Porto-Vecchio est une ville portuaire située en Corse, une île rattachée à la France. Les murs d’une citadelle génoise du XVIe siècle servent de toile de fond à la vieille ville et offrent une vue sur la marina et ses yachts. Parmi les plages célèbres situées non loin, il est possible de citer Palombaggia et son étendue de sable entourée de pins, ou encore Santa Giulia, dont les eaux rappellent celles d’un lagon.

Le Beth Habad de Porto vecchio est ouvert pour les mois de Juillet et Août essentiellement.
ADRESSE : 14 MONTÉE DE LA PORTE GENOISE 20137 PORTO VECCHIO

LE BETH HABAD DE PORTO VECCHIO EST PRÊT!
Nouveau coin détente!!
Offices 3 fois par jours – cours de Torah!
Restauration quotidienne – livraison a domicile – sandwichs et salades livré près des plages – baguettes et pains au chocolat tout les matins!
Offices tous les jours: Chaharit 8h30.
Minha 19h30
Office du vendredi soir 19h30. Office du Chabbat matin  9h30 suivi d’un Kidouch. 
Durant le d’août les offices de Chabbat et repas communautaire auront lieu a la salle polyvalente (ancienne caserne de pompiers, rue mansuetus alessandri, en face de la résidence Salina Bay
Cacher : Le Beth Habad dispose d’un service restauration, de repas cuisinés tous les jours sur commande. Un rayon cacher saisonnier est disponible au supermarché CHEZ EVA, Rond point de la Vetta, 20137 Porto-Vecchio

 

ARTICLE PARU DANS « CORSE MATIN »

Veuillez m’excuser, je ne vous serre pas la main car je suis rabbin, je n’ai donc le droit de toucher qu’une femme, la mienne. » À défaut d’une poignée de main, le jeune rav Levi Pinson (prononcez Pinson à l’américaine) accueille son interlocutrice d’un sourire franc et généreux, lui propose une boisson chaude avant de faire visiter son tout jeune Beth Habad. L’un des centres de la communauté juive des Habad Loubavitch.

Ces derniers constituent l’un des mouvements ultraorthodoxes du judaïsme, né il y a 250 ans dans le petit village biélorusse de Loubavitch.

Durant la Seconde Guerre mondiale, ses représentants s’exilèrent à New York, dans le quartier de Brooklyn.

À cheval sur la tradition, le mouvement Habad est « ouvert » explique le jeune rabbin : « Notre objectif est de propager la lumière, de réunir les personnes d’origines juives autour de leur tradition qu’ils ont parfois oubliée. »

Il n’est ici nulle question de prosélytisme, assure le rabbin : « Nous ne cherchons pas à convertir les personnes qui ne sont pas d’origines juives mais plutôt à réunir celles qui appartiennent à notre peuple, dont les parents ou grands parents sont juifs et qui par l’assimilation à la société se sont peu à peu écartées de leur culture et de leur identité juive. »

Levi Pinson a 27 ans. Il porte un costume noir, une chemise blanche, un grand chapeau noir sous lequel se dissimule une kippa. Ainsi qu’une barbe moyennement fournie. Il se prête volontiers au jeu de l’interview.

Alors que le photographe lui demande s’il est possible de sortir les rouleaux de la Torah soigneusement enfermés dans l’arche sainte (un placard recouvert d’un rideau sur lequel est brodée l’étoile de David ), il s’excuse une nouvelle fois : « En fait, ils ne sont ouverts que le samedi et il faut être dix hommes de plus de 13 ans pour pouvoir le faire. Chez les Juifs, vous savez, on est jamais simple… »

En septembre 2016, le jeune homme marié, père de deux enfants, est venu s’installer avec sa femme à Ajaccio pour y ouvrir le Beth habad, au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue du Vittulo. Les offices religieux (shabbat, Mitzvah, mariages, etc.) y sont célébrés dans l’une des deux grandes pièces lumineuses au mobilier rudimentaire : une table, des chaises, et un grand canapé blanc. Des cours de Torah y sont également proposés, notamment aux jeunes enfants, ou encore de Yiddish. « Le but est avant tout offrir à la communauté juive un lieu pour se réunir et pour partager », poursuit le rav.

« Nous sommes ici pour partager »

Levi Pinson est un missionnaire, issu d’une grande lignée de rabbins Loubavitch. « Mon grand-père était russe, l’un des premiers représentants du mouvement aux États-Unis envoyé auprès de la communauté juive marocaine. »

Le jeune rabbin d’Ajaccio est lui, né à Nice d’une mère américaine ; son père est le représentant du mouvement Habad pour la Côte d’Azur.

À l’âge de 13 ans, il part étudier dans l’un des plus prestigieux établissements internationaux Loubavitch, dans l’Essonne. Après plusieurs années passées au quartier général de Brooklyn, il est de retour en Corse.

Il connaît l’île depuis l’âge de 18 ans. « Avec quelques amis, nous y avions été envoyés pour des missions, Nous allions à la rencontre des quelques Corses d’origines juives pour encourager à revenir vers leurs racines », dit-il. Il est difficile de dire combien sont ces Corses restés très discrets. Mais pour les Loubavicth « une seule personne est un monde entier » ; la mission sur l’île est donc forcément sacrée.

« La plupart sont totalement assimilés à la population corse. Et ne sont pas pratiquants puisqu’il n’y avait jusqu’ici, à Ajaccio, rien pour qu’elles puissent célébrer les rites » , souligne Levi Pinson.

Comment les Juifs de Corse ont-ils regardé l’arrivée de ce rabbin ultraorthodoxe ?
« Nous avons été bien accueillis. Les gens sont venus naturellement à nous. Nous n’imposons rien à personne », poursuit Levi Pinson. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. C’est par exemple une erreur assez répandue de penser que nous mettons les femmes à part. La femme a chez nous un rôle primordial puisque le judaïsme se transmet uniquement par la mère. Avant tout, nous sommes là pour partager, y compris avec nos voisins ».

Et en Corse, les « voisins » sont bienveillants, assure le rabbin : « Les Juifs ont une sympathie exceptionnelle pour les Corses. Ici, aucun juif n’a été déporté durant la guerre. On le répète souvent mais c’est juste : il existe de nombreuses similitudes entre nous. »