Vous m’interrogez sur la colère et l’orgueil. Dans ces domaines comme dans les autres, la réparation doit être effectuée, étape par étape.

Dans un premier temps, il faut s’efforcer de ne pas exprimer la colère ou l’orgueil par la parole. De la sorte, on réduit les proportions de ces sentiments, comme on peut le vérifier concrètement.

Quand ces sentiments se manifestent, il faut, en outre, méditer au contenu du début du chapitre 41 du Tanya. Il serait bon que vous en ayez une bonne connaissance, ou même que vous l’appreniez par cœur, depuis le début du chapitre jusqu’à la page 56b (Voir le texte ci-dessous).

Bien plus, comme vous le savez, les écrits du Ari Zal disent que celui qui se met en colère change d’âme. Vous consulterez également la causerie de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, prononcée le 19 Kislev 5693, qui commente l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ celui qui se met en colère… ”.

Source : Lettre 5239

À l’initiative du Beth Loubavitch et du Mak’hon Or Ha’Hassidout

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TANYA DEBUT DU CHAPITRE 41

פרק מא
בְּרַם צָרִיךְ לִהְיוֹת לְזִכָּרוֹן תָּמִיד רֵאשִׁית הָעֲבוֹדָה וְעִיקָּרָהּ וְשָׁרְשָׁהּ. וְהוּא, כִּי אַף שֶׁהַיִּרְאָה הִיא שֹׁרֶשׁ לְסוּר מֵרָע וְהָאַהֲבָה לְוַעֲשֵׂה טוֹב, אַף עַל פִּי כֵן לֹא דַּי לְעוֹרֵר הָאַהֲבָה לְבַדָּהּ לְוַעֲשֵׂה טוֹב, וּלְפָחוֹת צָרִיךְ לְעוֹרֵר תְּחִלָּה הַיִּרְאָה הַטִּבְעִית הַמְּסֻתֶּרֶת בְּלֵב כָּל יִשְׂרָאֵל שֶׁלֹּא לִמְרֹד בְּמֶלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא כַּנִּזְכָּר לְעֵיל, שֶׁתְּהֵא בְּהִתְגַּלּוּת לִבּוֹ אוֹ מֹחוֹ עַל כָּל פָּנִים.

דְּהַיְינוּ לְהִתְבּוֹנֵן בְּמַחֲשַׁבְתּוֹ עַל כָּל פָּנִים גְּדֻלַּת אֵין סוֹף בָּרוּךְ הוּא, וּמַלְכוּתוֹ אֲשֶׁר הִיא מַלְכוּת כָּל עוֹלָמִים, עֶלְיוֹנִים וְתַחְתּוֹנִים, וְאִיהוּ מְמַלֵּא כָּל עָלְמִין וְסוֹבֵב כָּל עָלְמִין, וּכְמוֹ שֶׁכָּתוּב: « הֲלֹא אֶת הַשָּׁמַיִם וְאֶת הָאָרֶץ אֲנִי מָלֵא », וּמַנִּיחַ הָעֶלְיוֹנִים וְתַחְתּוֹנִים וּמְיַחֵד מַלְכוּתוֹ עַל עַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בִּכְלָל, וְעָלָיו בִּפְרָט, כִּי חַיָּב אָדָם לוֹמַר: בִּשְׁבִילִי נִבְרָא הָעוֹלָם. וְהוּא גַּם הוּא מְקַבֵּל עָלָיו מַלְכוּתוֹ, לִהְיוֹת מֶלֶךְ עָלָיו, וּלְעָבְדוֹ וְלַעֲשֹוֹת רְצוֹנוֹ בְּכָל מִינֵי עֲבוֹדַת עֶבֶד.

וְהִנֵּה ה’ נִצָּב עָלָיו, וּמְלֹא כָל הָאָרֶץ כְּבוֹדוֹ, וּמַבִּיט עָלָיו וּבוֹחֵן כְּלָיוֹת וָלֵב אִם עוֹבְדוֹ כָּרָאוּי. וְעַל כֵּן צָרִיךְ לַעֲבֹד לְפָנָיו בְּאֵימָה וּבְיִרְאָה כְּעוֹמֵד לִפְנֵי הַמֶּלֶךְ.

CHAPITRE 41 avec le commentaire

Cependant, il faut toujours se souvenir [de ce qu’est] le début du service [de D.ieu], son principe et sa racine.

C’est-à-dire que, bien que la crainte [de D.ieu] soit la source de « Détourne-toi du mal » et l’amour [la source] de « Fais le bien »,

Autrement dit, la crainte de D.ieu est la source du refus de l’acte interdit (« Ecarte-toi du mal »), et l’amour la source de l’accomplissement des bonnes actions ou mitsvot (« Fais le bien »).

néanmoins, il ne suffit pas d’éveiller l’amour seulement pour « faire le bien » ;

Même pour l’accomplissement des commandements positifs (« Fais le bien »), il n’est pas suffisant d’éveiller le seul sentiment d’amour de D.ieu, quand la crainte demeure dissimulée dans les recoins du cœur.

il faut au moins tout d’abord (avant cet accomplissement) éveiller la crainte naturelle dissimulée dans le cœur de chaque juif, [crainte qui consiste à] ne pas se rebeller contre le Roi des rois, le Saint Béni soit-Il, comme dit plus haut (à savoir, que cette forme de crainte de D.ieu est innée et demeure enfouie dans le cœur de chacun),

de sorte qu’elle soit manifeste dans son cœur ou [dans] son esprit en tout état de cause.

