Retrouvez des histoires fascinantes et des articles passionnants dans un nouveau magazine, publié à l’occasion de ‘Haf Av, 79ème Hiloula de Rabbi Lévi Its’hak Schneerson, père du Rabbi. Parmi les articles du magazine figure une interview du chanteur ‘hassidique Benny Friedman dans laquelle il revient sur son voyage au Kazakhstan. Benny, qui a participé à un voyagé organisé pour les membres de la synagogue « Anshei Lubavitch » de Crown Heights afin de pèleriner au Ohel de Rabbi Lévi Its’hak, se confie et nous fait part des sentiments et émotions ressentis par le groupe pendant le voyage.

 

Le récit du voyage du chanteur Benny Friedman sur la tombe de Rabbi Lévi Its’hak Schneerson n’est que l’un des articles captivants du nouveau magazine publié en l’honneur de ‘Haf Av.
Publié par ‘Habad Loubavitch Kazakhstan avant sa campagne annuelle, le magazine est distribué gratuitement à Crown Heights, en Israël et au Kazakhstan en milliers d’exemplaires en anglais, hébreu et russe. (Russe hébreu anglais )


Outre l’article de Benny Friedman que nous vous présentons en français dans cet article, le magazine contient également des extraits sélectionnés du journal de la Rebbetsein ‘Hanna, mère du Rabbi, et des histoires uniques sur le travail des Chlou’him au Kazakhstan.

‘Habad Loubavitch Kazakhstan organisera sa campagne annuelle de ‘Haf Av à partir du vendredi 17 Av.
Participez aujourd’hui. Aidez à perpétuer l’héritage de Rabbi Levi Its’hak et donnez du Na’hat Roua’h au Rabbi.

FAIRE UN DON

Le voyage de Benny Friedman au Kazakhstan

Un par un, les quarante membres environ d’Anshei Lubavich entrèrent dans la Maison de Chabad et le centre communautaire à Almaty, laissant rapidement derrière eux le froid glacial de l’extérieur. Ils venaient juste d’arriver de l’aéroport directement à la chaleur hassidique qui les attendait.

Ils ne se précipitèrent pas vers le Ohel. Le Rav David Margolin expliqua : « Aller voir le Rabbi Levi Its’hak demande une préparation minutieuse ». Pendant toute une journée, ils étudièrent les enseignements de Rabbi Levi Its’hak et les mémoires de la Rebbetzin jusqu’à ce qu’ils soient imprégnés de l’expérience de la Galout (exil) des parents du Rabbi. Ce n’est qu’après cela qu’ils se rendirent au Ohel.

Les voyages réalisés par Anshei Lubavitch ne sont pas nouveaux. Ils forment une communauté très unie, et de temps en temps, ils organisent des voyages aux tombes de nos Rabbis à Rostov, Lubavitch et d’autres endroits pour prier. Ces jours de voyage sont des jours de tefilla (prière), d’étude et de farbrenging (rassemblement hassidique).

L’idée d’aller à Almaty ne fut pas immédiatement envisagée.

« Nous n’avions jamais été à Almaty auparavant », dit le Rav Margolin. « Ce n’était pas simple car Almaty est très éloigné et le voyage est épuisant. En vérité, lorsque nous avons entrepris le voyage, nous ne savions même pas à quoi nous attendre. Nous nous sommes dit : le père du Rabbi est là-bas, donc nous irons. »

Des préparatifs furent faits : les organisateurs imprimèrent des extraits des mémoires de Rebbetzin ‘Hanna, un livret des enseignements du Rabbi Levi Its’hak et des enseignements de son fils, le Rabbi.

Le voyage fut long, difficile et dura une journée complète, ce qui leur fit bien comprendre dans quel exil le Rabbi Levi Its’hak avait été envoyé, si loin de tout centre de Judaïsme. Le long voyage, associé à la lecture des mémoires, rendit la distance et l’exil plus tangibles pour eux.

Lorsqu’ils quittèrent l’aéroport d’Almaty, ils furent stupéfaits.

« Nous avons eu l’impression d’arriver dans un pays primitif du tiers-monde. Il faisait aussi très froid. C’était comme rien de ce que nous avions expérimenté auparavant », dit le Rav Margolin. « Cela a rendu ce que nous avons lu dans les mémoires de la Rebbetzin très réel pour nous. »

Expériences spirituelles.

« Dès le début, nous avons ressenti que c’était un voyage spécial, avec un élément supplémentaire que nous n’avions pas ressenti lors des voyages précédents. Ce n’est pas un endroit moderne comme Moscou. On peut littéralement ressentir la simplicité, la sainteté et la pureté.

« Lorsque vous allez voir le père du Rabbi, vous avez l’impression d’être très proche du Rabbi. Le père du Rabbi représente la vie personnelle du Rabbi. Et lorsque vous y allez, vous vous souvenez de tout ce que le Rabbi a personnellement enduré avec ses parents en exil. C’était un chapitre difficile dans l’histoire de la vie du Rabbi. »

Comme mentionné précédemment, le groupe ne se précipita pas vers la tombe de Rabbi Levi Its’hak, prenant plutôt son temps pour se préparer. Le groupe fut hébergé au centre communautaire et se prépara pour leur visite au Ohel pendant 24 heures.

