par Haim Mellul

Successeur du Baal Chem Tov, Rabbi Dov Ber, qui structura la ‘Hassidout, naquit à Loukatch, vers 5464 (1704), à son père, Rabbi Avraham. Encore enfant, il apparut qu’il possédait des capacités hors du commun et il fut envoyé à Lvov, dans la Yechiva du « Pnei Yochoua ». Là, il accumula de profondes connaissances du Talmud.

Après son mariage, il enseigna la Torah aux enfants d’un village et en profita pour s’isoler, se plongeant dans l’étude de la Kabbalah. Il eut alors une vie de jeûnes et de mortifications, qui affaiblirent sa santé. Il devint ensuite un « Maguid », personnage central dans la vie des communautés à cette époque. Voyageant dans les villes et villages de Podolie et de Wholinie, il conduisait les Juifs à la Techouva par ses commentaires et ses discours publics.

Peu après, Rabbi Dov Ber se rapprocha du Baal Chem Tov qui, d’emblée, se révéla à lui dans toute sa grandeur. Il devint son ‘Hassid et le Baal Chem Tov lui enseigna les secrets de la Kabballa et même le langage des oiseaux et des arbres.

Un an après que la Baal Chem Tov ait quitté ce monde, le Maguid prit la tête des ‘Hassidim et s’installa à Mézéritch. C’est de là qu’il délégua ses émissaires auprès de toutes les communautés d’Europe Orientale, afin de diffuser les idées de la ‘Hassidout. En effet, si le Baal Chem Tov fit de nombreux voyages, le Maguid resta chez lui. Du reste, la ‘Hassidout était d’ores et déjà connue, jusque dans les contrées les plus reculées. Mézéritch devint alors un grand centre, attirant des milliers de Juifs qui, ayant eu connaissance des enseignements délivrés par les émissaires, étaient désireux de rencontrer le maître. Ainsi, le cercle de ceux qui étudiaient la ‘Hassidout s’élargit considérablement et, en 5525 (1765), trois grands centres furent créés, l’un à Loubavitch, dirigé par Rabbi Issakhar Dov, le second à Karlin, dirigé par Rabbi Aharon et le troisième à Horodok, dirigé par Rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk.

Les trois livres présentant l’enseignement du Maguid furent rédigés par ses disciples, « Maguid Devarav LeYaakov » par Rabbi Chlomo de Loutsk, « Or Hatorah » par Rabbi Ichaya de Donivitch et « Or HaÉmet » par Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev.

Le Maguid de Mézéritch aimait tout particulièrement Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, son disciple. C’est à lui qu’il confia la mission de rédiger un Choul’hane Aroukh. Il le rapprocha également de son fils, Rabbi Avraham HaMalakh (« l’Ange »). Ainsi, jour après jour, pendant de nombreuses années, Rabbi Chnéour Zalman enseignait la Guemara à Rabbi Avraham pendant trois heures, puis, pendant trois autres heures, Rabbi Avraham enseignait la ‘Hassidout à Rabbi Chnéour Zalman.

C’est à l’époque du Maguid, à partir de 5530 (1770), que les Mitnagdim, opposants à la ‘Hassidout, se renforcèrent. Le Maguid, à plusieurs reprises, confia à Rabbi Chnéour Zalman des missions secrètes, qui le conduisirent dans les bastions de l’opposition. En 5532 (1772), le Maguid organisa lui-même une confrontation publique entre ‘Hassidim et Mitnagdim. Les idées de la ‘Hassidout furent défendues par Rabbi Chnéour Zalman et par Rabbi Avraham de Kalisk.

A la veille de Roch Hachana 5533 (1773), le Maguid écrivit son testament, indiquant ce que devait être, après son décès, le comportement des ‘Hassidim en général et de son fils, Rabbi Avraham, en particulier. Il écrivit que « l’avis de mon élève, Rabbi Zalman, auteur du Choul’hane Aroukh, peut être considéré comme une petite prophétie. Il faudra, en tout point, se conférer à son opinion, car, même s’il avait vécu à l’époque du Baal Chem Tov, sa personnalité aurait été tout à fait remarquable. »

Peu après, le 19 Kislev 5533 (1773), le Maguid quitta ce monde, à Anipoli.

Les disciples de Maguid se réunirent par la suite. Il fut décidé que quelques uns d’entre eux, conduits par Rabbi Mena’hem Mendel de Horodok, se rendraient en Erets Israël. Rabbi Chnéour Zalman accompagna Rabbi Mena’hem Mendel jusqu’à Mogilev, au bord du fleuve Dniester. Il fut alors chargé de diriger les ‘Hassidim de Lituanie et d’organiser la défense de la ‘Hassidout contre les attaques des Mitnagdim.

Extrait de « Habad Loubavitch: Repères et Définitions », ed. Beth Loubavitch.