(Pour la Refouah Chelema du Rav Avraham-Baroukh Pevzner, Yossef ben Hedva, Avraham Albert ben Solika, ‘Hanania ben Yaakov, Esther Malka bat Peirel, et pour l’élévation de l’âme de Yamna bat Sim’ha)

 

Dans les Parachot Troumah et Tetsavé nous avons lu que l’Eternel ordonne à Moché de construire le Michkan, et dans les Parachot Vayakhel et Pékoudei c’est Moché qui l’ordonne aux enfants d’Israël.

Le Rabbi de Loubavitch nous fait remarquer que la Paracha Ki-Tissa dans laquelle il est raconté le péché du veau d’or sépare les Parachot Troumah et Tetsavé des Parachot Vayakhel et Pékoudei.

De ce fait, nous pouvons nous rendre compte qu’entre l’ordre de D.ieu à Moché, et celui de Moché aux enfants d’Israël, il y a une chose qui interrompt et perturbe l’ordre divin : le péché du veau d’or. Cependant, juste après que Moché ait ordonné aux enfants d’Israël de construire le Michkan (Paracha Vayakhel), son ordre fut exécuté immédiatement (Paracha Pékoudei).

Le Rabbi tire de cela l’enseignement suivant. Bien que le mauvais penchant puisse s’immiscer dans le but de nous empêcher d’accomplir la volonté divine, l’action de Moché réduit à néant son influence malfaisante.

Cet enseignement du Rabbi s’accorde parfaitement à son discours ‘hassidique intitulé ‘Vé Atah Tetsavé’, selon lequel ‘Moché unit les enfants d’Israël avec ‘Or ein Sof’, ‘la lumière qui n’a pas de fin et qui n’a pas de début’.

En effet, cette déclaration du Rabbi revêt un aspect particulier durant cette période qui précède la fête de Pessa’h. Il est intéressant de remarquer que ce discours du Rabbi, ‘Vé Atah Tetsavé’, commence par 4 questions, lesquelles ne sont pas sans nous rappeler les 4 questions posées la nuit du Séder de Pessa’h.

Aussi, il est possible de qualifier ce discours du Rabbi comme étant la Haggadah ‘hassidique, grâce à laquelle nous nous apprêtons à sortir de ce dernier exil.

Les premiers mots de la Haggadah: ‘Ha la’hma Ania’, ‘Voici le pain du Pauvre, évoquent le Machia’h qui est décrit par les Sages comme étant ‘pauvre’, et du fait que la Torah est définie comme du pain car elle est le nourriture de l’âme, ‘le pain du pauvre’ n’est autre que la Torah du Machia’h, la partie la plus essentielle et la plus profonde de la Torah, l’expression du lien qui unit l’Eternel aux enfants d’Israël.

Dans ce cas, ‘Moché unit les enfants d’Israël avec Or ein Sof’ signifie que Moché nourrit le peuple du pain de la Torah, et ce faisant renforce leur émounah, leur foi.

De la même manière, Machia’h qui est lui-même ‘l’extension de Moché’ (‘Hitpachtouta dé Moché’), est celui qui nourrira les enfants d’Israël, du pain de la partie profonde de la Torah.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nous comprenons que le discours hassidique ‘Vé Atah Tetsavé’ est un aliment pour notre âme, exactement comme la Matsah qui est définie comme un aliment de foi.

De fait, les enseignements du Rabbi nourrissent, éveillent, la partie la plus profonde de notre âme, et c’est pourquoi le Rabbi commence son discours en nous expliquant les raisons pour lesquelles nous croyons en D.ieu, et qu’il nous révèle la façon de dévoiler ‘l’essence de notre foi’, ‘la émounah atsma’.

Le moyen que le Rabbi préconise est de briser notre cœur afin de dévoiler son plus profond désir, le dévoilement de D.ieu. Dans le livre du Tanya l’Admour Hazaken nous demande de nous adresser à notre mauvais penchant en ces termes : « Jusqu’à quand me cacheras-tu la lumière infinie de D.ieu qui inonde tous les mondes ».

Aussi, nous pouvons comprendre l’enseignement du Rabbi selon lequel ‘l’action de Moché a pour effet de neutraliser l’influence du mauvais penchant’. Moché détient le pouvoir de briser le mauvais penchant au point que plus rien ne peut empêcher un Juif de faire de lui-même le ‘Michkan’, et de voir enfin ‘la lumière infinie de D.ieu qui inonde tous les mondes’.

De ce fait Moché est véritablement ‘celui qui unit chaque Juif à Or ein Sof’. Celui qui nous donne la Matsah, laquelle unit notre corps à la partie la plus essentielle de notre âme.

C’est à cela que se rapporte le verset du chant ‘Lékha Dodi’ que nous lisons le soir du Chabbat : ‘Secoue ta poussière, relève-toi, revêts tes habits de magnificence, ô mon peuple, par l’action du fils de Yichaï de Beth Ha La’hmi, approche de mon âme et délivre-la.

‘Beth Ha La’hmi’ signifie ‘la Maison du pain’, et le ‘fils de Yichaï’ représente le Machia’h qui est un descendant du roi David. ‘Le Machia’h vient de la Maison du pain’ signifie qu’il vient de ‘la Maison de D.ieu’, car le Saint béni soit-Il Israël et la Torah, qui est comparée à du pain, ne font qu’Un.

Dans son ouvrage intitulé ‘la Source’, le Rabbi Rachab explique le verset : ‘une source jaillira de la Maison de D.ieu et arrosera la vallée de Chittime’. ‘Chtout’ (‘chittime’) désigne la folie du mauvais penchant, et ce verset signifie donc que dans les temps futurs, la force de l’essence de l’âme, ‘la source qui jaillira de la Maison de D.ieu’, anéantira la folie du mauvais penchant, ‘arrosera la vallée de chittime’.

Aussi, la nuit du Séder brillera comme le jour, car elle représente notre sortie d’Egypte, et le discours du Rabbi, ‘Vé Atah Tetsavé’ est lui-même notre Haggadah ‘hassidique. De fait, l’enseignement du Rabbi est un aliment de foi, ‘le pain du pauvre’, ‘le pain du Machia’h’ qui vient de ‘la Maison du pain’ car le Rabbi est l’essence de l’âme d’Israël, et que lui-seul détient le pouvoir de nous unir à Or ein Sof, c’est à dire qu’il nous permet l’accès à ‘la Maison de D.ieu’, dans laquelle brille, la nuit comme le jour, la lumière de Son Essence bénie.