la sortie d’Egypte de la veille, en sa situation de ce jour. De même, la sortie d’Egypte de ce jour n’est pas non plus suffisante pour la situation de demain.

(Lettre du Rabbi, 11 Nissan 5718-1958)

Dicton : Voir la bénédiction

La fête de Pessa’h nous rappelle la confiance en le Saint béni soit-Il qui animait les enfants d’Israël, ainsi qu’il est dit : « Je me souviens pour toi du bienfait de ton jeune âge, lorsque tu m’as suivi dans le désert, en une terre inculte ».

Quand les enfants d’Israël firent la preuve de leur grande confiance en D.ieu, ils virent alors de leurs propres yeux la bénédiction qu’Il leur accordait, notamment à travers la manne et le puits de Myriam.

Chaque année, en ces jours-ci, à cette époque-là, tout ceci se présente à nouveau et se réalise comme avant. L’intensité de la confiance en D.ieu révèle le salut de D.ieu en tous les besoins, matériels et spirituels.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 4, page 1297)

Récit : Et, les grands ?

L’un des ‘Hassidim, fuyant les poursuites communistes, quitta la Russie pour la Géorgie, où il s’installa dans la ville de Koutaïssi. Il raconta ceci :

« Une fois, à la veille de Pessa’h, on a conclu l’étude d’un traité talmudique. Un Juif pénétra dans la synagogue, tenant un jeune enfant dans ses bras. L’enfant avait tout juste quelques mois. On demanda à son père, en russe car il ne parlait pas le yiddish : ‘Pourquoi as-tu amené ton fils à cette conclusion ? Il n’est qu’un tout jeune enfant !’.

L’homme répondit qu’il avait amené son fils parce qu’il était l’aîné. Il souhaitait qu’il puisse manger, comme d’habitude, en ce jour et donc qu’il entende, tout d’abord, cette conclusion. On lui demanda : ‘L’enfant comprend-il ce qui est dit dans la conclusion talmudique ?’.

L’homme répondit, en russe : ‘Tous les adultes présents, ayant fait leur Bar Mitsva depuis longtemps, comprennent-ils eux-mêmes ce qui est dit dans cette conclusion talmudique ?’ ».

(Discours du Rabbi, Si’hot Kodech 5740-1980, tome 1, page 137)

Extrait d’une causerie : Obscurité

L’une des raisons de la plaie de l’obscurité était la suivante : « Dans cette génération, il y avait des impies, parmi les enfants d’Israël, qui ne voulaient pas sortir et qui moururent donc, pendant les trois jours d’obscurité, afin que les Egyptiens n’assistent pas à leur chute et ne puissent dire : ils sont frappés comme nous », selon les termes du commentaire de Rachi sur le verset Vaéra 10, 22.

On peut poser, à ce propos, la question suivante : pendant l’exil d’Egypte, il y avait des idolâtres, qui ont eux-mêmes été libérés. Pourquoi est-ce uniquement ceux qui refusèrent la délivrance qui n’y eurent pas part ?

Il est possible d’avancer l’explication suivante. Il est dit que celui qui transgresse les Interdits de Yom Kippour n’obtient pas l’expiation en ce jour. Il en est ainsi parce que c’est le Yom Kippour lui-même qui le conduit à mal agir. Or, l’accusateur ne peut pas devenir défenseur.

Il en est donc de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. La délivrance d’Egypte résulta du lien profond qui unit le Saint béni soit-Il à chacun des enfants d’Israël, y compris les impies. A l’inverse, celui qui refusait de sortir d’Egypte s’opposait à l’existence même de ce lien, qui ne pouvait donc lui être d’aucun apport.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 11, page 3)

Commentaire de la Haggadah : L’origine de tout

L’expression : « s’Il avait fait cela à leurs dieux, mais n’avait pas tué leurs aînés » indique que D.ieu, tout d’abord, « fit cela à leurs dieux », avant de : « tuer leurs aînés ». Pourtant, les versets de la Torah semblent indiquer que les faits se produisirent à l’inverse, que d’abord : « Il tua leurs aînés », puis : « Il fit cela à leurs dieux ».

En effet, le verset Chemot 12, 12 dit : « Je frapperai chaque aîné », puis, après cela, « Je ferai des signes contre tous les dieux de l’Egypte ». De même le verset Chemot 12, 29 dit : « l’Eternel frappa chaque aîné … et chaque aîné animal ». Or, les animaux étaient l’idolâtrie de l’Egypte, comme l’expliquent le Me’hilta et le Midrash Tan’houma.

On peut donc proposer l’explication suivante. D.ieu fit effectivement : « cela à leurs dieux » avant de : « tuer leurs aînés », mais le verset mentionne, en premier lieu, « Je frapperai chaque aîné », avant de dire : « Je ferai des signes contre tous les dieux de l’Egypte » afin d’indiquer qu’Il frappa leurs dieux précisément parce qu’Il avait tué leurs aînés.

Comme l’indique la Me’hilta, commentant le verset Chemot 12, 29, le Saint béni soit-Il tua aussi : « chaque aîné animal » afin : « qu’ils ne puissent pas penser que ce sont nos dieux qui nous ont apporté le malheur ».

Les animaux étaient les dieux de l’Egypte et le Saint béni soit-Il les tua pour que l’on cesse de leur attribuer le moindre pouvoir. Pour cela, il fallait que les animaux meurent avant les aînés des hommes. Mais, le verset mentionne d’abord la mort des aînés des hommes parce que c’est à cause d’eux que les animaux furent tués.

Il résulte de tout cela que la mort des aînés des hommes fut la source, l’origine de tout ce qui se passa par la suite. C’est donc ce fait qui est mentionné en premier lieu par le verset, même si, concrètement, il survint par la suite, comme on l’a indiqué ci-dessus.

(Haggadah de Pessa’h avec les commentaires du Rabbi)

27 Adar

27 Adar

Hala’ha : Kiddouch

On verse le premier verre de vin et l’on récite le Kiddouch du jour. Dans la mesure du possible, il est bon que le maître de maison ne se verse pas lui-même ce verre, mais qu’un autre le fasse, comme s’il était son serviteur, ce qui est la pratique d’un homme libre et dominant, afin de commémorer la sortie d’Egypte.

Après le Kiddouch, avant de boire le verre, on récite la bénédiction de Chéhé’héyanou, « Il nous a fait vivre ». Si l’on a oublié de la dire avant de le boire, on pourra encore le faire après, dès que l’on s’en souvient.

Même si l’on s’en souvient le lendemain, pendant la journée, on fera alors la bénédiction, le cas échéant au milieu de la rue. Si l’on s’en souvient après le Kiddouch du second jour de la fête, on s’acquittera de son obligation avec le Chéhé’héyanou que l’on aura dit après ce Kiddouch.

Si l’on a oublié de dire le Chéhé’héyanou dans le Kiddouch du second soir, mais qu’on l’a déjà fait le premier soir, on devra le dire quand on s’en rappellera, pendant tous les sept jours de la fête, c’est-à-dire jusqu’à la fin du dernier jour de fête, en exil.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Trois Tefa’h

La coutume, dans la maison de notre maître, est la suivante. On verse le verre, sans rechercher nécessairement qu’un autre le fasse.

Toujours selon la coutume de la maison de notre maître, on prend le verre dans la main droite, on le passe dans la main gauche, on le met debout, par un geste de descente, du haut vers le bas, sur la paume de la main droite, légèrement recourbée comme un réceptacle, les quatre doigts tournés vers le haut et le pouce en position latérale.

On récite le Kiddouch debout, le verre placé à plus de trois Tefa’h de la table. Il en est de même également pendant les autres jours particuliers de l’année.

(Haggadah de Pessa’h avec les commentaires du Rabbi)

Concept ‘hassidique : Vitalité divine

Celui qui mange les Matsot dans le but d’accomplir la Mitsva est alors nourri par cette Mitsva. Son corps physique s’attache à elle. Il en tire la vitalité de son esprit. De la sorte, il reçoit sa vie physique de la Matsa qui porte en elle la nature même du Divin.

C’est pour cette raison que la Matsa est appelée : « aliment de foi ». Non seulement elle inspire la foi à l’âme divine, mais, en outre, elle influence également l’âme animale, qui est le mauvais penchant, attirant l’homme et le détournant.

De cette façon, cette âme animale peut évoluer favorablement. Elle renforce la foi et l’attrait qu’elle exerce est affaibli. Tout au moins permettra-t-elle à l’âme divine d’avoir une foi intègre, y compris dans les domaines qu’elle ne peut pas aborder par une approche rationnelle.

C’est en la matière que Pessa’h se distingue de toutes les autres fêtes. Les enfants d’Israël sont nourris par la Matsa. Leur vitalité physique émane d’un aliment possédant la nature même du Divin. Il est aisé de comprendre que la vie de l’homme atteint alors une élévation considérable, par rapport au reste de l’année. C’est notamment le cas du premier soir de Pessa’h. La vitalité physique que le corps tire de sa nourriture est alors divine.

(Suite de discours ‘hassidiques intitulée : « Et, ainsi », du Rabbi Maharach, 5637 (1877), chapitre 60)

Dicton : Attitude transcendant la nature

Le sacrifice de Pessa’h a une signification pour toutes les générations. Un Juif doit avoir foi en la divine Providence, y compris quand il se trouve dans une situation particulièrement difficile, ce qu’à D.ieu ne plaise.

Il faut avoir une réelle confiance en D.ieu, béni soit-Il, Qui protège Israël, comme le souligne le verset : « Il ne somnole pas et ne dort pas, le Protecteur d’Israël ». Le Saint béni soit-Il adopte, envers Israël, une attitude transcendant la nature.

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim Yiddish)

Récit : Haggadah dans le monde de la Vérité

Lorsque le Tséma’h Tsédek était un jeune garçon, âgé de douze ans, l’Admour Hazaken l’appela, à la table du Séder, parmi les convives, en ces termes : « Viens entendre de quelle manière le Rabbi lit la Haggadah ». Il faisait ainsi allusion à son maître, le Maguid de Mézéritch.

Lorsque le Rabbi Maharach, dont l’âme est en Eden, était un jeune garçon, âgé de douze ans, le Tséma’h Tsédek l’appela et il lui dit : « Viens entendre de quelle manière mon grand-père lit la Haggadah ». Il faisait ainsi allusion à l’Admour Hazaken.

Lorsque le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, était un jeune garçon, âgé de douze ans, le Rabbi Maharach, dont l’âme est en Eden, l’appela et il lui dit : « Viens entendre de quelle manière mon père lit la Haggadah ». Il faisait ainsi allusion au Tséma’h Tsédek.

J’ai demandé si tous ces jeunes garçons de douze ans, le Tséma’h Tsédek, le Rabbi Maharach, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, avaient effectivement entendu la voix des maîtres se trouvant dans le monde de la Vérité. Il m’a répondu par l’affirmative et il a ajouté que le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, lui avait dit, à ce propos : « Depuis lors, j’ai commencé à éprouver des sentiments merveilleux ».

(Rechimot, journal du Rabbi, page 372)

Extrait d’une causerie : Durée d’une plaie

Le verset Chemot 7, 25 dit : « Sept jours passèrent après que l’Eternel ait frappé le fleuve » et Rachi explique : « La plaie durait un quart de mois et pendant les trois autres quarts, il portait témoignage et les mettait en garde ». On peut s’interroger sur cette formule redondante, « il portait témoignage et les mettait en garde ». A propos des plaies, en effet, n’était-il pas suffisant de parler d’une mise en garde ?

L’explication est la suivante. On parle de témoignage à propos d’un fait du passé, non pas d’un fait à venir, dont la certitude n’est pas encore absolue. En revanche, quand cet événement du futur est certain, on peut effectivement témoigner, à son propos.

Il n’en est pas de même, en revanche, pour une mise en garde, consistant à prévenir quelqu’un que, s’il commet tel acte, il sera puni de telle façon. Cela ne veut pas dire que cette punition soit une certitude.

C’est le sens de ce commentaire de Rachi. Les dix plaies étaient la punition du comportement préalable du Pharaon. Ainsi, il est dit, à propos de la plaie du sang : « voici que tu n’as pas écouté jusqu’à maintenant ». La punition était alors une certitude.

C’est donc à ce propos que Rachi indique qu’il : « les mettait en garde ». Si le Pharaon ne libérait pas les enfants d’Israël, il est certain qu’il serait puni. En revanche, s’il les libérait, il n’est pas certain qu’il ne le serait pas.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 6, page 57)

Commentaire de la Haggadah : Consulter le Siddour

L’un des convives du Séder, auprès de mon beau-père et maître, le Rabbi, a fait remarquer, une fois, après le repas, quand vint le moment de manger l’Afikomen, Tsafoun, qu’il était temps de réciter la bénédiction après le repas. Mon beau-père et maître, le Rabbi, quand il l’entendit, déclara : « Il faut consulter le Siddour. C’est alors que l’on sait où l’on en est ».

Cette phrase délivre un enseignement à chacun. Concernant Tsafoun, les éléments cachés, un homme ne peut pas s’en remettre à sa propre personne. Il doit interroger le Rabbi, ce qui revient à « consulter le Siddour ». Même si l’on sait ce qu’il faut faire, parce que l’on a déjà reçu de nombreuses directives, à ce propos, on doit, malgré cela, interroger le Rabbi.

Pour ce qui est des éléments révélés, il est préférable de consulter également le Rabbi. En revanche, pour les éléments cachés, c’est une nécessité absolue.

(Discours du Rabbi, Pessa’h 5711-1951)

Calendrier ‘hassidique

27 Adar Richon 5752 (1992) : le Rabbi eut une commotion cérébrale, alors qu’il se trouvait près du tombeau du Rabbi Rayats.

28 Adar

28 Adar

Hala’ha : Surprise des enfants

Après avoir bu le premier verre, chacun doit manger quelques légumes trempés dans le vinaigre, dans l’eau salée ou dans un autre liquide. Si l’on n’en a pas, on les trempera dans le ‘Harrosset.

Pourquoi les Sages ont-ils instauré cette pratique ? Pour surprendre les enfants, qui observent une différence, puisque l’on consomme les légumes en les trempant, ce que l’on ne fait pas, avant le repas, pendant tout le reste de l’année. De cette façon, ils poseront des questions sur ce changement.

En effet, la Mitsva de la lecture de la Haggadah est mise en pratique sous forme de réponses à des questions, ainsi qu’il est dit : « Lorsque ton fils t’interrogera, tu diras à ton fils : nous étions esclaves ».

On mange donc tout cela pour étonner l’enfant et il est, de ce fait, inutile d’en consommer la quantité d’une olive, comme c’est le cas chaque fois que la Torah demande de manger, une telle quantité étant alors nécessaire. En l’occurrence, la moindre quantité est suffisante puisqu’il s’agit uniquement de surprendre l’enfant.

Celui qui est seul et n’est pas en présence d’enfants qui l’interrogeront fera également ce trempage, car les Sages n’ont introduit aucune distinction.

On a l’usage de rechercher un légume qui s’appelle Karpass, car ce mot se décompose en Same’h Pare’h, ce qui veut dire que six cent mille enfants d’Israël furent réduits à un âpre esclavage. Celui qui ne dispose pas de Karpass prendra un autre légume, celui qu’il voudra, pourvu que ce ne soit pas l’un des légumes qui est pris pour le Maror, car s’il le consommait maintenant, comment referait-il la bénédiction pendant le repas, « Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de consommer le Maror », alors qu’il l’a déjà fait au préalable ?

Concernant la Hala’ha, on doit suivre les deux avis à la fois. On ne mangera donc pas toute la quantité d’une olive de ces légumes, afin de ne pas avoir à réciter la bénédiction Boré Nefachot, « Il crée de nombreuses âmes », conformément au dernier avis.

En revanche, si l’on en a mangé la quantité d’une olive, on ne dira pas le Boré Nefachot, qui serait une bénédiction inutile, selon le premier avis. Si l’on a dit cette bénédiction de Boré Nefachot et, de même, si l’on ne dispose que de légumes crus, dont la bénédiction est Ché Ha Kol, « Tout a été créé par Sa Parole », on ne dira plus Boré Péri Ha Adama, « Il crée le fruit de la terre » sur le Maror pour éviter une bénédiction inutile, d’après le deuxième avis.

Avant de tremper le légume dans le vinaigre, dans l’eau salée ou dans un autre liquide, on doit se laver les mains sans bénédiction, comme on l’a indiqué au chapitre 158. Chaque fois que l’on consomme ce qui est trempé dans un liquide, on doit, au préalable, se laver les mains sans bénédiction.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Karpass

On a l’usage de consommer le Karpass sans s’accouder. Par la suite, je n’ai pas vu que l’on replace ce qui reste de ce Karpass sur le plateau, ce qui veut dire que, par la suite, celui-ci ne comporte plus que cinq éléments.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Connaître D.ieu

Le verset Bo 10, 11 dit : « que les hommes aillent et qu’ils servent l’Eternel ». Telle était la conception du Pharaon. En revanche, selon celle de Moché, et « il est un équivalent de Moché en chaque génération », « nous irons avec nos jeunes », par le nombre de leurs années ou par la sagesse acquise, « nos vieux, nos fils et nos filles », car c’est précisément de cette façon que : « ce sera la fête de l’Eternel pour nous ».

Comme l’indique le Zohar, commentant le verset : « Son mari est connu dans les portes », « le Mari, c’est le Saint béni soit-Il, Qui se fait connaître à chacun selon sa mesure, c’est-à-dire selon ce qu’il mesure en son cœur ». Tous doivent donc connaître D.ieu, chacun de la manière qui lui est propre.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 2, page 332)

Dicton : Armées de l’Eternel

Le verset Chemot 12, 41 dit : « toutes les armées de l’Eternel sortirent ». L’armée est chargée de monter la garde, dans un certain domaine.

Quand les enfants d’Israël quittèrent l’Egypte, ils devinrent les armées de l’Eternel, car, dans ce pays, ils tinrent la garde du Judaïsme, avec abnégation. Ils ne changèrent pas leur nom, leur langue et leur manière de se vêtir.

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5701-1941)

Récit : Bénédiction de la sortie d’Egypte

Mon beau-père et maître, le Rabbi, relata ceci :

« Quand j’étais un enfant, mon père m’a demandé pourquoi on ne récitait pas une bénédiction sur le récit de la sortie d’Egypte. Il a précisé que son père, le Rabbi Maharach, lui avait posé la même question et qu’il n’avait pas su répondre. Son père lui avait alors dit que son propre père, le Tséma’h Tsédek lui avait posé cette question et qu’il n’avait pas su répondre. Il lui avait alors relaté que son grand-père, l’Admour Hazaken lui avait posé la même question et qu’il n’avait pas su répondre.

