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Rav Haïm Mellul

 

Etre l’émissaire du Rabbi, « s’identifiant à celui qui le délègue », requiert une adhésion totale au comportement de celui qui délègue. Cet engagement doit être sans compromis. La joie d’être l’émissaire du Rabbi doit aller de pair avec un ardent désir, une détermination profonde. Dans un discours prononcé durant le Chabbat Parchat Béréchit 5719 (1958), figurant dans le Torat Mena’hem, tome 24, page 187, le Rabbi explique :

Un point doit être clairement établi. Certains s’investissent pleinement dans les domaines du monde, mais, ce faisant, ils oublient complètement celui qui les a délégués. En effet, ils sont uniquement préoccupés par ces domaines matériels, absorbés par eux, par la totalité de leur personnalité.

Il est impossible de ne faire que s’investir dans les domaines matériels, sans chercher, simultanément, à s’élever au-dessus d’eux, sans être saisi par la nostalgie de la spiritualité. Les deux sentiments doivent être conjointement présents et il est nécessaire de les associer, de la manière qui convient. Le désir d’élévation ne doit pas être trop fort, car tout accomplissement pourrait alors être mis de côté.

De même, l’investissement en les domaines matériels ne doit pas être trop fort non plus, sans désir de s’élever, car on risquerait d’oublier la mission que l’on a reçue. Lorsque l’investissement en les domaines matériels et l’élévation morale sont conformes à ce qu’ils doivent être, non seulement ils ne se contredisent pas, mais, bien plus, ils se complètent.

C’est alors que l’on accomplit pleinement, de la manière qui convient, la mission qui consiste à diffuser les sources de la ‘Hassidout et l’on obtient la venue de : « David, Son serviteur », très prochainement.

L’abnégation que l’on attend d’un émissaire du Rabbi ne consiste pas uniquement à mettre de côté sa propre personnalité. Bien au contraire, il doit se servir pleinement de ses propres capacités et de ses talents, tout en se consacrant pleinement à l’accomplissement de la mission de celui qui le délègue. Dans une causerie du Chabbat Parchat Toledot 5748 (1988), figurant dans le Séfer Itvaadouyot 5748, tome 1, à la page 501, le Rabbi explique :

Il convient de souligner que les émissaires doivent accomplir leur mission non seulement par soumission, comme des serviteurs, mais aussi par leurs forces propres, celles d’émissaires du Rabbi. Ceci leur permet de faire preuve d’un enthousiasme totalement différent.

Certes, la soumission, le service de D.ieu du serviteur ont la qualité de mettre de côté sa propre personnalité. Néanmoins, lorsque l’on se consacre à sa mission comme à ce que l’on détient personnellement, on fait preuve d’une fougue accrue, comme on l’a indiqué. De la sorte, la mission sera menée à bien, d’une manière effective, plus pleinement encore.

La volonté de celui qui délègue est donc que l’on fasse de cette mission sa propre affaire. De ce fait, parce que l’on est soumis et que l’on accepte pleinement cette mission, on doit s’y consacrer non seulement comme un serviteur, mais aussi comme un émissaire du Rabbi.

Les émissaires du Rabbi doivent mener à bien les accomplissements qui leur sont confiés en faisant don de leur propre personne. Même s’ils doivent, pour cela, être soumis, on peut vérifier, dans la pratique, qu’il est nécessaire, bien souvent, de manifester fermement sa propre personnalité pour obtenir un résultat.

Si l’on ne manifeste sa personnalité que faiblement, on cessera de se consacrer à la mission dès que l’on sera confronté à des difficultés et, a fortiori, quand il faudra se mettre en danger. A l’inverse, quand on est déterminé, rien n’empêchera de mettre en pratique la volonté et l’on sera prêt à agir dans toutes les situations, y compris quand il est nécessaire, pour y parvenir, de faire don de sa propre personne.

Bien plus, il appartient également à un émissaire du Rabbi d’anticiper les attentes de celui qui le délègue. Dans une causerie prononcée le Chabbat Parchat Béréchit 5721 (1960), figurant dans le Torat Mena’hem, tome 29, à la page 134, le Rabbi dit :

Il est donc nécessaire d’être des soldats, y compris dans des domaines en lesquels le Rabbi n’a jamais donné aucune directive, pour ce qu’il n’a pas clairement demandé. En effet, dès lors que tout cela est lié à sa personne, qu’il est bien clair que telle est sa volonté, même s’il ne l’a pas clairement exprimé, on doit, puisque telle est effectivement sa volonté, mettre en pratique le principe selon lequel : « tu le craindras ».