« Nous avons passé là une journée et une nuit à étudier et à prier, et encore une autre journée », dit R’ Friedman. « Le vendredi matin, nous nous sommes rendus au Ohel. La préparation nous a aidés à comprendre exactement ce que nous faisions, où nous étions allés et pourquoi. »

Le vendredi matin, peu avant d’aller au Ohel, ils se sont tous assis pour étudier la « reshima » que le père du Rabbi a écrit, qui commence par les mots : « Ani Levi Its’hak ben Zelda Rachel. »

Quand vous allez voir le père du Rabbi, les sentiments sont très différents », dit le Rav Margolin. « Vous vous rendez là-bas et vous vous sentez déjà proche du Rabbi. C’est une opportunité de faire ce que le Rabbi lui-même n’a pas pu faire. Vous êtes en contact avec le lien profond que le Rabbi avait avec son père, un lien qui s’exprimait non seulement dans l’amour d’un fils pour son père, mais à travers la Torah, car bon nombre des Si’hot et Maamarim du Rabbi explorent les enseignements de son père, ce qui approfondit leur lien. »

« Peut-être est-ce la raison pour laquelle lorsque vous visitez le Ohel à Almaty, vous commencez à comprendre cela, et vous ressentez l’immense Kédouch (sainteté) de cet endroit. »

Le sentiment s’intensifie en entrant dans le cimetière.

Dans la plupart des endroits du monde, il y a des cimetières juifs désignés. Même dans les cimetières généraux, il y a des parcelles séparées conçues pour respecter la foi de chaque personne même après sa mort, lui permettant de reposer parmi d’autres membres de son peuple et de sa foi.

Initialement, tel était également le cas à Alma Ata, avec le cimetière divisé par respect mutuel. Mais ces dernières années, des tombes avec des symboles étrangers ont commencé à apparaître sur l’allée devant le Ohel du père du Rabbi, à l’intérieur du carré juif. La situation ne fait qu’empirer, au grand désarroi des milliers de visiteurs qui viennent chaque année du monde entier pour visiter le Ohel de Rabbi Levi Its’hak.

« Quand je suis arrivé au saint Ohel, j’ai été choqué. À l’intérieur du Ohel, vous ressentez la Kédoucha, mais lorsque vous marchez dehors, c’est impossible de ne pas ressentir l’exil douloureux », dit Benny Friedman avec une grande peine.

« Quand vous marchez là-bas, vous devez retenir votre souffle ; je n’ai jamais été dans un endroit comme celui-ci. Pendant que vous y êtes – vous réalisez que vous avez atteint le sommet de la Kédoucha en traversant le nadir de l’opposé. C’est difficile à comprendre…

LE MIRACLE DES CHLOU’HIM

L’un des agréables souvenirs que le groupe a ramené avec lui était l’hospitalité qu’il a reçue des Chlou’him à Almaty, qui sont là toute l’année avec Messirout Nefesh (dévouement absolu). « Ce n’est pas seulement la délicieuse nourriture qui nous a été servie généreusement, mais surtout la spiritualité », dit R’ Margolin. « On a l’impression d’être chez soi. »

« Je n’ai pu m’empêcher d’être ému lorsque nous avons fait le Farbrenguen le Chabbat. Tout à coup, un Ba’hour local, s’est levé et a commencé à réciter un Maamar de Hassidout du Rabbi Rashab datant de 5663. J’ai été en Russie de nombreuses fois et je n’ai jamais rien vu de tel ! »

Le Rav Margolin conclut la conversation avec une émotion sincère : « La raison pour laquelle nous sommes venus, c’est vraiment pour faire quelque chose pour le Rabbi. Le fait qu’en 5783, on puisse se rendre chez le père du Rabbi et revivre les mémoires de la Rebbetzin ‘Hanna, puis rentrer chez soi et raconter à sa femme et à ses enfants l’histoire de leur Messirout Nefesh, c’est le plus grand miracle.

« Lorsque vous venez dans un endroit comme celui-ci, après tant d’années, et que vous voyez comment le Judaïsme y fleurit et n’est pas oublié, il n’y a pas de plus grand miracle que cela.

« Les Chlou’him qui se trouvent dans un endroit si éloigné, si loin de toute autre communauté juive, non pas pour un jour ou deux, mais pendant de nombreuses années, toute l’année, sont ceux qui ‘apportent du mérite à beaucoup’. Il faut une grande siyata dishmaya (aide divine) pour pouvoir être là et faire fleurir le désert.

« Vous vous arrêtez un instant et vous pensez que vous êtes à l’endroit où le Rabbi Levi Its’hak était en exil, et a beaucoup souffert, et qu’il est décédé ici, et maintenant, à seulement dix minutes de là, il y a un Beth Habad où nous avons rencontré des adolescents qui découvrent leur Judaïsme. Je me souviens qu’un groupe de jeunes est venu nous demander si nous allions au Ohel. Lorsque nous avons dit oui, ils se sont assis et ont écrit de longues lettres de demandes de bénédictions ».

« Tout cela fait partie du renouveau du judaïsme au Kazakhstan. Accomplir de grandes choses dans un endroit comme celui-ci, loin des États-Unis, loin d’Eretz Israël, c’est quelque chose que seuls les Chlou’him peuvent faire avec la bracha du Rabbi. C’est incroyable. Je n’ai jamais vu quelque chose de similaire ailleurs. C’est simplement vivre la Guéoula en Galout ; depuis un endroit comme celui-ci, on voit ce qu’est la Gueula. »