הלכות יסודי התורה, פרק י
והלכות דעות פרקים א-ב’

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Lois des fondements de la Torah : Chapitre Dix

1. Tout prophète qui se lève après Moïse et dit que D.ieu l’a envoyé n’a pas besoin d’accomplir de signe comme Moïse notre maître, ou comme [le prophète] Élie ou Élisée, qui bouleverse les lois de la nature. Plutôt, tel est son signe : il prévoit l’avenir, et ses paroles s’avèrent véridiques, comme il est dit : « Mais tu diras, en toi-même, comment reconnaîtrons-nous la parole… ». C’est pourquoi, si un homme apte [de part ses qualités intellectuelles et morales] à la prophétie vient en délégué de D.ieu non pour ajouter ou retirer [un quelconque commandement de la Torah], mais pour [exhorter le peuple à] servir D.ieu dans les commandements de la Torah, on ne lui dit pas : « Fends-nous la mer […] » ou « Fais revivre un mort […] » – ou toute expression semblable – « … et ensuite nous aurons foi en toi ». Plutôt, on lui dit : « Si tu es un prophète, dis l’avenir » ; il dit [l’avenir], et on attend de voir si ce qu’il dit se réalise ou non. Même si un petit détail ne se réalise pas, il est certain que c’est un prophète mensonger. Et si toutes ses paroles s’accomplissent, il doit être crédible à nos yeux.

2. On l’examine à plusieurs reprises ; si toutes ses paroles se réalisent, c’est un prophète authentique, comme il est dit, à propos de Samuel : « Tout Israël, depuis Dan jusqu’à Beer Shéva, reconnut l’autorité de Samuel, comme prophète de l’Eterne-l ».

3. [Cependant,] les astrologues et les devins ne prédisent-ils pas, [eux aussi,] l’avenir ? Quelle différence y a-t-il donc entre le prophète et ceux-ci ? Les astrologues et les devins, une partie de leurs prédictions s’accomplit, et une partie ne se réalise pas, comme il est dit : « qu’ils se lèvent donc et te sauvent, ces contemplateurs du ciel qui observent les étoiles, qui pronostiquent à chaque lunaison ce [lit. de ce] qui doit t’arriver » ; [il est bien dit] « de ce [qu’il doit t’arriver] » et non « tout ce [qu’il doit t’arriver] », et il est impossible qu’aucune de leurs paroles ne s’accomplisse, et qu’ils se trompent dans tout [ce qu’ils disent], comme il est dit : « J’annule les présages de diseurs de mensonges, Je frappe de démence les devins ». En revanche, un prophète, toutes ses paroles se réalisent, comme il est dit : « qu’il ne tombera à terre aucune des paroles prononcées par le Seigneur ». De même, il est dit : « Que le prophète qui se targue d’un songe raconte ce songe ! Mais que celui qui est favorisé de Ma parole annonce fidèlement Ma parole : “que vient faire la paille avec le grain ?” dit l’Eterne-l ». Cela signifie que les paroles des devins et les rêves sont comme de la paille dans laquelle un peu de grain s’est mélangé, tandis que la parole de D.ieu est comme du grain sans paille. À ce sujet, l’Écriture a promis qu’à la place des fausses prédictions faites par les astrologues et devins aux nations, le prophète nous annoncera la vérité ; nous n’aurons donc pas besoin d’astrologue, de devin, ou de personne semblable, comme il est dit : « Qu’il ne se trouve personne chez toi, qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille… car ces nations… », et il est dit : « C’est un prophète sorti de tes rangs, un de tes frères… ». Tu apprends donc qu’un prophète ne se lève que pour nous informer des évènements futurs : satiété et famine, guerre et paix, et ce qui est semblable. [Il peut également] informer un particulier concernant ses besoins, comme Saül qui perdit [ses ânesses] et se rendit chez le prophète [Samuel] pour savoir où elles se trouvaient ; telles sont les choses qu’annonce un prophète, il ne vient pas établir une autre religion, ajouter ou retirer une mitsva.