Lorsque l’on médite à la diffusion des sources de la ‘Hassidout, on comprend, comme une évidence, qu’il n’y a pas de différence entre les Etats-Unis et les autres pays. Le Rabbi a commencé à diffuser les sources aux Etats-Unis, en application du principe selon lequel : « l’on renvoie le mal peu à peu ». Pourtant, il est bien évident que le Rabbi entendait diffuser la ‘Hassidout non seulement aux Etats-Unis, mais également dans le monde entier.

Aussi, même si le Rabbi n’a pas expressément demandé que l’on diffuse la ‘Hassidout dans tel endroit, même si l’on n’a reçu aucune instruction, aucune directive, à ce sujet, on aura la conscience profonde que telle est sa volonté, que l’on ne peut pas remettre en cause son autorité, qu’en le faisant, on contrevient au principe selon lequel : « tu placeras un roi au-dessus de toi », ce qui veut dire que l’on commet un crime de lèse-majesté !

Il n’y a donc pas lieu d’attendre que l’on soit convoqué dans le bureau et que l’on y reçoive l’instruction de se rendre dans tel endroit. Quand on sait que la volonté du Rabbi est de diffuser la ‘Hassidout dans le monde entier, on doit prendre une carte, y rechercher ce pays ou cette ville, où la diffusion des sources de la ‘Hassidout n’est pas encore parfaite. Si l’on possède personnellement la capacité d’y agir, on doit se présenter, se porter candidat et proclamer : « Telle contrée est détruite et elle t’appartient. Prends la décision qu’elle soit reconstruite ! ».

Si l’on ne fait pas tout cela, y compris quand on n’a reçu aucune directive, à ce propos, on n’en remet pas moins en cause l’autorité du Rabbi, dès lors que l’on sait que telle est sa volonté. Quelqu’un objectera à cela qu’il n’a reçu aucune directive, à ce sujet et qu’il n’est donc pas concerné par ce qui vient d’être dit. En fait, aucune directive n’a été donnée parce que le Rabbi n’ôte pas le libre-arbitre.

De fait, le libre-arbitre est ce qui fait le lien entre chaque Juif et l’Essence de D.ieu. C’est pour cette raison que le Rabbi ne veut pas le supprimer. Certes, quelques-uns ont effectivement été convoqués dans le bureau et on leur a donné des instructions, ainsi qu’il est dit : « J’ai émis un décret, pris une décision ». Mais, de façon générale, une telle intervention n’est pas habituelle.

Le Rabbi accorde ses bénédictions à chacun, ainsi qu’il est dit : « Il donne son pain au pauvre ». Néanmoins, si l’on sert les dents et les lèvres, on n’accomplira rien. Car, on ne perd pas son libre-arbitre.

L’épouse d’un émissaire du Rabbi écrivit au Rabbi que son mari enseignait, dans une Yechiva, en Angleterre, depuis de nombreuses années, mais qu’elle n’avait toujours pas perdu l’espoir de retourner à Crown Heights, afin que ses enfants grandissent dans l’entourage du Rabbi. La réponse du Rabbi fut la suivante :

Vous faites sûrement référence aux aspects spirituels de mon entourage, non pas aux pierres et au bois des édifices. Or, ces aspects spirituels se trouvent dans les institutions pour lesquelles votre mari travaille, à Londres.

Ce qui vient d’être exposé permet de comprendre à quel point la soumission d’un émissaire du Rabbi doit être totale et le Rabbi lui-même note, à ce propos, dans l’une de ses causeries, figurant dans le Séfer Itvaadouyot 5749 (1989), tome 1, à la page 349 :

Pour mener à bien la mission confiée, de la manière la plus entière, un émissaire doit, au préalable, faire don de sa propre personne, offrir sa volonté, se soumettre et se donner pleinement à celui qui le mandate, au point de ne plus ressentir son propre ego. C’est de cette façon qu’il s’identifie à celui qui le délègue, à proprement parler.

