Le Rabbi Rachab quitta ce monde à l’issue du Chabbat Vaykra, veille du dimanche 2 Nissan 1920, à trois heures et demie du matin.
A l’inssue du Chabbat vers 22 heures, le Rabbi Rayats se tenait près du lit de son père, lorsque le Rabbi Rachab s’adressa à lui d’une voix très claire:
« Je pars pour le ciel, mais je vous laisse mes manuscrits. » Tous les Juifs de Rostov participèrent à l’enterrement, qui eut lieu dans le vieux cimetière de la ville. En 5700-1940, les autorités voulurent le détruire et son tombeau fut transféré dans le nouveau cimetière.

 

Rabbi Shalom Dov Ber Schneersohn naquit à Loubavitch, le 20 Mar ‘Hechvan, un lundi de la Parasha ‘Hayé Sarah 5621 (1860), à neuf heures du matin. Quelques mois plus tôt, sa naissance avait été annoncée en rêve, à sa mère, par l’Admour Haemtsahi et sa fille la Rabbanit Sarah, qui lui demandèrent de faire écrire pour l’occasion un Séfer Thora. Celui-ci fut achevé discrètement, après Yom Kippour et, quelques semaines plus tard, le Rabbi Rachab naquit. Sur l’ordre de son père, le Rabbi Maharach et sur le conseil du Mohel, sa circoncison fut repoussée jusqu’au troisième jour de ‘Hanouccah. Elle fut célébrée discrètement, tout comme la conclusion du Sefer Thora. (Lire la suite)

Dès son plus jeune âge, tous remarquèrent sa profonde crainte de D.ieu et sa grande ardeur à l’étude. Le décès de son grand-père, le Tséma’h Tsédek le choqua profondément et il demanda à son professeur l’autorisation d’assister à la prière de son père, pendant toute l’année de deuil. En 5634 (1874), il célébra sa Bar Mitsvah, qui fut particulièrement joyeuse. Il possédait alors de très profondes connaissances talmudiques et hala’hiques, ainsi que de bonnes notions de ‘Hassidout. Dès 5636 (1875), il répétait lui-même les commentaires publics de son père.

Il épousa la Rabbanit Shterna Sarah, la plus jeune fille de son oncle, Rabbi Yossef Its’hak, le samedi soir 11 Elloul 5635 (1875). Le mariage eut lieu à Avroutch, ville de son beau-père et il rentra à Loubavitch le dimanche 19 Elloul. Pendant cinq ans, il se consacra, de manière intensive, à l’étude de la Thora.

C’est en 5640 (1880) qu’il commença à prendre en charge les besoins communautaires et devint, dans ce domaine, le confident de son père. Son action fut intense et multiple. En 5625 (1892), il multiplia les démarches pour annuler l’expulsion des Juifs de Moscou. Il parvint à la retarder jusqu’à l’été et, pendant ce temps, collecta des fonds pour permettre aux expulsés de s’installer dans leurs nouvelles implantations. Dès 5653 (1893), il réinstalla le comité des responsables communautaires de Pétersbourg, qui avait créé par son père. En 5662 (1902), il obtint le concours des frères Yaakov et Eliezer Poliakov, philantropes bien connus à l’époque et l’aide matériel de l’I.C.A pour fonder une usine de tissage et de filage de la laine dans la ville de Doubrovna, près de Mogilev. Deux milles Juifs y travaillèrent, gagnant largement leur vie. Son action pour faire cesser les pogroms fut couronnée de succès et, en 5666 (1906), il parvint à calmer les persécutions.

Comme son père, il multiplia les voyages pour résoudre les problèmes des Juifs. C’est ainsi qu’il se rendit en 5654 (1894) dans la région de ‘Herson, en 5658 (1898) à Kiev et à Odessa. Dépassant même les frontières de la Russie, il visita, en 5661 (1901), l’Allemagne, la France et la Hollande. Il participa, en 5668 (1908), à la réunion des responsables communautaires, qui eut lieu à Berlin, en Allemagne.

