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Yirmiyahou – ירמיהו

Yirmiyahou (Jérémie), celui qui prophétisa la destruction du premier Temple, naquit le triste jour du 9 Av. Son père était ‘Hilkiyahou, un Cohen de la ville d’Anatot, dans le territoire de la tribu de Binyamine. La tradition rapporte qu’il était un descendant de Ra’hav qui avait accueilli les espions juifs au moment de la conquête du pays et qui avait épousé Yehochoua (Josué). Il fut l’un des trois plus grands prophètes du peuple juif – avec Yichaia (Isaïe) et Yé’hézkel (Ézékiel).

Encore enfant, Yirmiyahou avait été contacté par D.ieu pour devenir Son prophète mais il avait d’abord refusé à cause de son jeune âge. D.ieu l’avait rassuré qu’Il serait avec lui – car ce qu’il devait prédire n’était pas agréable à entendre et il risquait sa vie.

Yirmiyahou fut chargé par D.ieu de prédire la destruction à cause de la mauvaise conduite du peuple d’Israël mais aussi de l’encourager à améliorer ses voies.
Le 9 av, nous lisons la Meguilat E’ha (Lamentations) où il décrivit la chute de Jérusalem avec ses nombreux malheurs mais aussi la promesse de la délivrance future.
Le Baal Chem Tov fait remarquer que Yichaia (dont le nom signifie délivrance de D.ieu) pria pour son peuple quand il entendit ce que D.ieu lui reprochait mais pas Yirmiahou qui subit alors de grandes souffrances (fut jeté dans un puits etc.).

Par ailleurs, Yirmiyahou encouragea à croire en D.ieu grâce aux merveilles de la nature et la course des étoiles dans le ciel qui prouvent l’existence de D.ieu.

 

La Haftara en résumé

La Haftara de cette semaine (relative à la Paracha Behoukotaï) est tirée du livre Jérémie.

A l’instar des Haftarot précédentes le prophète (Jérémie) exhorte le peuple d’Israël (en particulier la tribu de Juda) à suivre les commandements divins et les avise des conséquences de ces transgressions (exil, persécution asservissement).

Dans ses lamentations, Jérémie se désole de constater que le peuple d’Israël se livre à des cultes idolâtres et transgresse les lois divines en particulier celle du respect de l’observance d’une année de jachère et du jubilé (Chémita et Yovel).

Le texte de la haftara est d’une étonnante modernité en ce qu’il invite le peuple d’Israël à s’affranchir de l’asservissement du monde matériel (peut être la forme actuelle de l’idolâtrie) et à respecter des temps de jachère et de repos (pour la terre certes, mais peut être également à l’âme).

L’enseignement du Rabbi
Lorsque tout va bien vers qui doit-on se tourner ?

(Jérémie 17-05): Ainsi parle l’Éternel : Maudit soit Guéver (l’homme) qui place sa confiance en Adam (l’humain), qui place dans (un homme de) chair (et de sang) sa confiance et qui détourne son cœur de l’Éternel».

(Jérémie 17-07) : Béni soit Guéver (l’homme) qui a confiance en l’Éternel : l’Éternel sera son secours.
«L’homme» peut être désigné sous quatre termes hébraïques: Adam, Iche, Guéver, Énoche. Il sont classifiés en deux parties :

D’abord Adam et Iche, deux noms qui accentuent l’essence même de l’homme. En effet, le terme Adam souligne la supériorité de l’intellect sur les sentiments, c’est l’âme divine qui correspond à l’intellect . En revanche Iche implique que les sentiments dominent l’intellect, représenté par l’âme animale.

Guéver et Énoche témoignent quant à eux que ces caractéristiques ont bien été développées. Guéver indique le bon développement de l’intellect ou des sentiments (Adam ou Iche); en revanche Énoche souligne plutôt leur faiblesse.

Le prophète résume donc ainsi : Maudit soit l’homme qui pense que sa détermination (et sa réussite -les caractéristiques de Guéver) proviennent de son intellect, de son âme divine – «Confiance en Adam». En d’autres termes, il pense que son âme est spécialement élevée; cela lui fera affirmer plus tard que son corps est déjà raffiné! Il place sa confiance en lui-même («être de chair et de sang») et, de ce fait, n’a aucunement besoin de travail sur lui-même. Malheureusement cela l’amènera à penser que «Ma force et mon travail m’ont procuré ma subsistance»! Ainsi il en arrivera à se détourner du chemin de D.ieu .

Le remède à tout cela nous est donné par le prophète Yirmiahou dans la suite des versets : «Béni soit l’homme. ». Aussi élevés et raffinés que soient notre âme et notre
corps, nous devons maintenir notre confiance en D.ieu et implorer Son aide dans notre travail personnel .

Le texte de la Haftara se conclue ainsi (Jérémie 17-14): « Guéris-moi, Éternel et je serai guéri ! Aide-moi et je serai secouru car Tu es le seul sujet de ma louange, car Tu es mon unique Sauveur !».

L’âme crie et implore aussi l’Éternel en ces termes lorsque elle descend sur terre,de plus en exil parmi les autre nations : Éternel SAUVE MOI !!

Torat Menahem 5751 Be’houkotaï, page 118