Pour la Refouah chelema de Liba bat Esther, avec l’aide d’Hachem 

 

‘Pourquoi L’Eternel apparut à Avraham, et à nous Il n’est pas apparu ?’ :
Dans le Dvar-Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi évoque le jour où le Rabbi Rachab qui n’était âgé que de quatre ou cinq ans entra dans le bureau de son grand-père, le Tsémach Tsédek, en pleurant et en se plaignant du fait que ‘l’Eternel qui était apparu à Avraham ne nous était pas apparu.
A travers l’exemple du Rabbi Rachab qui n’est alors qu’un très jeune enfant et qui pourtant désire au point d’en pleurer le dévoilement de D.ieu, le Rabbi décrit la force de l’attachement à D.ieu des jeunes enfants d’Israël. Celui-ci ne dépend ni des forces de l’intellect ni des sentiments mais il découle de l’Essence de l’âme et il dépasse donc la raison et l’intellect.
Le Rabbi Rachab ne dit pas : ‘L’Eternel ne m’est pas apparu’ mais il dit : ‘L’Eternel ne nous est pas apparu’ ce qui nous montre que bien que très jeune le Rabbi Rachab désire déjà que L’Eternel apparaisse aux yeux de tous et non pas seulement à ses propres yeux. L’Essence divine de l’âme du Rabbi éclaire constamment les forces de son intellect et ses sentiments. L’Essence de l’âme est enracinée dans l’Essence divine et lorsque la force de l’Essence de l’âme se dévoile dans les forces de l’intellect et dans les sentiments, un Juif se soumet totalement à la Volonté de D.ieu au point de faire abstraction de sa propre volonté et de ses propres désirs, exactement comme pour le Rabbi Rachab même lorsqu’il n’était qu’un très jeune enfant : ‘Pourquoi L’Eternel apparut à Avraham, et à nous Il n’est pas apparu ?’.

Par ailleurs, le Rabbi nous fait remarquer que ce n’est pas dans la Paracha Vayéra mais dans la Paracha Lèh-Lé’ha que L’Eternel est apparu pour la première fois à Avraham. Dans ce cas, pour quelle raison le Rabbi Rachab pleura-t-il précisément cette seconde fois et non pas la première ? le Rabbi explique que dans la Paracha Lè’h-Lé’ha il est écrit que L’Eternel est apparu à Avraham afin de lui donner l’ordre de quitter la maison de son père et de se rendre ‘à l’endroit que Je te montrerai’. Cependant la lecture de ce passage n’eut pas pour effet d’émouvoir l’enfant au point de pleurer et de demander : ‘Pourquoi L’Eternel apparut à Avraham, et à nous Il ne nous est pas apparu ?’.

En revanche, l’enfant fut ému lorsqu’il lut le passage de la Paracha Vayéra ou L’Eternel est apparu à Avraham après qu’il se soit circoncis et qu’il eut témoigné par cet acte de la plus haute soumission vis-à-vis de L’Eternel. Le Rabbi Rachab fut bouleversé du fait que L’Eternel ne rendit visite à Avraham que dans le seul but d’être avec lui, en sa présence. C’est pour cela que le Rabbi Rachab pleura et demanda : ‘Pourquoi L’Eternel apparut à Avraham, et à nous Il ne nous est pas apparu ?’.
Le Rabbi Rachab désirait que L’Eternel nous apparaisse sans aucun autre but que celui d’être en notre présence, et au Rabbi de nous enseigner l’importance d’être à l’image de cet enfant qui désire au point d »en pleurer que L’Eternel désire notre présence.

Le dévoilement de l’âme divine dans le corps :
Il est écrit au début de notre Paracha : ‘L’Eternel lui apparut dans les plaines de Mamré, alors qu’il était assis à l’entrée de la tente, dans la chaleur du jour. Il leva les yeux, il vit, et voici trois hommes qui se tenaient debout.’
D’après le sens simple ‘L’Eternel lui apparut’ se rapporte au fait qu’Hachem Se révéla à Avraham après qu’il eut obéi à l’ordre divin de se circoncire, et de manière plus profonde, ‘L’Eternel lui apparut’ se rapporte à ‘l’apparition’ de l’âme divine dans le corps au moment de la circoncision. En effet, il n’est pas écrit ‘l’Eternel apparut à Avraham’ mais il est écrit que ‘L’Eternel lui apparut’. ‘Lui’ ne désigne pas seulement Avraham mais inclut l’ensemble des enfants d’Israël. De fait, le huitième jour après le jour de la naissance, chaque Juif reçoit au moment de la circoncision, ‘une parcelle véritable de divinité d’En-Haut’ (‘la deuxième âme d’Israël’). L’Alliance avec l’Eternel s’inscrit alors dans la profondeur de sa chair.

