Un tribunal ukrainien vient de condamner à plusieurs peines de prison pour l’agression mortelle du Rav Mendel Deutsch hy’d il y a trois ans.

Deux hommes ukrainiens ont été condamnés à neuf et onze ans de prison respectivement. Deux autres femmes – qui étaient mineures au moment de l’agression – ont été condamnées pour sept ans de prison pour le meurtre.

Le rav Deutsch avait passé les fêtes de Tichri en Ukraine avec des groupes souhaitant se rendre en pèlerinage auprès des tombeaux des Tsadikim. Parti recharger son téléphone à la gare, il a été brutalement agressé par des voyous antisémites qui avaient vu en lui une proie qu’on pouvait facilement dévaliser et frapper. Les autorités eurent beaucoup de mal à l’identifier et le firent soigner d’abord à l’hôpital de Kiev. Puis on le transporta, toujours dans le coma, en Israël où il a succombé à ses blessures à l’âge de 64 ans. Il a été enterré pendant ‘Hol Hamoèd Pessa’h à Jérusalem. Ses assassins ont été retrouvés deux semaines plus tard et ont été incarcérés.

Connu pour son amour du prochain, rav Deutsch se distinguait par son sens de l’hospitalité mais aussi par son attachement à l’école Chné-Or qu’il dirigea pendant vingt-cinq ans et qui avait été fondée par son beau-père, le regretté rav Chalom Mendel Kalmenson à Aubervilliers. Très investi dans l’éducation, il savait obtenir le meilleur de chaque élève en insistant sur ses points positifs et la beauté inhérente de chaque âme juive. Très nombreux sont ceux qui, grâce à lui, ont adhéré  à une vie de Torah et de ‘Hassidout.

Rav Deutsch racontait souvent l’histoire des frères Shapiro, ces imprimeurs de la ville de Slovita, injustement accusés de la mort d’un de leurs employés. Affreusement torturés, ces deux frères, descendants du célèbre Rabbi Pin’has de Koritz avaient, de plus, été forcés de passer entre des rangées de soldats qui les fouettaient. Quand la Kipa de l’un des frères était tombée, il avait refusé d’avancer tant qu’on ne la lui avait pas remise sur la tête – bien qu’il ait dû subir encore davantage de coups pour cela. Rav Deutsch aimait enseigner l’exacte version du chant attribué à ces deux Tsadikim, installés par la suite à Zitomir. Et c’est justement à la gare de Zitomir qu’il a été frappé à mort.