A la question qu’est-ce qu’un ‘Hassid ?” , le Rabbi Rachab répondit : “Un ‘Hassid est comme un allumeur de réverbères”. Jadis, lorsque les rues étaient éclairées au gaz, il y avait dans chaque ville un préposé qui, au crépuscule, allumait les réverbères au moyen d’une longue perche surmontée d’un briquet.
Un ‘Hassid est celui qui met de côté ses affaires personnelles et entreprend d’allumer l’âme des Juifs avec la lumière de la Torah et des Mitsvot. Telle est la fonction d’un véritable ‘Hassid ‘Habad-Loubavitch.

 

La photo du roi du Maroc posant avec Israel Goldberg, rue des Rosiers, a été un succès médiatique. La photo a été montrée par les principaux médias du monde entier, et en particulier dans les pays arabes. En Eretz Israel, la photo a été rendue publique et un espace important a été donné aux articles rapportant la rencontre fortuite.

« C’était une série d’événements divinement orchestrés », dit  Israel Goldberg, le Hassid sur la photo. « On peut supposer que le voyage du roi du Maroc à Paris était secret, et au Maroc il y avait des rumeurs concernant le sort du roi disparu et soudain, il est apparu sur une photo dans le quartier juif de Paris. C’est ce qui a transformé une photo d’une curiosité intéressante en un tumulte sans précédent dans les médias arabes, en particulier au Maroc. Bien sûr, nous croyons que c’est arrivé afin que nous puissions transmettre le message du Rabbi au monde. »

Cela fait déjà 40 ans qu’Israel Goldberg tient un stand de Tefilines dans le vieux quartier juif de Paris connu sous le nom de Pletzl. Israel, père de seize enfants vit à Brunoy: C’est un conférencier renommé à Paris. Il fait régulièrement Mivtsaim dans son temps libre la semaine et tous les dimanches.

Au fil des années, il a vu la rue des Rosiers traverser de grandes transformations. Le quartier a changé et seul la population juive est resté une constante pendant des décennies, grandissant, se modernisant et s’étendant de temps en temps. Israel et sa paire de Tefilines sont devenus des symboles de cette rue légendaire.

Avant la guerre, il y avait une grande communauté juive active. Tout au long des deux rues principales, la rue Pavé et la rue des Rosiers, vous pouvez trouver de nombreux commerces juifs, des magasins d’alimentation casher et des restaurants, des magasins Judaica, et bien sûr des shuls et des Yechivot. Au centre du quartier se trouve la fameuse shul du 17 rue des Rosiers que fréquentait le Rabbi pendant les années où il vivait à Paris avec la Rebbetzin. Le Pletzl, ou comme il est connu sous son nom français, le Marais, était le centre de la vie juive à Paris jusque il y a quelques décennies.

Quand Israel a commencé son stand de Tefiline, il était un jeune étudiant qui avait récemment été attiré par la pratique juive.  » Rav Chmouel Azimov nous incitait constamment à aller mettre les Tefilines aux autres juifs », se souvient avec émotion et nostalgie Israel. «Nous étions un groupe important d’étudiants et d’autres jeunes juifs qui s’étaient rapprochés de la Torah et des Mitsvot, et chaque dimanche, qui est un jour de repos, nous avions un Minyan au 17. Un dimanche, après le la prière, alors que nous avions tous quitté la Shul,  je posais mon sac de Tefilines sur le rebord de d’une fenêtre du rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue, et je commençais à proposer aux passants de mettre les Tefilines ».

« Cet endroit était le principal quartier juive de Paris. C’était l’un des deux centres de la grande ville où l’on pouvait acheter de la nourriture Cacher et des articles juifs. Il y avait Montmartre et le Pletzl. Quiconque cherchait de la nourriture Cacher, un restaurant juif, des articles religieux, des livres juifs, devait se rendre dans l’un de ces deux quartiers de Paris. Le Pletzl étant le plus grand et le plus célèbre ».

« Le dimanche, la rue était pleine de Juifs. Les gens me regardaient d’un air interrogateur, me tenant là avec une paire de Tefilines, offrant aux passants l’opportunité de les mettre. A cette epoque c’était une énorme nouveauté. Ils n’étaient pas familiers avec une telle pratique. »

Pendant des semaines, Israel resta là, seul, jusqu’à ce que ses amis commencent lentement à le rejoindre. Au fil du temps, ils ont commencé à prendre des postes dans d’autres endroits de la rue.

