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הלכות דעות פרקים ג-ה

 

 

Lois relatives à la conduite morale : Chapitre Trois

1. Peut-être pourrait-on dire : « Étant donné que la jalousie, la cupidité et l’ambition et les semblables sont un mauvais chemin qui retirent l’homme du monde, je vais m’en séparer au plus haut point, et rechercher leur contraire » au point de ne pas manger de viande ou boire du vin, ne pas se marier, ne pas habiter une maison décente, ne pas porter de beaux vêtements, mais du sac et de la laine grossière, comme les prêtres païens. Ceci aussi est un mauvais chemin, qui ne doit pas être suivi. Celui qui emprunte ce chemin est désigné comme pécheur, car il est dit du nazir : « il fera expiation pour lui du péché qu’il a commis contre l’âme ». Les sages ont dit : « Si le nazir, qui s’est seulement abstenu du vin, a besoin d’une expiation, a fortiori celui qui s’abstient de chaque chose ». C’est pourquoi, les sages nous ont enjoints de ne nous abstenir que de ce dont la Thora nous a privé, et non de nous interdire, par des vœux et des serments, ce qui est permis. Telle est la sentence des sages : « Les interdictions de la Thora ne te suffisent-elles pas, que tu t’en rajoutes d’autres ! » Sont inclus également [dans cette condamnation] ceux qui jeûnent continuellement ; ils ne sont pas dans le bon chemin. Les sages ont interdit de se mortifier par le jeûne. Concernant ces [pratiques] et les [pratiques] similaires, [le roi] Salomon nous a exhortés : « Ne sois pas juste à l’excès, ne sois pas sage plus qu’il ne faut ; pourquoi t’exposer à la désolation ? ».

2. L’homme doit concentrer son cœur et toutes ses actions [vers un but unique, qui est de] connaître D.ieu, béni soit-Il. Ainsi, son repos, son lever, ses paroles doivent tous être motivés par cet objectif. Comment cela ? Lorsqu’il fait du commerce ou un travail pour recevoir un salaire, son objectif ne doit pas être simplement d’amasser de l’argent, mais de pourvoir à ses besoins, que sont le manger et le boire, le logement, et le mariage. De même, quand il mange, boit, ou a des rapports conjugaux, il doit pas simplement rechercher un profit, et ainsi manger et boire que ce qui est doux, et avoir des rapports pour son plaisir. Plutôt, il doit prendre soin de manger et boire pour la santé de son corps et de ses membres uniquement. Aussi ne doit-il pas manger tout ce que son palais désire, comme un chien ou un âne, mais uniquement des aliments qui sont bénéfiques pour le corps, qu’ils soient amers ou doux. [De même,] il ne doit pas manger les aliments qui sont mauvais pour le corps, bien qu’ils soient doux. Comment cela ? Celui qui est de constitution chaude ne doit pas manger de viande, ni de miel, et ne doit pas boire de vin, comme la métaphore [du roi] Salomon : « Manger trop de miel n’est pas bon… » Il doit boire du jus de chicorée [qui a des propriétés thérapeutiques], bien que ce soit amer. Ainsi, il mangera et boira pour des raisons thérapeutiques, afin d’être en bonne santé, car l’homme ne peut vivre que s’il mange et boit. De même, lorsqu’il a des rapports, son but doit être de maintenir son corps en bonne santé et procréer. C’est pourquoi, il ne doit pas avoir des rapports à chaque fois qu’il en a envie, mais quand il sait qu’il a besoin d’avoir une émission séminale, comme un remède, ou pour procréer.

