Le 10 Chevat 5710 – 1950 Rabbi Yossef Yits’hak , le Rabbi précédent, quitta ce monde (cette année le mercredi 5 janvier 2020).

Même s’il ne succéda officiellement à son beau-père qu’un an après son décès, le Rabbi, dès le 10 Chevat 5710-1950, devint, pour tous les ‘Hassidism, celui que l’on consultait pour poser une question ou solliciter une bénédiction.

Le monde était alors si différent. Malgré les bouleversements de l’après-guerre, le temps paraissait plus lent. Les Juifs étaient enfermés dans leur indicible douleur, survivants, étrangers à la vie.

Les ‘Hassidim regardaient cependant vers New-York. Là-bas était le plus ferme espoir, la permanence. Mais New York, en ce temps-là, était si loin, un mythe plus qu’une ville réelle pour les autres habitants de la vieille Europe.

1950, voici que commence le règne:
le Rabbi, comme un miraculeux surgissement, comme un jaillissement prodigieux d’énergie, donne une autre dimension au temps. Tout va désormais plus vite. Tout est urgence.

D’abord sont renforcées les institutions laissées par le Rabbi précédent. Très vite, une nouvelle dimension apparaît. « Oufaratsta » (« et tu te répandras »): les mots de la promesse faite à Yaakov (Genèse 28. 14) guident l’action. L’enseignement de la ‘Hassidout s’étend au plus loin de ses sources.

Et bientôt naissent les premiers « Beth ‘Habad » qu’on trouvera, vingt ans plus tard, jusque dans les contrées les plus reculées. Puis viennent les différentes campagnes, celle des Téfilines, celle des bougies de Chabbat…

Agir, agir toujours, rendre les Juifs à eux-mêmes, changer quelque chose de ce monde. Le temps tout entier s’accélère. Alors l’horizon rétrécit, les distances se font plus courtes. Les immenses réseaux de communication de la nouvelle modernité, avions à réactions, téléphones automatiques, fax, satellites s’entrecroisent à New-York et là, 770 Eastem Parkway Brooklyn, trouvent leur sens véritable. C’est un peuple innombrable qui peut, à présent, voir le Rabbi, l’entendre, lui parler.

Celui qui a eu le privilège de se rendre la-bas, à Brooklyn, se souvient en son cœur. Lui revient alors l’image du Rabbi dirigeant un chant d’un puissant mouvement du bras. L’histoire alors semble toute entière en mouvement comme lorsque furent pressentis les grands effondrements de l’Est et la libération des Juifs de la nuit soviétique.

Le Rabbi nous a aussi enseigné le mouvement, et même la vitesse. Non pas celle, vaine, qui n’a de sens qu’elle-même et irréaliste le monde, mais la vitesse comme mise en actes, d’une pensée de l’urgence, celle de l’ultime libération. Cette ligne d’arrivée là, bien que proche, n’est pas encore atteinte: plus que jamais, le Rabbi nous demande aujourd’hui de courir à sa rencontre. Loubavitch.fr