A l’occasion du Yortzeit de l’Admour de Gour, auteur du « Lev Sim’ha », le 7 Tamouz, nous vous proposons une rétrospective spéciale de sa relation avec le Rabbi. Son apparition lors du grand mariage du Rabbi et de la Rebbetsin le 14 Kislev 5689-1929 en Pologne, son implication dans la conclusion du cycle d’étude du Rambam en 1985, et l’intérêt manifesté par le Rabbi pour sa santé en 1992. Il fut présent au mariage du Rabbi, et lorsqu’il fut couronné Admour, le Rabbi en fit publiquement mention.

 

En ce 7 Tammuz, nous commémorons le Yortzeit de l’Admour de Gour, Rabbi Sim’ha Bunem Alter Zatsal, auteur du « Lev Sim’ha ».

Rabbi Sim’ha Bunem Alter de Gour Zatsal est né en 1896. II est le fils de Rabbi Avraham Mordé’haï Alter, troisième Rabbi de Gour et frère de Rabbi Israel Alter, quatrième Rabbi de Gour. Lorsque son frère, de deux ans son ainé, prit la place de leur père en 1948, il alla vivre avec sa famille en France, à Saint-Germain puis en Belgique à Anvers. À la mort de son frère en 1977, il accepta de devenir le Rabbi malgré son âge avancé de 81 ans. Son grand-œuvre est le ‘Lev Sim’ha’. Il quitta ce monde en 1992. Il eut un fils, Rabbi Yaacov Arieh Alter, le Rabbi de Gour actuel. Son frère Rabbi Israel Alter, le Beth Israel a qui il succéda 1977.

Le Rabbi de Loubavitch et Rabbi Sim’ha Bunem Alter, le 5ème Rabbi de Gour, Rabbi Sim’ha Bunem Alter

Rabbi Sim’ha Bunem Alter, le « Lev Sim’ha » entretenait une relation étroite avec le Rabbi. Après le décès de son frère le « Beth israel » et lorsqu’il fut intronisé Admour, le Rabbi fit allusion à cet événement lors de son allocution lors d’un rassemblement à un Farbrenguen de Chouchan Pourim 1977 au 770.

C’était lors du Chabbat de la Parashat Tétsavé, Chouchan Pourim 1977. Le Rabbi déclara :

« Il est bien connu l’existence d’un lien fort entre le Tsema’h Tsedek et l’Admour de Kotsk. Ce lien s’est perpétué entre nos maîtres et nos dirigeants, au travers des générations, avec les grands disciples et ceux qui ont suivi son chemin, les Admours de la maison de Gour dans leurs générations, un lien qui perdure à tout moment. »

Le Rabbi ajouta : « Ce sont de grands justes, que la providence divine a désignés comme chefs d’Israël, sous la lumière desquels des dizaines de milliers d’enfants d’Israël se sont dirigés. Ce lien a été maintenu tout au long des générations, jusqu’au saint Admour, et perdure aujourd’hui. »

 


Le premier rassemblement central de fin du cycle d’étude du Rambam en 1985

Dans ce Farbrenguen, le Rabbi révéla aussi qu’il avait rencontré le père du nouvel Admour de Gour, l’auteur du « Emrei Emet », lorsque ce dernier observait son deuil (probablement en 1936) et que le Rabbi fut envoyé pour le réconforter au nom du Rabbi précédent.

Le Rabbi termina son discours en exprimant sa bénédiction pour que « la présidence du « Lev Sim’ha » soit couronnée de succès et authentique, « basée sur la tradition des pères, fondée sur l’amour de la Torah, l’amour d’Israël et l’amour de l’Être Suprême, et tout ceci de manière sacrée et ascendante. »

En Elloul 1978, l’Admour de Gour entra en audience privée avec le Rabbi. Il était alors le doyen des Admours et le président du conseil des grands de la Torah. L’Admour de Gour participa à l’événement central de la fin du premier cycle d’étude du Rambam en 1985, ce qui suscita une immense émotion et une gratitude généralisée au sein de la communauté hassidique en Israël et dans le monde entier, insufflant force et encouragement à la noble initiative du Rabbi.