3. Celui qui se conduit conformément à ces règles d’hygiène, avec pour unique but d’avoir un corps sain et robuste, et d’avoir des enfants accomplissant son travail et tâchant pour son propre bénéfice, n’est pas dans le bon chemin. En fait, il doit rechercher à maintenir une bonne santé physique afin que son âme soit droite [et ainsi capable] de connaître D.ieu. En effet, il est impossible de comprendre les sagesses et d’y réfléchir lorsque l’on a faim ou que l’on est malade, ou que l’on souffre d’un membre. [De même, son intention dans la procréation] doit être d’avoir un enfant qui pourra devenir un sage et un grand homme au sein du peuple juif. Qui suit ce chemin durant toute sa vie sert D.ieu incessamment, même durant ses activités commerciales, et même quand il a des rapports, car son objectif dans tout [ce qu’il fait] est de répondre à ses besoins pour avoir un corps en bonne santé, [à même de] servir D.ieu. Même lorsqu’il dort, s’il dort pour reposer son esprit et son corps, de façon à ne pas tomber malade et être incapable de servir D.ieu, son sommeil est une forme de service de l’Omniprésent, béni soit-Il. À ce sujet, les sages nous ont enjoints : « Que tous tes actes soient pour le Ciel ». C’est ce que dit [le roi] Salomon, dans sa sagesse : « Dans tous tes chemins, connais-Le, et Il redressera tes chemins ».

Lois relatives à la conduite morale : Chapitre Quatre

1. Étant donné que le maintien d’un corps en bonne santé et vigoureux fait partie des chemins de D.ieu – puisqu’il est impossible, en étant malade, de parvenir à une quelconque compréhension ou connaissance de D.ieu – il appartient à l’homme de s’éloigner de tout ce qui est nuisible pour le corps, et prendre des habitudes qui sont bénéfiques pour sa santé et sa vigueur. Ces [règles d’hygiène de vie] sont : un homme ne doit manger que lorsqu’il a faim, et boire que lorsqu’il a soif. Il ne doit pas contenir ses besoins même un instant, mais doit, dès qu’il a besoin d’uriner ou de déféquer, le faire immédiatement.

2. Il ne doit pas manger jusqu’à ce que son ventre soit plein. Plutôt, il doit manquer environ un quart à son rassasiement. Il ne doit boire au cours du repas qu’un peu d’eau, mélangée avec du vin. Lorsqu’il commence à digérer, il boit ce qu’il a besoin. Il ne doit pas boire trop d’eau, même une fois qu’il a digéré. Il ne doit pas manger avant de s’être assuré qu’il ne doit pas faire ses besoins. Il ne doit pas manger avant d’avoir fait une marche [suffisante] pour que son corps commence à se réchauffer, ou d’avoir fait un travail ou tout autre effort semblable. En règle générale, il doit soumettre son corps à un exercice physique chaque matin, jusqu’à ce qu’il commence à se réchauffer. Alors, il se repose légèrement, puis mange. Se laver avec de l’eau chaude après un effort est bénéfique. Puis, il attend un petit moment, et mange.

3. Quand on mange, il faut s’asseoir à sa place ou s’allonger sur le côté gauche ; il ne faut pas marcher, chevaucher, faire un effort, transpirer, ni se promener avant d’avoir digéré. Celui qui se promène ou fait un effort après avoir mangé s’expose à de mauvaises et graves maladies.

4. Le jour et la nuit durent vingt-quatre heures. Il est suffisant de dormir un tiers, soit huit heures, qui seront [de préférence] à la fin de la nuit, de sorte qu’il y ait du début de son sommeil lorsqu’au lever du soleil huit heures, et ainsi, il se lèvera de son lit avant le lever du soleil.

5. On ne doit pas dormir à plat ventre ou sur le dos, mais sur le côté ; au début de la nuit sur le côté gauche, et à la fin de la nuit sur le côté droit. On ne doit pas dormir peu après avoir mangé ; il faut un intervalle de trois ou quatre heures environ. Il ne faut pas [non plus] dormir le jour.

6. Les aliments laxatifs, comme les raisins, les figues, les mûres, les poires, les pastèques, les différentes sortes de melon chate et de concombres, doivent être mangés avant le repas. Il ne faut pas mêler ceux-ci au repas, mais au contraire, attendre légèrement jusqu’à ce qu’ils quittent la partie supérieure de l’estomac. Les aliments constipants, tels les grenades, les coings, les pommes et certaines poires peuvent être mangés immédiatement après le repas, mais non en quantité.