La conscience qu’un émissaire du Rabbi « s’identifie à celui qui le délègue » lui insuffle la force de surmonter tous les défis. Ainsi, dans une lettre du 15 Sivan 5710 (1950), figurant dans les Iguerot Kodech, tome 3, lettre n°623, le Rabbi écrit ceci :

Je vous remercie pour la bonne nouvelle du maintien de la Yechiva à Shepparton et de son programme d’études. Je remercie les ‘Hassidim qui se sont investis moralement, physiquement et financièrement pour mener à bien la mission qui leur avait été confiée par mon beau-père et maître, le Rabbi, de sainte mémoire.

Le principe selon lequel : « un émissaire s’identifie à celui qui le délègue » sera gravé dans votre esprit et vous consulterez attentivement le Likouteï Torah, dans le discours ‘hassidique intitulé Vaykra, au chapitre 3. Vous ne vous affecterez donc en aucune façon des obstacles et des barrières. Avec l’aide de D.ieu, béni soit-Il, vous connaîtrez une immense réussite.

Pour accomplir la volonté du Rabbi, son émissaire doit nécessairement mettre de côté ses souhaits personnels et ses propres sentiments. Dans la causerie de Lag Ba Omer 5710 (1950), figurant dans le Torat Mena’hem, tome 1, à la page 63), le Rabbi explique :

En réalité, quand on fait abstraction de sa propre personne pour mener à bien la mission qui est confiée par le Rabbi et pour se préoccuper du bien des autres, on progresse également, de cette façon, en son propre service de D.ieu.

L’explication est la suivante. Celui qui sert D.ieu par ses forces propres n’est pas sûr de connaître la réussite et de parvenir à la vérité. Il peut s’approfondir sur un discours ‘hassidique pendant plusieurs heures, sans le comprendre réellement. En revanche, celui qui se consacre à la mission du Rabbi parviendra sûrement à la vérité, car il n’avance pas par ses forces propres, mais par celles du Rabbi !

Et, de fait, qui sait ? Un Juif n’a pas mis les Tefillin pendant de nombreuses années, puis il a vu le Rabbi manger la quantité d’une olive de Matsa. Ceci a implanté et fixé la foi en son cœur. Or, il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Peut-être l’étude personnelle de la ‘Hassidout ne fait-elle pas son effet, puis, quand on commence à se consacrer à la mission confiée par le Rabbi, on accomplit tout ce qui doit l’être. En pareil cas, on n’avance plus par ses forces propres, mais bien par celles du Rabbi.

Il est, tout d’abord, particulièrement important de se préoccuper du bien des autres et l’on connaît, à ce propos, le récit du Tséma’h Tsédek, qui s’efforça, pendant une longue période, d’obtenir la vision de l’Admour Hazaken, après qu’il ait quitté ce monde, mais qui n’y parvenait pas. Puis, il consentit un prêt à un Juif. Aussitôt, il eut le mérite de voir l’Admour Hazaken, qui lui donna plusieurs directives.

Durant la réunion ‘hassidique de Sim’hat Torah 5717 (1956), le Rabbi relata qu’un ‘Hassid avait ouvert une école, en passant outre à la loi, en Erets Israël. Lors d’une inspection de cette école, le ‘Hassid avait expliqué qu’il était un émissaire du Rabbi et il avait déclaré : « Si vous l’acceptez, tant mieux et sinon, cela ne changera rien ». Contre toute attente, ce ‘Hassid ne fut pas pénalisé. Bien plus encore, on lui attribua un bâtiment qu’il avait lui-même demandé peu avant cela. A la fin de cette causerie, figurant dans le Torat Mena’hem, tome 15, à la page 156, le Rabbi ajouta ceci :

Comment tout cela a-t-il été possible ? Cet homme a affirmé qu’il avait reçu des instructions de la part de telle personne, qui lui avait accordé tel titre. Son interlocuteur ne comprenait pas du tout la signification de ce titre, mais, malgré cela, il fut convaincu, au point de satisfaire, dès le lendemain, toutes les requêtes qu’il avait formulées, durant les deux dernières années, alors que l’on n’en pouvait plus et que l’on y avait pratiquement renoncé.

Tout ceci fut obtenu parce qu’il montra la force de son attachement, par mon intermédiaire, à mon beau-père et maître, le Rabbi. Aussitôt, cet interlocuteur se soumit à mon beau-père, le Rabbi, sans même le connaître.

En effet, comme le disent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, « même s’il ne le voit pas, son Mazal le voit ». Il a donc mis à sa disposition tous les bâtiments nécessaires, ce qui permettra d’intégrer de nombreux enfants supplémentaires, au-delà des proportions, qui étudieront la Torah de D.ieu et recevront une bonne éducation.

