Rabbi ‘Haïm Benattar fut un des grands mystiques du peuple juif des dernières générations. Il écrivit de nombreux ouvrages et était renommé pour ses miracles mais aussi pour tout ce qu’il entreprenait d’une manière bien au-delà des lois de la nature. Un de ses plus grands disciples fut Rabbi Yossef David Azoulay, appelé plus communément le ‘Hida. De plus, les Juifs qui prièrent sur son tombeau ont eux aussi connu de grands miracles. Son œuvre principale fut le commentaire de la Torah qu’il intitula Ohr Ha’haïm.
Né au Maroc, Rabbi ‘Haïm Benattar se rendit aussi en Italie vers la fin de sa vie et finalement à Jérusalem où il fonda la Yechiva He’hal Haahava. Il est enterré sur le Mont des Oliviers.
De fait, Rabbi ‘Haïm était orfèvre mais il veillait à utiliser chaque instant de libre pour étudier la Torah. Dès qu’il estimait avoir gagné assez d’argent pour nourrir sa famille, il cessait de travailler et se rendait à la maison d’études.
Quand le roi du Maroc organisa le mariage de sa fille, il commanda des bijoux auprès du patron du Ohr Ha’haïm. A cause de l’amour de la Torah de cet « employé » peu commun, les bijoux ne furent pas prêts à temps. Le patron accusa l’employé et le roi, furieux, décréta qu’il fallait jeter le « coupable » dans la fosse aux lions qui se trouvait dans son jardin.
Mais Rabbi ‘Haïm avait une pleine confiance en D.ieu et, certain d’échapper à un sort affreux, il demanda à emporter son Talit et ses Tefilines ainsi que quelques livres saints.
Quelques jours plus tard, les responsables du zoo vinrent s’assurer que les lions avaient bien mangé leur proie… A leur grande surprise, ils aperçurent Rabbi ‘Haïm assis, enveloppé dans son Talit, couronné de ses Tefilines et étudiant la Torah tandis que les lions semblaient s’être transformés en élèves écoutants attentivement son cours de Torah ! On appela le roi pour qu’il constate lui-même le prodige.
Emerveillé, le roi s’empressa de louer le D.ieu des Juifs et ordonna de laisser sortir Rabbi ‘Haïm car il avait compris qu’il avait devant lui un homme exceptionnellement saint. Il le nomma son conseiller et l’honora comme il se doit et, ainsi, grâce à Rabbi ‘Haïm, la situation des Juifs du royaume fut considérablement améliorée.
Malgré la distance géographique qui les séparait, le Baal Chem Tov et Rabbi ‘Haïm avaient un lien spirituel très fort. Du Ciel on apprit au Baal Chem Tov que s’il rencontrait le Ohr Ha’Haïm, tous deux pourraient accélérer la venue du Machia’h. Rabbi Éliézer Baal Chem Tov partit donc de sa ville natale Okoup en Podolie pour se rendre en Eretz Israël puisque Rabbi ‘Haïm y séjournait maintenant.
Il monta dans le bateau qui était supposé partir vers Eretz Israël mais … peu avant d’accoster, le Baal Chem Tov reçut un message divin comme quoi sa vie était en danger. Il dut se résoudre à rebrousser chemin.
Quelques trois mois plus tard, Chabat Pin’has 1643, le Baal Chem Tov se lava les mains avant le repas et, soudain, poussa un cri déchirant : « La lumière de l’occident s’est éteinte ! ». Inquiets, les ‘Hassidim demandèrent à leur maître ce qui s’était passé et il répondit qu’en ces instants justement, Rabbi ‘Haïm Benattar était décédé.
Comment le savait-il ? Il répondit que, quand le Tsadik de la génération se lave les mains, il a certaines Kavanot que lui seul peut avoir. Or quand le Baal Chem Tov s’était lavé les mains, il avait eu ces révélations qu’un seul Tsadik peut avoir dans sa génération – ce qui signifiait que l’autre Tsadik, Rabbi ‘Haïm Benattar avait quitté ce monde.
Il ajouta que l’âme de Rabbi ‘Haïm était en fait celle de Rabbi Moché Cordovéro, le grand Kabaliste, disciple du AriZal.
En soupirant, le Baal Chem Tov raconta qu’il avait cherché dans les mondes supérieurs l’âme de Rabbi ‘Haïm mais celle-ci s’était élevée si rapidement en traversant tous les mondes intermédiaires qu’il n’avait pas réussi à la localiser…
Plusieurs Si’hot du Rabbi au sujet du Ohr Ha’Haïm Hakadoch
CAHIER DU RABBI – POURIM 1938 – PARIS
Rabbi Chmouel raconta à Rabbi Chalom Dovber, lors d’une Yé’hidout, en réponse à une question sur le Zohar (Paracha Vayé’hi) au sujet du Tikoun HaBrit, (Sav ‘Hout Ve’heit) : il s’agit de celui qui a veillé à Kedouchat HaBrit (la sainteté du signe d’alliance) tel le Ohr Ha’Haïm (Rabbi ‘Haïm Benattar) dont voici l’histoire :
Un jour alors que le Ohr Ha’Haïm voyageait en groupe, alors que Chabat approchait, il interrompit son voyage et campa, loin de la caravane qui avait continué son chemin, en compagnie de son secrétaire. Durant la nuit de Chabat, ils aperçurent un lion qui se rapprochait dangereusement d’eux. Le Ohr Ha’Haïm souleva alors son Talit Katan, défit son pantalon et montra au lion sa Brit Mila. Immédiatement, le lion se coucha et resta calme jusqu’à la sortie du Chabat. Ensuite le Ohr Ha’Haïm chevaucha le lion pour rejoindre le groupe. Il donna à son secrétaire un manuscrit en lui enjoignant de le garder à la main et de le rejoindre à pied : il l’attendrait. Puis, dimanche matin, ils parvinrent à rattraper le groupe.
