Il y a dix ans, le Rav Mendel et Haya Goldberg sont arrivés en Chli’hout dans la ville de Playa del Carmen, au Mexique – et ont réalisé une véritable révolution spirituelle.

C’était en Elloul 5766-2006, lorsque le Chalia’h de Cancún (Mexique), le Rav Mendel Druck, a contacté le Rav Mendel Goldberg et son épouse et leur a demandé de venir en Chli’hout à Cancún.

Le repas de Roch Hachana était copieux et a attiré près de 1 000 juifs, dont certains de la communauté locale et dont la grande majorité était des touristes israéliens. Après Rosh Hashanah et avant Yom Kippour, le Rav Mendel Druck a emmené le couple Goldberg dans la ville de Playa del Carmen pour rendre visite à des Juifs, proposer aux juifs de mettre les Tefillines et propager le judaïsme.

Puis, tout en marchant, ils ont décidé qu’un Beth Habad serait érigé à Playa del Carmen.

Playa del Carmen est un village de pêcheurs le plus visité au monde, situé à quelques minutes en voiture de la ville de Cancun. 

Il y a vingt ans, le lieu a subi un changement majeur: ce village pauvre de 3 000 habitants est devenu une ville vaste et aisée, avec plus de 300000 habitants et des centaines d’hôtels.

Cette année, Chabbat Na’hamou, le Rav Mendel et Haya Goldberg ont célébré leur 10eme anniversaire de Chli’hout à Playa del Carmen.

Une Seouda de Chabbat a été organisée dans un grand Hotel de la ville à laquelle ont participé plus de 450 personnes, habitants et touristes.

« Dix années de labeur. Dix années de rapprochement de juifs par la Torah et les activités. Un travail que l’on n’aurait jamais pu accomplir par nos propres forces. Tout est dans la bénédiction du Rabbi, et nous ne sommes que ses émissaires », a expliqué le Rav Goldberg.

Il a fallu plus d’un an au Rav Druck pour persuader les Goldberg d’accepter cette Chli’hout. « Après Chavouot 2006, nous avons décidé que le moment était venu et que nous étions prêts à venir vivre dans cet endroit. Au début du mois d’Av, nous avons atterri  au Mexique, et nous somme arrivés dans La ville de Playa del Carmen.

A cette époque, un Hassid Satmar, résident de Williamsburg, a pris contact avec le Rav Mendel Druk. Il lui a raconté que depuis des années il se rendait en Asie pour affaires et bien, sur passait Chabbat dans les Beth Habad locaux pour les offices et les repas. Le Hassid Satmar a raconté au Rav Druk qu’il avait un client important qui était dans l’incapacité de rembourser sa dette. Il lui a proposé en échange  un appartement qu’il possédait à Playa.

Le Rav Goldberg se souvient: « Lorsque le Hassid Satmar a appris que nous recherchions un logement pour le Beth Habad, il a été très heureux d’offrir cet appartement.

À nos débuts, nous avons utilisé quatre annuaires de téléphone pour contacter des juifs sans succès. Nous avons décidé de sortir à la rencontre de  Juifs dans la rue.

« Nous nous sommes retrouvés à errer dans les rues, deux jours, trois jours, une semaine sans rencontrer un seul juif. Nous sommes rentrés dans un supermarché pour acheter quelques fruits et à boire – et j’ai commencé à penser. Cela fait une semaine que nous essayons de rencontrer des juifs sans résultat. Si je ne mets pas maintenant les Tefilines à quelqu’un, cette Chli’hout n’a aucun sens.

 Dès que cette pensée a traversé mon esprit, un jeune homme sorti de sa voiture et nous jeta un regard étrange et méfiant. Je l’examinais et ne distinguais rien de juif en lui. Devais-je lui demander si il est juif?, J’étais indécis, ne sachant pas comment pouvait réagir cette personne a une telle question: nous n’étions pas à New York ni à Paris.

« Soudain je lui demandais : « Tefilines? »  S’il n’était pas juif, il ne comprendrait  pas, et si il était  juif, il fallait encore espérer qu’il sache ce que sont des Tefilines. Et heureusement, il s’est dirigée vers moi tout en relevant sa manche. « Rav, je m’appelle Daniel. Peut-être pourriez-vous habiter ici. Nous avons besoin de vous pour ouvrir une synagogue, nous n’avons rien ici! »

« Nous avons ressenti une énorme satisfaction. Nous avions reçu un message du ciel nous disant que nous étions les Chlou’him de Playa. Puis, nous avons  rencontré de plus en plus de Juifs et, lentement, nous avons aimé cet endroit.

Nous avons commencé à organiser les Fêtes juives avec des annonces et des publications pour l’ouverture du Beth Habad. Dès que nous avons accroché le grand panneau d’entrée, sur lequel est inscrit Habad, de plus en plus de juifs arrivaient. Au cours des premiers mois, nous avons rencontré des juifs, chacun prétendant être le seul Juif de la ville. Il s’est avéré que de nombreux Juifs ont assisté à l’éclairage public d’une Menorah géante.