7. Lorsque l’on désire manger de la viande de volaille et de la viande d’animal, il faut commencer par la viande de volaille. Et de même, [lorsque l’on désire manger] des œufs et de la viande de volaille, il faut tout d’abord manger les œufs. [Si l’on désire manger] de la viande de menu et de gros bétail, il faut tout d’abord manger la viande de menu bétail. Il convient de toujours donner priorité à l’aliment le plus léger.

8. En été, [il convient de] manger des aliments qui refroidissent [le corps], qui ne sont pas trop assaisonnés, et utiliser du vinaigre. En hiver, des aliments qui réchauffent, très épicés [sont conseillés], [et seulement] un peu de moutarde et d’asa-foetida. Il faut ainsi adapter [son alimentation] en fonction du climat du lieu où l’on se trouve, et [choisir l’aliment] approprié à chaque endroit.

9. Certains aliments sont extrêmement nuisibles, et il convient de ne jamais en manger. Ce sont : les grands poissons [conservés] longtemps dans le sel, le fromage [conservé] longtemps dans le sel, les truffes et les champignons, la viande qui est vieille et salée, le vin du pressoir [en cours de fermentation], un met qui a été laissé jusqu’à ce qu’il dégage une odeur nauséabonde, et de même, tout aliment qui a une mauvaise odeur ou qui est très amer, ceux-ci sont pour le corps comme un poison. Certains aliments sont mauvais, mais non autant que les premiers, aussi convient-il de n’en manger qu’un petit peu, à de longs intervalles, et non d’en faire régulièrement son repas ou d’en accompagner régulièrement son repas, par exemple : les grands poissons, le fromage, le lait qui a été laissé vingt-quatre heures après avoir été trait, la viande de grands bœufs et de grands boucs, les fèves, les lentilles, les haricots du Nil, le pain à base d’orge, le pain azyme, le chou, les poireaux, les oignons, l’ail, la moutarde, et le radis long ; tous ceux-ci sont des aliments mauvais, qu’il ne convient de manger qu’en très petite quantité, [et ce,] en hiver, non en été. Les fèves et les lentilles, il ne convient pas d’en manger, ni en été, ni en hiver. Quant aux potirons, on peut en manger en été.

10. Certains aliments sont mauvais, mais non comme ceux-ci, ce sont : les oiseaux aquatiques, les jeunes pigeons, les dattes, le pain frit dans l’huile ou pétri avec de l’huile, la farine bien tamisée, au point qu’il ne reste plus de trace de son, la saumure de poisson et la sauce [huile ou graisse] de poisson mariné ; il ne convient pas d’abuser de ces aliments. Un homme qui est sage et refrène son penchant et n’est pas proie à ses désirs, et ne mange aucun des [aliments] susmentionnés, à moins qu’ils lui soient nécessaires, comme remède, est vaillant.

11. Il convient de s’abstenir de fruits d’arbres. Il ne faut pas en abuser, même s’ils sont secs, et inutile de mentionner, s’ils sont frais. Mais avant qu’ils parviennent à maturité, ils sont considérés comme des épées pour le corps. De même, les caroubes sont toujours mauvais [pour le corps]. Tous les fruits au vinaigre sont mauvais, et on ne peut en manger qu’un peu en été et dans les endroits chauds. Les figues, les raisins, les amandes sont toujours bénéfiques [pour le corps], qu’ils soient frais ou secs, et on peut en manger autant que l’on désire. Il ne faut [néanmoins] pas en manger constamment, bien que ce soient les meilleurs fruits d’arbres.

12. Le miel et le vin sont mauvais pour les enfants et bons pour les personnes âgées, surtout en hiver. En été, il faut en manger deux tiers de ce que l’on mange en hiver.