Son oncle, l’Admour Haémtsahi, qui était également présent, cita l’avis du Rif selon lequel on s’acquitte de son obligation avec la bénédiction du Kiddouch, dans lequel la sortie d’Egypte est déjà mentionnée. En outre, il y a aussi l’avis du Rachba selon lequel la moindre mention, à ce propos, est suffisante.

L’Admour Hazaken souleva une objection. Le soir de Pessa’h, il faut lire la Haggadah et en faire le récit. Il expliqua que, pour la même raison, on ne dit pas de bénédiction pour le Birkat Ha Mazon, après le repas : « Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de dire le Birkat Ha Mazon ».

Il semble que le sens de ses propos soit le suivant. La Haggadah est une parole de bénédiction. Or, on ne dit pas de bénédiction pour une bénédiction, tout comme on ne dit pas de bénédiction pour le Birkat Ha Mazon.

On peut en déduire également que, selon l’Admour Hazaken, le Kiddouch ne fait pas partie de la Haggadah. C’est la raison pour laquelle les commentaires de nos maîtres sur la Haggadah commencent systématiquement au paragraphe Hé La’hma, « voici le pain de la pauvreté », non pas avant cela.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Extrait d’une causerie : Large butin

On peut se demander quelle est la signification véritable du verset : « ils ruinèrent l’Egypte ». En effet, s’il s’agissait seulement d’accomplir la promesse faite à notre père Avraham, lors de l’alliance entre les parts du bélier, « par la suite, ils sortiront avec un large butin », pourquoi le Saint béni soit-Il fit-Il que les enfants d’Israël obtiennent ce « large butin » en le demandant, en en formulant la requête aux Egyptiens ?

N’aurait-il pas été préférable que les Egyptiens leur remettent tout cela d’une manière plus honorable, par exemple sous la forme d’un cadeau ? Pourquoi les enfants d’Israël devaient-ils demander eux-mêmes les biens des Egyptiens ?

On le comprendra d’après ce qui est dit dans le traité Sanhédrin 91a : « Une fois, les Egyptiens vinrent et déclarèrent : ‘Rendez-nous l’argent et l’or que vous nous avez pris !’. Gueviha Ben Pessissa leur répondit : ‘Donnez-nous, au préalable, le salaire des six cent mille hommes que vous avez asservis en Egypte pendant quatre cent trente ans !’. Mais, ils furent incapables de leur répondre ».

Ainsi, les enfants d’Israël reçurent ce « large butin » comme dédommagement de leur esclavage en Egypte. En conséquence, si les Egyptiens leur avaient donné tout cela de leur plein gré, on aurait pu penser qu’il s’agissait d’un simple cadeau, non pas d’un dédommagement dont ils leur étaient redevables.

Le Saint béni soit-Il fit donc en sorte que les Egyptiens livrent leurs biens uniquement après que ceux-ci aient été demandés, exigés, parce qu’ils leur revenaient de droit. Dès lors, tous virent que le « large butin » revenait aux enfants d’Israël et n’étaient pas uniquement un cadeau. C’est bien évident.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 21, page 12)

Commentaire de la Haggadah : Le besoin de faire Pessa’h

« Quiconque est dans le besoin, qu’il vienne et qu’il fasse Pessa’h ».

J’ai entendu ceci de mon père. Celui qui ressent le besoin de venir faire Pessa’h, d’exécuter un bond en avant, doit être exclu, écarté, bien qu’il n’y ait, en cela, rien de quoi l’on puisse être fier. C’est précisément la différence qui existe entre les ‘Hassidim de Pologne et les ‘Hassidim ‘Habad. Les premiers s’en remettent essentiellement à leurs maîtres. Par eux-mêmes, ils rampent dans la boue, mais, par la suite, ils s’en remettent à leurs maîtres pour qu’ils les placent dans la situation qui convient.

La pratique de ‘Habad, en revanche, consiste à agir de son propre chef, à sortir de la boue par ses propres moyens. Néanmoins, l’aide de nos maîtres est nécessaire pour cela, à la fois une aide générale et une aide spécifique.

L’aide générale est la directive qui est donnée d’emblée, pour que l’on sache ce qu’il faut faire. L’aide spécifique vient par la suite. Car, on vient en aide à celui qui s’emploie à servir D.ieu.

(Causerie du Rabbi Rayats, Likouteï Dibbourim, tome 3)

Calendrier ‘hassidique

5701 (1941) : En ce jour, le Rav Moché Horenstein, gendre du Rabbi Maharach, quitta ce monde.

29 Adar

29 Adar

Hala’ha : Le pain du pauvre

Après avoir mangé les légumes trempés, on prend la Matsa médiane, parmi les trois qui sont posées devant soi, sur le plateau et l’on en coupe un morceau, pour une raison que l’on expliquera par la suite. Tous les Juifs ont l’usage de se servir de ce bout de Matsa qui a été détaché pour accomplir une autre Mitsva. On le gardera, en l’occurrence, pour l’Afikomen.

De ce fait, il serait bon que ce morceau soit la majeure partie de la Matsa. En effet, l’Afikomen est une Mitsva importante, puisqu’il remplace pour nous le sacrifice de Pessa’h. On a l’habitude de le cacher sous la table, pour commémorer le fait que : « leur pétrin était introduit dans leur vêtement ». Selon un autre avis, on l’enveloppe dans une serviette et on le place sur son épaule, pour commémorer la sortie d’Egypte.

Le second morceau doit être remis sur le plateau et placé entre les deux Matsot entières, parce que la Haggadah doit être lue avec une Matsa permettant de s’acquitter de son obligation, ainsi qu’il est dit : « tu mangeras des Matsot, le pain de la pauvreté (Oni) » et nos Sages expliquent : « le pain à propos duquel on peut donner de nombreuses réponses ».

En outre, le mot Oni est orthographié sans Vav et nos Sages en déduisent : « Le pain d’un pauvre : tout comme le pauvre a l’habitude de se contenter d’un simple morceau, de même, la Matsa permettant de s’acquitter de son obligation ne doit pas être entière. Un simple morceau suffit et c’est sur lui que l’on récite la Haggadah.

On expliquera, dans le chapitre 475, la raison pour laquelle on place ce morceau précisément entre les deux Matsot entières.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Ya’hats

Ya’hats consiste à couper la Matsa alors qu’elle est encore recouverte par le napperon. Le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden et, de même, son fils, mon beau-père et maître, le Rabbi brisaient l’Afikomen en cinq morceaux. Une fois, il arriva qu’il se brise en six morceaux et il en mit un de côté.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Pas de sortie anticipée

Le verset Bo 11, 2 dit : « De grâce, parle aux oreilles du peuple et que l’un demande à l’autre des ustensiles en argent et des ustensiles en or ». On peut ici se poser la question suivante. Les enfants d’Israël n’auraient-ils pas renoncé au butin de l’Egypte ?

Comme le disent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, dans le traité Bera’hot 9b, « on lui répondit : puisse D.ieu faire que nous soyons nous-mêmes libérés ! Ceci peut être comparé à un homme qui se trouve en prison. Si on lui dit qu’il sera libéré le lendemain, avec beaucoup d’argent, il répondra : libérez-moi aujourd’hui et je ne demande rien d’autre ». Pourquoi donc le Saint béni soit-Il ne renonça-t-Il pas à ce butin ?

On peut donner, à ce propos, l’explication suivante. La finalité de l’exil d’Egypte était d’en faire sortir les parcelles de sainteté et de leur apporter l’élévation, y compris celles qui se trouvaient dans l’argent et dans l’or. Il y avait donc bien là un point essentiel, auquel il était impossible de renoncer.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 21, page 15)

Dicton : Les noms sur le bâton

Il est indiqué, dans le Targoum Yonathan, que les noms des trois Patriarches, des six Matriarches et des douze tribus étaient gravés sur le bâton de Moché. Or, de façon générale, on ne parle que de quatre Matriarches et le traité Bera’hot 16b affirme que : « seules quatre reçoivent le titre de Mères ». Pourquoi donc les noms de Bilha et de Zilpa étaient-ils également gravés sur ce bâton ?

On peut donner, à ce propos, une réponse simple. Sur le bâton, figuraient les noms des Patriarches, mais aussi celui des tribus. On y ajouta donc également le nom de la mère de chacune de ces tribus.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 19, page 175)

Récit : Le sixième morceau

Mon beau-père et maître, le Rabbi raconta qu’il avait vu son père, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, briser l’Afikomen en cinq morceaux, mais il ne savait pas s’il devait en être précisément ainsi. Puis, il vit, une fois, que l’Afikomen s’était brisé en six et qu’il en mit un de côté. Il en demanda la raison à son père et celui-ci lui répondit : « Lorsque l’on veut tout savoir, on devient vieux très vite ».

Le lendemain, tous les deux marchaient ensemble, lorsque mon beau-père et maître, le Rabbi émit un soupir. Son père lui demanda : « Cela est si important pour toi ? » C’est alors qu’il lui en donna la raison :

La Matsa du milieu correspond à Its’hak, qui est, de ce fait, l’anagramme de Ya’hats, l’étape du Séder pendant laquelle on coupe la Matsa. L’Afikomen représente la bonté d’Avraham, car il se décompose en Afikou Manne, « produisez la manne », la production de nourriture. Avraham faisait du bien à tous, y compris aux Arabes. Its’hak, en revanche, introduit l’élévation.

Il s’agit donc d’introduire l’élévation de Its’hak dans les réceptacles. C’est pour cette raison que l’on brise la Matsa médiane, afin de casser la rigueur de Its’hak. On la brise ensuite en cinq morceaux, qui correspondent aux cinq forces de la rigueur, comme on le sait, afin de les adoucir par la bonté d’Avraham.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Extrait d’une causerie : Les animaux de ceux qui craignaient la Parole de D.ieu

Après la sortie d’Egypte des enfants d’Israël, les Egyptiens les poursuivirent, équipés de : « six cents cavaliers ». Les animaux qu’ils chevauchaient avaient été préservés de la plaie de la peste parce qu’ils appartenaient à « ceux qui craignent la Parole de D.ieu », aux Egyptiens qui avaient foi en la mise en garde de Moché sur l’imminence d’une plaie. Ceux-ci placèrent donc leurs bêtes dans un endroit préservé.

Rachi écrit, à ce propos : « Rabbi Chimeon en déduit : le plus vertueux des Egyptiens, tue-le, le meilleur des serpents, écrase-lui le cerveau ». Et, l’on connaît la question qui est posée, à ce sujet : ceux qui ont apporté leur concours en mettant leurs animaux à disposition sont-ils réellement passibles d’une condamnation à mort ?

On peut penser que Rachi répond à cette question quand il dit : « le meilleur des serpents, écrase-lui le cerveau ». En effet, les Egyptiens sont comparés à des serpents, desquels il est dit : « J’instaurerai une animosité », ce qui veut dire qu’il y a une haine permanente entre le serpent et l’homme.

Le serpent se distingue par sa ruse, émanant de son cerveau, ainsi qu’il est écrit : « Le serpent était rusé ». Il est donc nécessaire d’écraser ce cerveau et c’est pour la même raison qu’il faut : « tuer le plus vertueux des Egyptiens », qui se comportaient eux-mêmes comme des serpents, du fait de l’éducation qu’ils avaient reçue du Pharaon, ainsi qu’il est dit : « Rusons contre lui ». Ils multiplièrent effectivement les ruses pour alourdir la servitude des enfants d’Israël et pour leur faire beaucoup de mal. C’est pour cette raison qu’ils méritèrent la mort par noyade.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 16, page 148)

Commentaire de la Haggadah : Le sage, voisin de l’impie

Mon beau-père et maître, le Rabbi, explique la raison pour laquelle le sage est placé à côté de l’impie. Ce dernier doit, en effet, être rapproché, car au final, aucun de nous ne sera écarté. Or, pour le rapprocher, une grande énergie est nécessaire et c’est donc du sage qu’on est en droit de l’attendre.

Peut-être est-il possible de l’expliquer d’après ce qui est exposé par ailleurs : la question du sage, puisqu’il en pose une également, n’a pas une apparence de perfection. Dans le domaine de la sainteté, en effet, il n’y a pas de question, ainsi qu’il est dit : « tu seras intègre envers l’Eternel ton D.ieu ».

Comme l’établit le dicton de mon beau-père et maître, le Rabbi, au nom des ‘Hassidim âgés, « le ‘pourquoi’ est une forme du mal ». Certes, la question du sage est motivée par son désir de savoir. Elle n’est cependant pas un service de D.ieu parfait.

Ainsi, la question du sage, qui est bien, au final, une question, peut être à l’origine, après de multiples étapes de contraction, de celle de l’impie. Comme le rapporte mon beau-père et maître, le Rabbi, le Rabbi Rachab eut, une fois, un mot sévère, à l’encontre du sage, qui avait pris place à côté de l’impie. Il ajouta que le naïf était intègre et il fit un éloge appuyé de celui qui ne sait pas poser de question.

Il expliqua que, pour l’âme divine, là-haut, la Divinité est une évidence. Puis, elle descend ici-bas et, dès lors, un fait nouveau se produit. Elle pose une question ! Celui qui ne sait pas poser de question, en revanche, conserve l’évidence de la Divinité quand il se trouve ici-bas. Il ne sait donc pas ce que sont les questions.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Calendrier ‘hassidique

5627 (1867) : C’est en ce jour que le Rav Yekoutyaël Zalman Wales, gendre de l’Admour Haémtsahi, quitta ce monde.

1er Nissan

1er Nissan, Roch ‘Hodech

Hala’ha : Soulever le plateau

Par la suite, on a l’usage de soulever le plateau sur lequel se trouvent les Matsot. On dit Hé La’hma, « voici le pain de la pauvreté », jusqu’à Ma Nichtana, « en quoi cette nuit est-elle différente ? ». Il n’est pas nécessaire d’ôter les plats se trouvant sur le plateau avant de le soulever. On peut le faire avec tout ce qui est posé sur lui.

A l’époque des Sages de la Guemara, on disposait de petites tables, placées devant chacun des convives. Les Sages demandaient donc d’ôter la table de celui qui conduisait le Séder, sur laquelle étaient posées les Matsot et de la mettre à l’écart, dans un autre coin, afin que les enfants s’en aperçoivent et demandent pourquoi l’on a déplacé les Matsot, alors que l’on n’a pas encore mangé. Ainsi, ils seraient conduits à poser également, par la suite, les autres questions, Ma Nichtana.

En ces dernières générations, en revanche, tous les convives mangent à une même grande table et la déplacer serait un grand effort. On déplace donc uniquement le plateau contenant les Matsot qui se trouve devant le maître de maison, lisant la Haggadah et on le place en bout de table, comme si l’on avait déjà mangé, pour conduire les enfants à poser des questions.

A l’heure actuelle, on ne soulève même pas le plateau, car les enfants savent que l’essentiel du repas n’est pas les Matsot se trouvant sur le plateau. Ils ne poseraient donc pas de questions, si on l’ôtait de la table.

Puis, l’on verse le second verre, qu’il est inutile de rincer et d’essuyer, puisque cela a déjà été fait avant le Kiddouch. Il est inutile de tenir ce verre à la main tant que l’on n’est pas parvenu au paragraphe Lefi’ha’h, « de ce fait », comme on l’expliquera. Malgré cela, il faut verser ce verre avant le début de la lecture de la Haggadah, afin que les enfants demandent pourquoi on boit un second verre avant le repas, ce que l’on ne fait pas, pendant le reste de l’année. De cette façon, ils seront conduits à poser les autres questions, Ma Nichtana.

C’est de cette façon que l’on met en pratique le verset : « lorsque ton fils t’interrogera demain, en ces termes : ‘que sont ces Témoignages, ces Décrets et ces Jugements ?’. Et, tu diras à ton fils : ‘Nous étions esclaves’ ».

Si le fils n’a pas l’esprit pour poser des questions, son père doit le conduire à le faire, Ma Nichtana. S’il n’a pas de fils, c’est son épouse qui doit l’interroger. S’il n’a pas d’épouse, il s’interrogera lui-même, Ma Nichtana. Si deux érudits, possédant une parfaite connaissance des Lois de Pessa’h, sont attablés ensemble, l’un interrogera l’autre, Ma Nichtana. Par la suite, tous les deux commencent Avadim Haïnou, « nous étions esclaves » et le second n’a pas à répéter Ma Nichtana. De même, lorsque son fils ou son épouse l’interrogent, le maître de maison n’a pas à répéter Ma Nichtana. Il commence à Avadim Haïnou.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Quatre questions

Pour le Maguid, on n’a pas l’usage, dans la maison de notre maître, de soulever le plateau. On ne fait que découvrir quelque peu les Matsot. On dit Hé La’hma, « voici le pain de la pauvreté », Hé avec un Tséré.

Pour Le Chana Ha Baa… Ha Baa, « l’an prochain », le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden disait le premier avec l’accent tonique sur la première syllabe, le second avec l’accent tonique sur la seconde syllabe.

Pour Ma Nichtana, notre coutume est que celui qui pose les questions dise, tout d’abord, « Père, je veux te poser quatre questions ». Celui qui n’a pas de père emploie aussi cette formule. On dit ensuite : « Ma Nichtana… en quoi cette nuit de Pessa’h se distingue-t-elle de toutes les autres nuits de l’année ? La première question est Ché Be ‘Hol Ha Leïlot En Anou (Anou avec un Kamats)… toutes les nuits de l’année… deux fois, l’une le Karpass dans l’eau salée, l’autre le Maror dans le ‘Harrosset. La seconde question est Ché Be ‘Hol Ha Leïlot…

Après que le plus jeune des convives ait dit le Ma Nichtana de la manière qui vient d’être indiquée, mon père et maître, le Rabbi, le répétait à voix basse, en le faisant précéder de la mention que l’on a indiquée au préalable et en le traduisant, comme on l’a expliqué.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Origine de l’épreuve

Les décrets du Pharaon et l’âpreté de la servitude ne furent pas un effet du libre-arbitre du roi de l’Egypte. Le Saint béni soit-Il durcit son cœur afin que les miracles et les merveilles de D.ieu se révèlent.

Il en découle l’enseignement suivant. Quand un Juif est confronté à l’oppression, à ce qui fait obstacle à son service du Créateur, il se dira que le Saint béni soit-Il est Lui-même à l’origine de cette difficulté, qu’Il met l’homme à l’épreuve de cette façon, afin de mettre en évidence les forces de son âme.