« Parallèlement à nos activités avec la communauté, la ville a pris un renom international et ont commencé à affluer de nombreux touristes. Bien sûr, les touristes israéliens affluaient également tout au long de l’année. Seulement quelques semaines ont passé et l’appartement était déjà étroit pour contenir tout le monde et nous avons dû louer un local dans le centre-ville, à quelques mètres de la plage principale.

« Avec l’aide de bonnes personnes, nous avons rénové le lieu et inauguré le nouveau Beth Habad. J’ajouterai que en quelques années, notre rue était devenue une rue israélienne du fait des boutiques israéliennes qui y ont ouvert leurs portes.

« Tout s’est passé très vite. Le soir de Youd Teth Kislev, cette année-là, nous avons reçu un mail nous demandant de faire un don pour la construction d’un mikve – pour un Chalia’h qui avait créé son Beth Habad depuis plus de dix ans. Et au moment de faire mon don symbolique, j’ai pris la décision de construire aussi un mikve à Playa,  mais sans attendre dix ans pour le réaliser. J’ai donc immédiatement écrit au Rabbi lui demandant une bénédiction pour un grand succès et j’ai envoyé la lettre au Ohel. 

 Plusieurs  semaines plus tard, je me suis assis en rendez-vous avec un homme d’affaires et je lui ai fait part de ma passion pour la construction d’un mikve. Il m’a demandé des précisions et, quelques mois plus tard, il est revenu me voir en disant qu’il avait trouvé un terrain avec un permis de construire. « Faites juste venir un rabbin qui sait comment construire un Mikve », a été son dernier mot. 

Le Rav Mendel Goldberg rajoute: « Un soir, après une autre journée remplie de travail, en plein milieu d’un cours de Torah, un jeune-homme dont le visage m’était familier est entré,.

« Daniel? » lui ai-je demandé. « Nous avons mis des Téfilines dans un magasin il y a environ quatre ans?. » Oui, c’était lui.

« J’ai bien reçu tous vos mails, vos messages, vos téléphones, tout », dit-il, « mais j’étais mal à l’aise de vous répondre. Pendant tout ce temps, je vivais avec une non-juive et j’avais honte de mettre les pieds dans le Beth Habad. « Mais j’ai toujours su que ma place était ici. L’endroit auquel j’appartiens. Et aujourd’hui j’ai quitté cette jeune fille et cette semaine est ma dernière semaine à Playa, et mon dernier Chabbat ici, je voulais le passer avec vous.

Une larme s’est mise à couler sur ma joue, et je ne pouvais pas cacher mon émotion. Il est retourné dans sa famille au Canada et après environ un an, il a épousé une jeune fille juive et créé un foyer juif avec des enfants adorables.

Une telle histoire est l’une des nombreuses histoires que nous ignorons même. Les touristes entrent et sortent et il est impossible de savoir à quel point un cours ou un repas a pu transformer les juifs de l’île.

« Aujourd’hui, au Beth Habad, nous avons un Minyan chaque jour, des cours de Torah, de Guemara, de Tanya et de Hassidout, ainsi que des conférences. Il y a des cours pour les femmes et des activités pour les enfants. Il existe un service casher qui fournit de la nourriture casher aux hôtels environnants (beaucoup de gens grâce à cela viennent organiser des mariages et des réceptions dans notre région). Et pour les grands événements, nous utilisons l’un des grands hôtels.

« Nous avons atteint une situation où nous devions organiser trois services de repas de Chabbat pour satisfaire la demande.

Avec l’aide de Dieu, nous aurons plus tard un bâtiment qui nous permettra de recevoir tout le monde avec largesse et dans lequel nous pourrons développer nos activités dans tous les domaines.

Une fois par an, a lieu une convention des Chlou’him du Mexique et des Caraïbes. Il ya trois ans, j’ai pris l’avion pour me rendre dans une convention en République dominicaine. Je me suis arrêté quelques heures à New York et je me suis rendu au Ohel du Rabbi.

Dimanche soir, je suis arrivé au Ohel et j’ai écrit au Rabbi que je partais pour un rassemblement des Chlou’him et que je revenais avec l’aide de D.ieu jeudi à midi. La situation financière pour nous à cette époque n’était pas la meilleure et je devais payer une facture relativement importante à mon retour. J’ai donc écrit au Rabbi et j’ai laissé une copie de la facture. Le Rabbi trouverait le moyen de m’aider! J’ai quitté le Ohel  calme et confiant.

« Lors du vol du retour, je devais faire escale à Panama, et quelques minutes avant mon embarquement, un ami, homme d’affaires européen, m’a écrit pour demander de mes nouvelles. Je lui ai répondu que je rentrais d’un Kinous Hachlou’him et que je ferai bientôt escale au Panama. Il se trouvait que lui aussi devait faire escale au Panama au même moment et nous nous sommes mis d’accord pour nous rencontrer.

Quand nous nous sommes rencontrés, il m’a immédiatement dit: » Écoutez, je n’étais pas du tout censé voyager à  Panama. J’ai rencontré un Juif américain qui a commencé à me parler de sa vie et de ses affaires au Mexique. Je lui ai dit que je connaissais un Chaliah du Rabbi au Mexique et Il a sorti une enveloppe et me l’a donnée pour vous la transmettre.

Dans l’enveloppe il y avait le montant exact de la facture que je m’étais engagé à payer à temps.