Lubavitch.com, traduit par Hassidout.org

Adam Armush, un Arabe israélien, avait mis une kippa la semaine dernière pour prouver à son ami juif que les juifs n’avaient rien a craindre dans ce quartier de Berlin et avait filmé sur son portable son agression par un réfugié syrien.

Adam Armush avait confié le lendemain dans une interview télévisée, que seulement une des douzaines de passants se sont arrêtés pour l’aider. Berlin l’avait peut-être laissé tomber ce soir-là, mais une semaine plus tard, la ville entière était solidaire de la communauté juive.

Plus de 2 500 Berlinois ont mis une kippa et se sont rendus au centre communautaire juif. Le rassemblement a a rassemblé des politiciens locaux et des sympathisants de toutes nationalités et religions. Couverts de kippa de toutes les couleurs et de tous les styles, Berlin se montrait à l’unisson, prouvant haut et fort: « Plus jamais ça ».

Le Chalia’h Habad à Berlin, le Rav Yehouda Teichtal se tenait sur l’estrade pendant l’événement. Comme toujours, le Rav Teichtal, qui vit ici depuis 1996, portait fièrement sa kippa noire. Cacher son identité juive, comme certains l’ont suggéré dans la communauté, est un anathème pour lui. « Masquer et cacher notre identité juive n’est pas la solution », insista Rav Teichtal, « nous devons continuer à marcher dans les rues et à vivre comme des Juifs fiers tout en faisant tout notre possible pour combattre l’antisémitisme ».

L’antisémitisme est une préoccupation croissante dans ce pays qui s’est engagé à soutenir Israël et le peuple juif depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On estime que 947 incidents antisémites se sont produits en 2017, une augmentation de 60% par rapport aux années précédentes. Et ce sont seulement ceux qui ont été signalés.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a reconnu dans une récente interview. « La lutte contre de tels actes antisémites doit être gagnée », a-t-elle déclaré: « la réputation de notre Etat est en jeu, et nous y sommes attachés de toutes nos forces. » La récente vague d’incidents est attribuée à l’afflux d’immigrants musulmans en Allemagne et la montée des partis d’extrême droite dans le pays.

Allemand d’origine, le Rav Itshak Mendel Wagner,  spécialiste international en antisémitisme, est d’accord sur la cause générale. Le Rav Wagner est né à Krefeld, à 300 km de Berlin, où il est rabbin. À l’échelle nationale, il reconnaît l’augmentation de la haine depuis 2015. Mais, comme le Rav Teichtal, il est convaincu que «le fait de retirer la kippa ne résoudra pas le problème».

Le Rav Wagner a commencé à porter une kippa en public à l’age de 20 ans. Ses parents étaient préoccupés pour sa sécurité et l’ont toujours encouragé à se couvrir la tête avec une casquette. « J’ai pris la décision un jour de retirer ma casquette », se souvient-il. « Exactement ce premier jour, quelqu’un m’a tapé sur l’épaule quand je faisais du shopping. Il m’a regardé comme si j’étais un fantôme et m’a dit: Je suis un Juif russe et j’ai pensé à me circoncire, mais j’ai peur. J’ai demandé à D.ieu aujourd’hui que s’il veut que je sois circoncis, il devrait m’envoyer un signe ».

« Son signe était sur la tête d’un étranger. Ce jour-là, cet homme a décidé de faire sa Brit Milah ».

Aujourd’hui, il dit à ses propres enfants que s’habiller comme des juifs  est une chose dont on doit être fier.

Depuis son arrivée en Allemagne en 1988, le Rav Yisroel Diskin a parcouru fièrement les rues de Munich habillées de kippa et d’un costume noir. « Tout le monde dans ma ville me connaît comme ça », dit le premier émissaire Habad de l’Allemagne. Tout en reconnaissant que Munich ne représente pas pas l’ensemble du pays, et que les immigrés musulmans se sont également installés dans certains quartiers de sa ville, « je n’ai jamais eu de problèmes. J’ai toujours dit à mes enfants de porter leur kippa avec fierté, jamais cachée par une casquette. »