Dans le journal «Hatamim», il est rapporté au nom du Rabbi précédent que le Ohr Ha’Haïm étudiait le vendredi soir la Torah avec ses filles.
Un jour le Rabbi interrogea son beau-père, le Rabbi précédent, à ce sujet : comment le Ohr Ha’Haïm pouvait-il étudier avec ses filles alors qu’il est souvent rapporté à son sujet qu’il n’avait pas de filles ?
Par la suite, Rabbi Yossef Yts’hak écrivit au Rabbi dans une lettre datée du 9 Tévèt 1939 : « En ce qui concerne (ce que l’on dit à propos) des filles du Ohr Ha’Haïm : cela ne me concerne pas, car c’est ainsi que je l’ai entendu clairement ; certainement ce sont les autres qui se trompent ».
LE RABBI, DANS UNE SI’HA DU 15 TAMOUZ 1960 ADRESSÉE AUX JEUNES FILLES DU CENTRE AÉRÉ ÉMOUNA DÉCLARA :
« Ce jour-là est la Hiloula du Ohr Ha’Haïm Hakadoch, Rabbi ‘Haïm Ben Atar.
« Cela est étroitement lié aux filles d’Israël, car il est bien connu que le Ohr Ha’Haïm – qui n’avait que des filles – leur enseignait le ‘Houmach chaque vendredi soir. Par la suite, il transcrivait ses commentaires qui sont devenus le commentaire du Ohr Ha’Haïm sur la Torah.
« Chacune d’entre vous peut en tirer une leçon : non seulement vous devez être éduquées convenablement mais vous devez aussi influencer les autres filles autour de vous ».
SI’HA DU 15 TAMOUZ 1976
Il y a également à l’ordre du jour la Hiloula et le Yartzheit du Ohr Ha’Haïm. Il est rapporté dans les écrits et les paroles de nos maîtres, nos Néssiim que, quand on mentionne le Ohr Ha’Haïm, on précise immédiatement : le Ohr Ha’Haïm Hakadoch.
Plusieurs histoires sont connues au sujet du lien qu’il y avait entre le Baal Chem Tov et le Ohr Ha’Haïm, Rabbi ‘Haïm Ben Atar. Il est souligné dans une lettre bien connue que ce lien était une liaison dans l’âme, l’âme de David et l’esprit de David, peu importe le sens.
SI’HA DU 7 TÉVÈT 1981 ADRESSÉE AUX CHLOUHIM DE CASABLANCA (MAROC)
Que l’on rajoute dans l’étude de la Torah avec assiduité et ferveur, jusqu’à en tirer des leçons halakhiques, à l’exemple des lois qui furent tranchées là-bas et selon lesquelles nous marchons jusqu’à aujourd’hui.
Surtout qu’entre-temps, la Torah du Baal Chem Tov est apparue (il est bien connu qu’un lien mystique très fort unissait le Baal Chem Tov et le Ohr Ha’Haïm Hakadoch).
EXTRAIT DE LA SI’HA PARACHA CHELA’H 1950.
J’ai entendu de mon beau-père, le Rabbi (précédent) qu’une personne avait demandé (il me semble) à Rabbi Chmouel à propos de préserver la Brit Mila. Le Rabbi Maharach répondit que la référence pour préserver la Brit Mila vient du Ohr Ha’haïm car, une fois, il entreprit un voyage avec une caravane et, à l’approche du Chabat, personne ne voulut l’attendre. Il resta donc seul dans le désert. Un lion arriva et le Ohr Ha’Haïm lui montra le signe de l’alliance (la Brit Mila) ; le lion se coucha et ne lui fit aucun mal. Il le protégea même d’autres prédateurs. A la sortie du Chabat, le Ohr Ha’Haïm chevaucha le lion et rejoignit le groupe !
Nos Sages expliquent ainsi cette histoire : «Un animal sauvage ne peut pas faire du mal à un homme sauf si ce dernier lui apparaît tel un animal». C’est pourquoi, en voyant le signe de l’alliance, le lion s’est ravisé : c’est une référence à l’attachement à D.ieu comme son nom l’indique : Brit au sens d’attachement, un signe où on aperçoit fortement l’image d’Hachem. C’est là que la qualité d’être humain trouve tout son sens. L’animal sauvage ne pouvait plus avoir d’emprise sur lui et, bien au contraire, il ne pouvait que se mettre à son service.
Edition : Meïr lubecki – Beth Habad Paris 3eme
Traduction : Feiga Lubecki
Adaptation : Levi Benech