Il prit, en 5643 (1883), la tête des ‘Hassidim ‘Habad. Il fut très choqué par le décés du Rabbi Maharach et passa l’année de deuil dans la chambre de son père. Pendant tout ce temps, il ne reçut personne, ne répondit pas aux questions, se consacra à l’étude et à la prière. Par la suite, son état de santé l’obligea à vivre dans des pays plus chauds et au bord de la mer. Il passa quelques temps à Paris, à la Bourboule et plus tard à Menton, puis en Allemagne, en Bohême, en Autriche et en Italie. C’est à partir de 5654 (1894) qu’il succéda à son père et assuma pleinement ses fonctions. Il occupait désormais la place de son père, à la synagogue, recevait les ‘Hassidim, répondait à leurs questions, commentait publiquement la ‘Hassidout. En 5655 (1895), son fils, Rabbi Yossef Its’hak, devint son secrétaire particulier, pour tous les problèmes communautaires.

Il se préoccupa des soldats juifs qui combattaient en Extrême Orient et, en 5664-5665 (1904-1905), institua des comités chargés de leur envoyer des Matsot pour Pessa’h. Grâce à son intervention, 2382 responsables communautaires, Rabbanim, ‘Hazanim et Cho’hatim furent réformés en 5777 (1917).

Il fonda, le dimanche 15 Elloul 5657 (1897), la Yeshiva Tom’heï Temimim, afin que la Guemara et la ‘Hassidout puissent être étudiées en un seul et même endroit. Ce fut là la grande oeuvre de sa vie. Puis, en 5671 (1911), il fonda, dans le même esprit, la Yéshiva Torat Emet, dont il confia la direction à Rabbi Shlomo Leïb Eliezerov, à ‘Hevron, en Terre Sainte. Il délégua Rabbi Chnéor Zalman Havlin, qui se rendit, pour cela, en Erets Israël. Pendant l’été 5676 (1916), il fonda une extension de la Yeshiva, avec de nombreuses succursales, en Géorgie, puis dans le Caucase.

Son enseignement et particulurièrement important. Il développa les idées de la ‘Hassidout et les présenta de manière structurée. C’est à ce titre qu’il fut appelée le « Maïmonide de la ‘Hassidout ». Ses très nombreux discours sont désormais pour la plupart imprimés.

En 5659 (1899), il affirma sans ambiguïté son opposition au sionisme, dans une première lettre, qui fut alors diffusée. De même, il s’engagea dans la lutte contre la Haskala. Il coopéra avec des responsables d’autres communautés, notamment Rabbi Its’hak El’hanan Spector de Kovno et le baron Guinsbourg de Pétersbourg, le Rabbi de Tcherkov, le Rabbi de Bouyan, le Rabbi de Wholin, le Rabbi de Slonim, le Rabbi Elyahou ‘Haïm de Lodj, Rabbi David de Karlin, Rabbi ‘Haïm de Brisk, le docteur Tsadok Kahn, grand Rabbin de France et le Rav Ritter; grand Rabbin de Hollande. En 5667 (1907), il créa « l’union des Juifs observants », avec un programme d’action très détaillé, dont il confia l’exécution au Rav Breur et au Rav Yaakov Rosenheim. Toutefois, à la réunion de Katowitch, en 5669 (1909), il annonça officiellement qu’il se retirait d’Agoudat Israël. En effet, il expliqua que cette organisation, dont la finalité devait être l’union entre toutes les tendances du peuple juif, ‘Hassidim et Mitnagudim, afin de défendre les valeurs de la Thora et des Mitsvot, se détournait de sa vocation première et défendait des intérêts politiques, étrangers à ceux qui avaient la Thora pour seule préoccupation.

Il quitta Loubavitch, avec toute sa famille, le dimanche 16 Mar ‘Hechvan 5676 (1915) et s’installa à Rostov sur le Don. De 5678 à 5780 (1918 à 1920), la Russie connut la guerre civile. Le Rabbi se consacra alors à mettre en ordre les manuscrits des précédents Rebbeïm.

A l’issue du Shabbat Vayikra, veille du dimanche 2 Nissan 5680 (1920), à trois heures trente du matin, il quitta ce monde. Il est enterré à Rostov sur le Don. Dans les trente jours suivant son décés, un incendie détruisit la maison qu’il habitait à Loubavitch, avant de partir pour Rostov.

Il eut un fils unique, Rabbi Yossef Its’hak, le Rabbi Rayats, qui lui succéda.