(Discours du Rabbi, à l’issue du Chabbat Parchat Vaéra 5738-1978)

Dicton : Techouva

Il est souligné que : « si tu te trouvais là-bas », en Egypte, avant le don de la Torah, « tu n’aurais pas mérité d’être libéré ».

En revanche, lors de la délivrance future, les impies seront libérés également, car ils parviendront, eux aussi, à la Techouva. Aucun Juif ne restera en exil.

(Discours du Rabbi, second soir de Pessa’h 5713-1983)

Récit : Pas de dette

L’un de ceux qui étaient au service de la maison du Rabbi raconta :

« Une fois, à la veille de la fête de Pessa’h, j’ai été appelé en urgence dans la maison du Rabbi. A mon arrivée, la Rabbanit m’a donné cinq dollars qui devaient m’être payés pour des travaux que j’avais effectués au préalable.

J’ai manifesté ma surprise : ‘Pourquoi la Rabbanit m’a-t-elle appelé uniquement pour me donner ces cinq dollars ? Cela aurait pu attendre jusqu’après la fête’.

La réponse de la Rabbanit me laissa sans voix et me délivra un enseignement immuable : ‘Selon l’éducation que j’ai reçue, on n’entre pas dans la fête en ayant des dettes’. »

Extrait d’une causerie : Délivrance et chefs de tribu

Le mois de Nissan est lié à la délivrance. Selon l’affirmation de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, « lorsque le Saint béni soit-Il fit le choix de Son monde, Il y instaura des mois et des années. Lorsqu’Il fit le choix de Yaakov et de ses fils, Il instaura un Roch ‘Hodech de délivrance, en lequel les enfants d’Israël quittèrent l’Egypte et en lequel ils connaîtront la délivrance, ainsi qu’il est dit : comme aux jours de ta sortie d’Egypte, Je montrerai des merveilles ».

Le mois de Nissan est également lié aux chefs de tribu. Le 1er Nissan, ceux-ci commencèrent à apporter leurs sacrifices pour l’inauguration de l’autel, ainsi qu’il est dit : « un chef de tribu par jour ». C’est pour cette raison que l’on a coutume, à partir du Roch ‘Hodech Nissan, de lire la Paracha du chef de tribu qui a offert son sacrifice en ce jour.

La combinaison de ces deux éléments, la délivrance et les chefs de tribu, rappelle que David, le roi oint, sera le chef, lors de la délivrance future.

(Discours du Rabbi, Séfer Itvaadouyot 5748-1988, tome 2, page 498)

Commentaire de la Haggadah : La tête, les pattes et les entrailles

Le sacrifice de Pessa’h était un agneau, l’idolâtrie de l’Egypte. Le tuer revenait à supprimer irrémédiablement cette idolâtrie et son service. A l’heure actuelle, il reste encore possible de sacrifier le Pessa’h et de supprimer l’idolâtrie, notamment sa tête, ses pattes et ses entrailles.

Sa tête : Un homme ne doit pas faire une idole de sa tête, de son intellect et de sa compréhension, par nature limités. Il ne doit pas en faire l’autorité suprême de sa personnalité. Il lui faut, bien au contraire, se soumettre à la Volonté du Très Haut.

Ses pattes : Un homme ne doit pas faire une idole de son désir de pouvoir et de puissance, de sa volonté de diriger, imposer ses exigences à tous ceux qui l’entourent.

Ses entrailles : Un homme ne doit pas faire une idole de ses besoins matériels, au point de ne reculer devant rien pour gagner sa vie, d’avoir recours à tous les moyens.

(Lettre du Rabbi à l’occasion de la fête de Pessa’h, 11 Nissan 5726-1966)

2 Nissan

2 Nissan

Hala’ha : Maguid

La partie essentielle du texte de la Haggadah, instaurée par nos Sages, dont l’obligation s’impose à tous, va de Avadim Haïnou, « nous étions esclaves » à Hareï Zé Mechouba’h, « il est digne d’éloge », puis de Ovdeï Avoda Zara, « nos ancêtres étaient idolâtres » jusqu’à Arami Oved Avi, « l’araméen qui a perdu mon ancêtre », puis Pessa’h, « le Pessa’h que l’on consommait », Matsa Zo, « cette Matsa », Maror Zé, « ce Maror », Be ‘Hol Dor, « en chaque génération », Otanou Hotsi, « c’est nous qu’Il a fait sortir », Lefi’ha’h, « de ce fait », Barou’h, « béni sois-Tu, Eternel, Qui as libéré Israël », avec le reste de la Haggadah, conformément à l’usage en vigueur, auprès des enfants d’Israël, dans les premières générations.

Quand on ôtait la table ou le plateau de devant celui qui récite la Haggadah, on devait alors les remettre devant lui quand il commençait Avadim Haïnou, car la Haggadah doit être récitée face à la Matsa, au Maror, au ‘Harrosset et aux deux plats, comme on l’a indiqué ci-dessus. Il faut donc s’efforcer que la Matsa soit partiellement découverte, jusqu’à Lefi’ha’h. Puis, pour ce paragraphe, chacun a l’habitude de lever son verre et de le conserver dans la main jusqu’à Gaal Israël, « Il libère Israël ».

De ce fait, il est bon de recouvrir les Matsot, afin qu’elles ne soient pas témoins de leur propre opprobre, pendant qu’on tient le verre. De même, quand on dit Ve Hi, « c’est elle qui nous a protégés », certains ont l’usage de tenir le verre à la main, jusqu’à Miyadam, « le Saint béni soit-Il nous délivre de leur main ». Alors, il est bon également que la Matsa soit recouverte, jusqu’à ce que l’on repose le verre sur la table. Ensuite, on la découvre de nouveau.

Quand on parvient à Matsa Zo, « cette Matsa que nous mangeons », on soulève la Matsa pour la montrer aux convives et leur faire apprécier la Mitsva. Il faut alors soulever la Matsa médiane, qui est brisée et appelée : « le pain de la pauvreté ». C’est avec elle que l’on s’acquitte de son obligation, comme on l’a indiqué ci-dessus.

De même, quand on parvient à Maror Zé, « ce Maror que nous mangeons », on soulève le Maror pour le montrer aux convives. En revanche, quand on dit Pessa’h Zé, « ce sacrifice de Pessa’h que firent nos ancêtres », on ne soulève aucun aliment du plateau, commémorant ce sacrifice, afin de pas prêter à penser qu’on l’aurait sanctifié, à cet effet.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Soulever le verre

La correction suivante doit être introduite : il faut soulever le verre quand on dit : Ve Hi, « c’est elle qui nous a protégés ».

Selon l’usage de la maison de notre maître, on recouvre d’abord la Matsa et l’on soulève le verre ensuite, conformément à ce qui est dit à la fin de ce paragraphe : « il posera le verre et il découvrira la Matsa ». De même, au paragraphe Lefi’ha’h, « de ce fait », on recouvre la Matsa avant de soulever le verre.

On prend la Matsa brisée dans la main et l’on dit : Matsa Zo, « cette Matsa », Maror Zé, « ce Maror ». Selon l’usage de la maison de notre maître, on saisit les Matsot, la seconde et la troisième, avec le napperon qui les sépare, ou bien l’on pose les mains sur le Maror et le Kore’h, jusqu’au second Al Choum, « parce que ».

Le Siddour Torah Or, à la page 188b, reproduit la note suivante du Tséma’h Tsédek, relative à la nécessité de recouvrir la Matsa : « on la tiendra à la main jusqu’à la fin de la bénédiction Gaal Israël ».

La coutume, dans la maison de notre maître, est de soulever le verre et de le garder à la main jusqu’à Hallelouya, « et nous dirons devant Lui Hallelouya », puis on le repose sur la table et on le prend, de nouveau, pour la bénédiction Acher Guealanou, « Il nous a libérés ».

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Passage de la mer Rouge et don de la Torah

Comme on le sait, lors du passage de la mer Rouge, les enfants d’Israël ne la traversèrent pas d’une extrémité à l’autre, ni dans le sens de la longueur, ni dans le sens de la largeur. En fait, ils remontèrent par le côté en lequel ils étaient descendus, de sorte que le passage de la mer Rouge n’a pas raccourci leur chemin, dans le désert et n’a été d’aucune utilité pour leur avancement. Dès lors, pourquoi était-il nécessaire ?

La ‘Hassidout explique qu’en réalité, il faut considérer le passage de la mer Rouge, non pas comme un raccourci du chemin, ni même comme le seul moyen d’être sauvés, car « D.ieu peut intervenir de différentes façons ». En fait, cet événement eut pour objet de préparer le don de la Torah. Et, cet objectif fut effectivement atteint quand ils traversèrent la mer Rouge, bien qu’ils remontèrent du même côté que celui par lequel ils étaient descendus.

(Discours ‘hassidique du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5681, page 236)

Dicton : Toutes les parcelles

Le verset Chemot 12, 36 dit : « Ils ruinèrent l’Egypte », ce qui veut dire que les enfants d’Israël recueillirent toutes les parcelles de sainteté qui se trouvaient dans ce pays, sans même en laisser une seule.

(Discours de l’Admour Hazaken, Torah Or)

Récit : Avant la Bar Mitsva

Mon beau-père et maître, le Rabbi raconta que le premier discours ‘hassidique prononcé par son père, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, était intitulé : « Comme sont nombreuses les qualités favorables de D.ieu pour nous ! ». Celui-ci avait été récité par son père, le Rabbi Maharach, dont l’âme est en Eden, durant le Chabbat Ha Gadol 5633 (1873).

Cela veut dire que le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, commença à commenter la ‘Hassidout avant même sa Bar Mitsva, puisqu’il naquit « en l’année de la couronne supérieure », 5621 (1860). En 5633, il n’avait donc pas encore célébré sa Bar Mitsva.

Il semble que le Rabbi Maharach ait prononcé le même discours également en 5642 (1882). Puis, le Rabbi Rachab le répéta à son tour, quand il prit la direction des ‘Hassidim, très vraisemblablement en y ajoutant ses propres explications.

En 5633, le Rabbi Rachab récita ce discours ‘hassidique devant le Rabbi Maharach, qui lui dit :

« Mon père et maître, le Rabbi Tséma’h Tsédek, dont l’âme est en Eden, expliqua : ‘Comme sont nombreuses les qualités favorables de D.ieu pour nous !’ : les qualités favorables de D.ieu sont pour nous, par notre intermédiaire, car pour Lui, béni soit-Il, l’obscurité et la lumière s’équivalent. C’est uniquement pour nous qu’une différence existe ».

L’idée nouvelle introduite par ce dicton est la suivante. Les qualités favorables ne sont pas uniquement pour nous. Elles sont aussi par notre intermédiaire et elles dépendent directement de notre effort.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Extrait d’une causerie : Bond

Le verset Bo 12, 11 dit : « C’est Pessa’h pour l’Eternel ». Rachi explique : « Ce sacrifice s’appelle Pessa’h parce qu’il représente le bond. Vous devez assumer toutes les formes de Son service grâce à un bond, un saut ». De fait, pourquoi ce bond était-il nécessaire, lors de la sortie d’Egypte ?

On peut donner, à ce propos, l’explication suivante. Les enfants d’Israël avaient été esclaves en Egypte, « abomination de la terre », pendant plusieurs générations. Quand ils furent libérés de cette servitude, une période très courte de quarante-neuf jours s’écoula jusqu’à ce qu’ils se tiennent devant le mont Sinaï pour recevoir la Torah de D.ieu Lui-même.

Il était donc impossible de réaliser une transformation aussi radicale autrement que par un bond, un saut.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 12, pages 485 et 486)

Commentaire de la Haggadah : Promesse céleste

Le soir du Séder on dit, dans la Haggadah, Ve Hi, « c’est elle qui nous a protégés », ce qui, au sens le plus simple, se rapporte à ce qui a été dit avant cela, « Béni soit Celui Qui tient Sa promesse à Israël. Ainsi, « c’est elle » désigne la promesse qui a protégé nos ancêtres et qui nous protège encore, en chaque génération.

Cette confiance en D.ieu, intense et exaltante, que les enfants d’Israël possédaient, a permis que se réalise la promesse divine. Bien qu’ils aient été embourbés dans les quarante-neuf portes de l’impureté, au point qu’un instant supplémentaire les aurait introduits dans la cinquantième porte, les enfants d’Israël furent effectivement libérés de l’Egypte.

Il en est donc de même, dans chaque génération. La confiance absolue en D.ieu, ici-bas, met en éveil la promesse céleste. C’est de cette façon que l’on quitte l’exil, avec la venue de notre juste Machia’h.

(Discours du Rabbi, second soir de Pessa’h et lettre aux fils et filles d’Israël, à l’occasion de Pessa’h 5721-1961)

Calendrier ‘hassidique

5680 (1920) : C’est en ce jour que le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, quitta ce monde. Il est enterré dans la ville de Rostov.

3 Nissan

3 Nissan

Hala’ha : Directement du verre

On a l’usage de jeter un peu du contenu du verre quand on dit Dam, « le sang, le feu et les colonnes de fumée », puis quand on cite nommément les plaies, puis encore en disant leurs initiales Detsa’h Adach Bea’hav, soit au total seize fois, ce qui fait allusion au glaive du Saint béni soit-Il, appelé Yoa’h, qui est l’ange chargé de la vengeance.

On a l’usage de jeter un peu du contenu du verre avec l’index, qui est le doigt proche du pouce, ce qui fait allusion au verset : « C’est le doigt de D.ieu ». Pour certains, en revanche, l’usage est de le faire avec l’auriculaire, le doigt avec lequel le Saint béni soit-Il frappa l’Egypte. Selon d’autres encore, pour une raison qui leur est connue, on jette le contenu directement du verre, sans le faire avec le doigt.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 473)

Coutume : Trois fois

En lisant les mots Detsa’h Adach Bea’hav, on verse trois fois du contenu du verre. Puis, on le remplit de vin, à nouveau.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : les forces de l’intellect et l’exil amer

Une année, au début du Séder, le Rabbi Rayats commenta le premier paragraphe de la Haggadah : « Voici le pain de la pauvreté, que nos ancêtres ont mangé ». Il expliqua que : « nos ancêtres » sont les forces de l’intellect, ‘Ho’hma, la découverte intellectuelle, Bina, l’analyse raisonnée et Daat, la connaissance, c’est-à-dire les « pères » qui donnent naissance aux sentiments. Ainsi, c’est la méditation qui met en éveil les sentiments d’amour et de crainte de D.ieu.

Le Rabbi expliqua que : « le pain de la pauvreté », l’exil amer « a mangé nos ancêtres », les forces de l’intellect. L’âpreté de l’exil réduit la perception intellectuelle. Nous n’avons plus la force de méditer, de la manière qui convient et d’avoir une perception approfondie. Nous ne pouvons servir D.ieu qu’en faisant don de notre propre personne.

Dicton : L’eau de la pâte

Le ‘Hamets et la Matsa ont, l’un et l’autre, besoin d’eau, sans laquelle il est impossible de former une pâte. Néanmoins, la première pâte est rendue ‘Hamets par l’eau, alors qu’elle fait de la seconde une Matsa.

Il en est de même également dans la dimension spirituelle. L’eau fait allusion à la perception et à la compréhension. Parfois, celle-ci fait de l’homme qui a compris un orgueilleux, alors que d’autres fois, elle le rend modeste et humble. Il devient ainsi un homme soumis.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot)

Récit : Assiette de l’Admour Hazaken

Une fois, au cours du repas de A’haron Chel Pessa’h, on servit au Rabbi Rayats, à table, de la soupe dans une assiette qui avait appartenu à l’Admour Hazaken. L’usage voulait que l’on serve cette assiette à table. Le Rabbi et tous les présents se servaient alors quelques cuillérées, qu’ils plaçaient dans leur propre assiette. A cette occasion, le Rabbi Rayats dit :

« Le Rabbi, l’Admour Hazaken a tenu cette assiette. Les minéraux et les végétaux savent garder un secret. Bien plus, ils s’en amusent. Un homme fait une certaine action dans sa chambre, avec les volets fermés et il pense que personne ne l’a vu.

Mais, en réalité, un temps viendra en lequel le minéral parlera, ‘la pierre du mur criera et le bout de bois lui répondra’. C’est alors que les visages s’empourpreront. Il faut avoir honte, devant les minéraux et les végétaux. Quand on voit cette assiette, on doit s’emplir de crainte et de honte, devant elle. Le Rabbi a tenu cette assiette et cela est complètement différent ».

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5696-1936, page 140)

Extrait d’une causerie : Pas de destruction

Le verset Chemot 12, 13 dit : « Il n’y aura pas de destruction pour vous, quand Je frapperai le pays de l’Egypte ». Rachi explique : « Si l’un des enfants d’Israël se trouvait dans la maison d’un Egyptien, je pourrais penser qu’il aurait été frappé également. C’est pour cette raison que le verset dit : ‘il n’y aura pas de destruction pour vous’ ».

On peut déduire de tout cela un enseignement merveilleux sur la manière de rapprocher les enfants d’Israël de leur Père Qui se trouve dans les cieux. En effet, certains se déclarent prêts à rapprocher les Juifs, y compris les plus simples, de la Torah et des Mitsvot, à la condition, cependant, que ceux-ci acceptent de se rendre, de leur propre chef, à la maison d’étude. C’est alors qu’ils s’emploieront à les rapprocher.

En revanche, s’ils refusent d’y venir d’eux-mêmes, poursuivent-ils, ils n’auront rien à faire avec eux, car il leur faudrait, pour cela, interrompre leur propre étude de la Torah et « descendre » vers les endroits dans lesquels on trouve de telles personnes.

C’est à ce propos qu’il convient de tirer un enseignement de la soirée de Pessa’h. Ainsi, il est concevable qu’un Juif puisse se trouver dans la maison d’un Egyptien, tant sa situation morale est basse. Après tout ce que les Egyptiens ont fait aux enfants d’Israël, après les plaies qui les ont frappés, après que les enfants d’Israël aient été mis en garde : « Nul ne passera la porte de sa maison jusqu’au matin », selon les termes du verset Chemot 12, 23, cet homme se trouve encore dans la maison d’un Egyptien !

