Professeur de SVT et membre active du Beth Loubavitch, Hanna Assaraf a’h a marqué de son empreinte des générations d’élèves et la communauté juive parisienne. Pour le 5ème anniversaire de sa disparition, retour sur le parcours d’une femme de conviction qui alliait avec élégance transmission des savoirs scientifiques et valeurs du judaïsme.

Hanna Assaraf bat Mimoun Gabay incarnait l’harmonie rare entre modernité et tradition, entre science et foi. Professeur de Sciences de la Vie et de la Terre, elle excellait dans l’art d’enseigner tout en restant profondément attachée aux valeurs du judaïsme. Sa présence au Beth Loubavitch était marquée par une élégance naturelle et une chaleur authentique qui touchait particulièrement les nouvelles venues à la synagogue.

Femme de vision et d’action, elle a joué un rôle pionnier dans le développement de la communauté juive de l’ouest parisien. La création du Talmud-Torah du 17ème arrondissement témoigne de sa capacité à anticiper et répondre aux besoins d’une communauté en pleine croissance. Dans cette entreprise comme dans toutes ses initiatives, son époux Yaakov l’a soutenue avec une générosité discrète mais constante, formant un couple uni dans le service de la communauté.

Au complexe scolaire Haya Mouchka, Hanna Assaraf z »l a laissé une empreinte indélébile par sa manière unique d’enseigner les Sciences de la Vie et de la Terre en Terminale. Son approche pédagogique se distinguait par un subtil équilibre : d’un côté, une exigence académique qui poussait chaque élève à développer sa réflexion scientifique et son esprit critique ; de l’autre, une bienveillance naturelle qui donnait confiance aux étudiantes et les encourageait à se dépasser.

Comme le soulignait André Touboul a’h, elle excellait dans l’art de former les jeunes filles à « l’effort personnel et à la réflexion scientifique ». Sa méthode ne se limitait pas à la simple transmission de connaissances – elle cherchait à éveiller chez ses élèves une véritable curiosité intellectuelle et une autonomie dans l’apprentissage.

Dans sa classe, l’excellence académique allait de pair avec le développement personnel. Elle savait adapter son enseignement au niveau de chacune, encourageant les plus douées à approfondir leurs connaissances tout en accompagnant avec patience celles qui rencontraient des difficultés. Cette capacité à différencier son approche tout en maintenant un niveau d’exigence élevé était l’une de ses grandes forces pédagogiques.

Les anciennes élèves se souviennent d’une enseignante qui ne se contentait pas de préparer au baccalauréat, mais qui les préparait véritablement à leur vie future. Elle leur transmettait non seulement des connaissances scientifiques solides, mais aussi des méthodes de travail et de réflexion qui leur serviraient bien au-delà de leur scolarité.

Son enseignement était également remarquable par sa capacité à créer des ponts entre science et judaïsme, montrant par l’exemple qu’il n’y avait pas de contradiction entre l’excellence académique et une vie juive authentique. Cette synthèse harmonieuse qu’elle incarnait a profondément inspiré ses élèves, leur montrant qu’il était possible d’être à la fois une femme moderne, intellectuellement accomplie, et profondément attachée aux valeurs du judaïsme.

Son engagement pour la transmission des valeurs juives s’est également manifesté à travers la rédaction d’un Précis des lois de pureté familiale, co-écrit avec Mme Bassie Azimov. Ce travail reflète sa conviction profonde que la transmission et l’éducation des filles sont des piliers fondamentaux du judaïsme. Elle considérait la pureté familiale comme une Mitsva accessible à tous, et s’efforçait de la rendre compréhensible et applicable.

Son départ soudain à 62 ans a créé une onde de choc qui a dépassé les frontières. Des témoignages de reconnaissance sont parvenus de France, d’Israël, du Maroc, de Suisse, des États-Unis et de Russie, démontrant l’étendue de son influence et l’universalité de son message.

Dans sa démarche, elle incarnait parfaitement la vision du Rabbi, associant une fidélité absolue aux principes du judaïsme à une ouverture bienveillante vers l’autre. Sa manière directe et chaleureuse d’interagir avec les gens créait des liens durables et significatifs.

Dotée d’un sens inné du juste et du vrai, elle savait transmettre foi et espoir à chacun. Les cours du Chabbat pour les femmes qu’elle animait étaient des moments privilégiés de partage et d’apprentissage, attirant un public nombreux et fidèle.

Cinq ans après son départ, ses proches suggèrent d’honorer sa mémoire en allumant les bougies du Chabbat et en parlant d’elle aux jeunes générations. Son héritage continue de vivre à travers les nombreuses vies qu’elle a touchées et transformées.

La citation qui conclut son souvenir résonne avec une profonde vérité : « Si j’avais su que je l’aimais autant je l’aurais aimée davantage. » Ces mots traduisent le sentiment de tous ceux qui ont eu le privilège de la connaître et expriment le vide immense laissé par son départ prématuré.