L’Hymne Français Récité chez le Rabbi en 1973 : Retour sur un événement mémorable

Il y a cinquante ans, lors du mois de Tichri 5734, un événement inédit a eu lieu chez le Rabbi. Cet événement, bien qu’il se soit déroulé à Loubavitch, a une résonance particulière pour la communauté juive française. Lors des Hakafot de Sim’hat Torah 5734, le Rabbi a entonné pour la première fois le Nigun Haaderet Véaémouna sur la mélodie de la Marseillaise, l’hymne national français. Pour célébrer ce moment marquant, un grand panel a été organisé en son honneur.

Sous la houlette du Rav Chmouel Lubecki, quatre Hassidim ayant assisté à cet événement historique ont partagé leurs souvenirs et émotions de cette soirée mémorable. Ces quatre Hassidim – Its’hak Gabay, Elyahou Azoulay, Haïm Nisenbaum et Binyamin Mergui –, ont eu le privilège de vivre cet instant d’une intense spiritualité et d’une signification profonde pour le judaïsme français.

L’événement a laissé une empreinte indélébile sur ceux qui y étaient présents. Its’hak Gabay se souvient de l’énergie palpable qui remplissait la pièce : « C’était comme si le temps s’était arrêté. Tout le monde était suspendu aux lèvres du Rabbi, et quand il a commencé à chanter, il y avait une émotion palpable dans l’air. » Elyahou Azoulay a évoqué la fierté qu’il ressentait en tant que Français : « On était en train de vivre un instant spirituel exceptionnel ! »

Haïm Nisenbaum et Binyamin Mergui ont également partagé leurs impressions et souvenirs de cette soirée, tous deux soulignant l’importance du moment non seulement pour eux en tant qu’individus, mais aussi pour la communauté juive de France dans son ensemble.

C’était à Sim’hat Torah 5734 (1973). Un groupe important était venu de France avec le Rav Chmouel Azimov, chez le Rabbi et il devait être suivi par d’autres groupes, les fois suivantes. Le Rabbi témoigna à ces jeunes gens une proximité particulière et il s’adressa à eux en français.

Pendant les Hakafot de Sim’hat Torah, en présence de milliers de personnes, le Rabbi commença à chanter, avec enthousiasme, la Marseillaise à laquelle il avait apporté l’élévation, avec les mots du Cantique Ha Adéret Ve Ha Emouna.

Tous ceux qui vécurent ce moment exceptionnel perçurent, d’une certaine façon, la mission fondamentale que la Providence divine avait confiée au Rabbi, quarante ans au préalable, quand il « quitta le pays de l’Egypte » et parvint dans ce pays-là, celui du mal et de l’obscurité, ainsi qu’il est dit : « j’entends une langue que je ne comprends pas ».

Par la force de nos maîtres et chefs, grâce au labourage et aux semailles du Rabbi, chef de notre génération, l’œuvre grandiose de résurrection du Judaïsme, dans toutes les villes de France, commença à ce moment et elle se poursuit encore, à l’heure actuelle, par l’intermédiaire des émissaires du Rabbi, chef de notre génération.

Leurs accomplissements se multiplient, se développent et éclairent tous les Juifs de ce pays. Cette révolution juive, spirituelle, n’a aucun équivalent, dans le monde et dans l’histoire. La France se rapproche ainsi de l’accomplissement de la promesse selon laquelle : « le monde sera transformé par la Royauté de D.ieu ».

De fait, quand on relata à la Rabbanit ‘Haya Mouchka, à une certaine occasion, le grand succès, pendant les dernières décennies, du rapprochement des Juifs de la pratique de la Torah et des Mitsvot, en France, elle dit ceci à l’une des émissaires dans ce pays(199) : « Nous avons labouré et semé. Vous devez récolter. »