Malgré cela, le Saint béni soit-Il « descend », dans toute Son Essence, jusqu’à la maison de cet Egyptien, afin de rapprocher chacun des enfants d’Israël de Sa Torah et de Son service. De même, il faut rapprocher chaque Juif des voies du Créateur, béni soit-Il, même s’il est nécessaire, pour cela, de « descendre » de sa propre situation.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 36, page 50)

Commentaire de la Haggadah : Deux âmes

Commentant les versets : « Tu parleras à ton fils, ce jour-là, en ces termes : à cause de ce que l’Eternel a fait pour moi, quand j’ai quitté l’Egypte », nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, déduisent de la formulation : « ce que l’Eternel a fait pour moi, quand j’ai quitté l’Egypte », dans le traité Pessa’him 116b, que : « en chaque génération, un homme doit considérer qu’il a lui-même été libéré de l’Egypte ».

La ‘Hassidout explique que, tout comme il y eut un exil et une délivrance de l’Egypte, matériellement, l’équivalent en existe aussi dans la dimension morale. Dans ce dernier cas, ils existent à toute époque, en tout lieu et pour chacun.

Comme on le sait, un Juif possède deux âmes, une âme divine et une âme animale. Mitsraïm, l’Egypte, est de la même étymologie que Metsar, l’étroitesse. Dans sa dimension spirituelle, l’exil d’Egypte est une situation en laquelle l’âme animale encercle l’âme divine de toute part, au point de la réduire et de la contracter, de la cacher et de la dissimuler, de sorte qu’elle ne puisse plus fonctionner.

La sortie d’Egypte, dans sa dimension morale, est réalisée lorsque l’âme divine parvient à prendre le dessus sur tous les obstacles et toutes les barrières.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5701-1941, page 100)

Calendrier ‘hassidique

5655 (1895) : En ce jour, le Rav Lévi Its’hak Slonim, petit-fils de l’Admour Haémtsahi, quitta ce monde. Il est enterré à ‘Hévron, près de sa mère, la Rabbanit Menou’ha Ra’hel.

4 Nissan

4 Nissan

Hala’ha : Lavage des mains et Motsi

Bien qu’on se soit lavé les mains pour tremper les légumes, on doit le faire encore une fois pour le repas et dire la bénédiction sur ce lavage des mains, Al Netilat Yadaïm, qui est à l’issue de la Haggadah et du Hallel. En les lisant, en effet, on n’a pas pensé à garder ses mains propres et l’on peut donc craindre que celles-ci aient touché un endroit sale. Car, les mains se meuvent en permanence.

A chaque fête, on récite la bénédiction sur deux pains, comme on l’expliquera dans le chapitre 529. Le soir de Pessa’h, en revanche, certains considèrent qu’une Matsa et demie est suffisante, car nos Sages déduisent de l’expression : « pain de la pauvreté », Oni sans Vav, que la Matsa doit être brisée, conformément à l’usage du pauvre. Mais, ils considèrent qu’il n’en est ainsi que pour le second pain. Seul l’un des deux peut ne pas être entier.

Selon d’autres avis, en revanche, c’est bien un ajout qui est nécessaire au second pain, ce qui veut dire qu’en plus des deux Matsot entières sur lesquelles on récite la bénédiction, comme on le fait à chaque fête, on doit disposer également d’une Matsa brisée, figurant le pain du pauvre. C’est la coutume qui s’est répandue et on la modifiera uniquement dans un cas de force majeure.

Il faut tenir à la main les deux Matsot entières, quand on dit la bénédiction Ha Motsi, « Il fait sortir le pain de la terre ». La Matsa brisée sera insérée entre elles. On ne la placera pas sur le dessus, car on dit d’abord la bénédiction du Ha Motsi, puis celle de la consommation de la Matsa, soit la première sur la Matsa entière et la seconde sur celle qui est brisée, le pain du pauvre. Or, si la Matsa brisée occupait le dessus, il faudrait passer outre aux Mitsvot en disant, tout d’abord, la bénédiction du Ha Motsi.

Après avoir dit la bénédiction du Ha Motsi, on lâche la troisième Matsa, qui est entière, on tient la Matsa brisée par le bas et la Matsa supérieure par le haut, puis l’on récite la bénédiction sur la consommation de la Matsa. En revanche, on ne lâchera pas la Matsa entière du haut avant d’avoir prononcé la bénédiction sur la consommation de la Matsa et, bien entendu, on ne la cassera pas, jusqu’à l’issue de cette bénédiction, car certains considèrent que la bénédiction du Ha Motsi est dite sur la Matsa brisée, qui est le pain du pauvre et la bénédiction pour la consommation de la Matsa, sur la Matsa entière.

Il est donc judicieux de s’acquitter des deux avis à la fois, en disant, tout d’abord ces deux bénédictions, puis en détachant la quantité d’une olive de la Matsa supérieure, qui est entière et une autre quantité d’une olive de la Matsa brisée. Ces deux quantités d’une olive doivent être mangées conjointement.

Certains on l’usage de tremper dans le sel la quantité d’une olive du Ha Motsi et de la Matsa sur laquelle est récitée la bénédiction. Dans nos contrées, on n’a pas cet usage, car le pain blanc peut se passer de sel, comme on l’a expliqué au chapitre 167. Les autres jours de Pessa’h, on trempe effectivement la Matsa dans le sel, alors qu’elle est aussi du pain blanc. En revanche, on ne le fait pas les deux premières nuits de la fête, par amour pour la Mitsva, afin de s’acquitter de son obligation alors qu’elle n’est associée à aucun autre goût.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 475)

Coutume : Sel

Il n’y a pas lieu de tremper la Matsa dans le sel. Telle est la coutume, dans la maison de notre maître.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Temps de notre liberté

La fête de Pessa’h est appelée : « temps de notre liberté ». Le sens premier de l’expression : « notre liberté », au sens collectif, est celle de tous les enfants d’Israël. L’Admour Hazaken explique, dans le Likouteï Torah, commentaires de Chemini Atséret, que l’expression : « temps de notre joie » désigne à la fois celle des enfants d’Israël et celle du Saint béni soit-Il. On peut donc penser qu’il en est de même, en l’occurrence et que c’est à la fois la liberté des enfants d’Israël et celle du Saint béni soit-Il.

Les enfants d’Israël obtinrent la liberté à l’issue du l’exil d’Egypte et la Présence divine Elle-même fut alors libérée, si l’on peut se permettre cette expression. C’est ainsi que nous disons, dans les Hochaanot : « Tout comme Tu as sauvé un peuple et D.ieu… ‘Je vous ai fait sortir’ peut être lu : ‘Je sortirai avec vous’ ».

Il en résulte que la sortie d’Egypte des enfants d’Israël fut fondamentalement, une double libération, à la fois la libération physique des enfants d’Israël et la libération de la Présence divine, si l’on peut s’exprimer ainsi, celle de l’âme divine que chacun porte en lui, qui est : « une parcelle de Divinité céleste véritable ».

(Lettre du Rabbi aux fils et filles d’Israël, Roch ‘Hodech Nissan 5735-1975)

Dicton : Double finalité

Le verset Chemot 7, 5 dit : « Les Egyptiens sauront que Je suis l’Eternel, lorsque J’étendrai Ma Main sur l’Egypte ».

Ainsi, les plaies qui frappèrent l’Egypte avaient une double finalité, briser la force du mal de ce pays, d’une part, conduire les Egyptiens à prendre conscience que : « Je suis l’Eternel », d’autre part.

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5705-1945)

Récit : Missions importantes

Lorsque Rabbi distribuait de la Matsa Chemoura, à la veille de Pessa’h, il n’en donnait généralement qu’un morceau et seuls quelques-uns en recevaient une entière. Parmi ceux-ci, il y avait les secrétaires du Rabbi et ceux qui avaient reçu une mission importante, comme le ‘Hassid, Rav Morde’haï Shusterman, à partir de la veille de Pessa’h 5725 (1965). C’est alors, en effet, qu’il commença à imprimer les discours ‘hassidiques du Rabbi Rachab.

A la veille de Pessa’h 5727 (1967), le ‘Hassid, Rav Zalman Duchman, auteur de Le Chema Ozen, se présenta devant le Rabbi, qui lui dit :

« Si vous continuez à rédiger vos livres et si vous publiez un tome supplémentaire, je vous donnerai une Matsa entière. Sinon, vous n’en aurez qu’un morceau ».

(Magazine Kfar ‘Habad, n°947, page 95)

Pendant plusieurs années, les jeunes gens, élèves de la Yechiva, qui confectionnaient les Matsot, reçurent également une Matsa entière.

(Nitsoutseï Rabbi, Hitkacherout n°612)

Extrait d’une causerie : Au-dessus de son propre ego

Le verset Bechala’h 14, 22 dit que : « l’eau était pour eux une muraille, à leur droite et à leur gauche ». Quand un homme concentre ses efforts sur un seul domaine, que ce soit celui de la droite ou celui de la gauche, même s’il s’investit de toutes ses forces en cet accomplissement, allant jusqu’au don de sa propre personne pour cela, il restera encore envisageable qu’il ne soit mû que par sa propre nature, celle de son âme animale, ou même celle de son âme divine, qui est instinctivement attirée par ce domaine.

Quand la soumission, l’abnégation véritable envers le Saint béni soit-Il s’expriment-elles pleinement ? Quand on est capable de s’élever au-dessus de son propre ego, en investissant ses efforts, de manière identique, dans deux domaines opposés.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 969)

Commentaire de la Haggadah : Jours vivants

« Les jours de ta vie : ce sont les journées ».

Les journées doivent être des « jours de ta vie », des jours vivants. Et, en conséquence, « tous les jours de ta vie : ceci introduit les nuits », ces jours vivants éclaireront et pénètreront de vie les nuits qui leur feront suite.

Quand on consomme des sacrifices, dans le Temple, « la nuit fait suite au jour », à l’inverse de l’ordre qui fut adopté, lors de la création du monde, puisque c’était alors le jour qui faisait suite à la nuit.

(Rechimot du Rabbi, recueil n°38, page 12)

5 Nissan

5 Nissan

Hala’ha : Maror

Après avoir mangé la quantité d’une olive de Matsa, on prendra aussitôt la quantité d’une olive de Maror, que l’on trempera entièrement dans le ‘Harrosset, afin de tuer les vers qui pourraient s’y trouver. Ceux-ci meurent, en effet, au contact du ‘Harrosset et, de la sorte, on n’en sera pas incommodé.

A l’heure actuelle, on n’a plus l’habitude de le tremper entièrement. Il suffit de le faire partiellement et certains justifient cette manière d’agir par le fait qu’il n’y a plus, chez nous, de tels vers. On le trempe donc dans le ‘Harrosset uniquement pour accomplir la Mitsva, afin de se souvenir du mortier. En revanche, on ne récite pas de bénédiction, le concernant, car il n’est qu’accessoire, devant le Maror et la bénédiction récitée sur le Maror porte donc également sur lui.

Après l’avoir trempé dans le ‘Harrosset, on récitera la bénédiction : « Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de consommer du Maror ». On ne dira pas cette bénédiction avant de l’avoir trempé parce que l’accomplissement de la Mitsva, en l’occurrence, le fait de le manger, doit être le plus proche possible de la bénédiction, dans toute la mesure du possible.

Quand on le trempe dans le ‘Harrosset, on s’efforcera de l’en extraire aussitôt, de ne pas le laisser tremper, de peur qu’il perde son goût amer, du fait de ce que contient le ‘Harrosset. C’est pour cette raison que l’on secoue le Maror, après l’avoir trempé, afin d’ôter le ‘Harrosset.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 475)

Coutume : ‘Harrosset

On trempe le Maror dans le ‘Harrosset. On le trempe, tout d’abord et l’on dit la bénédiction ensuite, afin de rapprocher cette bénédiction, dans toute la mesure du possible, de l’accomplissement de la Mitsva.

Il est préférable de ne pas tremper entièrement le Maror dans le ‘Harrosset, afin de ne pas en supprimer le goût amer.

Puis, l’on récitera la bénédiction : « Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de consommer du Maror ». Notre coutume est de penser que cette bénédiction porte également sur le Maror se trouvant dans le Kore’h.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Maror spirituel

Voici l’un des brefs discours ‘hassidiques que l’Admour Hazaken prononça, à son retour de Mézéritch :

« Celui qui avale le Maror ne s’est pas acquitté de son obligation. Manger le Maror, le soir de Pessa’h, est une obligation et, ce faisant, on récite une bénédiction, ‘Il nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonnés de consommer du Maror’.

En revanche, cette obligation ne consiste pas à avaler le Maror. Il est nécessaire de le manger, de mâcher ce qui n’est pas bon, ce qui est amer, en méditant, avec toute sa concentration nécessaire, jusqu’à en pleurer amèrement, à sa situation morale et à son état spirituel ».

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5701-1941, page 85)

Dicton : Foi

Le verset Chemot 14, 31 dit : « Ils eurent foi en l’Eternel et en Moché, Son serviteur ». Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, expliquent, dans la Me’hilta, que : « quiconque a foi en le berger d’Israël est considéré comme s’il avait foi en Celui Qui créa le monde par Sa Parole ».

Chaque Juif, avec les qualités qu’il possède, avec son service de D.ieu, n’en doit pas moins être lié et attaché au Moché, notre maître qui est en chaque génération. C’est uniquement par son intermédiaire que l’on peut s’attacher à Celui Qui créa le monde par Sa Parole.

(Discours du Rabbi, Chabbat Parchat Pekoudeï 5734-1974)

Récit : Conclusion positive

Le Rabbi appliquait toujours scrupuleusement la directive de nos Sages selon laquelle une conclusion doit systématiquement être positive. Il appliquait ce principe, notamment, à toutes les publications.

En 5733 (1973), parut une nouvelle édition de la Haggadah de Pessa’h. Dans l’ancienne édition, la dernière note de la dernière page se concluait par les mots : « à cause de la souffrance de l’enfant ».

Pour adopter une conclusion positive, le Rabbi demanda de confectionner un tampon avec la phrase : « L’an prochain à Jérusalem ». Les membres du comité pour la diffusion des Si’hot passèrent une nuit entière à ajouter cette mention dans toutes les Haggadot qui avaient été livrées par l’imprimeur.

Extrait d’une causerie : Hanches, chaussures et bâton

Le verset Bo 12, 11, faisant référence au sacrifice de Pessa’h, dit : « C’est ainsi que vous le mangerez, vos hanches ceintes, vos chaussures à vos pieds et votre bâton dans votre main ». De façon générale, la vie de l’homme se répartit entre trois domaines, ce qu’est l’homme lui-même, sa relation avec son environnement proche et sa relation avec son environnement éloigné.

C’est à ces trois domaines que font allusion les trois éléments mentionnés dans ce verset, les hanches, les chaussures et le bâton. Les hanches soulignent qu’un homme doit parvenir à instaurer la liberté en tout ce qui le concerne. Ce sont les hanches qui font allusion à cette liberté, car, disent nos Sages, « les hanches permettent à tout le corps, y compris à la tête qui en est la partie haute, de tenir debout ».

Les chaussures rappellent qu’un homme doit venir en aide aux personnes avec lesquelles il entre en contact. Plus généralement, il est chargé d’apporter la Divinité et la sainteté à tout son entourage. Les chaussures introduisent cette idée, car le pied de l’homme est posé directement sur le sol.

Le bâton, enfin, souligne qu’un homme doit exercer une influence également sur la partie du monde qui est éloignée de lui, dans laquelle il ne peut pas se rendre. En effet, disent nos Sages, « un homme est tenu de considérer que le monde a été créé pour lui ». Et, c’est le bâton qui fait allusion à cela, car un homme s’en sert pour atteindre ce qui est hors de portée de sa main.

(Lettre du Rabbi aux fils et filles d’Israël, 11 Nissan 5746-1986)

Commentaire de la Haggadah : La manne et le Chabbat

« S’Il nous avait nourri de manne et ne nous avait pas donné le Chabbat ».

Il semble que l’ordre ne soit pas respecté, dans cette phrase, puisque l’Injonction de respecter le Chabbat fut énoncée à Marra, avant la Paracha de la manne.

Ainsi, commentant le verset Chemot 15, 25 : « Là-bas, Il lui fixa un Décret et un Jugement », Rachi explique : « A Marra, Il leur révéla quelques passages de la Torah, afin qu’ils les étudient, le Chabbat… ». La manne, en revanche, ne fut donnée qu’après cela, à Alouche, comme l’expliquent les Midrashim.

Il faut en conclure que ce passage est rédigé conformément à l’avis qui considère que le Chabbat leur fut donné à Alouche, soit celui du Yerouchalmi, traité Beïtsa, chapitre 2, paragraphe 1, du Midrash Devarim Rabba, au début du chapitre 3 et de la Me’hilta sur le verset Chemot 15, 25.

Selon une autre formulation, les commentateurs, notamment le Riva, faisant référence à ce verset Chemot 15, 1, considèrent que le Chabbat fut effectivement donné à Marra, mais que Moché oublia de mettre en garde les enfants d’Israël, à son propos, jusqu’à leur arrivée à Alouche.

Il en résulte que le don de la manne précéda effectivement l’Injonction relative au Chabbat.

(Haggadah de Pessa’h avec les commentaires du Rabbi)

Calendrier ‘hassidique

5662 (1902) : C’est en ce jour que le Rav Chnéor Zalman Fridkin, l’un des grands ‘Hassidim du Rabbi Tséma’h Tsédek, quitta ce monde.

6 Nissan

6 Nissan

Hala’ha : Pessa’h, Matsa et Maror

Selon l’avis de Hillel l’ancien, un homme s’acquitte de l’obligation que lui fait la Torah uniquement s’il réunit ensemble la quantité d’une olive du sacrifice de Pessa’h, la quantité d’une olive de Maror et la quantité d’une olive de Matsa pour les manger conjointement, afin de mettre en pratique les termes du verset qui dit, à propos du sacrifice de Pessa’h : « on le mangera avec de la Matsa et du Maror ».

Les autres Sages, en revanche, ne partagent pas l’avis de Hillel et ils considèrent qu’il n’y a aucune obligation de les réunir, ni d’après la Torah, à l’époque du Temple, ni d’après les Sages, en la présente période. Selon eux, si l’on mange d’abord uniquement la quantité d’une olive de Matsa, puis la quantité d’une olive de Maror et la quantité d’une olive de Matsa ensemble, on ne se sera pas acquitté de son obligation, car la Matsa mangée avec le Maror ne sera qu’un acte permis, non pas une Mitsva, d’après eux et l’on supprime le goût du Maror, quand on les mâche ensemble.

A l’inverse, selon l’avis de Hillel, la Matsa mangée avec le Maror est bien une obligation, selon les Sages. En l’occurrence, l’une et l’autre sont différents et ils ne s’annulent pas.