Le Rabbi s’est régulièrement préoccupé de sa santé. Au début du mois d’Adar en 1992, peu avant l’épreuve du 27 Adar, le Rabbi demanda à son secrétaire, le Rav Groner, avant la prière de Moussaf, de se renseigner sur la santé du Rabbi de Gour.

Photocopie de la lettre du Rabbi précédent aux Admourim à l’occasion du mariage de sa fille Haya Mouchka avec le Rabbi.

Le ‘Lev Sim’ha’ assista également au mariage du Rabbi, à Varsovie en 1929, en compagnie de son frère le ‘Beth israel’, leur père, l’Emrei Emet, n’ayant pu y assister lui-même.

Son frère, le Beth israel, raconta un jour à son hassid, Rabbi Eliezer Meir Wein zatsal (comme révélé dans ‘Hitkashrut’ 750), qu’au cours du mariage du Rabbi, ‘le marié’, c’est-à-dire le Rabbi, tenta de dissimuler son essence aux yeux des présents, s’occupant de l’arrangement du nœud de sa cravate et des boutons. Par ce geste, il chercha à dissimuler sa grandeur au public.

Et l’Admour conclut : « Crois-tu qu’il a réussi à me tromper moi aussi ? Pas du tout ! J’ai discerné sa grandeur dès cette nuit-là. »

 

 


Dynastie hassidique de Gour : Une histoire de foi et de leadership

La dynastie hassidique de Gour, également connue sous le nom de Gour, tire son nom de la ville de Góra Kalwaria en Pologne. Aujourd’hui, elle est l’une des plus importantes dynasties hassidiques, comptant plus de cent vingt institutions et 23 000 élèves. La dynastie de Gour a joué un rôle central dans le développement du parti haredi (religieux ultra-orthodoxe) Agoudat Israël, en s’opposant initialement au sionisme mais en adoptant par la suite une position plus tolérante.

La fondation de la dynastie de Gour remonte à Rabbi Its’hak Méïr Alter, connu sous le nom de ‘Hidouchei Harim. Descendant du célèbre Rabbi Meïr de Rothenburg, il était considéré comme une autorité halakhique de son époque. Le Hidouchei Harim était un érudit éminent et ses enseignements sur la Guemara et le Choul’han Arou’h sont encore étudiés de nos jours. Malgré les épreuves de sa vie, ayant perdu treize de ses enfants, il est resté un guide spirituel respecté jusqu’à son départ de ce monde en 1866.

Son successeur, Rabbi Yéhouda Leib Alter, connu sous le nom de Sfat Emet, a poursuivi l’œuvre de son grand-père. Le Sfat Emet a dirigé des milliers de familles juives et a laissé une empreinte indélébile dans le monde hassidique. Son monumental ouvrage, le « Sefat Emet », est une source d’inspiration pour de nombreux étudiants de la Torah. Il était également profondément préoccupé par le sort de ses disciples, comme en témoigne sa détresse pendant la guerre entre le Japon et la Russie, où il pleurait pour la sécurité de ses Hassidim enrôlés dans l’armée.

Le fils aîné du Sfat Emet, Avraham Mordechai Alter, également connu sous le nom d’Imrei Emet, était le quatrième Rabbi de la dynastie hassidique de Gour. Il a occupé cette position de leader de 1905 jusqu’à sa mort en 1948. Il a joué un rôle important dans la fondation de l’Agudas Israel en Pologne et dans l’établissement d’un réseau d’écoles juives. Malheureusement, il a perdu des membres de sa famille dans l’Holocauste. Avraham Mordechai Alter a effectué une visite en Palestine en 1924, où il a exploré plusieurs villes saintes. Sa vie a été marquée par son leadership spirituel et son engagement envers la communauté hassidique de Gour.