4. Les prédictions malheureuses d’un prophète, comme : « Untel mourra » ou « Telle année sera une année de famine » ou « […] de guerre » ou paroles semblables, si elles ne s’accomplissent pas, ne sont pas une contestation de son authenticité. On ne dit pas [dans ce cas] : « Voici que ce qu’il [le prophète] a annoncé n’a pas eu lieu ». En effet, le Saint béni soit-Il est lent à la colère, abondant en grâce et enclin à revenir sur le mal. Ainsi, il est possible qu’ils se soient repentis et aient été pardonnés, comme les habitants de Ninive [dans l’histoire de Jonas] ou [que leur punition] est mise en suspend, comme [ce fut le cas du roi] Ezéchias. En revanche, s’il [le prophète] promet un bienfait et dit qu’il y aura telle et telle chose, et que ce bienfait n’a pas lieu, il est certain qu’il est un prophète mensonger, car tout bien décidé par D.ieu, même sur condition, n’est jamais révoqué. (La seule fois où Il revint sur un bien [qu’Il avait décidé] fut lors de la destruction du premier [Temple], lorsqu’Il promit aux justes qu’ils ne mourraient pas avec les méchants, et revint sur Ses paroles. Ceci est explicitement mentionné dans le traité Chabbat.) Tu apprends donc qu’un prophète ne peut être testé que sur les bienfaits [qu’il annonce]. C’est là le sens de ce que dit Jérémie dans sa réponse à Hanania fils d’Azour, lorsque Jérémie annonçait un malheur et Hanania un bienfait, il dit à Hanania : « Si mes paroles ne s’accomplissent pas, il n’y a pas là de preuve que je suis un prophète mensonger. Mais si tes paroles ne s’accomplissent pas, l’on saura que tu es un prophète mensonger », comme il est dit : « Toutefois écoute, je t’en pris, la parole… Mais le prophète qui prédit un événement heureux n’est reconnu comme véritablement envoyé de D.ieu qu’autant sa prédiction s’accomplit ».

5. Quand un prophète atteste qu’un autre [homme] est prophète, on présume qu’il [le second] est prophète et il n’est pas nécessaire de faire une enquête. En effet, Moïse notre maître attesta [de l’autorité de] Josué, et tous les juifs eurent foi en lui avant qu’il ne montre de signe. De même, pour les générations [à venir :] quand un prophète fait connaître sa prophétie et ses paroles se réalisent plusieurs fois de suite, ou quand un [autre] prophète témoigne [de son autorité] alors qu’il marche dans les chemins de la prophétie, il est défendu d’avoir des soupçons à son égard, et de penser que sa prophétie n’est pas authentique. Il est défendu de le mettre à l’épreuve plus de fois qu’il n’en faut, on ne saurait le mettre à l’épreuve éternellement, comme il est dit : « Ne tentez point l’Eterne-l votre D.ieu comme vous l’avez tenté à Massa », où ils [les juifs] dirent : « [Nous verrons] si l’Eterne-l est avec nous ou non ». Plutôt, dès lors que nous savons qu’il est un prophète, nous devons avoir foi en lui et savoir que D.ieu est parmi nous, et non avoir des soupçons à son égard, comme il est dit : « ils sauront qu’il y avait un prophète parmi eux ».

Fin des lois des fondements de la Torah, avec l’aide de D.ieu.

Lois relatives à la conduite morale

Elles comprennent onze commandements, cinq commandements positifs, et six commandements négatifs, dont voici le détail :
Elles comprennent onze commandements, cinq commandements positifs et six commandements négatif, dont voici le détail :
1. Imiter Ses voies [de D.ieu].
2. S’attacher à ceux qui Le connaissent.
3. Aimer son prochain.
4. Aimer les convertis.
5. Ne pas haïr son frère [juif].
6. Réprimander.
7. Ne pas humilier.
8. Ne pas opprimer le malheureux.
9. Ne pas colporter.
10. Ne pas se venger.
11. Ne pas avoir de rancune.L’explication de ces lois se trouve dans les chapitres que voici :

Lois relatives à la conduite morale : Chapitre Un

1. Chaque individu est caractérisé par de nombreux traits de caractère divers et extrêmement différents les uns des autres : l’un est coléreux et toujours irascible, l’autre est posé, jamais en colère ; ou s’il se met en colère, cela est très léger et exceptionnel. L’un est hautain à l’excès, l’autre d’une humilité extrême. L’un est proie à ses désirs, et ceux-ci ne sont jamais satisfaits, l’autre est si pur en son cœur, qu’il n’aspire même pas aux petites choses nécessaires au corps. L’un est si avide, que tout l’argent du monde ne lui suffirait pas, comme il est dit : « Qui aime l’argent n’est jamais rassasié par l’argent », et l’autre refrène tant ses désirs qu’il se contente du minimum, même de ce qui est insuffisant, et ne s’emploie pas à obtenir tout ce dont il a besoin. L’un souffrira la faim pour sauver [son argent] et ne dépense pas la moindre pièce sans remords, alors qu’un autre dilapidera toute sa fortune délibérément. De la même manière, les hommes sont différents dans leurs autres traits de caractère. Il y a par exemple, le plaisantin et le mélancolique, l’avare [vis-à-vis des autres] et le généreux, le cruel et le clément, le peureux et le courageux, et ainsi de suite.