Or, la Hala’ha n’a pas été tranchée, ni selon l’avis de Hillel, ni selon celui des autres Sages. Pour s’acquitter selon les deux conceptions à la fois, il faut donc manger, tout d’abord, la Matsa seule, sans Maror et l’on dit alors la bénédiction sur la consommation de la Matsa, puisqu’avec cette quantité d’une olive, on s’acquitte de son obligation de Matsa, selon la Torah, y compris d’après l’avis de Hillel.

Puis, l’on mange la quantité d’une olive de Maror, sans Matsa et l’on récite la bénédiction sur la consommation du Maror, puisqu’avec cette quantité d’une olive, on s’acquitte de son obligation de Maror, selon les autres Sages.

Après cela, on réunit ensemble la quantité d’une olive de Matsa et la quantité d’une olive de Maror et on les mange conjointement, afin de se rappeler du Temple, selon l’avis de Hillel. On ne récite pas de bénédiction en les mangeant, ni pour la Matsa, ni pour le Maror, car peut-être la Hala’ha est-elle tranchée selon l’avis des autres Sages, de sorte qu’il n’y a aucune Mitsva dans ce mélange.

Même selon Hillel, on s’est déjà acquitté de son obligation avec les bénédictions sur le Matsa et le Maror récitées au préalable. Il faut donc éviter de parler de ce qui n’est pas lié au repas, depuis la bénédiction de la Matsa jusqu’à la consommation de la Matsa et du Maror, ensemble, afin que cette bénédiction et celle du Maror s’appliquent aussi à ceux que l’on mange ensemble, selon l’avis de Hillel. Si l’on ne respecte pas ce principe et que l’on a parlé, il n’est pas nécessaire de répéter les bénédictions quand on les mange ensemble, car peut-être la Hala’ha est-elle tranchée selon les autres Sages.

On a l’habitude, dans ces contrées, avant de manger la Matsa et le Maror ensemble, de dire : « C’est ce que faisait Hillel, quand le Temple existait. Il réunissait de la Matsa et du Maror pour les manger ensemble ». On ne mentionne pas le sacrifice de Pessa’h, bien que Hillel en mettait la quantité d’une olive, avec le reste. En effet, nous disons : « c’est ce que faisait Hillel » et nous ne disposons pas du sacrifice de Pessa’h ». C’est pour cette raison que l’on n’en fait pas mention, bien qu’il soit possible de le faire, si on le désire.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 475)

Coutume ; ‘Harrosset sec

On met la Matsa et le Maror ensemble, puis on les trempe dans le ‘Harrosset. On trempe uniquement le Maror, mais non la Matsa. Ceux qui font très attention à ne pas mouiller la Matsa ne les trempe pas du tout. Il place uniquement un peu de ‘Harrosset sec sur le Maror, puis ils le secouent par la suite. C’est l’usage en vigueur dans la maison de notre maître.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Pessa’h et circoncision

La Me’hilta explique que le Saint béni soit-Il, quand Il voulut libérer les enfants d’Israël de l’Egypte, les trouva : « nus de Mitsvot » et Il leur en donna donc deux, le sang du sacrifice de Pessa’h et le sang de la circoncision. C’est par ces mérites qu’ils furent libérés.

On peut, toutefois, s’interroger, à ce propos, car de deux choses l’une, ou bien le Saint béni soit-Il souhaitait mettre un terme à leur « nudité » et, pour cela, une seule Mitsva aurait été suffisante, ou bien Il voulait multiplier leurs mérites et, dès lors, pourquoi donc se contenta-t-Il de deux Mitsvot ?

L’explication suivante peut donc être proposée. La finalité de la sortie d’Egypte était le don de la Torah, à propos duquel il fut dit aux enfants d’Israël : « Vous servirez D.ieu sur cette montagne », à titre d’entrée en matière au service de D.ieu qui devait leur être demandé par la suite.

Les enfants d’Israël devaient commencer à mettre en pratique les Mitsvot, ainsi qu’il est dit : « fais le bien ». Cependant, ces Mitsvot, par elles-mêmes, n’étaient pas encore suffisantes, car ils étaient eux-mêmes encore : « embourbés dans l’idolâtrie ». Ils devaient donc se détacher du mal, ainsi qu’il est dit : « écarte-toi du mal ».

Ces deux manières de servir D.ieu, « écarte-toi du mal » et « fais le bien », furent transmises aux enfants d’Israël, par le Saint béni soit-Il, par l’intermédiaire de ces deux Mitsvot. La circoncision, qui est fondamentale, représente : « fais le bien ». Le sacrifice de Pessa’h est : « écarte-toi du mal », car il est constitué d’un agneau, qui fut choisi par D.ieu précisément parce que les Egyptiens en avaient fait leur idole.

Or, non seulement les enfants d’Israël durent sacrifier cet agneau, malgré la colère des Egyptien, mais en outre, il leur fallut le garder chez eux pendant quatre jours, afin que le dégoût et la séparation du mal pénètrent en leur cœur et s’y implantent profondément.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 16, page 114)

Dicton : Le cœur et le foie

Il est dit que : « le cœur du Pharaon est lourd » et le Midrash explique que : « son cœur devint comme un foie ».

Le cœur, en plus de son rôle physique, au sein de l’organisme, éprouve aussi des sentiments et il porte en lui le souffle de vie. Il est, de ce fait, le sanctuaire des émotions. Le foie, à l’inverse, est essentiellement constitué de sang. Il n’éprouve pas le moindre sentiment.

En l’occurrence, « son cœur devint un foie » et il n’éprouva plus aucun sentiment. En pareil cas, le souffle de vie animant le cœur s’exprime dans les passions et les plaisirs matériels. C’est l’une des formes de : « l’obstruction du cœur ».

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5697-1937, page 268)

Récit : Dans son bureau

Mon père, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, avait l’habitude de s’isoler pendant un long moment, à la veille du Chabbat et des fêtes. Bien que la porte de son étude n’ait pas été fermée à clé, nul ne se serait permis d’y entrer, à ce moment-là.

Grâce à différents stratagèmes, il me fut possible de le voir, quand il s’isolait. Il était assis, les yeux fermés et son visage était enflammé. De temps à autre, il fredonnait silencieusement et claquait des doigts.

A la veille de Chevii Chel Pessa’h, il s’isolait pendant un long moment.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5703-1943, page 87)

Extrait d’une causerie : Condition

Le Midrash Chemot Rabba, chapitre 21, au paragraphe 6, explique que : « la mer revint à la condition que Je lui avais fixée, d’emblée ». Pourtant, cette affirmation peut sembler surprenante. Le Saint béni soit-Il peut faire ce que bon Lui semble, dans le monde et Il aurait pu fendre la mer même s’Il n’en avait pas fixé la condition avant de la créer. Quelle est donc la justification de cette condition ?

On peut donner, à ce propos, l’explication suivante. Le miracle est une suspension des lois de la nature. De façon générale, le Saint béni soit-Il dirige Son monde en conformité avec ces lois, mais parfois, de façon exceptionnelle, Il s’en écarte. C’est alors un miracle.

Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, expliquent que le monde fut créé pour Israël et pour la Torah. Les enfants d’Israël, en Le servant par la Torah et les Mitsvot, font du monde la Résidence de D.ieu, béni soit-Il.

C’est pour cette raison que le monde doit être aussi un réceptacle pour la Lumière divine, plus haute que les mondes, qui se révèle à travers les miracles. Ainsi, le miracle écarte l’existence d’un monde naturel. C’est pour cette raison qu’une condition devait être fixée à la mer et il en est de même également pour toutes les autres créatures.

Quand la mer fut créée, il fut fixé qu’elle s’ouvrirait devant les enfants d’Israël, qu’elle devait accepter l’existence des miracles. La Hala’ha précise que, quand la condition fixée n’est pas remplie, l’existence même est remise en cause. En l’occurrence, l’existence de la mer était conditionnée par son accord pour que les lois naturelles soient suspendues. Si la mer n’avait pas donné cet accord, son existence même aurait été remise en cause.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 6, page 91)

Commentaire de la Haggadah : Mont Séir

Il est dit : « J’ai donné à Esav le mont Séir afin d’en hériter ». Ce passage est rédigé de manière concise. Il a pour objet de souligner que le Saint béni soit-Il donna le mont Séir à Esav dans le but de les en faire hériter, non pas d’en faire hériter Esav, mais de l’intégrer à l’héritage des enfants d’Israël.

C’est précisément de cette façon qu’il convient de lire ce verset : « J’ai donné à Esav le mont Séir afin qu’il en hérite et que, par son intermédiaire, celui-ci puisse ensuite revenir aux enfants d’Israël ».

(Rechimot, fascicule n°38, page 13)

7 Nissan

7 Nissan

Hala’ha : Le repas

Choul’han Ore’h : Par la suite, on mange et l’on boit tout ce que l’on veut. On peut également boire du vin entre le deuxième et le troisième verre.

(Siddour de l’Admour Hazaken)

Il faut faire attention de ne pas beaucoup trop manger et beaucoup trop boire, pendant ce repas, pour ne pas risquer de manger l’Afikomen comme un vorace, qui n’aurait plus faim du tout. La Mitsva ne serait alors pas accomplie de la meilleure façon.

En effet, l’Afikomen commémore également le sacrifice de Pessa’h, que l’on mangeait quand on était déjà rassasié. C’est pour cette raison que l’Afikomen est pris en fin de repas, comme on l’expliquera dans le chapitre 477.

Néanmoins, il est nécessaire d’avoir encore un peu l’envie de manger. Si ce n’est pas du tout le cas, on le mangerait comme un vorace. La Mitsva n’est donc pas mise en pratique de la meilleure façon, bien que l’on s’acquitte effectivement de son obligation, de cette façon.

Toutefois, si l’on est rassasié au point de ne même pas pouvoir envisager de manger encore, même si l’on se force à le faire, on ne se sera pas acquitté de son obligation, car une manière aussi vorace de manger n’est pas du tout une façon normale de se nourrir, comme on le montrera dans le chapitre 612.

Dans certains endroits, on a l’habitude de manger des œufs, pendant ce repas, afin de marquer le deuil de la destruction du Temple. Quand celui-ci existait, on offrait le sacrifice de Pessa’h, puis on le mangeait, pendant cette nuit. A l’heure actuelle, nous n’avons plus de Pessa’h et nous en portons donc le deuil. C’est pour cette raison que l’on mange des œufs également la seconde nuit.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 476)

Coutume : Ne pas mouiller la Matsa

Choul’han Ore’h : Notre coutume est de prendre le repas sans s’accouder. On commence, les deux nuits, par manger l’œuf du plateau, que l’on trempe dans l’eau salée.

On attache un grand soin à ne pas mouiller la Matsa. De ce fait, les Matsot posées sur la table sont recouvertes, afin qu’une goutte d’eau ne puisse les atteindre et que des miettes de Matsa n’en viennent pas à tomber dans l’eau ou dans la soupe.

Avant de verser de l’eau ou bien un liquide contenant de l’eau dans un verre ou sur un plateau, on vérifie que ceux-ci ne contiennent pas de miettes de Matsa. Le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, ne mangeait pas de Matsa Chemoura avec du poisson ou de la viande, de peur de la mouiller. Il les consommait uniquement avec du vin.

Pour les ablutions intermédiaires, ou bien pour les dernières ablutions, on ne passe pas les doigts sur les lèvres. On en fait de même également pendant tous les sept jours de Pessa’h, mais non à A’haron Chel Pessa’h, car il est alors, bien au contraire, un bon comportement de tremper la Matsa.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Le cinquième fils

En plus des quatre fils, il en est aussi une autre catégorie, qui n’est pas mentionnée dans la Haggadah. En effet, les quatre fils qui y figurent participent au Séder, à tout le moins. L’impie lui-même s’y trouve et il demande : « Quel est cette corvée pour vous ? », ce qui veut bien dire qu’il sait ce qu’est le Judaïsme, même s’il s’interroge, à son propos.

Cependant, il existe aussi un autre fils, qui n’assiste pas au Séder, car il a été : « un enfant enlevé par les idolâtres » et que, de ce fait, il ne possède pas la moindre connaissance du Judaïsme. Il faut donc se consacrer également à cette catégorie d’enfants d’Israël, avec abnégation et amour du prochain. On doit investir toutes ses forces en cela, afin de les délivrer de la situation dans laquelle ils se trouvent et de les conduire, à leur tour, à la table du Séder.

(Lettre du Rabbi aux fils et filles d’Israël, 11 Nissan 5717-1957)

Dicton : Révélations

Les révélations célestes de Chevii Chel Pessa’h sont physiquement ressenties par chaque Juif, au plus profond des différentes facettes de son âme. Puis, par la suite, il doit faire en sorte que ces révélations soient ressenties également en les parties de son âme qui sont les plus proches des forces de sa personnalité.

Ces révélations doivent donc être profondément intériorisées, apparaître à l’évidence, au moins dans leur dimension morale. C’est de cette façon que l’âme peut apparaître à l’évidence, même si l’homme ne sait pas lui-même où il en est. Il perçoit alors le changement qui s’opère en lui et il le ressent. Il en conçoit une haute inspiration, ce qui développe les forces et les sens de son esprit.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5703, page 87)

Récit : Mitsva de la Torah

Lors d’une réunion de Torah qui se tint au lendemain du dernier jour de la fête de Pessa’h, le Rav Israël Piekarzki relata ce que le Rabbi lui avait dit, lors d’un entretien qu’il lui avait accordé, vingt ou trente ans au préalable :

De façon générale, l’éducation des enfants est une disposition de nos Sages, comme on le sait. Malgré cela, l’obligation de faire manger de la Matsa aux petits enfants émane de la Torah. En effet, pour l’interdiction du sang, des reptiles, de l’impureté, le verset dit : « il ne sera pas mangé » et nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, disent : « Ceci établit la culpabilité de celui qui fait manger aux autres, au même titre que celui qui mange lui-même ». L’éducation des enfants, dans ces domaines, est donc instaurée par la Torah.

Or, il est écrit, à propos de la Matsa, que : « les Matsot seront mangées pendant les sept jours » et l’on peut donc en tirer une conclusion similaire pour l’éducation des enfants. Il s’agit d’une Mitsva de la Torah, pour celui qui la fait manger aux autres comme pour celui qui la mange lui-même.

(Journal de Beth ‘Hayénou, Nissan 5751-1991)

Extrait d’une causerie : Contre leur gré

Il est dit que : « Moché les fit voyager : Il les déplaça contre leur gré ». Les Egyptiens avaient orné leurs chevaux d’or, d’argent et de pierres précieuses, que les enfants d’Israël trouvèrent ensuite dans la mer. C’est ainsi que le butin de la mer fut plus large que celui de l’Egypte, ainsi qu’il est dit : « nous ferons pour Toi des colonnes d’or, avec des pointes d’argent ». C’est pour cette raison qu’il fallut les déplacer contre leur gré, comme l’indiquent le verset Chemot 15, 22 et le commentaire de Rachi.

On peut, toutefois, s’interroger sur tout cela. Les enfants d’Israël savaient que : « lorsque tu feras sortir ce peuple d’Egypte, vous servirez D.ieu sur cette montagne ». Après le passage de la mer Rouge, il devait y avoir le don de la Torah. Et, ils étaient si impatients de la recevoir qu’ils comptèrent les jours, les séparant de cet événement. Comment est-il concevable que le recueil du butin de la mer les ait plus préoccupés que l’avancement vers le don de la Torah ?

On peut donner, à ce propos, l’explication suivante. Lors de la sortie d’Egypte, D.ieu ordonna : « Vous ruinerez l’Egypte ». Les enfants d’Israël devaient prendre l’or et l’argent des Egyptiens. Or, quand ils virent, lors de la traversée de la mer Rouge, que les Egyptiens avaient encore de l’or et de l’argent, ils comprirent qu’à ceux-ci s’appliquait également l’Injonction divine, « vous ruinerez l’Egypte ».

Bien plus, cette Injonction avait un temps d’application bien précis et l’on sait qu’en pareil cas, la Mitsva d’étudier la Torah est repoussée. On pouvait donc penser qu’il en était de même pour le don de la Torah.

Par la suite, Moché leur demanda de cesser de s’occuper de ce butin de la mer, leur signifiant ainsi que telle était la Volonté de D.ieu, qu’il fallait avancer vers le don de la Torah. Malgré cela, ils le firent uniquement contre leur gré, car selon leur propre perception, d’après ce qu’ils savaient de la Torah, la Mitsva de l’étude de la Torah était repoussée en pareil cas, comme on l’a indiqué.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 21, page 77)

Commentaire de la Haggadah : Ce jour-là

« Pour cela : Lorsqu’il y a de la Matsa et du Maror posés devant toi ».

Les commentateurs, notamment le Chaar Ha Chamaïm s’interrogent sur cette formulation. Pourquoi le verset ne se contente-t-il pas de dire : « pour cela » ? Pourquoi ajoute-t-il, en outre : « ce jour-là » ? N’aurions-nous pas compris que cela veut dire : « lorsqu’il y a de la Matsa et du Maror posés devant toi » ?

On peut donner, à cette question, une réponse très simple. Si le verset se limitait à sa seconde moitié, « pour cela », nous aurions pu interpréter cette expression comme désignant le moment en lequel est offert le sacrifice de Pessa’h. Nous en aurions déduit que cette Mitsva s’applique quand il fait encore jour, tout comme le sacrifice de Pessa’h est offert, à la veille de la fête, quand il fait encore jour.

C’est la raison pour laquelle le verset précise : « ce jour-là » et il souligne, de cette façon, que les mots : « pour cela » excluent la possibilité d’accomplir la Mitsva quand il est trop tôt. Cette Mitsva s’applique uniquement : « lorsqu’il y a de la Matsa et du Maror posés devant toi », le soir de la fête.

(Haggadah de Pessa’h avec les commentaires du Rabbi)

8 Nissan

8 Nissan

Hala’ha : Afikomen

A l’époque du Temple, on mangeait le sacrifice de Pessa’h à la fin du repas, quand on était rassasié, afin qu’il conduise cette satiété à son aboutissement et que l’on prenne plaisir à cette consommation, qu’elle soit importante. La consommation de chaque sacrifice doit effectivement être importante et grande, ainsi qu’il est dit : « Je t’ai donné les sacrifices des enfants d’Israël, pour l’onction », c’est-à-dire pour la grandeur et pour l’importance, ce qui peut être comparé à la nourriture des grands rois.

On ne s’acquitte pas de la consommation du Pessa’h par l’Afikomen, terme qui veut dire, textuellement : « faites sortir des aliments et des plats, puis disposez-les sur la table ». Cela signifie qu’après avoir mangé le Pessa’h, on ne prend plus le moindre plat, afin d’en conserver le goût à la bouche, de ne pas le remplacer par celui d’un autre met.