13. Il convient de faire effort pour toujours avoir les intestins relâchés, penchant légèrement vers la diarrhée. Cela est une règle médicale fondamentale : quand une personne éprouve une impossibilité ou des difficultés à évacuer les matières fécales, elle encoure de graves maladies. Comment peut-on guérir une légère constipation ? Un jeune homme devra, chaque matin, manger de l’arroche cuite assaisonnée avec de l’huile d’olive, de la sauce de poisson et du sel, sans pain, ou boire l’eau dans laquelle a été bouilli de la bette ou du chou [assaisonné] avec de l’huile d’olive, de la sauce de poisson, et du sel. [Un homme] âgé devra boire du miel dilué avec de l’eau chaude le matin, et attendre environ quatre heures pour prendre son repas. Il doit agir ainsi un jour, ou trois, quatre jours si nécessaire, jusqu’à ce qu’il guérisse.

14. Il est une autre règle fondamentale pour la santé du corps : tant qu’un homme fait des exercices et beaucoup d’efforts, et n’est pas rassasié [cf. supra § 2], et ses intestins sont relâchés, il est pas proie aux maladies, et sa force s’accroît, même s’il mange de mauvais aliments.

15. Qui est oisif et ne fait pas d’exercice, retient ses besoins, ou est constipé, même s’il mange de bons aliments et se conforme aux règles médicales, souffrira de maux toute sa vie et s’affaiblira. Un repas copieux est comme du poison pour le corps et est la principale source de maladie. La majorité des maladies qui assaillissent l’homme ne sont dues qu’aux mauvais aliments ou aux repas trop copieux, même de bons aliments. C’est ce que [le roi] Salomon dit, dans sa sagesse : « Celui qui garde sa bouche et à sa langue se préserve de bien des tourments », c’est-à-dire « celui qui garde sa bouche » de manger des mauvais aliments ou d’être rassasié, et sa langue de parler d’autre chose que ce dont il a besoin.

16. La toilette : on doit aller aux bains une fois tous les sept jours. Il ne faut pas s’y rendre immédiatement après le repas, ni lorsque l’on a faim, mais au début de la digestion. On doit se baigner tout le corps dans de l’eau chaude qui n’est pas brûlante, et [on se lave] la tête seulement avec de l’eau brûlante. Puis, l’on se baigne le corps dans de l’eau tiède, et enfin, dans de l’eau froide. On ne doit pas se laver la tête avec de l’eau tiède ou froide. Il ne faut pas prendre de bain froid en hiver. Il ne faut pas prendre de bain avant d’être en sueur et que tout le corps ait été massé. Il ne faut pas s’attarder aux bains ; plutôt, une fois que le corps transpire et a été massé, on se rince et sort. Il faut s’assurer que l’on ne doit pas faire ses besoins avant d’entrer, et en sortant. Et de même, il faut s’assurer [que l’on ne doit pas faire ses besoins] avant et après le repas, avant et après les rapports conjugaux, avant et après un exercice et un effort, avant et après le sommeil, ce qui fait au total dix fois.

17. Lorsque l’on sort du bain, il faut s’habiller et se couvrir la tête dans la pièce extérieure [de l’établissement] afin de ne pas prendre froid. Même, en été il faut prêter attention [à cela]. Une fois sorti, on attend de s’apaiser et de reposer son corps, et que la chaleur s’en aille, puis, on prend son repas. Dormir un peu après le bain et avant le repas est très bénéfique. On ne doit pas boire d’eau froide en sortant du bain, et inutile de mentionner dans le bain même. Si l’on a soif en sortant du bain et que l’on ne peut pas s’abstenir, on peut mélanger l’eau avec du vin ou du miel pour la boire. S’enduire d’huile au bain en hiver après s’être rincé est bénéfique.

18. Il ne convient pas de s’habituer à faire continuellement des saignées. Une saignée ne doit être faite qu’en cas d’extrême besoin, [et ce,] ni en été, ni en hiver, mais un peu en Nissan et un peu en Tichri. À partir de l’âge de cinquante ans, il ne faut plus pratiquer de saignée. Il ne faut pas se rendre aux bains ni partir en voyage dans la journée où l’on a fait une saignée. [On ne doit] pas non plus [faire de saignée] le jour d’un retour de voyage. Un jour de saignée, l’on doit manger et boire moins que de coutume ; il faut se reposer et non faire un effort, ni un exercice, ni se promener.