2. Il y a, entre chaque trait de caractère et son opposé à l’extrême, des intermédiaires plus ou moins distants l’un de l’autre. Parmi tous les traits de caractère, certains appartiennent à l’individu depuis sa naissance, et correspondent à la nature de son corps, et d’autres sont tels que la nature de l’individu est prédisposée à acquérir ceux-ci plus rapidement que d’autres traits. D’autres encore ne sont pas innés, mais [sont des traits de caractère qu’]il a appris des autres ou qu’il a acquis tout seul, selon l’idée qui lui est venue à l’esprit ou, ayant entendu que ce trait est bon pour lui, et qu’il convient de suivre [cette voie], il s’y est employé jusqu’à ce qu’il est devenu part de sa nature.

3. Dans chaque trait de caractère, les deux extrêmes ne sont pas le juste chemin ; il ne convient pas de suivre ceux-ci, ni de s’y employer. S’il remarque qu’il tend ou est prédisposé à l’un de [ces extrêmes] de part sa nature, ou s’il a acquis l’un d’eux et s’y est habitué, il doit revenir vers le bien, et marcher dans le chemin des bons, qui est le droit chemin.

4. Le droit chemin est le juste milieu dans chaque trait de caractère commun à l’homme, c’est-à-dire le trait équidistant des deux extrêmes, qui n’est pas plus proche d’un [extrême] que de l’autre. Ainsi, les sages d’antan nous ont exhortés à toujours évaluer ses traits de caractère et les ajuster au juste milieu, afin d’avoir un corps sain . Comment cela s’applique-t-il ? Un homme ne doit pas être coléreux, prompt à la colère, ni être comme un mort sans sensation ; il doit viser le juste milieu, [c’est-à-dire] se mettre en colère que pour quelque chose de grave, qui appelle à l’indignation, de sorte qu’une telle chose ne se reproduise plus. De même, il ne doit désirer que ce qui est indispensable au corps, comme il est dit : « Le juste mange pour apaiser sa faim ». Il ne doit peiner dans son travail que pour obtenir ce qui est nécessaire à sa subsistance, comme il est dit : « le peu qu’a le juste est meilleur ». Il ne doit pas être avare ni dépensier, mais donner la charité selon ses moyens et faire un prêt adéquat à celui qui en a besoin. Il ne sera ni frivole et dévoué à la plaisanterie, ni mélancolique et morne, mais se réjouira toute sa vie, posé et jovial. Et de même pour les autres traits. Ce chemin est le chemin des sages.

5. L’homme dont les traits de caractère sont intermédiaires est un sage. Celui qui est très scrupuleux et s’écarte légèrement d’un côté ou de l’autre du juste milieu est appelé un pieux (‘hassid). Comment cela ? Celui qui fuit l’orgueil au plus haut point et est excessivement humble est appelé un pieux, ceci étant le critère de la pitié. S’il s’écarte [de l’orgueil] jusqu’au milieu seulement et est humble, il est désigné comme sage, ceci étant le critère de la sagesse. Et de même pour tous les autres traits de caractère. Les pieux d’antan faisaient pencher leurs traits de caractère du juste milieu vers [l’un des] deux extrêmes, pour certains traits dans une direction, et pour d’autres, dans l’autre direction. Ceci était de la surérogation.

6. Nous sommes enjoints de marcher dans ces chemins intermédiaires, qui sont les bons et droits chemins, comme il est dit : « et tu marcheras dans Ses chemins » ; voici ce qu’ils [les sages] ont enseigné, en explication à ce commandement : « Tout comme Il [D.ieu] est appelé Bienveillant, toi aussi, sois bienveillant ; tout comme Il est appelé Compatissant, toi aussi, sois compatissant ; de même qu’Il est appelé Saint, toi aussi, tu dois être saint ». Ainsi, les prophètes ont décrit le Tout-Puissant avec tous ces attributs : « Lent à la colère et abondant dans la bonté, juste et droit, parfait, vaillant et puissant », et ainsi de suite, pour nous enseigner que [ces qualités] sont les bons et droits chemins que nous sommes tenus de développer en nous-mêmes, et dans lesquels nous devons, chacun selon son aptitude, Lui ressembler.