« D’un jour par semaine, le dimanche, c’est devenu trois, et maintenant je suis ici à peu près tous les jours », dit-il. « Au fil des ans, les élèves de la Yechiva de Brunoy ont commencé à participer, ainsi que des jeunes mariés du groupe de la rue Lamartine et, plus tard, des Chlou’him locaux nommés dans la région par Beth Loubavitch. En ce moment, il y a des jours où nous exploitons trois ou quatre stands le long de la rue, et ils sont tous actifs pour les Juifs et également les non-juifs auxquels nous enseignons le respect des 7 lois de Noé. « 

Quand Israel parle d’activités avec des non-juifs, c’est lié à la transformation que la rue a subie ces dernières années. Avec le développement de la communauté juive à Paris, les centres juifs ont déménagé dans d’autres quartiers et banlieues. Des épiceries et des chaînes alimentaires Cacher se sont ouvertes dans de nombreux quartiers résidentiels et dans les banlieues de Paris et des restaurants Cacher ont poussé dans chaque coin de rue de la ville, ce qui a fait perdre son lustre au quartier juif du centre-ville.

De nombreux commerces juifs ont fermé ou déménagé dans d’autres quartiers. Cependant, Israel se tenait à son poste comme s’il anticipait que de meilleurs jours étaient encore à venir. Et il avait raison.

Il y a près de vingt ans, la municipalité de Paris a rénové le quartier et l’a qualifié de «vieux quartier historique juif de Paris». La rue principale a été transformée en un passage piéton et des galeries d’art, juives ou non, ont ouvert et ont attiré des touristes du monde entier.

Aujourd’hui, l’ancien quartier juif est l’un des plus visités par les touristes de la ville des lumières. Il y a des magasins de marque et des boutiques de créateurs de mode internationaux tout au long de la rue, aux côtés des commerces juifs et des restaurants Cacher qui servent les touristes juifs ainsi que les nombreux autres touristes attirée par le coté pittoresque de la tradition juive.

« Bien qu’aujourd’hui, contrairement à avant, peut-être deux pour cent des visiteurs sont juifs, le quartier a toujours gardé son caractère juif distinctif », explique Israel. « Nous nous sentons chez nous ici. En dehors des shouls et de la Yechiva de la rue Pavee, c’est le seul endroit de Paris où je puisse encore me tenir debout et crier: «Juifs, venez mettre les Tefilines et soutenez Eretz Israel. Les gens adorent. Ils constatent que cela fait partie de la culture et du folklore juif. »

Le nouveau visage de la rue et les nombreux non-juifs qui la fréquentent toute la semaine ont incité Israel Goldberg à réfléchir à la manière de réinventer les activités de son stand. En plus de mettre les Tefilines  aux passants juifs et de distribuer la « Sidra de la Semaine », il commença à enseigner les Sept Lois Noahides aux passant non-juifs.

« Aujourd’hui, la situation est telle que pour chaque passant juif il y a cinquante non-juifs. Plutôt que de leur dire «Passez une bonne journée», après qu’ils aient répondu négativement à la question «Êtes-vous juif? Je leur parler des Sept Lois Noahides, du Rabbi et de sa demande d’un minute de silence quotidienne pour penser à D.ieu qui a créé le monde et faire de ce monde monde un meilleur endroit. »

« Je leur parle aussi de la Tsedaka. Peu de gens le savent, mais le Rabbi en a parlé aussi. Le Rabbi a dit que tout le monde, y compris les non-Juifs, avait besoin d’une boîte de charité dans sa maison où ils mettrai une pièce de monnaie pour augmenter le bien et la gentillesse dans le monde. »

J’ai demandé à Israel de me raconter l’histoire de la célèbre photo d’Erev Pessa’h. Il n’y voit rien d’autre qu’une curiosité intéressante ou, plus exactement, une occasion en or de faire connaître les Sept Lois Noahides à l’échelle mondiale.

« Ce jour-là, un jeune Loubavitch se tenait avec moi au stand. Je n’ai pas reconnu le roi. Il se promenait avec ses gardes du corps, mais pour moi, il aurait pu être un acteur, un homme d’affaires ou un prince saoudien. Mais le jeune homme avec moi l’avait reconnu et il m’a dit que le roi se dirigeait vers le magasin d’optique appartenant à un juif, dans le même immeuble que le 17 ».

