A l’évidence le Dvar Mal’hout du Rabbi fait partie intégrante de la Torah ‘Hadacha que l’Eternel dévoilera par l’intermédiaire du Machia’h dans les Temps messianiques.

Dans ce cas il convient d’attacher une importance toute particulière au contenu du Dvar Mal’hout de notre Paracha, la Paracha Mikets, où il est question du jour de Youd-Tet Kislev, Rosh-Ha-Chana de la ‘Hassidout, et de la fete de ‘Hannoucah, la fêtes des Lumières.

Parmi les très nombreux enseignements du Rabbi sur l’importance de l’étude de la ‘Hassidout, l’Essence de la Torah, il convient ici de citer l’enseignement du 24 Kislev extrait du Livre Hayom-Yom, et de mentionner aussi une une histoire du ‘Hassid de l’Admour Hazaken, Rabbi Ykoutyael Liepler, en guise d’introduction aux précieux enseignements du Rabbi dans ce Dvar Mal’hout sur notre Paracha.

Dans le Hayom-Yom du 24 Kislev, le Rabbi écrit : ‘La bénédiction du Chabbat se répand sur les jours qui le précèdent et sur ceux qui le suivent. La préparation de ce jour commence le mercredi. Elle est contenue dans le petit passage du ‘Le’hou néranéna’ qui comprend trois versets. On peut donner de ces trois versets l’explication suivante, accessible à tous : ‘Lé’hou néranéna’ : ‘Venez, réjouissons-nous’.

Quand vient le mercredi, on commence à réfléchir : qu’aura-t-on pour célébrer le Chabbat ? La question se pose au sens le plus littéral comme dans la dimension spirituelle : avec quoi ce Chabbat sera-t-il digne de ce nom ? Chacun, de fait, vit le Chabbat différemment de la semaine. En se posant cette question, on devient mélancolique et la solution est donc : ‘Le’hou Néranéna’, ‘Venez, réjouissons-nous’, ayons confiance en D.ieu. Lorsqu’arrive le jeudi, on s’approche du Chabbat et l’on a toujours rien. Le ‘Néranéna’ n’est alors plus aussi aisé et l’on comprend qu’il faut faire quelque chose. Aussi, on étudie la ‘Hassidout dans la nuit de jeudi. Ainsi, le vendredi, on perçoit que L’Eternel est un Grand D.ieu et un grand Roi. Avec cela, un Juif peut faire Chabbat’.

Le Rabbi exprime ici le fait que l’étude de la ‘Hassidout nous permet de ‘percevoir que L’Eternel est un Grand D.ieu et un Grand Roi.

Or, ce n’est que dans la nuit du jeudi que l’on parvient à cette perception de la Grandeur de D.ieu. Aussi, les jours et les nuits qui précèdent la nuit du jeudi sont une préparation à la prise de conscience pendant cette nuit du jeudi consacrée à l’étude de la ‘Hassidout. Auparavant, avant cette nuit du jeudi, on doit ‘commencer à réfléchir’ et se demander : ‘qu’aura-t-on pour célébrer le Chabbat ? ‘, et cette réflexion fait naître dans notre cœur un sentiment de ‘mélancolie’.

C’est précisément ce sentiment de mélancolie qui va susciter et vivifier notre étude de la ‘Hassidout, et c’est précisément cette étude qui va nous nous permettre de prendre conscience que ‘L’Eternel est un Grand D.ieu et un Grand Roi’. Enfin, c’est précisément cette prise de conscience qui nous permettra finalement de célébrer le Chabbat.

Célébrer le Chabbat d’après l’enseignement du Rabbi implique donc forcément d’entrer dans le Chabbat en ayant profondément conscience que ‘L’Eternel est un Grand D.ieu et un Grand Roi’. Cette idée s’accorde avec la définition de la ‘Hassidout que nous donne le Rabbi dans son ouvrage intitulé Iniana chel Torat Ha ‘Hassidout (prononcé à l’occasion du jour saint de Youd-Tet Kislev) selon laquelle la ‘Hassidout insuffle une vitalité nouvelle à toutes les parties de la Torah et à tous les niveaux de l’âme Juive.

Par ailleurs ce sentiment de mélancolie qui représente la source et la vitalité de notre étude de la partie profonde de la Torah, nous rappelle l’un des enseignements essentiels du Discours ‘Hassidique intitulé Vé Atah Tetsaveh.

En effet, dans ce Discours le Rabbi explique que l’on parvient à dévoiler la force de l’Essence de l’âme Juive. Lorsque l’on a le cœur brisé, que l’on ressent de la ‘mélancolie’, on dévoile le ‘Maor’ : le ‘Luminaire de l’âme’. C’est le principe de Katit lé Maor. Le fait de concasser une olive pour en extraire l’huile qu’elle contient est comparable au fait de briser son cœur pour en extraire le sentiment le plus profond qu’il contient. Quand un Juif ‘commence à réfléchir et se demande qu’aura-t-on pour célébrer le Chabbat ? ‘, Jusqu’à quand devrons nous attendre pour que vienne le Machia’h ? Quand se dévoilera L’Eternel qui est un Grand D.ieu et un Grand Roi ?