19. La matière séminale est la force du corps, sa vie, et la lumière des yeux. Plus elle est émise, plus le corps se gâte, sa force diminue, et sa vie s’abrège. C’est ce que dit [le roi] Salomon dans sa sagesse : « Ne donne pas aux femmes ta force ». Celui se livre abonnement aux rapports est pris de vieillesse [avant son temps], sa force diminue, ses yeux faiblissent, une odeur nauséabonde se dégage de sa bouche et de ses aisselles, il perd ses cheveux, ses sourcils, et ses cils, alors que les poils de sa barbe, de ses aisselles, et les poils de ses jambes poussent en abondance. [Outre cela,] ses dents tombent, et il souffre de bien d’autres maladies. Les médecins ont dit : un sur mille meurt d’autres maladies, et mille meurent d’un excès de rapports. C’est pourquoi, il convient de prêter attention à cela si l’on veut vivre en bonne santé. Un homme ne doit avoir de rapports que lorsque son corps est en bonne santé et vigoureux, et qu’involontairement il a des érections, [au point que] même lorsqu’il détourne sa pensée, cette érection subsiste ; il sent une lourdeur au niveau des reins et en dessous, les tendons des testicules semblent s’étirer, et son corps est chaud, celui-ci a besoin d’avoir des rapports, et cela est pour lui un remède. Il ne faut pas avoir de rapports alors que l’on est rassasié, ni quand on a faim, mais après la digestion. Il faut vérifier [si l’on doit faire ses besoins] avant et après les rapports. Il ne faut pas avoir des rapports debout, ni assis, ni dans l’établissement de bains, ni le jour où l’on se rend aux bains, ni le jour d’une saignée, ni un jour de départ ou de retour de voyage, ni avant, ni après.

20. Qui suit les chemins que nous avons indiqués, je garantis qu’il ne tombera jamais malade, jusqu’à ce qu’il atteigne un âge de vieillesse avancé et meure. Il n’aura pas besoin de médecin et aura un corps sain, en bonne santé, toute sa vie durant. [Ce,] à moins que son corps soit sujet à une maladie depuis sa naissance, ou qu’il ait pris l’une des mauvaises habitudes depuis sa naissance, ou qu’une épidémie ou la sécheresse sévisse dans le monde.

21. Toutes ces bonnes habitudes que nous avons exposées ne conviennent que pour une personne en bonne santé. En revanche, pour tel qui est malade, tel qui a un membre malade, ou tel qui a suivi de mauvaises habitudes pendant de longues années, d’autres mesures s’appliquent, chacun selon sa maladie, comme cela est expliqué dans les livres de médecine. Un changement d’habitude est un début de maladie.

22. Dans un endroit où il n’y a pas de médecin, il ne convient pas – pour la personne en bonne santé comme pour le malade – de s’écarter de tous les chemins que nous avons exposés dans ce chapitre, car chacun d’eux est finalement bénéfique [même pour le malade].

23. Un érudit n’a pas le droit d’habiter dans toute ville où ne se trouvent pas les dix choses suivantes : un médecin, un chirurgien, un établissement de bains, des latrines, [une source d’]eau disponible, comme un fleuve ou une source, une synagogue, un instituteur, un scribe, un trésorier d’œuvres de bienfaisance, et un tribunal qui inflige des peines de flagellation et d’emprisonnement.