A l’heure actuelle, nous ne disposons plus du sacrifice de Pessa’h. Chacun doit donc manger la quantité d’une olive de Matsa, pour commémorer le Pessa’h, en plus de celle que l’on a prise pour accomplir la Mitsva de manger de la Matsa.

Cette quantité d’une olive doit être prise à la fin du repas, comme le Pessa’h. Puis, après cela, on ne prendra aucun autre aliment, comme pour le Pessa’h. Cette quantité est appelée l’Afikomen. A priori, il est préférable de consommer deux fois la quantité d’une olive, l’une pour commémorer le Pessa’h, la seconde pour commémorer la Matsa qui était mangée avec le Pessa’h. S’il est difficile d’en prendre autant, on en consommera au moins la quantité d’une olive.

L’Afikomen doit être consommé accoudé. Certains considèrent que cela n’est pas nécessaire et l’on peut s’en remettre à leur avis, a posteriori, si l’on a oublié de le faire. Il sera alors inutile de le manger une seconde fois.

On doit s’efforcer de manger l’Afikomen avant la fin de la première moitié de la nuit, comme on le faisait pour le sacrifice de Pessa’h. A priori, il est bon de s’organiser pour terminer le Hallel qui fait suite à la bénédiction suivant le repas avant la fin de la première moitié de la nuit.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 477)

Pour Tsafoun, on prend l’Afikomen et on le distribue aux membres de sa famille. Chacun en recevra la quantité d’une olive. On s’efforcera de ne plus boire, après cela et il faudra le manger avant la fin de la première moitié de la nuit.

(Siddour de l’Admour Hazaken)

Coutume : Poser une condition

Une correction doit être introduite pour Tsafoun. Dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 477, au paragraphe 3, il est écrit que : « a priori, il est préférable de consommer deux fois la quantité d’une olive, l’une pour commémorer le Pessa’h, la seconde pour commémorer la Matsa qui était mangée avec le Pessa’h ». Tel est effectivement l’usage dans la maison de notre maître.

Cependant, on peut penser que, s’il est difficile de prendre deux fois la quantité d’une olive et que l’on se contente d’une seule, on doit alors poser la condition suivante : celui-ci a pour objet de commémorer ce qui a été retenu par la Hala’ha.

La formulation de l’Admour Hazaken, dans son Siddour, montre que l’on doit s’efforcer de ne rien boire, après l’Afikomen, pas même de l’eau et, en outre, qu’on en fait de même le second soir. C’est effectivement notre coutume.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Amalek

Après tous les miracles qui furent faits pour eux, la sortie d’Egypte, la traversée de la mer Rouge, le don de la manne, l’eau qui émanait du rocher, des miracles évidents qui défièrent les voies de la nature, les enfants d’Israël prirent le chemin qui devait leur permettre de recevoir la Torah.

C’est alors qu’Amalek se permit de venir lutter contre Israël et il en découle un enseignement pour chacun, dans son service de D.ieu. Même si l’on a assisté à de grands miracles et l’on a observé l’intervention de la divine Providence, on doit savoir que, dès lors qu’il s’agit de se rapprocher du don de la Torah, de la Divinité, il reste encore possible de rencontrer Amalek, d’être soumis à des épreuves.

(Discours du Rabbi Rayats, Séfer Ha Maamarim 5709, page 34 et 40)

Dicton : Reflet permanent

On connaît le dicton suivant de mon beau-père et maître, le Rabbi, qui est également reproduit dans la Haggadah :

« En réalité, un reflet de toutes les fêtes éclaire chaque jour. Néanmoins, la fête de Pessa’h se révèle de façon permanente ».

Cela veut dire qu’une différence existe entre Pessa’h et toutes les autres fêtes. Le reflet de ces dernières est effectivement quotidien, mais il peut n’être obtenu que pour une partie de la journée. Pessa’h, en revanche, se révèle en permanence, à chaque instant.

(Discours du Rabbi, fête de Pessa’h 5714-1954)

Récit : Détruire le mauvais penchant

Le Rabbi Maharach, dont l’âme est en Eden, engagea un professeur pour ses fils, Rav Zalman Aharon et le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden. C’était le Rav Chalom Kaydaner, qui était un grand érudit de la Torah.

Une fois, Rav Chalom demanda au Rabbi Maharach, dont l’âme est en Eden, pour quelle raison il était nécessaire de cacher l’Afikomen. Le Rabbi lui répondit qu’il était écrit, dans la Haggadah, Tsafoun, « caché ». Mais, il demanda encore : « Dès lors, que l’on n’écrive pas Tsafoun dans la Haggadah ! Ainsi, il ne sera pas nécessaire de le cacher ! ».

Le Rabbi lui donna alors l’explication suivante :

« Une force est insufflée, de cette façon, pour détruire ce qui est caché dans le cœur de l’homme, son mauvais penchant, ainsi qu’il est écrit : ‘J’écarterai le Tsefoni’. C’est effectivement l’Afikomen qui permet de le faire, car il n’a pas de goût.

De même, l’effort sur l’âme animale ne doit pas avoir une approche rationnelle. Il faut décider qu’il en est ainsi, ‘si non, non, si oui, non’. Ce que l’on ne doit pas faire, on ne doit pas le faire et ce que l’on doit faire, on doit le faire ! ».

(Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Extrait d’une causerie : Mal évident et mal caché

En réalité, la question mentionnée ci-dessus se pose toujours. Le mauvais penchant a plusieurs noms et l’on aurait donc pu en choisir un autre. Dès lors, il n’aurait pas été nécessaire de cacher l’Afikomen ! L’explication est donc la suivante.

On distingue le mal évident du mal caché. C’est précisément le sens de Tsafoun. Il est nécessaire de réparer non seulement le mal évident, mais aussi le mal caché, le Tsefoni. Même si l’on est parvenu, par son effort, à ne plus du tout ressentir le mal, en son esprit, cela n’est pas suffisant, car on peut encore avoir du mal caché.

Différents textes commentent la phrase de Rabbi Yo’hanan Ben Zakaï : « Je ne sais pas sur quelle voie on me conduit ». Comment pouvait-il penser cela ? Il n’y avait rien qu’il n’ait pas accompli et l’on sait toutes les qualités qui sont énumérées par les Sages, à son propos. Comment pouvait-il donc être à ce point dans le doute ?

L’explication est, en fait, la suivante. Les forces révélées n’indiquent pas ce qu’est la quintessence. Les forces révélées peuvent être favorables, alors que l’essence de l’âme se trouve au profond des forces du mal.

Pourtant, si les forces révélées n’illustrent pas ce qu’est l’essence, comment l’effort de Tsafoun est-il possible ? Comment transformer le mal caché ? Le service de D.ieu ne concerne-t-il pas uniquement les forces révélées ?

En fait, en se consacrant à la dimension profonde de la Torah, il est possible de s’unifier à l’Essence de D.ieu. Car, la partie cachée de l’âme est liée à la partie cachée de la Torah. Grâce au Tsafoun de la Torah, on y parvient, au final. Il devient ainsi possible de transformer l’essence.

Selon un récit bien connu, l’Admour Hazaken dit, une fois, à quelqu’un : « A qui fais-tu confiance ? A moi ? Tu n’auras jamais connaissance du chemin conduisant à mon Gan Eden ! ».

Le Rabbi Tséma’h Tsédek, qui était présent lors de cet échange, fit remarquer que ce niveau était beaucoup plus haut que celui de Rabbi Yo’hanan Ben Zakaï. En effet, ce dernier ne savait pas sur quelle voie on le conduisait, alors que l’Admour Hazaken connaissait le chemin de son Gan Eden !

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Commentaire de la Haggadah : Délivrance et unité

Il est dit, dans les écrits du Ari Zal, que les quatre fils correspondent aux quatre verres. Cela veut dire que le second verre, sur lequel est récité la majeure partie de la Haggadah, symbolise l’impie et la raison en est la suivante.

La délivrance d’Egypte n’était pas intègre et, de ce fait, elle fut suivie d’autres exils. La perfection de la délivrance sera uniquement celle du monde futur, qui, elle, ne sera suivie d’aucun exil.

Or, le préalable essentiel, pour obtenir la délivrance, est de réaliser l’unité. C’est pour cela que la majeure partie de la Haggadah est récitée et l’effort essentiel est porté là où l’unité est la plus difficile à réaliser, c’est-à-dire pour le second verre, celui de l’impie.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 248)

9 Nissan

9 Nissan

Hala’ha : Bénédiction suivant le repas

Après avoir mangé l’Afikomen, il faut verser le troisième verre et réciter, avec lui, la bénédiction suivant le repas. Ceux qui considèrent qu’il n’est pas nécessaire de tenir un verre à la main, quand on récite cette bénédiction, admettent, néanmoins, qu’en cette nuit, chacun a la Mitsva de le faire, puisque les Sages ont instauré la pratique de boire quatre verres de vin. C’est donc sur le troisième que l’on récite la bénédiction suivant le repas.

Si l’on ne pratique pas de cette façon, on ne se sera pas acquitté de son obligation de prendre les quatre verres, comme on l’a expliqué dans le chapitre 472.

Après avoir bu ce verre, il est interdit de prendre encore du vin ou une autre boisson, jusqu’au quatrième verre, de peur d’être ivre, de s’endormir et de ne pas achever la lecture du Hallel. Il faut s’abstenir également d’une boisson qui ne rend pas ivre, pour la raison qui a été énoncée dans le chapitre 478, à l’exception de l’eau, par exemple, comme on l’expliquera dans le chapitre 481.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 479)

Coutume : Hallel

Dans la maison de notre maître, on ne recherche pas précisément à terminer le Hallel avant la fin de la première moitié de la nuit, comme on le fait pour l’Afikomen, lors du premier Séder.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Réparer le mal caché

Quand on mange l’Afikomen, commémorant le sacrifice de Pessa’h, qui prépare la délivrance future, il est nécessaire, au préalable, de réparer le mal caché. L’effort du Séder, jusqu’à Tsafoun, n’est donc pas encore suffisant. Ce Tsafoun lui-même, l’effort de l’essence de l’âme, est indispensable également.

C’est de cette façon que l’on mérite de se trouver : « l’an prochain à Jérusalem », dans la plénitude. Et, « là-bas, nous mangerons les sacrifices de Pessa’h et de la fête », lors de l’édification du troisième Temple, qui est déjà prêt là-haut et qui sera révélé ici-bas par notre juste Machia’h, très bientôt et de nos jours.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 3, page 1016)

Dicton : Ma requête

Une fois, après la célébration du Séder, l’Admour Hazaken dit :

« Maître du monde, j’ai appliqué Ta Volonté. Accède, de grâce à ma requête et accomplis ma volonté. Fais que nous soyons l’an prochain à Jérusalem ».

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5696-1936, page 235)

Récit : Les Matsot oubliées

Le ‘Hassid, Rav ‘Haïm Chlomo Diskin raconte :

« Pendant deux années consécutives, j’ai eu le mérite d’être le responsable de la confection des Matsot du Rabbi, y compris celles qu’il envoyait dans le monde entier. Je m’occupais également des Matsot pour les élèves de la Yechiva. C’était en 5741 et 5742 (1981 et 1982). L’usage était alors, après la cuisson des Matsot du Rabbi, de les porter dans son bureau. En 5742, se produisit l’événement suivant :

Le Rav Groner téléphona à notre atelier et il demanda que les Matsot soient apportées au plus vite. Je me suis donc dépêché de le faire et, dans ma hâte, j’ai laissé sur place un grand paquet de Matsot. Je ne m’en suis pas aperçu.

Toutes les autres Matsot furent donc conduites dans le bureau du Rabbi, qui en préleva la ‘Hala, puis en distribua, conformément à l’usage qui était alors en vigueur, aux étudiants du Collel, à ceux qui organisaient un Séder public, aux ‘Hassidim les plus proches et aux secrétaires.

Un peu plus tard, je suis retourné à l’atelier, pour y mettre de l’ordre. C’est alors que j’ai constaté, avec horreur, qu’une caisse de Matsot avait été oubliée dans cet endroit. Aussitôt, je l’ai emportée au 770, Eastern Parkway et j’ai demandé conseil aux secrétaires du Rabbi, qui ne savaient que me répondre.

Les secrétaires conclurent qu’il était préférable de ne pas transmettre ces Matsot au Rabbi, car il demanderait qui les avait surveillés, jusqu’à maintenant. Il y aurait donc des questions, des doutes, y compris pour le prélèvement de la ‘Hala. Au final, ils me conseillèrent de conserver les Matsot dans l’atelier.

Toutefois, le responsable officiel de la confection de ces Matsot, nommé par le Rabbi, était le recteur de la Yechiva, le ‘Hassid, Rav Morde’haï Mentlik, dont la mémoire est une bénédiction. Je me suis donc dit qu’il était préférable de le prévenir de ce qui s’était passé et je me suis aussitôt rendu chez lui, dans ce but.

Le Rav Mentlik habitait à la rue Kingston, non loin du 770, Eastern Parkway. Quand il eut connaissance de ce qui s’était passé et de la réaction des secrétaires, il en fut très affecté et il s’écria : ‘Mais, ce sont des Matsot du Rabbi !’.

Malgré ses occupations pour préparer la fête, il me suivit au 770, Eastern Parkway, toutes affaires cessantes et il expliqua aux secrétaires qu’il fallait transmettre ces Matsot au Rabbi, qui en ferait ce que bon lui semble. L’un des secrétaires entra dans le bureau du Rabbi et il lui fit part de tout ce qui s’était passé. Il précisa ensuite que, selon le Rav Mentlik, ces Matsot devaient être remises au Rabbi.

Dans un premier temps, il n’y eut aucune réaction, de la part du Rabbi, puis, quand le secrétaire réitéra son propos, le Rabbi fit un signe de la tête. Le secrétaire quitta le bureau du Rabbi et il me demanda d’aller, au plus vite, chercher les Matsot, qui étaient dans ma voiture et de les apporter moi-même au Rabbi. Je suis donc entré dans son bureau, avec une grande émotion.

Le Rabbi se tenait près de son bureau, portant ses lunettes. Il était en Sirtouk, sans chapeau et il écrivait. Je me suis dépêché de ressortir. Avant que je quitte son bureau, le Rabbi me regarda et il me dit : ‘C’est très bien’.

Pour ce qui est du prélèvement de la Hala, je n’en suis pas certain, mais il me semble me rappeler que, selon le secrétaire, le Rabbi l’avait fait une seconde fois. Que sont devenues ces Matsot ? Je n’en ai pas la moindre idée ».

Extrait d’une causerie : Préparation naturelle

Le verset Vaéra 10, 22 dit : « Il y eut l’obscurité et la pénombre, dans tout le pays de l’Egypte, pendant trois jours » et Rachi, commentant ce verset, explique : « Pourquoi leur infligea-t-Il cette obscurité ? Parce que les enfants d’Israël recherchèrent et trouvèrent leurs ustensiles. Quand ils sortirent, ils les leur demandèrent, mais les Egyptiens répondirent qu’ils ne possédaient rien. Ils leur dirent alors : ‘Je les ai vus dans ta maison et ils se trouvent à tel endroit’ ».

Rachi précise que : « les enfants d’Israël recherchèrent ». Il n’adopte donc pas la lecture du Midrash Tan’houma, Parchat Vaéra, au chapitre 3, selon laquelle : « Il éclairait les enfants d’Israël et leur montrait les instruments d’argent et d’or », ce qui veut dire que les enfants d’Israël devaient les rechercher. Quelle est la raison de ce changement ?

On peut donner l’explication suivante. Nos Sages disent que : « les Commandements furent donnés par le Saint béni soit-Il afin de parfaire les créatures ». Ceci justifie qu’ils soient mis en pratique de façon naturelle, non pas au moyen de miracles, afin qu’ils appartiennent aux domaines du monde.

Il en est donc de même également pour la Mitsva de : « vous ruinerez l’Egypte », qui devait être mise en pratique d’une façon naturelle. De ce fait, Rachi indique que la Mitsva ne doit pas résulter d’un miracle et que, pour ruiner l’Egypte, il fallait avoir recours aux voies naturelles. Bien plus, la préparation de la Mitsva, la recherche des ustensiles appartenant aux Egyptiens, devait être naturelle également, non pas miraculeuse.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 5, page 80 et tome 31, à partir de la page 48)

Commentaire de la Haggadah : Inclusion

« Tous les jours de ta vie : ceci inclut les nuits… ceci inclut la période du Machia’h ».

J’ai entendu de mon père et maître une interprétation allusive de ce verbe : « inclure ». En commémorant l’événement de la manière qui convient, on s’inclut en son souvenir, on s’en pénètre, y compris pendant la nuit. Et, quand on le fait de la manière qui convient dans ce monde, on révèle la période du Machia’h et la commémoration de la sortie d’Egypte, telle qu’elle sera alors, puisqu’elle est à leur origine.

En d’autres termes, cette Michna délivre son enseignement du bas vers le haut. Tout d’abord, elle définit la nécessité d’introduire la sortie d’Egypte dans les journées, puis elle parle de : « l’inclure » dans l’obscurité de la nuit, de sorte que celle-ci en soit pénétrée et, enfin, elle demande de : « inclure » la Lumière de la période du Machia’h dans la période actuelle.

(Discours du Rabbi, Si’hot Kodech 5719-1959, page 144)

Calendrier ‘hassidique

5680 (1920) : Le Rabbi Rayats prononça son premier discours ‘hassidique, intitulé : « Le premier des peuples est Amalek ». 5699 (1939) : Rabbi Lévi Its’hak Schneerson, père du Rabbi, fut arrêté par les hommes du N.K.V.D.

10 Nissan

10 Nissan

Hala’ha : Nuit de protection

On a l’usage de dire Chefo’h, « déverse Ta colère », avant de dire Lo Lanou, « non pas pour nous ». On ouvre la porte pour se rappeler que c’est une nuit de protection. On n’en éprouve aucune crainte et c’est par le mérite de cette foi que le Machia’h viendra et que le Saint béni soit-Il déversera Sa colère sur les nations.

Dans certains endroits, on a l’habitude de ne pas fermer les pièces dans lesquelles on dort, pendant la nuit de Pessa’h, qui est une nuit de protection pour tous les enfants d’Israël, en chaque génération, afin de leur faire quitter le présent exil. Ainsi, si Elyahou vient, il trouvera la porte ouverte et, de cette façon, nous irons bientôt à sa rencontre. Cette foi aura une récompense importante.