Quand ce Juif ressent de la mélancolie liée au désir du dévoilement de D.ieu, quand il dévoile cette mélancolie qui est enfouie dans son cœur comme l’huile qui se cache à l’intérieur d’une olive, alors il dévoile en même temps en lui-même la force infinie de l’Essence de son âme : l’huile.

Le deuxième enseignement qui nous permet de comprendre profondément l’enseignement du Rabbi du Dvar Mal’hout sur la Paracha Mikets est celui de l’histoire du ‘Hassid de l’Admour Hazaken, Rabbi Ykoutyael Liepler.

On raconte que lorsque l’Admour Hazaken bénit son ‘Hassid, Rabbi Ykoutyael Liepler, pour une longue vie, le ‘Hassid répondit qu’une longue Vie ne l’interresse pas si celle-ci n’ést pas pleine de sens. Pour lui, la valeur de la Vie est liée à la connaissance de la ‘Hassidout, au fait de percevoir que L’Eternel est un Grand D.ieu et un grand Roi.

Cette même idée est exprimée dans le Dvar Mal’hout de notre Paracha. En effet, lorsque Pharaon demanda à notre père Yaakov : ‘Combien sont les jours des années de ta vie ?’, Yaakov répondit (Vayigach, 47, 8, 9) :

‘Peu nombreux et malheureux étaient les jours des années de ma vie’ : מעט ורעים היו ימי שני חיי

Au sujet de cette étonnante réponse, le Rabbi explique que Yaakov considérait que les jours de sa Vie étaient ‘peu nombreux’ et ‘malheureux’ car tant que l’exil persistait, sa vie ne représentait que ‘peu’ à ses yeux, car il manquait l’essentiel : la Guéoula : la Délivrance finale !

Aussi, bien que Pharaon donne à Yaakov ‘la meilleure partie du pays’ afin qu’il s’y installe avec ses fils, Yaakov lui fit savoir que cela ne pouvait lui suffire car son installation en Egypte n’avait pour seul but que celui de provoquer la Délivrance.

A la lumière de cet enseignement, il est possible d’expliquer que la déclaration de Yaakov selon laquelle ‘peu nombreux étaient les jours des années de ma vie’ exprime le très profond désir de Yaakov du dévoilement de la Torah ‘Hadacha, de la Cinquantième porte de la Connaissance.

Il est en effet rapporté dans le Traité Nédarim (38a) que Cinquante portes de la Connaissance ont étés créées dans le monde, et toutes ont été données à Moché, à l’exception d’une seule, ainsi qu’il est écrit (Téhilim, 8, 6) : ‘Or, Tu fis de lui (de Moché) un peu moins que les anges célestes’ : ותחסרהו מעת

L’expression ‘un peu moins’ (Méat) vient pour nous dire qu’il manque à Moché le niveau de la Cinquantième porte de la Connaissance, et la ‘Hassidout nous enseigne que cette porte correspond à la signification des Commandements divins.

Il est possible de dire sous la forme d’un ‘Hidouch que cet enseignement s’accorde avec le fait que les lettres du mot ‘מעט’ (méat) forment dans un ordre différent le mot ‘טעם’ qui signifie : le ‘sens’, la ‘raison’ profonde des Commandements divins. Par ailleurs la valeur numérique du mot ‘מעט’ est égale à 119, exactement comme la valeur numérique du mot larme : דמעה (dimha).

Ainsi, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nous comprenons à quel point il est important d’avoir le cœur brisé lorsque l’on médite au fait que l’existence que nous vivons dans cet exil n’est que ‘peu’ de chose en comparaison à la Vie de la Délivrance. Lorsque L’Eternel révèlera le sens de Ses Commandements.

La petite fiole d’huile marquée par le tampon du Cohen Gadol qui est à l’origine du miracle de ‘Hannoucah, exprime le caractère divin de la Torah. Cette petite fiole d’huile exprime le fait que la Torah est la Torah de ‘L’Eternel qui est un Grand D.ieu et un Grand Roi’.

En fait, les grecs n’étaient pas contre le fait que les Juifs étudient la Torah, mais ce qu’ils ne pouvaient supporter c’est que les Juifs La considère comme étant la Sagesse de D.ieu, qu’elle soit Sainte.

Les Grecs, par leur désir d’impurifier la Torah, s’attaquaient au lien qui unit le Saint béni soit-Il avec les enfants d’Israël.

Or, c’est ce même lien que L’Eternel dévoilera au moment de la Délivrance finale, et des-lors les Lumières de ‘Hannoucah brilleront pour l’éternité.