Il y a 45 ans aujourd’hui, alors que Tsahal lançait sa mission audacieuse pour sauver les otages en Ouganda, le Rabbi a fait quelque chose d’inhabituel en 770.

Le raid d’Entebbe, aussi connu sous le nom opération Entebbe ou opération Thunderbolt, s’est déroulé dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976, à l’aéroport international d’Entebbe en Ouganda. Organisé par Israël, il a pour objectif de libérer les otages d’un avion détourné par un commando composé de membres du Front populaire de libération de la Palestine et des Cellules révolutionnaires. Réussissant à libérer la quasi-intégralité des otages encore retenus, le raid est considéré comme une réussite militaire israélienne.

Le raid a été appelé opération Tonnerre par les forces militaires israéliennes l’ayant planifiée et exécutée, et a été nommé rétroactivement opération Jonathan après la mort du colonel Jonathan Netanyahou, le seul soldat israélien tué au cours du raid, frère aîné du futur Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Salué par la population israélienne, il fut en revanche ressenti comme un camouflet par l’Ouganda et son maréchal-président, Idi Amin Dada, qui voulait profiter de la prise d’otages pour regagner la confiance de la communauté internationale.

Pendant toute la durée de la crise des otages, les juifs du monde entier se sont réunis pour implorer la miséricorde du Ciel pour le sort des personnes capturées.

L’un des plus grands rassemblements a eu lieu le jeudi, 3 Tamouz, à l’appel du « Badatz – Eida Hachareidis » de Jérusalem, où des dizaines de milliers d’écoliers juifs se sont réunis pour prier pour le retour sain et sauf des otages. Ce qui était le plus surprenant, c’est que lors de ce rassemblement qui n’était pas organisé par Loubavitch, les enfants ont récité les douze Psoukim qui avaient été récemment choisies par le Rabbi. Voici la raisons :

Le Rav Avraham Barou’h Pevzner, l’un des Chlou’him envoyés par le Rabbi en Eretz Israël et aujourd’hui le Rav de Anash à Paris, raconte :
« Les Chlou’him envoyés en Israël à l’époque entretenaient des relations très chaleureuses avec de nombreux Rabbanim, et en particulier avec le Rav Its’hak Weiss, le Av Beith Din de la Eida Haharidi.
« Le matin du grand rassemblement, nous nous sommes rendus chez lui et l’avons rencontré dans son bureau, lui demandant d’autoriser la récitation des douze Psoukim lors du rassemblement. Nous avons expliqué que puisque le but du rassemblement était d’apporter le salut à nos ennemis, et que les enfants juifs ont le pouvoir spécial de le faire, il serait approprié de réciter ces Psoukim spécifiques sélectionnées par le Rabbi qui ont certainement un pouvoir extraordinaire à cet égard.

« Le Rav Its’hak Weiss a lu la liste de Psoukim que nous lui avions remise. Après avoir réfléchi, il nous a demandé : Ces Psoukim ont-ils des pouvoirs spéciaux pour apporter le salut ou le Rabbi les a-t-il choisies en raison de leur valeur éducative, mais pour le salut, n’importe quelle Passouk récité par les enfants pourrait faire l’affaire ?
« Nous lui avons répondu que même si le Rabbi ne nous avait pas dit que ces douze Psoukim étaient particulièrement efficaces pour le salut, nous pouvions être certains qu’ils l’étaient, maintenant que le Rabbi les avait choisis.
« A notre grande joie, peu de temps après, le Rav nous a informés que les douze Psoukim seraient récités avec toute la foule ! ».

Le Chabbat après-midi, les avions israéliens ont décollé pour une mission de sauvetage à Entebbe, atterrissant à la fin de Motzaei Shabbat et ramenant les otages sains et saufs lors d’une opération spectaculaire.

La nouvelle de cette histoire miraculeuse se répandit rapidement dans le monde entier. Lorsque les ‘hassidim de 770 ont entendu parler de ce qui s’était passé, certains se sont soudainement souvenus d’une chose étrange dont ils avaient été témoins ce Chabbat après-midi : au milieu de la prière de Minha, le Rabbi a soudainement pris un Tehillim et a commencé à réciter quelques Psaumes.

Des miracles à notre époque

Le Chabbat suivant, 12 Tamouz, le Rabbi a longuement parlé des miracles que la nation juive venait de vivre. Vers la fin, le Rabbi a dit qu’il s’agissait en effet d’un grand miracle, dont il parlerait plus longuement dimanche (lors du grand Farbrengen du 13 Tamouz). Le Rabbi a dit que nous devons essayer d’en tirer une leçon et de penser : pourquoi Hachem a-t-il fait une telle chose ? Pourquoi mettre l’ensemble du monde juif dans un état de peur pendant si longtemps ? Le Rabbi a conclu : Nous devons donc renforcer la prise de conscience de la Mitsva des Tefillines et de la Mézouza, dont il est dit qu’ils sont particulièrement protecteurs.

