Les yechivot sont fermées à cause de la situation sécuritaire ? Dans la communauté Loubavitch de Rehovot, ils ont mis en place un dispositif commun de yechiva pour les étudiants de toutes les yechivot, petites et grandes. Le Rav Shneur Zalman Brod, mashpia à la yechiva Loubavitch de Rehovot, déclare : « Il n’y a pas de remplacement à un vrai apprentissage en binôme en présentiel. Le zoom n’est pas efficace pour des structures comme la yechiva ».

 

Suite aux instructions du commandement de la défense civile pour l’opération « Chamayim Hachmonaïm », dans la plupart des yechivot les études ont seulement repris en début de semaine.

Beaucoup d’étudiants étaient « bloqués » à New York après le mois de Tichri à cause de la crise des vols, jusqu’à ce que les compagnies aériennes leur trouvent un vol alternatif. Mais il s’avère que la semaine dernière, dans la plupart des yechivot du pays, il n’y a pas eu de cours et dans certaines yechivot, ils ont dû à nouveau utiliser comme pendant le Covid, un dispositif de cours en zoom et par téléphone.

A la yechiva Loubavitch de Rehovot ils ont devancé tout le monde et en coopération communautaire ils ont mis en place un dispositif de yechiva, en conformité avec les consignes de sécurité de la défense civile, incluant des étudiants de toutes les yechivot Loubavitch du pays, petites et grandes.

A ce sujet, Herzl Kosashvili a interrogé sur Radio COL le Rav Shneur Zalman Brod, mashpia de la yechiva Loubavitch de Rehovot, qui a été parmi les initiateurs de l’idée et a assuré en coopération communautaire la mise en place d’un dispositif d’étude qui peut servir de modèle à suivre en temps de crise.

Le Rav Shneur Zalman Brod : « Il est clair pour nous tous que la valeur de l’étude de la Torah est élevée et justement en ces jours où le peuple juif en a besoin. J’ai vu que des étudiants restaient à la maison et ne trouvaient pas le cadre approprié. Nous ne sommes pas la seule communauté qui a fait cela, mais ici ça s’est fait de manière plus globale ». Le Rav Brod raconte comment tout a commencé : « Nous nous sommes adressés au Rosh Yeshiva le Rav M.M. Gluckowsky et au Rav Haïm Aharon, le directeur de la yechiva, et ensemble nous avons créé une plateforme, une yechiva qui fonctionne près de 9 heures par jour, qui répond aux besoins des temimim de toutes les yechivot, petites et grandes. Pas en zoom ni par téléphone ».

Le Rav Brod souligne les avantages de l’étude en yechiva par rapport aux solutions de remplacement contraignantes :

« Le zoom n’est pas une solution, les étudiants ont besoin même plus que de l’étude de la Torah, d’un cadre familial psychologique. On voit des temimim bavarder pendant les intercours, vivre ces expériences ensemble, faire des farbrenguen. Le zoom et le téléphone ne donnent pas cette réponse. Au début du Covid nous avons essayé de croire que ça apporterait une solution mais quand on fait un retour d’expérience, la majorité disent que c’était sympa mais que ça ne répondait pas au besoin, et qu’il aurait absolument été possible d’agir plus. Il n’y a pas de remplacement à un vrai apprentissage, en face à face avec un mashpia et un rabbin. En plus de l’étude elle-même, il y a aussi le vrai cadre : un étudiant sait qu’il doit se lever à l’heure pour arriver au cours de hassidout après le mikvé, il doit se coucher à l’heure pour se lever à l’heure. Tout fonctionne différemment ».

Concernant les parents qui hésitent à envoyer leur fils à cause de la situation sécuritaire, le Rav Brod dit : « Nous sommes collés à un abri, il y a deux jours nous avons eu une alerte et nous sommes tous allés à l’abri. Je pense que la maison n’est pas plus sûre qu’une synagogue attenante à un abri. C’est approuvé par la défense civile. »

« Je m’adresse aux responsables de yechivot et décideurs : sans beaucoup d’efforts nous avons réussi à atteindre environ 80 étudiants de yechivot petites et grandes. C’est émouvant, élève et insuffle de la vitalité non seulement chez les temimim mais aussi dans la communauté. Il y a des cours à différents niveaux, il y a des examens, une autre ambiance. Si les responsables des yechivot et rabbins communautaires tendaient l’oreille à une telle solution, ce serait l’objectif commun à nous tous. »

« Ils sont venus de toutes les yechivot, nous avons vu pendant les inscriptions : de Beit Shemesh, Safed, Elad, Hanoch Lenaar et bien d’autres, vraiment l’ensemble des temimim. A tel point que certaines yechivot ont annoncé que les élèves doivent aller à la yechiva de Rehovot et ne pas participer aux zooms et téléphones. Si nous faisions cela dans l’ensemble des communautés en Israël, ce serait une chose très bénie », conclut le Rav Brod.