7. Comment l’homme peut-il suivre ces traits de caractère, de façon à ce qu’ils deviennent ancrés en lui ? Il doit exercer [son cœur] une première, une seconde, et une troisième [fois] à suivre la conduite dictée par ces traits intermédiaires, et répéter [ce comportement] continuellement, jusqu’à ce que cela devienne facile et n’exige plus un effort de sa part, et que ces traits deviennent partie intégrante de son caractère. Étant donné que le Créateur est appelé par ces attributs, qui constituent le chemin du milieu dans lequel nous devons marcher, ce chemin est appelé le Chemin de D.ieu ; c’est [le chemin] enseigné par Abraham notre patriarche à ses enfants, comme il est dit : « Car Je l’ai aimé, parce qu’il ordonnera…[de garder le chemin de D.ieu] ». Celui qui marche dans ce chemin s’attire le bien et la bénédiction, comme il est dit : « afin que l’Eterne-l accomplisse sur Abraham ce qu’il a déclaré à son égard ».

Lois relatives à la conduite morale : Chapitre Deux

1. Pour ceux qui sont malades, le goût amer passe pour doux, et le doux passe pour amer. Certains malades désirent des aliments qui sont inconsommables, comme la terre et le charbon, et ont une aversion pour les aliments tels que le pain et la viande, selon la gravité de leur maladie. De même, les individus dont l’âme est malade désirent et aiment les mauvais traits, haïssent le droit chemin et sont trop indolents pour le suivre, celui-ci leur étant extrêmement contraignant, suivant leur maladie. Isaïe dit de ces gens : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres, qui changent l’amer en doux et le doux en amer ». À leur propos, il est dit : « qui abandonnent les droits chemins pour suivre les routes ténébreuses ». Quel est le remède pour ceux dont l’âme est malade ? Ils doivent se rendre chez les sages, qui sont les médecins de l’âme, et ils guériront leurs maladies en leur inculquant les traits de caractère [qu’ils doivent acquérir] jusqu’à ce qu’ils retournent dans le droit chemin. Concernant ceux qui sont conscients de leurs mauvais traits, mais n’ont pas recours au sage pour guérir ceux-ci, Salomon dit : « sagesse et morale excitent le dédain des sots ».

2. Comment se fait leur cure ? Celui qui est irascible, on l’exhorte à se maîtriser [de telle manière], que même s’il est frappé ou injurié, il ne ressentira aucun affront. Il devra se comporter longtemps de cette façon, jusqu’à ce que son tempérament colérique soit éradiqué. S’il est arrogant, il devra s’accoutumer à endurer l’humiliation, s’asseoir plus bas que chacun, porter des loques qui font honte à celui qui les porte, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’arrogance soit déracinée de son cœur, et qu’il revienne au juste milieu, qui est le bon chemin. Quand il aura regagné le chemin du milieu, il suivra celui-ci durant toute sa vie. C’est de cette manière qu’il procédera pour tous les autres traits de caractère. S’il se trouve à un extrême, il devra prendre la direction de l’extrême opposé et suivre celui-ci pendant une longue période jusqu’à ce qu’il regagne le bon chemin, qui est le juste milieu dans chaque trait de caractère.

3. Il y a certains traits de caractère par rapport auxquels il est défendu de suivre le [chemin du] milieu. [Au contraire, il convient de] fuir un extrême pour l’autre. Telle l’arrogance : il ne convient pas simplement d’être modeste, mais d’être extrêmement humble. C’est la raison pour laquelle il est dit de Moïse notre maître qu’il était « extrêmement modeste », non simplement modeste. Nos sages nous ont ainsi exhortés : « Sois très, très humble ». Ils dirent également que qui est arrogant nie l’essentiel [de notre religion], comme il est dit : « ton cœur s’enorgueillira, et tu oublieras l’Eterne-l, ton D.ieu ». Ils ont encore dit : « Que soit mis au ban celui qui a même un brin d’orgueil ». La colère aussi, est un trait de caractère très mauvais, qu’il convient de fuir au plus haut point. [L’homme] doit s’appliquer à ne jamais être en colère, même pour quelque chose qui justifierait la colère. S’il souhaite inspirer la crainte à ses enfants et à sa maisonnée, ou à la communauté dont il est à la tête, et désire se mettre en colère contre eux, afin qu’ils amendent leur conduite, il doit faire un semblant de colère afin de les punir, tout en étant calme intérieurement, comme un homme qui mime une personne en colère sans être lui-même en colère. Les sages d’antan dirent : « Qui est en colère est considéré comme s’il s’adonnait au paganisme ». Ils dirent [également] : « Qui se met en colère, s’il est un sage, sa sagesse le quitte, et s’il est un prophète, son don prophétique le quitte ». Ceux qui ont une tendance coléreuse, leur vie n’est pas une vie. C’est pourquoi, les sages nous ont enjoints de fuir la colère au point de devenir insensible même aux choses qui provoquent la colère ; ceci est le bon chemin. Telle est la voie des justes : ils subissent l’humiliation mais n’humilient pas, ils essuient des affronts et ne répliquent pas, ils agissent par amour [de D.ieu] et se réjouissent dans les souffrances. L’Ecriture dit à leur propos : « et ceux qui L’aiment rayonneront comme le soleil dans la gloire ».