Le sentiment de crainte de D.ieu idéalement recherché est celui qui naît de la profonde méditation sur la grandeur divine. Mais il faut au moins, si l’on ne parvient pas à le faire naître ainsi, éveiller la crainte de D.ieu innée, latente dans le cœur de chacun.

Or, ce sentiment inné de crainte peut (a) affleurer comme une émotion effectivement ressentie dans le cœur ou (b) pour le moins, être appréhendé dans la pensée.

Cela signifie réfléchir dans sa pensée à tout le moins, sur la grandeur du Ein Sof et Sa royauté,

L’éveil d’un sentiment de crainte révélé dans le cœur implique la méditation avec la profondeur caractéristique de Daat ; à défaut, il faut au moins réfléchir (même si cette réflexion est dépourvue de la profondeur de Daat) sur la grandeur et la royauté de D.ieu,

qui est la royauté de tous les mondes, supérieurs et inférieurs, il existe une corrélation évidente entre la crainte qu’inspire le roi et l’étendue de son royaume ;

Il emplit tous les mondes, Il anime tous les mondes d’une vitalité immanente ; cette vitalité appartient au domaine de l’expérience, du ressenti des êtres créés.

et enveloppe tous les mondes, c’est-à-dire qu’Il les anime aussi d’une manière qui échappe à l’expérience sensible et à la compréhension des êtres créés,

ainsi qu’il est dit : « N’est-ce pas que J’emplis le ciel et la terre [dit D.ieu] ».

Et Il laisse de côté [mondes et êtres] supérieurs et inférieurs,

La royauté divine ne se rapporte pas directement à eux, en sorte qu’Il soit désigné comme leur D.ieu ou leur Roi.

et Il exerce spécifiquement Sa Royauté sur son peuple Israël en général (d’où l’appellation « Roi d’Israël ») et sur lui (cet individu) en particulier, car un homme se doit de dire : « C’est pour moi que le monde fut créé ».

La finalité de la Création, qui est l’expression de la souveraineté de D.ieu, se rapporte et s’identifie à lui individuellement, c’est-à-dire que, d’une certaine manière, cette finalité réside dans la royauté que D.ieu exerce sur lui spécifiquement.

Cette importance capitale de l’individu pourrait être expliquée par sa place au sein de la Communauté d’Israël, comparée à un seul corps. A l’image d’un corps qui souffre tout entier d’un défaut n’affectant qu’un seul de ses organes, le manque d’expression de la royauté divine chez un seul individu atteint toute la Communauté d’Israël.

Cependant, explique le Rabbi, si le Tanya cite ici la Michna selon laquelle l’homme (Adam) fut créé seul afin que l’individu soit à travers lui identifié au monde entier, c’est pour souligner l’importance de chaque personne en tant que telle. Car d’Adam seul dépendait alors en totalité l’affirmation de la Royauté divine dans la Création. D.ieu exerce ainsi Sa royauté spécifiquement sur chaque individu pris en lui-même et non pas seulement sur le membre singulier d’une collectivité. Et de même que les actions d’Adam ont un effet (positif ou négatif comme pour la faute de l’Arbre de la Connaissance) sur la totalité de la Création, de même les actions de chaque individu retentissent-elles sur l’ensemble des éléments de la Création.

Et lui aussi de son côté doit penser qu’il accepte sur lui Sa Royauté, de sorte que [D.ieu] soit roi sur lui et qu’il Le serve et accomplisse Sa volonté dans toutes les formes de travaux serviles.

L’acceptation parfaite du joug divin est demandée à chacun. Mais bien plus, Rabbi Chéour Zalman va montrer maintenant qu’il faut encore parvenir à la conscience claire que la Royauté divine s’exerce sur soi littéralement, que D.ieu se tient au-dessus de soi.

« D.ieu [Lui-même] se tient au-dessus de lui » et « le monde entier est plein seulement de Sa gloire » l’Omniprésence de D.ieu signifie qu’Il est présent partout et qu’Il voit tout ; mais du reste, Il l’observe lui en particulier, le pénètre de Son regard,

et sonde ses reins et son cœur c’est à dire ses pensées intérieures et ses sentiments [pour voir] s’il le sert comme il se doit.

Aussi doit-il [Le] servir en Sa présence avec amour et crainte, non pas simplement à la manière d’un sujet qui se trouve à l’intérieur du royaume, mais comme quelqu’un qui se tient devant le roi.