Un engagement personnel transformé en mouvement collectif : comment un homme a motivé des centaines de personnes à étudier quotidiennement l’œuvre majeure de Maïmonide
Le Rav Raphaël Himi, qui a récemment déménagé d’Elad à Ganei Ahissamakh à Lod, partage avec Hertzel Kossashvili sur Radio COL sa passion héritée pour l’étude du Maïmonide. Il révèle comment le « virus du Rambam », transmis par son père, le Rav Asher Himi, l’a conduit à répondre à l’appel du Rabbi de Loubavitch, jusqu’à organiser une célébration majeure prévue ce jeudi à Lod.
« Éduque l’enfant selon sa voie, même quand il vieillira il ne s’en écartera pas ». Le mérite revient d’abord à son père, le Rav Asher Himi, qui lui a inculqué dès l’enfance l’importance d’étudier le Rambam. « Le décret a été publié en 1984, j’avais l’âge de ma Bar-Mitsvah. J’ai grandi avec cette tradition », raconte-t-il.
Rabbi Moché Ben Maïmon, connu sous le nom de Rambam ou Maïmonide, fut une figure exceptionnelle du 12ème siècle. Savant polyvalent – médecin, philosophe, écrivain et rabbin – son parcours le mena d’Espagne au Maroc, puis en Terre Sainte et enfin en Égypte, où il devint médecin personnel du sultan. Sa grandeur est immortalisée sur sa pierre tombale à Tibériade par l’inscription : « De Moché (Moïse) jusqu’à Moché (ben Maïmon), il n’y eut personne comme Moché ! »
En 1984, le Rabbi de Loubavitch, qui citait régulièrement le Michné Torah dans ses enseignements, lança un appel universel : chaque Juif, indépendamment de son niveau d’étude ou de ses occupations, était invité à étudier quotidiennement cette œuvre selon trois formats possibles : trois chapitres par jour (cycle d’un an), un chapitre par jour (cycle de trois ans), ou l’étude des lois correspondantes dans le Séfer Hamitsvot.
Un tournant décisif s’est produit il y a 14 ans lors d’un voyage communautaire au tombeau de Rabbi Shimon Bar Yohai, la veille de Roch Hodech Adar. Lors d’un Farbrenguen qui s’est prolongé jusqu’à 3 heures du matin avec le Rav Shneor Zalman Yeruslavski, une question a émergé : « Quel engagement concret allons-nous prendre après cette soirée ? » Le Rav demanda alors : « Qui se propose d’enseigner le Maïmonide quotidiennement entre Minha et Maariv ? » Malgré la difficulté de la tâche, le Rav Himi accepta ce défi. Depuis, ce cours se poursuit sans interruption depuis 14 ans.
À Elad, son approche personnalisée a porté ses fruits : « J’ai pris le temps de convaincre chacun individuellement, et aujourd’hui, des centaines de personnes étudient le Rmbam. Il est rare de trouver un Hassid Habad à Elad qui ne l’étudie pas. »
Le Rav Himi invite maintenant la communauté à participer à une grande célébration aux salles Lafayette de Lod ce jeudi, premier jour d’Adar, pour marquer la fin du 44e cycle d’étude du Maïmonide. Cet événement réunira plusieurs communautés Habad : Elad, Ramla, Lod, Ganei Ayalon et d’autres, autour de tables dressées, dans une atmosphère de chants et de joie.
« Le Rabbi a utilisé des expressions merveilleuses concernant ceux qui étudient le Maïmonide », conclut le Rav Himi. « Il disait que cette étude protège de toute maladie et apporte des bénédictions. Contrairement à d’autres traditions que les Rabbis précédents avaient déjà établies, celle-ci est unique et particulièrement chère au Rabbi, unissant tout le peuple d’Israël autour d’une étude qui englobe toute la Torah. »