Lois relatives à la conduite morale : Chapitre Cinq

1. De même qu’un sage se distingue par sa sagesse et par ses traits de caractère, dans lesquels il est différent des autres, ainsi, il doit se distinguer par ses actions – sa façon de manger, de boire, d’accomplir son devoir conjugal, de faire ses besoins, de s’exprimer, de marcher, de se vêtir, d’organiser sa vie et de faire des affaires ; tous ces actes doivent empreints d’élégance et de vertu. Comment cela ? Un érudit ne doit pas être un glouton, mais doit manger des aliments favorables à sa santé, sans en manger avec abus. Il ne doit pas cherchant à remplir son ventre, comme ceux qui se gorgent d’aliments et de boissons jusqu’à ce que leur ventre enfle. À leur sujet, il est dit : « Je jetterai des excréments sur vos visages » ; les sages ont dit : [cela fait allusion] aux hommes qui mangent et boivent [avec excès] et passent tous leurs jours comme des fêtes, disant : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » ; ceci est la façon de manger des méchants. Ces tables sont réprouvées par l’Ecriture : « En effet, toutes ces tables sont couvertes de vomissures et d’immondices, pas un coin n’y échappe ». En revanche, un sage, lui, ne doit manger qu’un ou deux mets, dont il mangera la quantité nécessaire pour sa subsistance, et cela lui sera suffisant. C’est ce que dit Salomon : « le juste mange pour apaiser sa faim ».

2. Lorsqu’un sage mange le peu qui lui convient, il doit manger chez lui, à sa table. Il ne doit manger dans un magasin, ni sur la place du marché, sauf en cas d’extrême nécessité, afin de ne pas être considéré avec dédain par les autres. Il ne doit pas manger chez des ignorants, ni sur ces tables, « couvertes de vomissures et d’immondices ». Il ne doit pas fréquemment manger autre part [que chez lui], même avec des sages. Il ne doit pas prendre part à un repas où beaucoup de monde est rassemblé. Il ne lui convient que de participer à un repas lié à une mitsva, comme un repas de fiançailles ou de mariage, à condition que ce soit le mariage d’un érudit avec la fille d’un érudit. Les sages et pieux d’antan ne mangeaient pas d’un repas qui ne leur appartenait pas.

3. Lorsqu’un sage boit du vin, il ne doit boire que [la quantité suffisante] pour amollir la nourriture qu’il a dans l’estomac [et ainsi faciliter la digestion]. Celui qui se rend ivre est un pécheur, indigne, et perd sa sagesse. S’il se rend ivre en présence d’ignorants, il profane le Nom [de D.ieu]. Il est défendu de boire du vin l’après-midi, même en petite quantité, à moins que cela soit inclus dans le repas, car boire dans un repas ne rend pas ivre. Seul le vin qui fait suite au repas doit être évité.

4. Bien qu’un homme ait toujours le droit [d’avoir des rapports] avec son épouse [quand elle n’est pas nidda], il convient à l’érudit de se conduire avec sainteté, et ne pas être présent auprès de sa femme comme un coq, mais chaque nuit de chabbat, s’il en a la force. Il ne doit avoir des rapports conjugaux au début de la nuit, lorsqu’il est rassasié et a le ventre plein, ni à la fin de la nuit, lorsqu’il a faim, mais au milieu de la nuit, une fois qu’il a digéré. Il ne doit pas se conduire avec légèreté, ni tenir des propos obscènes, même dans sa conversation intime. Il est dit : « Il dira à l’homme sa conversation » ; les sages ont dit : un homme devra rendre compte même d’une parole légère qu’il a eue avec sa femme. Ils ne doivent, tous deux, être ni ivres, ni indolents, ni tristes, et elle ne doit pas être endormie. Il ne doit pas la forcer contre son gré. Plutôt, [les rapports doivent avoir lieu] avec leur consentement et joie mutuels. Il doit parler et plaisanter légèrement avec elle, afin qu’elle soit détendue, et avoir des rapports avec elle pudiquement, non effrontément, et se séparer [d’elle] immédiatement.

5. Qui se conduit de cette manière s’est non seulement sanctifié, purifié, et raffiné, mais [de plus,] s’il a des enfants, ils seront beaux et pudiques, dignes de sagesse et de piété. Qui se conduit comme le reste du peuple qui marche dans l’obscurité aura des enfants comme ces gens.