La mission confiée est également un appel lancé par le Rabbi, comme il l’indique lui-même dans une causerie prononcée au lendemain de Chavouot 5715 (1955), figurant dans le Torat Mena’hem, tome 14, à la page 135 :

Chacun doit avoir l’impression que le Rabbi l’appelle maintenant, à l’intérieur de son bureau, comme cela se passait en 5701 ou 5702 et qu’il lui dit : « Je te confie telle ville, avec les enfants qui s’y trouvent. Tu dois en faire des ‘Hassidim ! ».

Dès lors, tous les voiles, toutes les occultations disparaissent et l’on connaît une immense réussite. De la sorte, on obtient le succès également dans les domaines personnels. On devient, de cette façon, un ‘Hassid, craignant D.ieu et l’on a un foyer ‘hassidique, de la manière qui convient.

Le Rabbi fait également référence aux pensées qui peuvent traverser l’esprit de ses émissaires. Pourquoi doivent-ils s’imposer une chute pour rapprocher les autres de la pratique juive ? Le Rabbi suggère le thème de réflexion qui est de nature à renforcer le dynamisme de chacun. Dans une causerie du Chabbat Parchat Chela’h 5713 (1953), figurant dans le Torat Mena’hem, tome 7, à la page 13, il explique :

Malgré son immense élévation, le Rabbi se consacrait aussi à des accomplissements simples. Bien plus, il s’investit en cela au point de déclarer que, s’il était incapable de le faire, il souhaitait que sa main soit amaigrie et desséchée.

Or, si le Rabbi s’appliquait à ses réalisations simples, combien plus doivent le faire des personnes comme nous, car, avec toutes les qualités que l’on peut avoir, qu’elles soient réelles ou présumées, avec la haute estime en laquelle on peut se tenir, nous comprenons bien que nous ne pouvons pas nous comparer au Rabbi.

En conséquence, si l’on ne trouve pas un autre thème de réflexion conduisant à la conclusion que l’on doit se consacrer à son prochain, on se convaincra soi-même en se disant qu’un serviteur peut se contenter de ce qui lui permet de s’identifier à son maître.

Bien plus, en éprouvant le désir d’être comme son maître, on y parviendra effectivement. On sera, dans un premier temps, « comme son maître », avec un « comme » de comparaison, puis sans ce « comme », car l’existence de l’émissaire deviendra, à proprement parler, celle du maître, de celui qui le mandate.

Le Rabbi précise aussi qu’étant accompagné par celui qui le délègue en personne, l’émissaire doit s’emplir d’une joie immense. Dans une causerie du Chabbat Parchat Vayétsé 5719 (1958), figurant dans le Torat Mena’hem, tome 24, à la page 233, il explique :

Il y a là un enseignement pour chacun. Il est nécessaire de s’engager en la mission qui a été confiée par le chef de la génération, mon beau-père et maître, le Rabbi. Certes, il est nécessaire, pour cela, de quitter la maison d’étude de Chem et d’Ever, ou même les quatre coudées de Its’hak, jusqu’à se rendre dans un endroit lointain.

Mais, l’on doit savoir qu’on le fait non seulement pour le bien de cet endroit, mais aussi pour son propre bien, car on peut, de cette façon, dépasser toutes les limites. On peut le justifier de la façon suivante.

Les mondes supérieurs ne sont qu’une chute de la Lumière de la Face de D.ieu, béni soit-Il et c’est précisément grâce à la descente de l’âme ici-bas, pour y servir D.ieu et transformer la matérialité du monde que l’on reçoit Son Essence. Il en est bien ainsi pour les Tsaddikim, qui sont à l’image de leur Créateur.

En conséquence, il faut savoir que, lorsque l’on se trouve ici, on ne reçoit pas encore l’essence du Rabbi. En effet, on l’obtient uniquement quand on assume sa mission, précisément dans un endroit lointain. Car, comme on l’a maintes fois souligné, l’essence du Rabbi accompagne ceux qu’ils délèguent.

Il faut donc assumer cette mission, non pas uniquement par soumission, mais dans la joie, ainsi qu’il est dit : « Yaakov souleva ses pieds », tant il était joyeux. L’explication est la suivante. En apparence, pourquoi cette joie ? Il quittait les quatre coudées de Its’hak et la maison d’étude de Chem et d’Ever !