Du fait que le contenu profond de la Paracha Vayéra est celui du dévoilement de l’âme divine dans le corps, le Rabbi établit ici un lien avec la date du 20 Mar-‘Hechvan qui est le jour de l’anniversaire du Rabbi Rachab qui se consacra toute sa Vie au dévoilement de l »Essence de l’âme de la Torah. Le Rabbi met en relief le fait que la date de l’anniversaire du Rabbi Rachab évoque le monde spirituel de Kéter lequel désigne ‘la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes » : la première lettre du nom Kéter est la lettre Kaf dont la valeur numérique est égale à 20, comme la date du 20 Mar-‘Hechvan, et de plus, le mot hébreu עשרים qui désigne le chiffre 20 a pour valeur numérique 620 comme la valeur numérique de Kéter.

Au début de son ouvrage intitulé ‘Bé-Chaa-ché-Hikdimou’ le Rabbi Rachab nous enseigne que de façon générale le niveau de Kéter correspond à la Volonté de D.ieu de créer les mondes. Mis à part cette définition, le Rabbi Rachab rapporte que Rabbi Moshé Cordovéro explique que le niveau de Kéter est lié à l’Attente. Rabbi Moshé Cordovéro donne l’exemple d’une personne qui étudie la Torah mais qui ne parvient pas à saisir la profondeur de l’un de ses concepts car il est très élevé. La meilleure chose à faire dans ce cas est d’interrompre son étude et d’attendre un certain temps. Le temps, qu’avec l’aide de D.ieu, le sens profond de ce concept finisse par se dévoiler à ses yeux. D’autre part, le Rabbi Rachab ajoute que dans d’autres endroits de la partie profonde de la Torah les Sages établissent un rapport entre le monde spirituel de Kéter et le monde du Silence.

La définition du Rabbi Rachab de la Sagesse cachée du monde de Kéter :
Généralement, la ‘Hassidout définit Kéter en disant qu’elle établit le lien entre l’Essence divine qui est au-delà de tous les dévoilements et notre monde qui est limité par l’espace et par le temps. Plus précisément, dans son ouvrage ‘Bé chaa che hikdimou’ (voir chapitre 222), le Rabbi Rachab écrit que c’est l’attribut de ‘Ho’hma-stima, ‘la Sagesse cachée’ du monde spirituel de Kéter qui sert de liaison entre l’Essence divine et les mondes.
La Sagesse cachée du monde de Kéter est la ‘source’ de la Sagesse révélée du monde d’Atsilout. Aussi, le Rabbi Rachab compare la Sagesse cachée à l’huile de la Ménorah du Temple, et la Sagesse révélée à la lumière de cette Ménorah. Ainsi, de même que l’huile est la ‘source’ de la lumière, la Sagesse cachée (l’huile) est la ‘source’ de la Sagesse révélée (la lumière de la Ménorah).

Afin de nous enseigner la manière dont la profondeur de la Sagesse cachée se dévoile ici-bas, dans ce monde inférieur, le Rabbi Rachab donne l’exemple de l’amour d’un père pour son fils (chapitre 224). Cet amour procède de l’Essence, c’est à dire qu’il ne dépend d’aucune raison générée par l’intellect. Cet amour ne peut donc pas avoir de fin et rien ne peut l’atteindre. Aussi, même si cet amour reste caché dans le cœur du père et que celui-ci ne le dévoile pas à son fils, il n’en demeure pas moins que cet amour existe éternellement dans le cœur du père. Le point soulevé par le Rabbi Rachab est que le père dévoile cet amour lorsque son fils ‘tombe à terre’ (ou lorsque son fils ‘se salit’). Dans un tel cas, le père réagit par de la colère et il réprimande son fils. Or, le Rabbi Rachab souligne que ce qui nous paraît être ici de la rigueur n’est en réalité que l’expression de cet amour infini que le père ressent pour son fils.
De fait, il en va de même pour la Sagesse cachée du monde de Kéter car de même que la colère du père cache l’amour le plus profond qu’il ressent pour son fils, l’obscurité de l’exil cache l’amour d’Hachem pour les enfants d’Israël, ainsi que le déclare le Rabbi Rachab ‘Malgré le fait qu’Hachem aime les enfants d’Israël d’un amour qui émane de Son Essence, L’Eternel cache totalement cet amour avec la force de Sa ‘Ho’hmah’.

En effet, le Rabbi Rachab nous enseigne ici que la profondeur de la Sagesse cachée est le plaisir de D.ieu (‘Taanoug’). Cependant, le plaisir de D.ieu change d’état et se dévoile ici-bas sous une autre forme (chapitre 224) : ‘le plaisir de D.ieu se transforme en Sagesse’. A l’exemple de l’amour que le père ressent pour son fils qui devient de la colère, le plaisir de D.ieu devient la Sagesse cachée que le Rabbi Rachab définit comme la source de l’obscurité de l’exil.

Ainsi, de même que la colère du père cache l’amour le plus profond, l’obscurité et les épreuves de l’exil cachent l’amour d’Hachem pour Ses enfants. De même que l’amour est l’essence de la colère, le plaisir de D.ieu est l’Essence de Sa Sagesse. L’expression ‘Sagesse cachée’ exprime donc le fait que le plaisir de D.ieu se cache dans Sa Sagesse et par Elle.

