Age réel et âge biologique : paraître plus vieux, ce n’est pas forcément dans votre tête

Sudouest.fr

Une étude démontre que votre âge biologique est peut-être beaucoup plus avancé que ce que vous ne le pensez. Ou le contraire…
L’adage dit que l’on a l’âge de ses artères. Un dicton plus que jamais d’actualité avec la publication d’une étude qui tend à démontrer que l’âge biologique peut être totalement différent de l’âge chronologique.

L’étude en question, publiée début juin dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), explique en effet que dès la trentaine, le corps de certaines personnes vieillit beaucoup plus vite que la moyenne.

Pour comprendre cette découverte d’importance, il faut bien saisir la différence entre ces deux notions. L’âge chronologique est celui qui se calcule à partir de la date de naissance, tandis que l’âge biologique peut se calculer à partir de « l’ensemble des systèmes qui nous compose : cardio-respiratoire, pulmonaire, osseux, immunitaire etc. », comme l’explique le docteur Christophe de Jaegler à Atlantico. C’est ainsi la première étude d’importance à traiter de la notion d’âge biologique ou physiologique.

1000 patients suivis sur 40 ans
Elle a été menée par une équipe internationale, avec à sa tête Daniel Belsky. Les chercheurs ont suivi 954 patients depuis leur naissance, entre 1972 et 1973, et ont collecté des données médicales sur chacun de ces individus.

La revue Science et avenir explique que les chercheurs ont examiné plusieurs indices comme le ratio taille/tour de hanche, la masse corporelle, l’état de l’ADN ainsi que l’état de plusieurs organes (pulmonaire, cardiovasculaire, rénal, hépatique, immunologique, etc.). En tout, ce sont 18 marqueurs biologiques qui ont été suivis durant toutes ces années.

Daniel Belsky explique à La Presse, site d’information canadien, que l’étude de ces différents marqueurs révèle que « quand les gens ont 38 ans, leur âge biologique peut varier de moins de 30 ans à presque 60 ans ».

Cette distinction s’explique par « les différences dans le taux de vieillissement du corps » qui « commencent beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait », constate Daniel Belsky, qui rappelle que les ‘ »autres études ont surtout analysé l’âge biologique après 70 ans ».

Des maladies décelées plus tôt
« L’âge biologique prédisait le risque d’avoir des problèmes cognitifs ou physiques fonctionnels à l’âge relativement jeune de 38 ans, analyse Belsky. On a tendance à penser que pour ralentir les effets négatifs du vieillissement, il faut étudier les vieux. Nous montrons qu’il faut au contraire étudier les jeunes ».

Concrètement, cette étude pourrait permettre de détecter plus rapidement certaines maladies. L’équipe du docteur ayant analysé 18 facteurs entraînant des maladies chroniques quand les participants avaient 26, 32 et 38 ans. Pour Daniel Belsky, il faudrait même « ‘inclure une évaluation de l’âge biologique dans les examens médicaux de routine ». S’il augmente plus rapidement que l’âge chronologique, des tests de détection de certaines maladies pourraient être mis en place.