En cette période de Séminaire, où tout le monde est réuni pour étudier, ce jour de Khaf Av, Hilloula du père du Rabbi, il est bon de rapporter un enseignement du Rabbi.

 

Le Rabbi expliqua, dans un Maamar, que son père, en faisant “Messirout Nefech” (don de sa vie), a rendu quitte ses élèves, ses enfants et toute sa génération, de ne plus avoir besoin de donner concrètement sa vie pour le judaïsme.

“Messirout Néfech” à notre époque signifie Messirout Haratson (donner sa volonté), c’est à dire mettre ses intérêts de côté et se donner pleinement pour la diffusion du judaïsme à l’extérieur.

Une lettre adressée par le Rabbi, en 1964, à trois jeunes Ba’hourim de 19 ans, le Rav Chmouel Azimov, le Rav Yaacov Goldberg et le Rav Chneor Zalman Labkowski, qui étudiaient à la Yechiva de Brunoy, a été diffusée dernièrement sur Hassidout.org.

A la question de savoir s’ils devaient prendre sur leur propre temps d’étude pour enseigner à des jeunes juifs qui venaient de Paris pour étudier à la Yechiva pendant les mois de juillet et août, le Rabbi répondit à la fin de sa lettre : « Il est évident que c’est une chose convenable, comme cela est mentionné plus haut (l’importance de fixer des cours en public). Et que D.ieu vous accorde la réussite.»

C’est ainsi que commença, il y a 55 ans, le premier séminaire d’étude pendant les vacances d’été.

A cette époque, quelques jeunes juifs seulement étaient venus étudier à la Yechiva de Brunoy, pour reprendre ensuite leurs études séculaires en septembre.

Ces trois Ba’hourim avaient compris qu’ils ne devaient prendre en compte leurs propres intérêts et devaient consacrer une partie de leur temps pour ces jeunes juifs assoiffés de judaïsme, aux dépens de leur programme d’étude quotidien. C’était  en effet le message du Rabbi sur le principe d’”Oufaratsta Yama Vakedma”, diffuser les enseignements de la Hassidout à l’exterieur le plus large.

Voici une anecdote:

A cette époque,  les enseignants et les élèves ne parlaient pas le français, et les cours étaient donnés en hébreu ou en yiddish. Apres les Fêtes de Tichri, un jeune étudiant vint à la yechiva. Il ne parlait pas un mot d’hébreu ni de Yiddish.  Le Rav Chmouel Azimov, étant une des rares personnes à parler le français, étudia avec ce jeune juif plus de 3 heures chaque jour.

Apres un certain temps, le Rav Chmouel Azimov se posa la question de savoir s’il était convenable de prendre autant de son temps sur sa propre étude pour enseigner à ce jeune juif, étant donné qu’il donnait déjà des cours pendant toute l’année à Paris.

En Kislev, il écrivit au Rabbi et posa la question, mais il ne reçut pas de réponse.

Deux mois plus tard, en Chevat, il écrivit une lettre au Rav David Raskin, le directeur de Agoudat Tseirei ‘Habad aux Etats-Unis, et lui posa la même question. Mais en parallèle, il n’arrêta pas d’étudier avec ce jeune. Il voulait juste être sûr que c’était bien la volonté du Rabbi. (Cette lettre a été récemment restituée à la famille Azimov).

Quelques temps plus tard, le Rav Nissan Nemanov, directeur de la yechiva, demanda à ce jeune juif s’il pouvait enseigner le français aux élèves de la Yechiva qui ne parlaient pas le français. Le Rav Nissan n’avait pas dit si cette initiative venait du Rabbi ou de lui-même. Mais, par la suite, on appris que le Rabbi lui avait demandé que les élèves devaient apprendre le français afin qu’ils puissent étudier avec les jeunes juifs qui venaient apprendre à Brunoy.

L’enseignement que l’on peut tirer de ce jour de Khaf Av, est le Messirout Néfech, le Messirout Haratsone, c’est-à-dire mettre de côté ses propres intérêts et objectifs pour aider un autre juif à se rapprocher du judaïsme.

Que D.ieu fasse que nous tirions nous aussi une leçon du Messidout Néfech de Rabbi Lévi Its’hak et que nous puissions à notre tour, nous les ‘Hassidim, suivre son chemin.

On peut constater, 55 ans plus tard, les nombreux fruits que ces séminaires ont apportés depuis la réponse du Rabbi en 1964.

Que D.ieu fasse que chacun puisse avancer sur cette voie et rapprocher ainsi la Gueoula au plus vite, comme il est dit “D.ieu ramènera chaque juif, E’had E’had, vous serez cueillis un à un ».

 

Lettre adressée par le Rabbi, LE 12 Tamouz 1964, aux trois jeunes Ba’hourim de 19 ans, le Rav Chmouel Azimov, le Rav Yaacov Goldberg et le Rav Chneor Zalman Labkowski, qui étudiaient à la Yechiva de Brunoy

 

 

LETTRE DU RAV AZIMOV AU RAV DAVID RASKIN