Aussi, notre mission consiste précisément à dévoiler ce plaisir caché et le Rabbi Rachab nous recommande que pour y parvenir nous devons faire à présent tout ce qui est en notre pouvoir pour transformer l’obscurité de l’exil et provoquer le dévoilement du Machia’h grâce à notre travail qui consiste à nous renforcer face à l’obscurité qui est en nous-même, à transformer notre âme animale comme quand nous étudions la Torah avec l’acceptation du joug divin, c’est à dire avec une totale soumission même si l’on ne ressent pas l’amour et la crainte de D.ieu d’une manière dévoilée dans le cœur.

La force infinie des Mots du Rabbi :
Lorsque le Rabbi récite un Maamar il dévoile aux enfants d’Israël l’Essence de la Torah. Il existe en effet une similitude entre la Torah et les écrits du Rabbi car de même que le Saint béni soit-Il ‘a écrit Son Essence’ dans la Torah et ‘nous L’a donnée’, de même le Rabbi écrit l’Essence divine dans ses discours ‘Hassidiques.
Dans le Likouteï-Dibbourim Rabbi Yossef-Itzhak décrit la profondeur des ‘Mots du Rabbi’ de la manière suivante :

‘A l’heure actuelle, les Mots du Rabbi ont été écrits, imprimés sur du papier, mais ces Mots écrits et imprimés vivent, d’une vitalité profonde. Ces Mots eux-mêmes poussent un cri. Ces saintes paroles, qui sont issues d’un cœur brûlant, brûlent encore actuellement, D.ieu merci, d’une sainte flamme, comme lorsqu’ils émanaient de leur source et de leur origine. Ces mots poussent un cri, demandent, ordonnent. Quand on étudie quelques lignes d’une lettre du Rabbi, imprimée ou manuscrite, quand on assimile ses Mots, ceux-ci mettent en éveil et ils exercent une influence, sur la tête comme sur le cœur’.

Ces quelques lignes du Rabbi Rayats expriment parfaitement l’idée que d’une part, la ‘Hassidout procède de l’Essence divine et que d’autre part, comme l’enseigne le Rabbi dans son ouvrage intitulé ‘Iniana chel Torat-ha-Hassidout’, ‘la ‘Hassidout nous insuffle une ‘Vitalité nouvelle’. Or du fait que cette ‘Vitalité nouvelle’ procède de l’Essence, Elle détient le pouvoir d’atteindre le cœur de chaque Juif. C’est entre autres raisons pour cela que le Rabbi établit une comparaison entre l’huile et la ‘Hassidout, car tout comme l’huile a la capacité d’imprégner les matières les plus dures, la ‘Hassidout a le pouvoir de toucher le cœur le plus insensible. Or, c’est précisément le contenu profond des propos du Rabbi Rayats lorsqu’il décrit ‘les Mots du Rabbi’. En effet, que représentent de simples ‘mots imprimés sur du papier’ ? En réalité, le Rabbi nous dévoile qu’il ne s’agit pas de simples mots car le Rabbi a le pouvoir de leur insuffler cette ‘Vitalité nouvelle’ qui procède de l’Essence. L’Essence divine imprègne la matière inanimée de ces simples ‘mots imprimés sur du papier’, et ces Mots ‘vivent’ ces mots vivent alors d’une Vitalité profonde. Ils brulent d’une sainte flamme, ils poussent un cri, demandent, ordonnent, et exercent une influence sur la tête comme sur le cœur’.

Conclusion :
Le Rabbi nous enseigne dans le Dvar-Mal’hout que la Mitsva de la Brit-Mila qu’Avraham a accompli représente le dévoilement de l’Alliance entre L’Eternel et les enfants d’Israël jusque dans la chair du corps de chaque Juif. Cette fusion entre l’Essence divine et la matière est aussi exprimée par le fait que l’Essence divine fusionne avec les Mots du Rabbi. Aussi, nous comprenons aujourd’hui qui est l’anniversaire du Rabbi Rachab, la profondeur de la déclaration qu’il fit à son fils peu avant de quitter ce monde matériel, lorsqu’il lui dit ‘qu’il lui laisse, à lui-même et a tous ses ‘Hassidim ses écrits’.

La réalité est que le lien du Rabbi avec ses Hassidim est un lien éternel qui dépasse toutes les limites du temps et de l’espace, et chaque Juif peut recevoir une vitalité nouvelle du Rabbi chaque fois qu’il s’attache à lire et à s’imprégner de ses écrits. La possibilité nous est donc donnée à chaque instant de dévoiler l’Essence divine en nous-même et dans ce monde matériel, et de réussir à faire de nous-mêmes et de ce monde une demeure pour le Roi des rois, le Saint béni soit-Il, ainsi qu’il a été dit : ‘A présent, toute notre étude de la Torah ne porte seulement que sur la lumière qui se dévoile de la Torah mais ne porte pas sur l’Essence de la Torah, mais dans le futur en revanche, l’Essence divine de la Sagesse cachée se dévoilera dans notre étude’.