Certes, en chemin, il avait eu la vision du Char céleste, ainsi qu’il est écrit : « Voici qu’une échelle était plantée en terre… Des anges de D.ieu montaient et descendaient… ». Les Midrashim de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, expliquent que : « ceux qui voyaient le visage de Yaakov disaient… c’est le Trône céleste ! ».

C’est effectivement le sens de cette vision du Char céleste, qui fait allusion à la dimension profonde de la Torah. Or, Yaakov quittait tout cela pour se rendre en : « le lieu de la colère de D.ieu dans le monde ». Dès lors, comment justifier cette joie ? L’explication est donc bien celle-ci. Yaakov avait conscience que, précisément de cette façon, il percevrait l’Essence de D.ieu. C’était la raison de sa joie.

Il est donc bien clair que le service de D.ieu doit être joyeux et enthousiaste, par toutes ses forces, comme on vient de l’expliquer longuement. Dès lors, l’assurance est donnée que l’on recevra sa récompense également dans ce monde, dans les domaines matériels, pour tout ce qui concerne les membres de sa famille.

Le Rav Mena’hem Mendel Groner, recteur de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch de Kiryat Gat, raconte que son oncle, le Rav Its’hak David Groner, émissaire du Rabbi en Australie, constata, une fois, en présence du Rabbi, qu’en plus de porter la responsabilité de la pratique juive dans tout le continent australien, il devait, en outre, mener également des actions dans les pays voisins. Le Rabbi lui demanda :

Si je vous y accompagne, cela sera-t-il plus facile ? Physiquement, je ne fais pas le voyage. En revanche, moralement, je suis avec vous en chaque endroit dans lequel vous vous rendez !

Le Rabbi précise la nécessité de cette joie qui doit animer ses émissaires. Il indique, notamment, dans la causerie du Chabbat Parchat Michpatim 5742 (1982), figurant dans le Séfer Itvaadouyot 5742, tome 2, à la page 919 :

Un émissaire est joyeux, car il sait sur quelle route il est conduit. Il est, en effet, le pied, le représentant de mon beau-père et maître, le Rabbi, chef de notre génération, Moché notre maître de cette génération.

Car, « il est un équivalent de Moché en chaque génération » et, en la nôtre, mon beau-père et maître, le Rabbi. Celui qui se trouve dans une telle situation sait sur quelle route il est conduit. Il avance sur celle de mon beau-père et maître, le Rabbi, chef de notre génération.

Bien évidemment, un émissaire du Rabbi maintient un contact permanent avec celui qui le délègue, comme le précise le Rabbi dans une lettre du 22 Elloul 5712 (1952), figurant dans le Likouteï Si’hot, tome 14, page 245 :

Un ‘Hassid attaché à notre maître, mon beau-père, le Rabbi, se consacre uniquement à l’accomplissement de sa mission. Il est alors animé par la force de mon beau-père, le Rabbi, qui a les épaules suffisamment larges pour mener à bien la mission en tout endroit, à tout moment, pourvu que l’émissaire maintienne un contact permanent avec celui qui le délègue.

Un émissaire conserve en permanence la qualité que lui confère sa fonction, y compris quand il dort ! Dans une causerie figurant dans le Sefer Ha Si’hot 5748 (1988), à la page 475, le Rabbi explique, à ce propos :

La diffusion du Judaïsme et des sources de la ‘Hassidout est la seule activité d’un émissaire, non seulement quand il est avec quelqu’un sur lequel il peut exercer son influence, mais aussi quand il est seul. Bien plus, quand il dort, il doit rêver de cela.

Et, le Rabbi prend l’engagement que celui qui agira de la sorte et assumera la mission obtiendra la satisfaction de tous ses besoins, comme le rapporte le Sefer Ha Cheli’hout, publié en Erets Israël, à la page208 :

Que l’on me mette à l’épreuve en la matière ! Celui qui se consacrera, avec élan et ardeur, à la mission de diffuser la Torah, le Judaïsme et les sources de la ‘Hassidout pourra le vérifier et observer lui-même ce qu’il en est.

 

Assumer sa mission consiste, avant tout, à mettre sa propre personnalité de côté, ce qui permet de ne tenir aucune compte de la distance géographique, comme l’indique le Sefer Ha Cheli’hout, paru en Erets Israël, à la page 110 :

Il vous est uniquement demandé de mettre votre personnalité et votre propre volonté de côté. Si vous le faites, vous pourrez dormir tranquillement, car vous ne vous inquièterez pas s’il est nécessaire de voyager un kilomètre de plus, cent, mille kilomètres. Tout cela importe peu pour celui qui a mis sa propre volonté de côté.

