La communauté juive de Nouvelle-Calédonie a célébré Hanouka dans un contexte particulier, ce dimanche 10 décembre. Inquiète pour les proches qui vivent la guerre entre Israël et le Hamas et pour la synagogue, fermée depuis mai pour des raisons de sécurité.
La communauté juive le fait tous les soirs depuis jeudi pour célébrer Hanouka, une fête née il y a plus de 2 000 ans, après la fin de la domination grecque en Judée. L’huile utilisée pour rallumer les candélabres du temple avait permis d’alimenter la flamme pendant huit jours au lieu d’un. Hanouka célèbre ce miracle.

Elle est l’occasion de “rappeler aux gens qu’il faut illuminer le monde”, souligne le rabbin Menachen Scholte. Il est arrivé en Nouvelle-Calédonie en mai. Au moment où la communauté juive, dont le culte était jusque-là guidé par des sachants ou des rabbins venus d’Australie et de Nouvelle-Zélande, apprenait que la synagogue devait fermer. Pour des raisons de sécurité. La dalle du plafond se déforme. Il y a un risque d’effondrement.
Un message de paix et de recherche de financement
Les travaux sont estimés à 20 millions de francs, indique Philippe Mestman, le président de l’association culturelle israélite de Nouvelle-Calédonie. La province Sud vient d’accorder 14 millions de francs de subvention à l’association. Et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a pris un arrêté la rendant éligible au mécénat, ce qui permettra aux particuliers et aux entreprises de déduire respectivement 75% et 60% du montant de leur don de leurs impôts.
C’est aussi pour faire connaître cette disposition que l’association a décidé de communiquer sur Hanouka et d’organiser des festivités dans le jardin de la synagogue, ce dimanche 10 décembre.

Loin de la polémique parisienne sur la laïcité, Sonia Backès, la présidente de la province Sud, a assisté à l’allumage des bougies, à la nuit tombée. Elle souhaitait visiter la synagogue pour mesurer l’ampleur des travaux à mener et manifester son soutien aux fidèles, privés de lieu de culte.

Au moment d’allumer les bougies, les pensées de ces derniers sont allées à leurs proches, qui vivent la guerre entre Israël et le Hamas. “Nous croyons que cette fête des lumières peut apporter un message de paix et de partage”, souligne Philippe Mestman.


Les enfants ont aussi joué à la toupie, un jeu qui était utilisé pour faire diversion quand les gardes grecs arrivaient au moment où ils étudiaient la Torah, explique Tispora. Tous sont repartis avec des cadeaux. Et l’idée “qu’une toute petite flamme peut éloigner beaucoup d’obscurité« .