6. Les sages doivent se conduire avec une pudeur exceptionnelle. [Un sage] ne doit pas se rabaisser, ni se découvrir la tête ou le corps. Même dans les latrines, il doit être pudique, et ne doit pas se découvrir jusqu’à ce qu’il soit assis. Il ne doit pas se nettoyer avec la main droite. Il doit s’écarter de tout homme, et entrer une pièce dans une autre, une caverne dans une autre et faire ses besoins. S’il fait ses besoins derrière une clôture, il doit s’éloigner [suffisamment] pour que personne n’entende de bruit s’il a des flatulences. S’il fait ses besoins dans une vallée, il doit s’éloigner afin que personne ne le voit dénudé. Il ne doit pas parler lorsqu’il fait ses besoins, même dans un cas d’extrême nécessité. Les mêmes mesures de pudeur observées aux latrines [durant la journée] doivent être observées la nuit. Il convient de s’habituer à faire ses besoins le matin et le soir seulement, afin de ne pas [devoir] s’éloigner [pour ne pas être vu].

7. Un érudit ne doit pas crier et hurler quand il parle, comme les animaux domestiques et sauvages. Il ne doit pas trop élever la voix, mais parler doucement à tout le monde. Lorsqu’il parle doucement, il doit prendre soin de ne pas s’éloigner [pousser à l’extrême], ce qui apparaîtrait comme l’expression des gens hautains. Il doit toujours être le premier à adresser des salutations, afin d’être apprécié par les autres. Il doit juger chacun favorablement, parler positivement de chacun – et non tenir des propos infamants – aimer la paix et rechercher la paix. C’est quand il sait que ses paroles ont un effet et sont écoutées qu’il parle. Dans le cas contraire, il garde le silence. Quel est le cas ? Il ne doit pas [tenter de] calmer un ami quand celui-ci est en colère, il ne doit pas l’interroger [sur les motifs] de son vœu quand il fait celui-ci jusqu’à ce qu’il se calme. Il ne doit pas le consoler alors que son défunt se trouve devant lui, parce qu’il est soucieux jusqu’à l’enterrement. Et de même pour tout cas semblable. Il n’observe pas son ami dans un moment de déshonneur, mais en détourne ses yeux. Il ne doit pas mentir, exagérer ou minimiser [un fait], si ce n’est pour la paix et ce qui est semblable. Il ne doit pas parler avec une femme dans sur la place du marché, même s’il s’agit de sa femme, sa sœur ou sa fille.

8. Un érudit ne doit pas marcher doit, la tête haute, comme il est dit : « s’avançant le cou dressé, lançant des regards provocants ». Il ne doit pas marcher [avec de trop petits pas] le talon à côté de l’orteil, noblement, comme font les femmes et les personnes hautaines, comme il est dit : « puisqu’elles marchent à pas mesurés et font sonner les clochettes de leurs pieds ». Il ne doit pas courir dans un lieu public, comme les sots, ni être courbé, comme les bossus ; plutôt, il doit maintenir le regard vers le bas, comme lorsqu’il prie. Il doit marcher sur la place du marché [empreint de sérieux] comme un homme préoccupé par ses affaires. Dans la marche d’un homme également, il est possible de distinguer s’il est sage et réfléchi, ou s’il est stupide et sot. Ainsi, [le roi] Salomon dit dans sa sagesse : « même dans la voie où se dirige le sot, l’intelligence lui fait défaut : il dit à tous qu’il est sot » ; il montre à tous ce qu’il est, sot.

9. Les vêtements d’un sage doivent être des vêtements beaux et propres. Aucune [tache de] sang, de graisse, ou ce qui est semblable ne doit y apparaître. Il ne doit porter ni des vêtements de roi, comme les vêtements en or et en pourpre, que tout le monde contemple, ni des vêtements de pauvre qui humilient celui qui les porte, mais des vêtements moyens, beaux. Sa peau ne doit pas être visible à travers son vêtement, comme [c’est le cas des] vêtements en lin très fin fabriqués en Égypte. Ses vêtements ne doivent pas traîner sur le sol, comme les vêtements des gens hautains, mais [doivent descendre] jusqu’à son talon et ses manches jusqu’à ses doigts. Il ne doit pas laisser pendre son vêtement, parce que cela lui donne une apparence hautaine, excepté le chabbat, s’il n’a pas de vêtement de rechange. Il ne doit pas porter des chaussures rapiécées de plusieurs pièces en été. Toutefois, durant la saison des pluies, cela est permis, s’il est pauvre. Il ne doit pas sortir [le corps] parfumé ou avec des vêtements parfumés sur la place du marché. Il ne doit pas [non plus] se parfumer les cheveux. Toutefois, il est permis de s’enduire la peau d’huile pour enlever la saleté. De même, il ne doit pas sortir seul la nuit à moins qu’il ait un temps fixe pour se rendre à son étude. Tout ceci, à cause des soupçons [d’immoralité qui pourraient être portés à son égard].