Néanmoins, dans les endroits où il y a des voleurs, il n’y a pas lieu de s’en remettre au miracle, comme on l’a montré dans le chapitre 433.

On a l’usage, dans ces contrées, de verser un verre supplémentaire, au-delà du nombre des convives et on l’appelle le verre du prophète Elyahou.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 480)

Coutume : Verre d’Elyahou

On verse le verre d’Elyahou après la bénédiction suivant le repas, sauf dans des périodes exceptionnelles. Mon beau-père et maître, le Rabbi, s’efforçait de verser ce verre lui-même. En chaque génération, nos maîtres en ont fait de même.

On ouvre la porte. Selon l’usage dans la maison de notre maître, si c’est un jour de semaine, on prend un chandelier allumé et l’on va ouvrir les portes entre l’endroit dans lequel on célèbre le Séder et la rue ou bien la cour, puis l’on dit Chefo’h.

Ceux qui ont été envoyés à cet effet lisent ce paragraphe près de la porte. II est arrivé que le Rabbi, accompagné par l’un des membres de sa famille, aille lui-même ouvrir la porte. En pareil cas, il dit aussi Chefo’h près de la porte.

Quand ceux qui ont été envoyés à cet effet reviennent, on commence Lo Lanou.

On peut dire Chefo’h assis et il est inutile de se lever.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Début de la révélation

On verse le verre d’Elyahou après la bénédiction suivant le repas, avant de dire Chefo’h. Ceci indique, d’une manière allusive, que le début de la révélation de la délivrance, son avant-goût, est en son temps et a déjà lieu d’être, en cette fin du temps de l’exil, quand il est encore nécessaire de dire Chefo’h, avant la perfection de la transformation.

(Discours du Rabbi, Séfer Ha Si’hot 5749-1989)

Dicton : Etre un homme

Une fois, mon père et maître, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden m’a dit ceci :

« Pendant le Séder, il faut se dire que l’on doit être un homme. C’est de cette façon que le Saint béni soit-Il accordera Son aide. C’est notamment le cas quand on ouvre la porte pour dire Chefo’h.

A ce moment, ne demande pas les biens matériels ! Demande la spiritualité ! ».

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot)

Récit : Moché et le Machia’h

Mon beau-père et maître, le Rabbi explique ceci, dans l’une de ses causeries :

« Le septième jour de Pessa’h est lié à Moché, notre maître. C’est pour cette raison qu’on lit alors Az Yachir, ‘Alors, Moché chantera’. Le dernier jour de Pessa’h est lié au Machia’h. C’est pour cette raison qu’on lit alors, dans la Haftara : ‘Un descendant d’Ichaï viendra’.

Dans l’un des manuscrits, on trouve une note, selon laquelle le Tséma’h Tsédek prononça, une fois, un discours ‘hassidique duquel on pouvait déduire que la qualité de Moché, notre maître, est supérieure à celle du Machia’h.

Après avoir pris conscience qu’il avait dit cela, il en conçut du découragement et il s’assoupit. L’Admour Hazaken vint alors le voir, en rêve et il lui dit qu’en fait, Moché possédait une qualité, alors que le Machia’h en avait une autre.

Moché était un médecin praticien. C’est pour cette raison que les Mitsvot, concrètement applicables, ont été données par son intermédiaire. Le Machia’h, en revanche, ne sera pas un médecin praticien, mais celui qui révèlera la dimension profonde de la Torah.

(Discours du Rabbi, second soir de Pessa’h 5711-1951)

Extrait d’une causerie : Portes ouvertes

A Pessa’h, on ouvre la porte de la maison, selon le Rama et le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 480. Le Saint béni soit-Il ordonne aux enfants d’Israël d’ouvrir cette porte et il est donc certain qu’Il en fait de même, comme l’indiquent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, dans le Midrash Chemot Rabba, chapitre 30, au paragraphe 9 et dans le Yerouchalmi, traité Roch Hachana, chapitre 11, au paragraphe 3, à propos du verset : « Il dit Ses Paroles à Yaakov, Ses Décrets et Ses Jugements à Israël », « ce qu’Il fait Lui-même, Il demande à Israël de le faire ».

Ainsi, à Pessa’h, le Saint béni soit-Il ouvre toutes les portes et tous les portails, pour chaque Juif et pour chaque Juive. Et, chacun, quel qu’ait été son comportement au cours de l’année passée, peut alors atteindre les stades les plus hauts, en faisant un bond en avant, un saut, au-delà de tout ordre établi.

(Discours du Rabbi, Torat Mena’hem, Itvaadouyot, tome 3, page 12)

Commentaire de la Haggadah : Amour d’Israël et impureté de l’Egypte

Pour faire la preuve que, lors de la sortie d’Egypte, c’est le Saint béni soit-Il Lui-même qui fit sortir les enfants d’Israël, la Haggadah cite le verset : « Je passerai dans le pays de l’Egypte ». Dès lors, pourquoi le Tanya, exposant la même idée, dans le chapitre 46, cite-t-il un autre verset, « Je descendrai pour le sauver » ?

L’explication est la suivante. Le Tanya entend démontrer l’amour du Saint béni soit-Il pour Israël. Comme le dit le Midrash, « c’est parce qu’Il les aime et les chérit qu’Il est descendu les sauver ». Le verset en fait la preuve en témoignant que : « Je descendrai pour le sauver ».

La Haggadah, en revanche, souligne que l’impureté de l’Egypte était si grande qu’un ange n’aurait pu la surmonter, qu’il aurait donc été incapable de les faire sortir de ce pays. Le verset établissant qu’il en est bien ainsi est : « Je passerai dans le pays de l’Egypte ».

11 Nissan

11 Nissan

Hala’ha : Le quatrième verre

Après avoir bu le verre de la bénédiction suivant le repas, on verse le quatrième, sur lequel on conclura le Hallel et la Haggadah. On commence par Lo Lanou, « non pas pour nous », sans bénédiction et l’on dit le Hallel jusqu’à la fin.

Puis, l’on récite un Cantique sur ce verre. Selon certains, il s’agit de Yehalelou’ha, « Ils Te loueront » et l’on conclut par la bénédiction Méle’h, « Roi ». Selon d’autres, c’est Nichmat, « l’âme de tout être vivant », Ichtaba’h, « que soit loué » et l’on conclut par la bénédiction Ha Bo’her, « Il a fait le choix ». L’usage courant est de faire selon les deux avis à la fois.

On dit aussi, sur ce verre, le grand Hallel, de Hodou, « Louez l’Eternel, car Sa bonté est éternelle » jusqu’à Al Neharot, « Sur les fleuves de Babel », soit les vingt-six versets se concluant par : « Car Sa bonté est éternelle ». On ne dit pas Ranénou, « Réjouissez-vous Tsaddikim ». Selon d’autres, on dit de Halelouya, « Louez le Nom de l’Eternel », jusqu’à Al Neharot, « Sur les fleuves de Babel ». C’est ce que l’on fait actuellement.

La coutume répandue, en ces contrées, est de dire le grand Hallel au milieu de la bénédiction du Cantique, c’est-à-dire que, tout de suite après la conclusion du Hallel, on dit Yehalelou’ha, « Que Te louent » jusqu’à Ata El, « Tu es D.ieu », mais l’on ne conclut pas par la bénédiction : « Béni sois-Tu, Eternel, Roi Qui es loué par les Cantiques », puisque l’on va conclure, après Ichtaba’h, « Que soit loué Ton Nom », par : « Béni sois-Tu, Eternel, grand Roi Qui es loué par les Cantiques ». Pourquoi donc conclurait-on deux fois de la même façon ?

Toutefois, si l’on a oublié et que l’on a inséré cette conclusion après Yehalelou’ha, on ne dira pas : « Béni sois-Tu, Eternel » après Ichtaba’h. Après cela, on lit le grand Hallel, Nichmat, « l’âme de tout être vivant », Ichtaba’h, « Que soit loué Ton Nom » et l’on conclut par : « Béni sois-Tu, Eternel, Qui as fait le choix ».

D’autres ont l’usage de ne pas dire Yehalelou’ha tout de suite après le Hallel. Ils disent d’abord le grand Hallel, après le Hallel, puis Nichmat et Ichtaba’h, jusqu’à : « Tu es D.ieu pour l’éternité ». On ne lit pas la conclusion Ichtaba’h, mais tout le passage Yehalelou’ha, jusqu’à la fin, avec sa conclusion. Si l’on a oublié et inséré la conclusion après Ichtaba’h, on dira, par la suite, Yehalelou’ha sans conclusion.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 480)

Coutume : Officiant

Le maître de maison, ou bien, pendant le reste de l’année, l’officiant dit Hodou, « louez l’Eternel » et tous les présents lui répondent Hodou, « Louez l’Eternel ». Il récite ce verset avec eux, puis il en fait de même pour les versets suivants. Dans le verset : « Israël sortit », on pensera à la lettre Youd du Nom divin Avaya, puis l’on dira les versets suivants.

Dans la maison de notre maître, on ne dit pas les Cantiques qui figurent dans les autres Siddourim et dans les Haggadot de Pessa’h.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Le feu et l’eau

L’abnégation de Na’hchon pour la Parole de D.ieu, « qu’ils aillent de l’avant », fut le prolongement de celle de notre père Avraham. Néanmoins, pour Avraham, elle se manifesta dans le feu, à Ur Kasdim et, pour Na’hchon, dans l’eau.

C’est à ce propos que nous disons : « Nous sommes allés dans le feu et dans l’eau », ce qui correspond à deux formes du don de sa propre personne pour sanctifier le Nom de D.ieu.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5703-1943, page 94)

Dicton : Transcender les voies naturelles

La naissance de Moché fut surnaturelle. Pour faire sortir les enfants d’Israël de l’Egypte, un pays dans lequel l’emprise des voies naturelles était particulièrement forte, au point de faire l’objet d’un culte, il lui fallait transcender ces voies naturelles, ainsi qu’il est dit, dans le traité Bera’hot 5, « un prisonnier ne se libère pas lui-même de sa prison ».

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 16, page 13)

Récit : Que tout aille bien pour lui

Le Rav Chmouel Lew, l’un des émissaires du Rabbi au Royaume Uni, raconte :

« Dans les premières années, nous avions l’habitude de nous rendre, le 11 Nissan, dans la maison de la mère du Rabbi, la Rabbanit ‘Hanna, dont l’âme est en Eden et de lui exprimer nos vœux, à l’occasion de ce jour. J’ai moi-même eu le mérite, à deux reprises, de participer à cette rencontre, bien que je n’étais alors qu’un jeune homme. Je décrirai ici l’une de ces deux fois.

La Rabbanit ‘Hanna est allée chercher de l’eau-de-vie et elle a servi tous les présents, dans des petits verres. Puis, elle a dit : « Le’haïm, que tout aille bien pour lui ».

L’un des ‘Hassidim âgés, parmi les présents, remarqua : « Effectivement, quand il est difficile de donner une bénédiction spécifique, on opte pour une formulation plus générale ».

La Rabbanit ‘Hanna répondit aussitôt : « Pas du tout ! C’était effectivement une bénédiction spécifique. Tout doit bien aller pour lui. Il le mérite ! ».

(Journal Beth ‘Hayénou, Nissan 5751-1991)

Extrait d’une causerie : L’abrogation du décret de l’Egypte

Le verset Chemot 2, 5 indique que : « la fille du Pharaon descendit se baigner dans le fleuve » et le traité Sotta 12b explique : « elle descendit se rincer de l’idolâtrie de son père ». Le Rav de Ragatchov, dans son Tsafnat Paanéa’h sur la Torah, précise que le Nil était l’idolâtrie de l’Egypte, comme l’indique le Midrash. Aussi, en « descendant se rincer de l’idolâtrie de son père », elle supprima cette idolâtrie.

Le Midrash Chemot Rabba, chapitre 1, au paragraphe 21, indique que : « quand Moché fut placé dans le fleuve, on déclara que le sauveur d’Israël avait déjà été précipité dans l’eau. Aussitôt, le décret fut abrogé », selon lequel : « tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve ».

On peut préciser le lien entre ces deux événements. Le contenu profond du décret selon lequel : « tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve » est que le Pharaon voulut assujettir non seulement le corps des enfants d’Israël, mais aussi leur âme. Il souhaita les jeter et les noyer dans le fleuve, afin qu’ils servent son idole, ce qu’à D.ieu ne plaise.

Puis, quand naquit le sauveur d’Israël, le berger fidèle, celui qui fait paître la foi d’Israël, la nourrit et la raffermit, le décret fut aussitôt abrogé. Dès lors, le Pharaon perdit le moyen de noyer les enfants d’Israël dans l’idolâtrie, car Moché, notre maître, renforçait la foi en le Saint béni soit-Il, au point que l’idolâtrie devienne inconcevable.

Il résulte de cette analyse que la suppression de l’idolâtrie de l’Egypte et l’abrogation du décret selon lequel : « tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve » ont, foncièrement, un seul et même effet.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 16, page 13)

Commentaire de la Haggadah : Bénédiction des fils

« J’ai multiplié sa descendance et je lui ai donné Its’hak ».

Le Rabbi Rachab dont l’âme est en Eden, s’interroge, à propos de cette formulation. Le verset dit d’abord : « J’ai multiplié », puis il cite Its’hak, un fils unique. Comment expliquer cette différence ?

Nous le comprendrons d’après l’explication que donne Rachi, se basant sur le Sifri, du verset : « Acher est béni parmi les fils ». Il constate, à ce propos, que : « aucune des tribus n’a été bénie par des fils comme Acher, mais je ne sais pas de quelle façon ».

Ainsi, le verset porte témoignage que la tribu d’Acher avait reçu une bénédiction particulière dans le domaine des fils, sans préciser quelle forme celle-ci avait prise, puisque les membres de cette tribu n’étaient pas plus nombreux que ceux des autres tribus.

Il faut en déduire que cette bénédiction n’est pas nécessairement numérique et que la tribu d’Acher possédait des qualités particulières, dans la dimension qualitative. Comme on le constate dans la pratique, on peut parfois concevoir plus de plaisir d’un seul fils que de plusieurs enfants à la fois. Et, l’on peut même envisager un seul homme, Moché, notre maître, qui soit considéré, à lui seul, comme l’ensemble des enfants d’Israël, comme l’indique Rachi, commentant le verset Chemot 18, 1.

On peut en conclure que Its’hak, bien qu’il ait effectivement été un fils unique, pouvait, à lui seul, être considéré comme de nombreux fils.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 110)

Calendrier ‘Hassidique

5662 (1902) : C’est en ce jour que naquit le Rabbi, le septième maître de ‘Habad. 5746 (1986) : C’est en ce jour que le Rabbi commença à distribuer des dollars pour la Tsedaka, de manière établie, tous les dimanches après-midi.

12 Nissan

12 Nissan

Hala’ha : La nuit du récit

Après les quatre verres, les Juifs ont coutume, depuis les premières générations, de ne pas boire de vin ou d’autres boissons alcoolisées. En effet, on doit consacrer sa nuit aux Lois de Pessa’h et à la sortie d’Egypte, relater les miracles et les merveilles que le Saint béni soit-Il fit pour nos ancêtres, jusqu’à ce que l’on soit pris par le sommeil. Or, s’il était permis de boire, on pourrait craindre qu’un homme s’enivre, auquel cas il ne se consacrerait à rien de tout cela et il ne ferait pas ce récit.

On a l’usage de ne lire, sur son lit, que la bénédiction Ha Mapil, « Il fait tomber le sommeil sur mes yeux » et la première Paracha du Chema Israël, qui est mentionnée dans la Guemara, mais non les textes qui sont lus, les autres nuits, à titre de protection, car cette nuit est protégée de tout ce qui est nuisible.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 481)

Coutume : Le Séder de Pessa’h ne s’achève pas

Selon la coutume de la maison de notre maître, après avoir dit : « L’an prochain à Jérusalem », le Rabbi reversait le verre d’Elyahou dans la bouteille. Tous les présents chantent alors Eli Ata, « Tu es mon D.ieu et je Te louerai », l’une des dix mélodies de l’Admour Hazaken.

On ne dit pas : « Le Séder de Pessa’h est achevé ».

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Roch Hachana du don de soi

C’est le septième jour de Pessa’h que le Saint béni soit-Il dit : « Parle aux enfants d’Israël et qu’ils aillent de l’avant ». Ce jour est donc considéré comme le Roch Hachana du don de sa propre personne.

Chacun doit alors s’engager à faire don de lui-même, tout au long de l’année, pour la Torah, ses Mitsvot et le service du Créateur.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5703-1943)

Dicton : Immersion rituelle

Chez les maîtres de ‘Habad, l’immersion rituelle de la veille du septième jour de Pessa’h est différente de celle de la veille du Chabbat ou des autres fêtes, ou même de celle de la veille de Roch Hachana et de la veille de Yom Kippour.

En effet, l’immersion rituelle de la veille du septième jour de Pessa’h est liée à des processus spirituels, s’accomplissant dans les mondes supérieurs et dans les niveaux de l’âme de tous les enfants d’Israël.

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5703-1943, page 85)

Récit : La joie des Juifs

Une fois, à A’haron Chel Pessa’h, auprès du Rabbi Maharach, dont l’âme est en Eden, son fils, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, posa la question suivante : « Pourquoi le dernier jour de Pessa’h est-il une fête ? ».

La fille du Rabbi, Dévora Léa répondit : « J’en connais la raison ». Son père lui donna la parole et elle expliqua :

« Lorsque les Juifs respectent les sept jours de Pessa’h de la manière qui convient, en se préservant du ‘Hamets, ils font du dernier jour une fête, car ils sont heureux de constater que cette fête est désormais passée et qu’ils n’ont pas commis la faute grave de prendre du ‘Hamets à Pessa’h. »

Le Rabbi fut particulièrement satisfait des propos de sa fille. Il déclara : « Dévora Léa, tu as une bonne tête ».

Un peu plus tard, le Rabbi Maharach, accompagné par ses deux fils et sa fille, se rendit en visite chez son père, le Rabbi Tséma’h Tsédek. Il répéta devant lui, notamment, les propos de sa fille. Le Tséma’h Tsédek dit : « C’est une explication bonne et logique ».

Puis, le Tséma’h Tsédek donna sa propre explication :

« A’haron Chel Pessa’h est la conclusion de ce qui a été commencé le premier soir de Pessa’h, fête de la sortie d’Egypte et première libération des enfants d’Israël, par l’intermédiaire de Moché notre maître, le premier libérateur. Ce fut alors le début.