Un émissaire du Rabbi est le Na’hchon Ben Aminadav, celui qui fut le premier à plonger dans la mer Rouge et par le mérite duquel celle-ci s’ouvrit pour tout le peuple d’Israël, comme le rapporte le Sefer Ha Cheli’hout, paru en Erets Israël, à la page 306 :

Il suffit donc de sauter dans la mer et, dès lors, on s’aperçoit que celle-ci est, en réalité, la terre ferme, car, dès lors que l’on assume la mission du Saint béni soit-Il, Roi et Maître du monde, que l’on s’identifie à Lui, on ne peut en aucune façon être troublé.

L’abnégation la plus totale est, certes, nécessaire pour cela, comme le souligne le Sefer Ha Cheli’hout, paru en Erets Israël, à la page 307 :

Chacun doit mener à bien la mission qui lui est confiée, celle de diffuser le Judaïsme et les sources de la ‘Hassidout, de renforcer et de développer le Judaïsme, en allant jusqu’au don de sa propre personne pour cela.

Le Rabbi ajoute qu’en adoptant une telle attitude, on voit les difficultés s’aplanir d’elles-mêmes, comme le rapporte le Likouteï Si’hot, tome 20, à la page 293 :

Chaque Juif, en Erets Israël comme dans le reste du monde, doit s’emplir de détermination, n’être affecté par aucun obstacle, aucune entrave, mener à bien la mission de D.ieu, puisqu’un émissaire s’identifie pleinement à Celui Qui le mandate et faire du monde la Résidence de D.ieu, béni soit-Il.

Si les Juifs accomplissent tout cela avec détermination, sans tenir compte des barrières et des difficultés qui semblent se dresser devant eux, ils obtiendront que : « ses ennemis s’accordent avec lui ».

Le Rabbi souligne que ce don de soi conduit à la soumission, mais aussi, dans certains cas, à marquer fortement sa présence. Dans une causerie figurant dans le Sefer Ha Si’hot 5748 (1988), à la page 98, le Rabbi explique ceci :

Les émissaires doivent assumer leur fonction avec abnégation, ce qui suppose de la soumission. Néanmoins, on peut observer que, bien souvent, l’abnégation peut conduire à marquer fortement son existence.

Grâce à cela, rien ne les empêchera d’arriver à leurs fins. Ils agiront, quelle que soit la situation, même s’il est nécessaire, pour y parvenir, qu’ils fassent don de leur propre personne.

C’est effectivement de cette façon que l’on bâtit la Résidence de D.ieu, dans ce monde matériel, comme l’indique le Sefer Ha Cheli’hout, publié à New York, à la page 83 :

Pour mener à bien, de la manière la plus parfaite, la mission consistant à bâtir la Résidence de D.ieu parmi les créatures inférieures, un préalable, une entrée en matière est nécessaire, celle du don de sa propre personne.

Pour accomplir sa mission comme il convient, l’émissaire doit faire don de lui-même, de sa propre volonté, pour celui qui le mandate, pour sa volonté. C’est de cette façon qu’il s’identifiera à lui, à proprement parler.

L’abnégation est également liée à l’amour du prochain, comme le précise le Sefer Ha Cheli’hout, publié en Erets Israël, à la page 186 :

Bien entendu, le don de sa propre personne doit s’exercer également envers les autres, en leur venant en aide pour satisfaire leurs besoins, à la fois spirituels et matériels.

Bien entendu, les différents écrits du Rabbi sont la référence pour déterminer le contenu de la mission, de sorte qu’il ne peut y avoir le moindre doute, en la matière, comme l’indique le Sefer Ha Cheli’hout, publié en Erets Israël, à la page 184 :

Les aspects spécifiques de la mission sont précisés dans ses nombreuses lettres, ses causeries, ses discours ‘hassidiques. Il faut donc que : « celui qui lit la lettre en applique les termes ». La mission doit être accomplie avec entrain et élan, en imitant l’exemple de Pin’has qui fit don de sa propre personne.

Pour cela, il faut diffuser la Torah, ce qui inclut, notamment sa dimension profonde, telle qu’elle est exposée et commentée par l’enseignement de la ‘Hassidout.