« Il m’a incité à aller voir le roi et à lui dire quelque chose. Mais quand j’ai vu les gardes du corps autour de lui, j’ai pensé que je ne serais pas capable de le faire. Le roi a alors quitté le magasin et a commencé à se diriger vers le stand Tefilines. Alors qu’il se raprochait, j’ai spontanément crié : « Yechi HaMeleh,Vive le roi! » Bien sûr, je faisais allusion au Rabbi. Il se retourna pour voir qui lui avait crié «vive le roi» à Paris. Quand il m’a vu, il était très ému et il est venu me serrer la main, me remercient ».

« Je lui ai demandé s’il connaissait les principes universels de l’humanité. Je lui ai expliqué que ces principes ont précédé les différentes religions, et la moralité universelle est basée sur eux. Il a demandé quels étaient ces principes et j’ai énuméré les sept lois Noahide. Je lui ai dit que ces principes sont appelés les Sept Lois Noahides dans le Judaïsme, et elles nous ont été transmises à travers Musa (Moshe en arabe) qui était le plus grand prophète du peuple juif. Il m’a demandé ce que nous faisions là et j’ai expliqué que nous représentions le Rabbi de Loubavitch, et faisions connaître les Sept Lois Noahides aux passants non-juifs et nous proposions aux Juifs de se familiariser avec la pratique des commandements et leur religion.

« Le roi était heureux d’apprendre que nous sommes connectés à Loubavitch et au Rabbi; il était évident que cela lui était familier. Après tout, la communauté juive et la plupart des institutions juives de son pays sont associées au Mouvement Loubavitch. De plus, son père, le précédent roi du Maroc correspondait avec le Rabbi à différentes occasions. Il a envoyé une lettre de bénédictions au Rabbi et le Rabbi lui a répondu avec une lettre pleine de chaleureuses bénédictions et de bons voeux. »

« J’ai parlé avec le roi de la demande du Rabbi qu’il y ait dans chaque foyer une » boîte de charité, que nous appelons un pushka, et dans laquelle nous plaçons chaque jour un montant symbolique pour indiquer que nos coeurs sont avec les nécessiteux même si nous sommes physiquement éloignés d’eux. En conclusion, je lui ai dit que le Rabbi a demandé que toutes les écoles publiques des États-Unis commencent la journée par un minute de silence pendant laquelle les enfants pensent à l’existence d’un Créateur et à la façon d’être de meilleures personnes. »

« La conversation avec le roi a pris plusieurs minutes, à la fin des quelles j’ai dit que je n’avais aucun doute que la bénédiction de Dieu était avec lui, car il est un bon roi qui se soucie du bien-être de son pays et de ses citoyens Juifs. Il nous a bénis et nous nous sommes quittés avec une poignée de main chaleureuse après avoir pris une photo selfie qui a immortalisé la rencontre imprévue. Des gens autour avaient des téléphones avec lesquels ils nous prenaient en photos et c’est ainsi que la rencontre devint célèbre. »

Ce soir-là, il a donné son cours hebdomadaire qui est diffusé en direct sur les médias sociaux. Après avoir terminé le cours, il a partagé la photo avec quelques mots explicatifs et c’est ainsi que cette photo  a circulé dans le monde entier.

« Chaque semaine, mon cours est posté sur facebook et j’inclus un joli dicton ou quelques lignes ayant trait au sujet. Cette nuit-là, j’ai pensé que ce serait bien de poster la photo avec le roi et j’ai ajouté plusieurs lignes d’explication, comme je le fais habituellement. Peu de temps après, j’ai vu le nombre de Likes augmenter rapidement et atteindre plusieurs milliers. L’image a été partagée encore et encore dont la plupart étaient fait par des arabes au Maroc. »

« En quelques heures, j’ai commencé à recevoir des appels des médias internationaux, principalement du Maroc, de la France et d’Eretz Israel. Le Rabbi dit d’utiliser la technologie pour la sainteté et j’ai décidé d’utiliser cette plate-forme pour diffuser le message des Sept Lois Noahides. »

«Dans chaque interview que j’ai donnée aux médias non-juifs, je leur ai longuement parlé de ma conversation avec le roi et répété les trois messages principaux: les Sept Lois de Noé, la minute de Silence et la boite de charité. Le message a reçu une plate-forme importante et a été diffusé dans tous les principaux médias.

« Pour les médias juifs en Eretz Israel et dans le monde, j’ai parlé du Rabbi, de la campagne des Tefilines qui existe depuis cinquante ans, et de la prophétie du Rabbi  » hinei, hinei Moshiach Ba! » (beismoshiach magazine)