D.ieu demande à Moché d’obtenir de la part des Enfants d’Israël de l’huile d’olive pure afin de nourrir la « flamme éternelle » de la Menorah qu’Aharon allume chaque jour, « depuis le soir jusqu’au matin ».
Les habits sacerdotaux portés par les Cohanim (Prêtres), lorsqu’ils servent dans le Sanctuaire, font l’objet d’une description. Tous les Cohanim portent :
- le Ketonet, une longue tunique de lin, 2) les Mi’hnassayim, des pantalons de lin, 3) le Mitsnéfèt ou Migbat : un turban de lin, 4) l’Avnèt, une longue ceinture nouée au-dessus de la taille.
En outre, le Cohen Gadol (Grand Prêtre) porte : 5) le Ephod : un habit, semblable à un tablier, fait de laines teintes en bleu, rouge et violet, avec des fils de lin et d’or, 6) le ‘Hochène : un pectoral contenant douze pierres précieuses sur lesquelles sont inscrits les noms des douze tribus d’Israël, 7) le Méil : un manteau de laine bleue, bordé de clochettes d’or et de grenades décoratives, 8) le Tsits, une plaque d’or portée sur le front, sur laquelle est écrite l’inscription « sanctifié pour D.ieu ».
Tétsavé comporte également les instructions détaillées concernant les sept jours d’initiation à la prêtrise d’Aharon et de ses quatre fils : Nadav, Avihou, Elazar et Itamar, et la fabrication de l’autel d’or sur lequel étaient brûlés les Ketorèth (encens).
Ce Chabbat est également appelé Za’hor (« rappelle-toi ») et nous offre une leçon importante : la coutume juive veut que l’on appelle cette Paracha simplement Za’hor et ne mette pas l’accent sur la suite du verset : « Rappelle-toi ce que t’a fait Amalek ». Nous devons donc tirer un enseignement du concept du souvenir lui-même (sans rentrer dans les détails concrets de ce dont il faut ici se rappeler).
Un Juif doit, d’abord et avant tout, se rappeler son essence : il est un Juif, différent de tous les autres peuples.
Se rappeler qu’on est Juif nous inspire pour nous souvenir que nous avons « prêté serment au mont Sinaï » et que nous nous sommes engagés à observer la Torah et les Mitsvot. Le Rambam (Maïmonide) statue qu’en fait chaque Juif désire réellement observer toutes les Mitsvot. Aussi, poursuit-il, même lorsqu’il est forcé à le faire, cela est considéré comme s’il avait accompli la Mitsva de sa propre volonté, car son véritable désir est de se plier à la Volonté de D.ieu.
Ainsi, quand un Juif se rappelle de son essence et du serment qu’il a prêté d’accomplir la Torah et les Mitsvot, sa conduite en sera satisfaisante.
Bien que cela soit évident et applicable toute l’année, un moment particulièrement propice a été réservé pour que le Juif se rappelle qui il est et quelle est sa mission dans la vie. Il s’agit de cette Paracha qui donne de la force à toute l’année.
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La Paracha de cette semaine nous propose également une leçon très riche pour notre service de D.ieu. Tétsavé est la seule Paracha, dans toute la Torah (depuis le moment de la naissance de Moché), où le nom de Moché n’est pas mentionné. Le Baal Hatourim explique que cela tient au fait que lorsque Moché pria pour le Peuple juif, après la faute du veau d’or, il dit à D.ieu : « Pardonne leur péché, et sinon, je T’en prie, efface-moi de Ton livre que Tu as écrit. » Puisque la malédiction d’un homme sage est toujours suivie d’effet (quand bien même elle se fait sous condition et que la condition n’est pas réalisée), la malédiction de Moché « efface-moi de Ton livre » eut pour conséquence que son nom soit omis de la Paracha Tétsavé.
Moché voulait que D.ieu pardonne au peuple juif. Il tenta d’y parvenir par tous les moyens. Quand il dut se rendre à l’évidence que rien d’autre ne pourrait avoir le résultat escompté, il fut prêt à risquer sa propre existence pour le Peuple juif. Nous pouvons dès lors constater jusqu’où allait son Messirout Néfèch (le sacrifice de sa personne) pour son peuple.
Le péché du veau d’or était une offense très grave vis-à-vis de D.ieu. Il fut la source de tous les péchés qui suivirent. Cependant, cela n’empêcha pas Moché de demander à D.ieu d’accorder Son pardon à ceux qui l’avaient commis et, sinon, de « l’effacer » de Son livre. Moché ressentait qu’il ne pourrait pas exister sans le peuple juif.
Cet engagement montre l’immense étendue de son Messirout Néfèch. Il s’était sacrifié pour la Torah. Cela allait si loin que la Torah est appelée : « la Torah de Moché. » Mais lorsque le peuple juif fut menacé, il voulut prier pour eux. Et quand cela ne fut pas suivi d’effet, il allait se sacrifier pour eux, renoncer à être intégré à la Torah.
Tout ce qui précède est porteur d’un enseignement majeur quant à la manière dont nous devons mettre tout notre engagement dans la Mitsva qui édicte « Aime ton prochain comme toi-même. » Nous comprenons tous qu’aucune préoccupation personnelle n’était assez importante pour que Moché demande à D.ieu de l’effacer de Son livre. Cependant, lorsqu’il s’agit du peuple juif, Moché fut prêt à faire cette démarche. Force nous est donc de constater que l’amour qu’il éprouvait pour ses prochains n’était pas seulement « comme lui-même » mais que cet attachement dépassait de très loin son amour pour lui-même.
La Mitsva d’Ahavat Israël, (l’amour du prochain) est particulièrement pertinente dans ces jours qui précèdent Pourim. Les Mitsvot de cette fête, et en particulier, celles de Michloa’h Manot (envoi de mets) et de Matanot Laévyonim (dons aux pauvres) mettent l’accent sur l’Ahavat Israël. De la même façon, la lecture de la Meguilah doit se faire afin que se réalise le verset : « dans une multitude de gens est la gloire du Roi ». Cela est également lié à Ahavat Israël (le fait de faire venir le maximum de personnes pour qu’elles entendent la lecture de la Meguilah.)
Puissions-nous accepter la leçon de cette Paracha et nous engager sans limite dans la Mitsva d’Ahavat Israël. Nos efforts seront décuplés par l’étincelle de Moché, qui s’y consacra, que l’on peut trouver en chacun de nous. Nous mériterons alors l’accomplissement de la prophétie : « Voici… Je t’enverrai Eliahou le Prophète… qui tournera le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leur père », avec la venue de Machia’h, dans un futur proche.