À l’occasion de Rosh Hodesh Adar, nous avons le plaisir de vous présenter une interprétation particulièrement émouvante du nigoun « Shoshanat Yaakov », interprété avec ferveur par les enfants du Heder Chnéor d’Aubervilliers. Cette mélodie, chargée d’histoire et de signification spirituelle, prend une résonance toute particulière en ce début du mois associé à la joie et aux miracles de Pourim.
Un héritage musical hassidique
Ce nigoun, composé par le Hassid R’ Shalom Haritonov, de mémoire bénie, s’inscrit dans la riche tradition musicale du mouvement Habad-Loubavitch. R’ Haritonov était connu pour sa profonde sensibilité musicale et sa capacité à transmettre, à travers ses compositions, l’essence même des textes sacrés. Son interprétation de « Shoshanat Yaakov » traduit parfaitement la joie et le soulagement du peuple juif après avoir été sauvé du décret d’Haman, comme le raconte la Meguila d’Esther.
Les paroles de « Shoshanat Yaakov » sont tirées de la liturgie de Pourim et expriment l’allégresse collective : « La rose de Jacob s’est réjouie et a été heureuse quand ils ont vu ensemble Morde’haï revêtu de bleu royal. » Cette phrase évoque la joie des Juifs de Shoushan lorsque Morde’haï, après avoir risqué l’anéantissement, fut honoré par le roi, présageant la délivrance miraculeuse qui allait suivre.
Une transmission vivante par la jeune génération
L’interprétation présentée aujourd’hui revêt un caractère particulier car elle est portée par les voix pures des enfants du Heder Chnéor d’Aubervilliers, sous la direction du Rav Hanan Fraenkel.
Ces jeunes élèves ont travaillé avec assiduité pour maîtriser non seulement la mélodie, mais aussi l’intention profonde qui l’anime. L’encadrement de R’ Shalom Dovber Pressman a joué un rôle déterminant dans la préparation de cette interprétation. Grâce à sa connaissance approfondie de la tradition hassidique et sa capacité à la transmettre de manière accessible aux enfants, il a su insuffler à ce chant toute la profondeur spirituelle qu’il mérite.
Un enregistrement réalisé lors du Siyoum Harambam 5784-2024
Cet enregistrement a été capturé lors du Siyoum Harambam 5784 au Cirque d’Hiver, un événement marquant organisé par le Beth Loubavitch. Il est particulièrement significatif que ce nigoun ait été interprété dans ce contexte, créant un pont entre l’accomplissement intellectuel que représente l’étude du Rambam et la joie spirituelle associée à « Shoshanat Yaakov » et au mois d’Adar.
Alors que nous entrons dans ce mois placé sous le signe de la joie, comme l’enseigne la tradition « Mishenichnas Adar marbim besimha » (Dès l’entrée du mois d’Adar, on multiplie la joie), cette mélodie nous invite à cultiver un état d’esprit d’optimisme et de gratitude, inspiré par les miracles de Pourim et porteur d’espérance pour notre époque.
Un trésor du patrimoine musical hassidique
L’importance des nigouns dans la tradition Habad-Loubavitch ne saurait être sous-estimée. Ces mélodies, souvent composées par des Hassidim d’une grande élévation spirituelle, constituent un véritable langage de l’âme, capable d’exprimer ce que les mots seuls ne peuvent contenir. Le Rabbi de Loubavitch accordait une importance particulière à ces chants, reconnaissant leur pouvoir unique d’élever l’âme et d’inspirer la dévotion.
En diffusant aujourd’hui cette interprétation de « Shoshanat Yaakov » par les enfants du Heder Chnéor, nous participons à la préservation et à la transmission de ce précieux patrimoine musical. Nous espérons que cette mélodie vous accompagnera tout au long du mois d’Adar, nourrissant votre joie et illuminant vos célébrations de Pourim.
Que ce nigoun inspire en chacun de nous la même joie que celle ressentie par nos ancêtres lorsque « la lumière, la joie, l’allégresse et l’honneur » furent le partage du peuple juif, comme le relate la Meguila. Et puissions-nous, à l’image de la rose de Jacob (Shoshanat Yaakov), continuer à fleurir et à prospérer, en dépit des adversités.