4. Il convient de s’habituer au silence et ne s’entretenir que de sujets de sagesse ou ayant trait aux besoins de l’existence. On dit de Rav, le disciple de notre saint maître [Rabbi Juda le Prince], que toute sa vie durant, il n’eut jamais de conversation futile – [genre de propos qui] constituent la majorité des conversations des gens. Il ne convient même pas de multiplier les discussions sur les besoins du corps. Ainsi les sages nous ont-ils exhortés : « Qui parle excessivement provoque la faute ». Ils dirent [également] : « je n’ai trouvé de meilleur pour le corps que le silence ». Et de même, en matière de Torah et de sagesse, les paroles d’un homme doivent être brèves, mais débordantes de sens ; c’est [cette idée] les sages ont exprimée dans leur recommandation : « Un homme doit toujours enseigner à ses disciples laconiquement ». Mais lorsque ses paroles sont nombreuses, et pauvres en sens, c’est de la bêtise, dont il est dit : « Car les songes naissent de l’abondance des soucis, et la voix du sot se reconnaît à l’abondance de ses paroles ».

5. La clôture de la sagesse est le silence. C’est pourquoi, il ne convient pas de répondre hâtivement, ni de parler excessivement. On doit enseigner à ses disciples dans la tranquillité et le calme, sans crier, et sans prolixité. C’est [le sens de] ce que dit [le roi] Salomon : « Les paroles des sages avec douceur sont écoutées ».

6. Il est défendu d’employer des paroles mielleuses et la flatterie. On ne doit pas dire une chose alors que l’on pense le contraire. L’intérieur et l’extérieur [de la personne] doivent être en parfaite conformité ; c’est ce que l’on a dans le cœur que l’on doit exprimer. Il est défendu de se jouer des autres, même d’un non juif. Quel est le cas ? On ne doit pas vendre à un non juif de la viande [d’un animal] qui n’a pas été abattu rituellement en lui faisant croire que c’est de la viande [d’un animal] abattu rituellement, ni une chaussure [faite à base de peau] d’un [animal] mort naturellement à la place d’une chaussure [faite à base] d’un [animal tué] par abattage rituel [qui est plus résistante]. On ne doit pas insister pour qu’un ami mange chez soi tout en sachant qu’il déclinera [l’invitation], ni le forcer à accepter un présent tout en sachant qu’il refusera. On ne doit pas [feindre d’]ouvrir pour lui des tonneaux [de vin] que l’on doit [de toutes les façons] ouvrir pour la vente afin de lui faire croire qu’on les ouvre en son honneur. Même une seule parole de flatterie ou de bluff est défendue. [Au contraire, on doit toujours tenir] des propos intègres, [avoir] un esprit droit, un cœur pur, immaculé de toute injustice et ruse.

7. Un homme ne doit pas se livrer à la plaisanterie et à la nargue, ni être mélancolique et morne, mais être joyeux. Telle est la sentence des sages : « la plaisanterie et la légèreté conduisent l’homme à l’impudicité ». Ils [les sages] nous ont enjoints de ne pas nous livrer au rire immodérément, sans être [toutefois] triste et morne, mais [au contraire,] d’accueillir chacun amicalement. Et de même, il ne faut pas nourrir de trop grands désirs – à la course après la richesse – ni être triste et oisif. Plutôt, il doit être satisfait [de ce qu’il a] : avoir un peu une occupation professionnelle et se dévouer à l’étude de la Torah, et se réjouir du peu qui est sa part. Il ne doit pas être querelleur, jaloux, cupide ou ambitieux. Telle est la sentence des sages : « la jalousie, la cupidité, et l’ambition retirent l’homme du monde ». En règle général, il convient de suivre le juste milieu dans chaque trait de caractère, de sorte que tous ses traits se situent au juste milieu. C’est ce que dit [le roi] Salomon : « Aplanis [pèse] avec soin le sentier que foule ton pied, pour pouvoir cheminer en sûreté ».