5 Tichri 5780
Cours N° 60
Mitsva positive N° 171 :
Il s’agit du commandement nous enjoignant de donner un demi-sicle chaque année, comme il est dit: « Chacun d’eux paiera au Seigneur le rachat de sa personne ». Et la Torah ajoute: « Ce tribut, ils donneront ». Il est clair que les femmes ne sont pas astreintes à accomplir ce commandement, puisqu’il ne s’applique, selon la Torah, qu’à « tous ceux qui seront compris dans le dénombrement » [qui sert pour l’armée].

Les dispositions relatives à ce commandement ont été expliquées dans le Traité spécialement consacré à ce sujet, c’est-à-dire le Traité Chekalim. On y explique que ce commandement n’est accompli que lorsque le Temple existe.

Mitsva positive N° 153 :
Il s’agit du commandement que le Saint béni soit-Il nous a ordonné à propos du compte des mois et des années; c’est le commandement de la sanctification du mois, tiré du verset suivant: « Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois ». Nos Maîtres expliquent ainsi ce verset: « Le témoignage sera votre apanage ». Cela signifie que ce commandement n’est pas confié à tout un chacun, comme c’est [en revanche] le cas du Chabbat [qui commémore la] Création et pour l’accomplissement duquel chacun est tenu de compter six jours et de cesser tout travail le septième jour. Il n’est pas du ressort de chacun apercevant la nouvelle lune, de décider que ce jour est le premier du mois ou de fixer le début du mois sur la base des calculs qu’on lui a enseignés ou, en voyant que le printemps sera tardif, ou sur la base d’autres considérations, d’ajouter un [treizième] mois intercalaire.

Ce commandement ne peut jamais être exécuté par quiconque, sauf par le Grand Sanhédrin exclusivement et seulement en Israël. C’est pourquoi, en raison de l’absence d’un Grand Sanhédrin à l’heure actuelle, l’observation [de la nouvelle lune] n’est plus pratiquée de nos jours, de même que les sacrifices sont supprimés du fait que nous n’avons pas le Temple. A ce sujet précisément, les sectes hérétiques nommées ici en Orient « Caraïtes » se fourvoient; même quelques rabbins n’ont pas réussi à saisir ce point fondamental et ont commencé à s’égarer dans l’obscurité la plus épaisse. Sache que ces calculs auxquels nous nous livrons de nos jours et grâce auxquels nous connaissons [les dates des] néoménies et des fêtes ne peuvent être effectués valablement qu’en Israël.

Cependant, lors de périodes critiques et en l’absence des Maîtres d’Israël, il est permis à un tribunal rabbinique ayant reçu l’ordination en Israël d’intercaler des mois et de déterminer les néoménies en dehors du pays [d’Israël], ainsi que l’a fait Rabbi Akiba, d’après ce que nous rapporte le Talmud. Cette procédure, toutefois, pose de grands problèmes et l’on sait qu’il y eut presque toujours [des Maîtres] en Israël et que ce furent eux qui déterminèrent les néoménies et les années intercalaires selon les méthodes adoptées par la Tradition, lorsqu’ils étaient rassemblés.

Nous sommes ici en présence d’un des plus grands fondements de notre foi, qui ne peut être connu et compris sans une profonde réflexion: quand, à l’heure actuelle, nous raisonnons, au moyen de la table des années intercalaires qui se trouvent en nos mains, en dehors d’Israël, et que nous déterminons que tel jour sera une néoménie et que tel autre une fête, nous ne nous basons pas sur notre propre raisonnement, ce faisant. Au contraire, c’est grâce au fait que le Tribunal Rabbinique, en Israël, a fixé en son temps que tel jour serait celui de la néoménie ou d’une fête que ce jour devient le premier jour du mois ou un jour de fête, que leur décision [à l’époque] ait été basée sur des calculs ou sur l’observation [de la nouvelle lune].

C’est ainsi que l’a interprété notre Tradition: « [Voici les solennités de l’Eternel, convocations saintes,] que vous proclamerez, vous-même [en leur saison]: ce verset signifie… que je n’agrée aucune autre fête [que celles proclamées par vous-mêmes] ». En d’autres termes, les fêtes seront fixées d’après ce que les Sages auront proclamé « même dans la méprise », « même avec préméditation », « même induits en erreur », comme la Tradition l’affirme. De nos jours, nous ne faisons de calculs que pour savoir quel jour a été fixé par les habitants d’Israël puisque c’est de cette manière que l’on fixe et établit [le calendrier] à notre époque et non par l’observation [de la nouvelle lune]. Nous nous référons aux décisions de ces derniers et non à nos calculs, qui ne sont que des confirmations [de points déjà établis]. Il faut bien se pénétrer de ce principe.

J’ajouterai à cela encore une explication. Supposons, par exemple, que les habitants d’Israël aient disparu du pays — que D.ieu nous préserve d’une telle chose, puisqu’Il nous a promis qu’Il n’effacerait ni ne déracinerait pas totalement les restes du peuple — et qu’il n’y ait plus de Tribunal Rabbinique là-bas et qu’en dehors d’Israël il n’existe aucun Tribunal Rabbinique ayant reçu son ordination en Israël; dans ce cas, nos calculs ne nous seraient d’aucune utilité car nous ne devons pas faire de calculs en dehors d’Israël pour déterminer les années intercalaires ou les néoménies, sauf dans les conditions précitées, comme nous l’avons expliqué. « C’est de Sion que sort la doctrine et de Jérusalem la parole du Seigneur. » Si une personne avertie analyse ce que le Talmud dit à ce sujet, elle comprendra que tout ce que nous avons expliqué est correct et indubitable.

On trouve dans la Torah des allusions démontrant la base des principes sur lesquels nous fondons notre connaissance des néoménies et des années intercalaires. Voici l’un de ces passages: « Et tu observeras cette institution en son temps à chaque anniversaire ». A ce sujet, nos Maîtres ont dit: « Cela nous enseigne que l’on ne doit « grossir » l’année [d’un mois intercalaire] qu’au moment de l’année le plus rapproché de la saison en question » [c’est-à-dire au mois d’Adar précédant le mois de Nissan, mois de la fête de Pâques]. Ils ont précisé en outre ce qui suit: « D’où sait-on que la décision d’ajouter un mois supplémentaire ou de proclamer la Néoménie n’est valable que si elle a été prise de jour? Du verset suivant de la Torah [littéralement]: de jours en jours ».

Quant au passage: [il sera pour vous le premier] des mois de l’année », nos Maîtres l’ont interprété ainsi: « Ce sont les mois que tu comptes pour arriver au total d’une année mais tu ne comptes pas les jours pour arriver au total d’une année ». Ceci veut dire que l’intercalation doit être d’un mois entier. Il est également écrit: « …un mois [composé de] jours ». Nos Maîtres commentent ces mots de la manière suivante: « Ce sont les jours que tu comptes pour arriver au total d’un mois mais tu ne comptes pas les heures pour arriver au total d’un mois ». Ils ajoutent que le verset: « Prends garde au mois de la germination » est là pour nous enseigner que dans notre calendrier nous devons prendre en considération les saisons de l’année, de manière à conserver des années solaires.

Toutes les dispositions relatives à ce commandement sont entièrement expliquées dans le premier chapitre du Traité Sanhédrin, dans le Traité Roch Hachana et aussi dans le Traité Berakhoth