A’haron Chel Pessa’h est la fête de la dernière libération, car le Saint béni soit-Il nous fera sortir de cet exil, par notre juste Machia’h, le dernier libérateur. Le premier jour de Pessa’h est celui de la joie de Moché, notre maître. Le dernier jour de Pessa’h est celui de la joie de notre juste Machia’h ».

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5700-1940, page 71)

Extrait d’une causerie : Repas du Machia’h

La Haftara de A’haron Chel Pessa’h porte sur le contenu du jour. Or, elle traite, de manière évidente et avec un long développement, de la délivrance future, par le Machia’h. Le Baal Chem Tov fit en sorte que la révélation du reflet du Machia’h exerce une influence profonde.

Il en est ainsi grâce au repas du Machia’h, un repas matériel, qu’un Juif consomme. Et, cette nourriture se confond à sa chair et à son sang. Cette pratique fut révélée par le Baal Chem Tov, dont tout l’apport était précisément la révélation du Machia’h. Et, l’on connaît la réponse que le roi Machia’h lui donna, quand il lui demanda : « Quand le maître viendra-t-il ? ».

Le Machia’h lui dit alors : « Lorsque tes sources », celles du Baal Chem Tov, « se répandront à l’extérieur ».

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 7, page 273, Ha Méle’h Bi Mesibo, tome 1, page 158)

Commentaire de la Haggadah : Mauvais voisin

« Un sage et un impie ».

Le sage doit toujours se rappeler que l’impie, le mauvais penchant, est son voisin et adopter des précautions particulières, prier D.ieu, béni soit-Il, pour ne pas tomber dans son filet.

Lorsque le sage se consacrera à l’élévation et au retour de l’impie qui est à l’extérieur de sa personnalité, il lui sera plus aisé de maîtriser son propre mauvais penchant, l’impie qui est à l’intérieur de lui-même.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 251)

13 Nissan

13 Nissan

Hala’ha : Compte de l’Omer

Il est une Injonction de la Torah, pour chaque Juif, de compter sept semaines, à partir du jour de l’offrande du sacrifice de l’Omer, ainsi qu’il est écrit : « Vous compterez pour vous, depuis le lendemain du Chabbat, depuis le jour en lequel vous apportez l’Omer de l’élévation, sept semaines qui seront entières ». Il est dit aussi : « Tu compteras pour toi sept semaines ».

Nos Sages expliquent : « Tu compteras pour toi. Je pourrais penser que le tribunal doit le faire, comme c’est le cas pour le jubilé, puisque le tribunal compte alors sept semaines d’années et sanctifie la cinquantième année en la proclamant jubilé. C’est pour cette raison que le verset dit : ‘Vous compterez pour vous’. Chacun doit compter et la communauté ou bien celui qui la représente ne peuvent pas le faire au nom de tous, même si l’un demande à l’autre de le faire pour lui et le désigne, à cet effet. Il ne s’acquittera pas de son obligation s’il n’entend pas le compte de la bouche de l’autre.

En revanche, celui qui entend le compte de la bouche de l’autre et a l’intention de s’acquitter de son obligation, si l’autre a, lui aussi, l’intention de l’acquitter de son obligation de la Torah, sera effectivement acquitté car celui qui entend est considéré comme s’il disait lui-même, à la condition que ce dernier soit lui-même astreint à cette Mitsva.

Certains ne partagent pas cet avis et ils estiment que le compte doit toujours être personnel, que chacun doit compter, à proprement parler. A priori, il faut tenir compte de leur avis et ne pas s’en remettre au compte de l’officiant. A l’inverse, on peut, a priori, entendre la bénédiction de la bouche de l’officiant, même si l’on sait la dire soi-même. En effet, quand dix personnes font une Mitsva conjointement, l’un d’eux peut réciter la bénédiction au nom de tous, comme on l’a indiqué dans le chapitre 8. Après avoir entendu la bénédiction, on fera aussitôt le compte.

Avant le compte, la nuit, on pensera que l’on récite une bénédiction comme on le fait pour toutes les Mitsvot de la Torah ou bien pour celles qui sont instaurées par les Sages.

Ce compte est effectué debout, car le verset dit : « En gerbe (Kama), tu commenceras à compter » et nos Sages expliquent : « ne lis pas Kama, ‘gerbe’, mais Koma, ‘station debout’ ». Malgré cela, si l’on fait le compte assis, on se sera acquitté de son obligation, car cette explication des Sages n’est qu’un simple appui, figurant dans le verset de la Torah.

Après le compte, on dit Yehi Ratson, « Qu’il soit Ta Volonté… de reconstruire le Temple », car le compte que nous faisons, à l’heure actuelle, ne fait que commémorer le Temple. Nous prions donc pour sa reconstruction, afin d’accomplir cette Mitsva de la manière qui convient.

Certains ont l’habitude, pour une raison qui leur est propre, de dire ensuite le Cantique Elokim, « que D.ieu nous prenne en grâce », Ana, « De grâce, par la force de la grandeur de Ta main droite » et Ribono, « Maître du monde ».

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 489)

Coutume : La plus grande joie de la fête

La joie de Chevii et de A’haron Chel Pessa’h est plus grande que celle des autres jours de la fête.

A Loubavitch, on veillait, dans la nuit de Chevii Chel Pessa’h, de même que dans la nuit de Chavouot et celle de Hochaana Rabba. Il faut consacrer cette nuit à l’étude de la Torah.

Pendant la lecture du Cantique de la Mer, on se tient debout.

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Chéhé’héyanou

Les maîtres de ‘Habad avaient l’usage, à A’haron Chel Pessa’h, de faire référence à la bénédiction de Chéhé’héyanou, « Il nous a fait vivre » et ils expliquaient pourquoi on ne l’a dit pas, pendant les derniers jours de la fête.

La raison pour laquelle on omet cette bénédiction est la suivante. Tant que l’on est en exil, on ne peut pas réciter une bénédiction à propos de ce qui est lié à la délivrance future. Et, la conscience de cela exprime et met en éveil le désir et l’attente de la délivrance.

C’est pour cela que les maîtres de ‘Habad évoquaient cette bénédiction de Chéhé’héyanou, afin d’éveiller et de souligner le désir, l’attente de la venue du Machia’h. Et, ceci concerne également le Juif le plus simple, qui se pose lui-même cette question : pourquoi ne dit-on pas Chéhé’héyanou en ce jour, comme on le fait à chaque fête ?

On lui répondra donc que l’on ne dit pas Chéhé’héyanou précisément pour qu’il se pose cette question, afin que l’on puisse lui expliquer que nous nous trouvons encore en exil, qu’il est donc impossible de réciter cette bénédiction à propos de la délivrance future. De cette façon, on éveillera en lui le désir et l’attente de cette délivrance future.

(Discours du Rabbi, Torat Mena’hem Itvaadouyot 5743-1983, tome 3, page 1309)

Dicton : Ouverture de la mer personnelle

Lorsque Rabbi Hillel de Paritch se trouvait auprès du Tséma’h Tsédek, le Rabbi lui expliqua ce qui découle, pour nous, de la traversée de la mer Rouge. Il déclara, à ce sujet :

« Tout comme la mer Rouge s’ouvrit, chacun doit, à son tour, ouvrir la mer qu’il porte en lui, la mer des pensées, toutes les pensées qui ne sont pas consacrées à D.ieu, afin d’aller de l’avant sur la terre ferme ».

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5697, page 232)

Récit : Tous les cieux sont ouverts

Mon père, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, raconta :

« Lorsque j’étais enfant, j’ai accompagné mon père, le Rabbi Maharach, à Chevii Chel Pessa’h et il m’a conduit chez mon grand-père, le Tséma’h Tsédek, de même que mon frère, Rabbi Zalman Aharon, le Raza.

Le Tséma’h Tsédek était assis sur le sofa, la tête inclinée, du fait de sa faiblesse. Il nous dit :

« Mes enfants ! Tous les cieux sont ouverts, en ce jour. Le Saint béni soit-Il Lui-même se révèle, dans Toute Son Essence ».

Quand il acheva son propos, on entendit le tonnerre et l’on vit l’éclair, ce qui n’était pas fréquent, à Loubavitch, pendant la fête de Pessa’h.

Je n’oublierai jamais l’impression que cela m’a fait. Cela est resté profondément gravé en moi. »

(Causerie du Rabbi Rayats, Séfer Ha Si’hot 5697, page 273)

Extrait d’une causerie : Temple et sortie d’Egypte

Il est écrit, dans le Cantique de la mer : « Le Sanctuaire, D.ieu, que Tes mains ont bâti » et l’on peut s’interroger, à ce propos, car quel rapport y a-t-il entre le Temple et la délivrance d’Egypte ? L’explication est donc la suivante.

En plus d’une action de grâce prononcée pour les miracles et les merveilles que le Saint béni soit-Il accomplit pour Israël, le Cantique de la Mer est aussi une Louange, prononcée parce que le Saint béni soit-Il révéla Sa royauté et Sa maîtrise du monde, quand Il libéra Israël, de même que par la victoire sur le Pharaon et la suspension des voies naturelles, afin d’obtenir cette libération.

Ainsi, selon les termes du Ramban : « on peut affirmer que, de cette façon, Il montra qu’Il était le Roi, le Maître absolu, Qui a sauvé Ses serviteurs, a décimé ceux qui se révoltaient contre Lui. Puisse-t-Il en faire de même en toutes les générations, pour l’éternité ! ».

La finalité de cette révélation de la royauté du Saint béni soit-Il est, d’une manière concrète, la réalisation de l’Injonction : « Ils Me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux », ce qui fut obtenu par l’édification du Temple. C’est alors que la royauté de D.ieu apparaît clairement dans le monde.

C’est donc pour cette raison que le Temple figure dans le Cantique de la mer. Il est, en effet, la plus haute perfection de la sortie d’Egypte. De fait, à l’époque du premier Temple, la royauté du Saint béni soit-Il se révéla pleinement en l’autorité des enfants d’Israël, qui n’eurent pas à souffrir des peuples qui les entouraient.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 31, page 81)

Commentaire de la Haggadah : Révéler l’Unité

« Béni soit D.ieu, béni soit-Il ».

Certains expliquent que cette formulation découle de l’usage en vigueur à l’époque, selon lequel le chef de famille récitait la Haggadah à voix haute et tous les convives lui répondaient. Ainsi, le chef de famille disait : « Béni soit D.ieu » et tous les présents répondaient : « Béni soit-Il ». Puis, il disait : « Béni soit Celui Qui a donné la Torah à Son peuple, Israël » et les présents répondaient : « Béni soit-Il ».

En tout état de cause, ces quatre phrases commençant par : « Béni » correspondent au quatre fils et la bénédiction est ici synonyme de révélation. De cette façon, est soulignée la nécessité de révéler le : « Un » aux quatre fils à la fois.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 251)

Calendrier ‘hassidique

5626 : C’est en ce jour que le Rabbi Tséma’h Tsédek quitta ce monde. Il est enterré à Loubavitch.

14 Nissan

14 Nissan

Hala’ha : Issrou ‘Hag

Celui qui conclut la fête, la « referme » en mangeant et en buvant un peu plus, en son lendemain, qui devient ainsi un jour accessoire à cette fête, est considéré par la Torah comme s’il avait bâti un autel et y avait offert un sacrifice, ainsi qu’il est dit : « Concluez la fête avec des bêtes grasses, jusqu’aux coins de l’autel ».

On a donc l’usage, dans ces contrées, de manger et de boire un peu plus, le lendemain des trois fêtes de pèlerinage. On n’y jeûne pas, pas même les mariés, le jour de leur mariage, ni même pour l’anniversaire du décès de son père ou de sa mère, comme on l’a indiqué dans les chapitres 568 et 573.

Néanmoins, cette interdiction est uniquement une coutume, alors que, selon la Loi stricte, il n’est pas du tout interdit de jeûner. Malgré cela, celui qui s’en abstient est digne d’éloge, comme on l’a indiqué.

(Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Lois de Pessa’h, chapitre 429)

Coutume : Tremper la Matsa

Pendant le repas du soir de A’haron Chel Pessa’h, on a l’habitude de tremper la Matsa, puis l’on en fait de même pendant le repas du jour. Lors des dernières ablutions, on passe, de nouveau, de l’eau sur ses lèvres.

Le jour de A’haron Chel Pessa’h, on adopte le bon comportement suivant. On fait le Kiddouch et l’on dit ensuite la prière de Min’ha, puis l’on prend le repas de la fête.

Le Baal Chem Tov prenait trois repas, à A’haron Chel Pessa’h et il appelait le dernier : « le repas du Machia’h ».

(Séfer Ha Minhaguim)

Concept ‘hassidique : Prise de Jéricho

Il est rapporté, dans le Midrash, que les enfants d’Israël, quand ils prirent la ville de Jéricho, firent le premier tour, autour de cette ville, le 22 Nissan, c’est-à-dire le jour de A’haron Chel Pessa’h, avec tous les soldats combattants, les Cohanim et l’Arche de D.ieu à leur tête. Puis, le septième jour, la muraille de la ville s’effondra. Quel rapport y a-t-il entre le dernier jour de Pessa’h et la conquête de Jéricho ?

Un reflet de la lueur du Machia’h éclaire, à A’haron Chel Pessa’h. Or, la conquête de Jéricho est également liée au roi Machia’h. La ‘Hassidout explique, en effet, que Yeri’ho, « Jéricho », est de la même étymologie que Réa’h, « l’odeur », ce qui fait allusion au roi Machia’h, duquel il est dit : « Ils respireront la crainte de D.ieu ». On dit aussi qu’il jugera le peuple selon son odorat, obtiendra « la certitude par l’odeur ».

C’est pour cette raison qu’il est dit, à la fin des étapes des enfants d’Israël : « ils campèrent à Arvot Moav, près du Yarden Yeri’ho ». Ce fut l’étape ultime de tout ce parcours, dont la première étape avait permis aux enfants d’Israël de quitter l’Egypte. Ils arrivaient ainsi à Yeri’ho, à la délivrance véritable et complète.

(Discours du Rabbi, A’haron Chel Pessa’h 5745-1985)

Dicton : Date indépendante

La majeure partie des discours ‘hassidique prononcés par les maîtres de ‘Habad à A’haron Chel Pessa’h ne font pas partie des séquences de discours qui étaient alors prononcées. Ainsi, les discours des premiers jours de Pessa’h, de Chevii Chel Pessa’h et du Chabbat suivant Pessa’h forment une seule et même séquence. Les discours de A’haron Chel Pessa’h, en revanche, sont, pour la plupart, indépendants, sans rapport avec cette séquence.

On peut le justifier de la façon suivante. A’haron Chel Pessa’h, huitième jour de la fête, est une date indépendante, transcendant le cycle hebdomadaire et ce caractère s’exprime également dans les paroles de la Torah qui sont prononcées en ce jour.

(Discours du Rabbi, Torat Mena’hem Itvaadouyot 5744, tome 3, page 1542)

Récit : Célébration du Séder, quand la fête est un Chabbat

Voici ce qui se raconte et qui n’a pas été publié dans le compte-rendu. Avant ce Pessa’h 5751 (1991), quand le Rabbi vendit son ‘Hamets au recteur de la Yechiva centrale Tom’heï Temimim Loubavitch, le grand Rav Israël Its’hak Piekarzki, il lui demanda pourquoi l’on n’applique pas, lorsque le soir du Séder est un Chabbat, le principe de Rabba, qui craint qu’un ignorant puisse alors transporter ce qui est nécessaire de mettre en pratique la Mitsva, dans le domaine public, sur plus de quatre coudées.

Le Rabbi poursuivit en donnant lui-même la réponse à cette question. Il cita les écrits du Ari Zal selon lesquels : « celui qui se préserve de la quantité la plus infime de ‘Hamets, à Pessa’h, a la certitude de ne pas commettre de faute, tout au long de l’année ».

En l’occurrence, « pendant trente jours, les Juifs se sont préparés à Pessa’h, ils se sont préservés de tout ‘Hamets. Il est donc certain que, le soir du Séder, il ne peut rien leur arriver de fâcheux ».

(Journal Beth ‘Hayénou, Nissan 5751-1991)

Extrait d’une causerie : Séder de Pessa’h et repas du Machia’h

Tout ce qui appartient à la Torah et aux Mitsvot hâte la délivrance future et conduit vers elle. Néanmoins, les domaines qui sont clairement liés au Machia’h ont une vertu particulière, en la matière. C’est notamment le cas du repas du Machia’h que l’on consomme à A’haron Chel Pessa’h et des quatre verres de vin que l’on boit, pendant ce repas.

Les quatre verres des premiers soirs correspondent aux quatre termes de délivrance, employés par la Torah à son propos, lors de la sortie d’Egypte. De la même façon, les quatre verres du repas du Machia’h, à A’haron Chel Pessa’h, sont liés à la délivrance future.

Il y a le même nombre de verres dans le repas du Machia’h et dans le Séder des premiers soirs de Pessa’h, afin de signifier, d’une manière allusive, que chaque Juif peut passer, sans transition, de la délivrance de la sortie d’Egypte à la délivrance future, une délivrance au sens le plus littéral, ici-bas, dans ce monde.

(Discours du Rabbi, Pessa’h 5749-1989)

Commentaire de la Haggadah : Notre effort

« Notre effort, ce sont les fils, ainsi qu’il est dit : tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve ».

Une question se pose ici, à l’évidence. Certes, il est dit, dans ce verset, que les Egyptiens firent souffrir les enfants d’Israël, y compris pour ce qui concerne les fils. En revanche, comment déduire de ce verset que : « notre effort, ce sont les fils » ?

Il faut en conclure que le terme d’effort, appliqué à l’éducation des enfants, est une si grande évidence qu’il est inutile de citer une preuve d’un verset, à ce propos. Il suffit donc de faire la preuve que les Egyptiens firent souffrir Israël également pour ce qui concerne les enfants.

Il en découle un enseignement. Les parents doivent investir tous leurs efforts dans l’éducation des enfants. Même si ceux-ci sont obéissants, de sorte qu’un mot suffit pour exercer sur eux une influence positive, on ne peut pas encore se contenter de cela. On doit, en outre, investir tous ses efforts en leur éducation et il faut que la Torah puisse porter témoignage de la réalité de cet effort.

Quand on s’investit en l’éducation des enfants de la manière qui convient, on mérite qu’il soit dit, à leur propos : « Ils Le reconnurent les premiers », « Ils Le désignèrent du doigt et dirent : Il est mon D.ieu et je veux Lui être agréable ».

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 1, page 113)