Rabbi Israel Alter, connu sous le nom de « Sharfer Rabbi », était un leader important du mouvement hassidique de Gour et une figure politique influente en Israël. Après avoir échappé à l’Holocauste, il s’est installé en Terre Sainte dans les années 1940. Suite à la mort de son père, il est devenu un chef spirituel et a joué un rôle clé dans le développement de la communauté hassidique de Gour. Il a également été actif dans la politique israélienne, défendant les intérêts de la communauté haredi à la Knesset. Sa personnalité charismatique et son impact spirituel ont laissé une impression durable sur ceux qui l’ont rencontré. Rabbi Israel est décédé en 1977, laissant son frère Rabbi Sim’ha Bunim Alter lui succéder en tant que leader de Gour.

Rabbi Sim’ha Bounem Alter a succédé à Rabbi Israel Alter en tant que sixième rabbin de Gour et a occupé ce poste jusqu’en 1992. Malgré son âge avancé, il a accepté cette responsabilité avec dévouement. Son ouvrage, le « Lev Sim’ha« , est un témoignage de sa sagesse et de sa vision. À sa mort en 1992, son frère Rabbi Pinhas Menahem Alter est devenu le sixième Rabbi de la dynastie de Gour.

Rabbi Pinhas Menahem Alter, connu sous le nom de « Pnei Menahem », était le sixième Rabbi de la dynastie hassidique de Gour. Il a occupé cette position de 1992 jusqu’à sa mort en 1996. Avant d’être le Rabbi, il était un éminent Rosh Yeshiva et a également joué un rôle actif en tant que membre et président du Conseil des érudits de la Torah ainsi que président du parti politique Agudat Israel.
Rabbi Pin’has Menahem est né à Falenica, près de Varsovie, en Pologne. Il était le fils unique du second mariage de son père, Rabbi Avraham Mordechai Alter, avec Feyge Mintshe Biderman. Il avait plusieurs demi-frères et demi-sœurs issus du premier mariage de son père. Après avoir été nommé Rosh Yeshiva de la yeshiva Sfat Emet à Jérusalem en 1956, il a finalement succédé à son demi-frère, le Rabbi Sim’ha Bunim Alter, pour devenir le leader de la communauté de Gour.
Rabbi Pin’has Menahem est décédé en 1996 après un règne de moins de quatre ans. Il a été enterré aux côtés de son père dans la cour de la yeshiva Sfat Emet, et son neveu, Rabbi Yaacov Aryeh Alter, lui a succédé en tant que Rabbi de Gour.

Rabbi Pinhas Menahem Alter lors d’un Siyoum Harambam

 

Rabbi Yaacov Arieh Alter, le septième et actuel Rabbi de la dynastie de Gour, est né en Pologne en 1939. Fils de Rabbi Sim’ha Bounem Alter, le cinquième Rabbi de Gour, il a pris la position de Rabbi de Gour après le décès de son oncle, 6ème Rabbi de Gour, Rabbi Pin’has Menahem Alter, en 1996.
Depuis son accession au poste de Rabbi de Gour, Rabbi Yaacov Arieh Alter a guidé la communauté avec dévotion et sagesse. Il a cherché à préserver les enseignements et les traditions de la dynastie tout en s’adaptant aux défis modernes. Sous sa direction, la communauté hassidique de Gour a continué de prospérer et de se développer.
Rabbi Yaacov Arieh Alter est respecté pour sa profonde connaissance de la Torah et son engagement envers les principes du hassidisme. Il a été un guide spirituel pour de nombreux fidèles et a inspiré des milliers de personnes à travers ses enseignements et ses discours. En tant que chef de la dynastie de Gour, il incarne la continuité de la tradition et l’héritage spirituel transmis de génération en génération.
Sous la direction de Rabbi Yaacov Arieh Alter, la dynastie de Gour a maintenu son influence et son impact sur la communauté hassidique. Sa vision et son leadership ont permis à la dynastie de s’adapter aux réalités contemporaines tout en préservant ses valeurs fondamentales.

Rabbi Yaacov Arieh Alter de Gour visite le Rabbi en 1989 (Il n’avait pas encore pris la succession de son père)