Par Nechoma Greisman / fr.chabad.org

À notre vision limitée, il semble que les jours commémorés par les jeûnes sont tristes et solitaires. Mais le Rabbi explique que quand Machia’h viendra, les choses seront révélées dans leur vraie réalité. Et alors nous verrons que ces jours n’étaient pas aussi mauvais qu’ils paraissaient. Au contraire, nous verrons comment ces jours recelaient un potentiel gigantesque de proximité et de sainteté. Il en va de même pour le 10 Tévet.

Le nombre dix désigne un certain niveau de sainteté, de plénitude et de perfection dans les choses saintes. Il y a Dix Sefirot (Émanations divines) et Dix Paroles par lesquelles le monde fut créé. Il y a Dix Commandements, et dix niveaux de sainteté dans la terre d’Israël. Ce n’est pas par hasard que Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année, tombe aussi le 10 du mois, le 10 Tichri. « OK, dites-vous, Tichri est Tichri, mais Tévet ? Quelle peut bien être l’importance de Tévet ? » Comme vous le savez, nous comptons les mois à partir de Nissan, que la Torah appelle le premier des mois. Quel mois est Tévet si Nissan est le premier ? Le dixième ! Donc le dixième jour de Tévet est le 10ème du 10ème. C’est l’indication d’un niveau supplémentaire de kedoucha (sainteté) que l’on ne trouve pas même dans les fêtes !

Dans la Torah, la période de galout (exil), et en particulier sa fin, est souvent comparée à la situation d’une femme sur le point d’accoucher. À mesure que la naissance approche, les douleurs sont plus fréquentes et plus difficiles à supporter. Cependant, bientôt, la douleur n’est plus qu’un vague souvenir, appartenant au passé, et le jour où le bébé est né est désormais évoqué comme un jour joyeux. Avec le temps, le souvenir de la douleur est de moins en moins présent, et la joie et le na’hat l’emportent sur le souvenir de la douleur et la difficulté de l’accouchement. Et telle est l’idée de la galout. Nous éprouvons actuellement les douleurs de l’enfantement, les contractions. C’est difficile, mais temporaire. C’est seulement un petit prix qu’il nous faut payer pour la joie et la grande bénédiction qui en résultera. À nouveau, si j’avais le temps, je m’étendrais sur le sujet, mais voilà une façon de considérer une journée de jeûne sous un jour positif, et de l’exploiter pour étudier et s’efforcer d’être meilleur et plus juif, sachant que quand il sera un Yom-Tov et que Machia’h sera là, tout sera oublié.

Par Nechoma Greisman