10. Un érudit doit organiser sa vie convenablement : il mange, boit, et nourrit sa maisonnée selon ses moyens et sa réussite, sans se surmener [à cause de dépenses trop importantes]. Les sages nous ont enjoint en règle de bienséance de ne manger de la viande qu’avec appétit, comme il est dit : « car ton âme désireras manger de la viande ». Pour un individu en bonne santé, il suffit de manger de la viande chaque soir de chabbat. S’il est suffisamment riche pour manger chaque jour de la viande, il peut le faire. Telle est la sentence des sages : « Il convient de manger moins que l’on pourrait selon ses moyens, de se vêtir comme l’on peut, et d’honorer sa femme et ses enfants plus que l’on peut ».

11. Les hommes réfléchis ont pour coutume de tout d’abord trouver un travail pour pourvoir à ses besoins, puis, d’acheter une demeure, et enfin d’épouser une femme, comme il est dit : « quel est l’homme qui a planté une vigne et ne l’a pas rachetée ? […] quel est l’homme qui a construit une nouvelle maison mais ne l’a pas inaugurée ? […] quel est l’homme qui s’est fiancé avec une femme et ne l’a pas prise ? » Mais les sots commencent par se marier, puis, s’ils en ont les moyens, ils achètent une maison, puis, à la fin de leur vie, recherchent un travail ou vivent de la charité. De même, il est dit dans les malédictions : « Tu te fianceras avec une femme […] tu construiras une maison […] tu planteras une vigne […] », c’est-à-dire que toutes tes actions se dérouleront dans l’ordre inverse, afin que tu ne réussisses pas. Concernant la bénédiction, il est dit : « David avait du succès dans toutes ses expéditions et l’Eterne-l était avec lui ».

12. Il est défendu de renoncer à son droit de propriété [sur ses biens] ou de consacrer tous ses biens [pour le Temple], et de tomber à la charge de la communauté. On ne doit pas vendre son champ pour acheter une maison, ni [vendre] sa maison pour acheter des biens mobiliers, ou pour faire une affaire. Mais on peut vendre des biens mobiliers pour acheter un champ. En règle générale, il faut chercher à faire fructifier ses biens, et remplacer un [bien] périssable par un [bien] durable, et non d’avoir un léger profit momentané, ni s’embellir pour une perte considérable.

13. Un érudit doit diriger ses affaires honnêtement et en bonne foi. Son non est un non et son oui un oui. Dans ses comptes, il est minutieux [à répondre à ses obligations]. Lorsqu’il fait un achat, il est généreux et n’est pas dur en affaires. Il paie immédiatement son achat. Il refuse d’être caution ou dépositaire , et ne vient pas avec une procuration [chez un débiteur pour son créancier]. Dans ses affaires, il accepte des obligations qui ne lui sont pas imposées par la loi, afin de respecter sa parole et ne pas enfreindre celle-ci. Si d’autres sont jugés redevables envers lui, il est plein d’égards, et même fait grâce du montant dû. Il accorde des prêts et fait des faveurs. Il ne se mêle jamais des affaires d’un autre, et, tout au long de sa vie, n’offense personne. En bref, il fait partie de ceux qui sont persécutés mais ne persécutent pas, de ceux qui sont humiliés mais n’humilient pas. L’homme qui se comporte ainsi, l’Ecriture dit de lui : « Et il m’a dit : “Tu es mon serviteur ; Israël, c’est par toi que je me couvre de gloire” ».