Vérifier leurs Mezouzot

Le lendemain, lors du Farbrengen du 13 Tamouz, le Rabbi a consacré la quasi-totalité des Si’hot à ce sujet, mentionnant notamment le pouvoir de la prière des enfants juifs et les encourageant à nouveau à apprendre par cœur les douze Psoukim récemment sélectionnées.

De plus, le Rabbi a demandé que les Mézouzot des maisons de tous les otages soient vérifiées pour s’assurer de leur cacherout et voir si elles doivent être réparées.

Il est à noter qu’au cours des jours suivants, les Chlouhim d’Israël ont vérifié les Mézouzot des maisons des otages et ont constaté que chacune d’entre elles présentait des lacunes. Après avoir reçu ce rapport, le Rabbi l’a mentionné lors de futurs Farbrenguen.

 

Récit de l’opération Antebbé

Le 27 juin 1976, le vol Air France 139, un Airbus A300-B4 immatriculé F-BVGG, venant de Tel Aviv en Israël et transportant 246 passagers (dont une majorité d’Israéliens) et douze membres d’équipage, décolle d’Athènes en Grèce, pour rejoindre Paris en France. Peu après le décollage à 12 h 30, le vol est détourné par quatre terroristes. Les preneurs d’otages, deux membres du Front populaire de Libération de la Palestine (Fayez Abdul-Rahim Jaber et Jayel Naji al-Arjam) et deux Allemands (Wilfried Böse, bras droit du terroriste Carlos, et Brigitte Kuhlmann) membres des Revolutionäre Zellen prennent le commandement de l’avion et le détournent vers Benghazi en Libye. Il reste là sept heures pour se réapprovisionner en carburant ; une femme otage (Patricia Heiman, ressortissante britannico-israélienne) fait croire à l’imminence d’une fausse couche, et est relâchée. L’avion redécolle à 21 h 40 pour se poser à 3 h 15 à l’aéroport international d’Entebbe en Ouganda ; Idi Amin Dada, maréchal-président et dictateur du pays, n’est averti (de manière indirecte par l’ambassadeur de France Pierre-Henri Renard) de l’arrivée de l’appareil qu’au moment où l’avion survole déjà Entebbe. L’Ouganda accepte alors de recevoir l’appareil, officiellement « pour raisons humanitaires ».

À Entebbe, les quatre preneurs d’otages sont rejoints par trois autres pirates. Le commando semble dirigé par les membres du FPLP, les deux Allemands n’étant apparemment là que pour détourner l’avion, et servir ensuite de surveillants. Amin Dada, venu en personne observer la situation, dit s’être vu refuser l’accès à l’avion par le commando, mais il convainc les preneurs d’otages de quitter leur appareil pour s’installer dans un local de l’aéroport. Les otages sont alors évacués dans le hall de transit du vieux terminal de l’aéroport international d’Entebbe, escortés par les militaires ougandais. Amin Dada leur fournit vivres, eau et matériel pour s’installer correctement dans le terminal ; il affirme plus tard dans la journée à l’ambassadeur de France qu’il a tenté de neutraliser les terroristes, mais que sa manœuvre a échoué. Le commando fait alors son premier communiqué officiel : il demande la libération de 53 prisonniers pro-palestiniens, détenus pour la plupart dans les prisons israéliennes, mais également au Kenya, en France, en Suisse et en RFA.

Le 30 juin, 147 passagers, notamment des femmes, enfants et personnes âgées, sont libérés par leurs ravisseurs, qui fixent un ultimatum : leurs demandes doivent être satisfaites avant le 1er juillet, à 15 heures, sinon ils feront sauter l’avion et les otages restants. Michel Bacos, commandant de bord et l’équipage d’Air France refusent d’être libérés en même temps car leur devoir est de rester avec les passagers. Le délai semblant trop court, l’ultimatum est repoussé dès le lendemain au 4 juillet, à 11 heures ; une seconde vague de passagers est libérée : seul reste l’équipage, qui a refusé de partir sans tous les passagers, les porteurs de passeports israéliens, mais également les passagers juifs ou ayant une double nationalité, soit en tout 106 personnes.

Négociations
Le gouvernement d’Israël, refusant d’abord de discuter avec les ravisseurs, semble alors se laisser fléchir suite aux deux vagues de libération et aux pressions exercées par les familles des passagers toujours retenus en otage. Le commando nomme comme porte-parole l’ambassadeur de Somalie en Ouganda, Hasni Abdullah Farah, « doyen des ambassadeurs arabes ». Les gouvernements concernés par les revendications terroristes sont représentés par l’ambassadeur de France. Idi Amin Dada joue le rôle de médiateur lors de cette table ronde ; ses bonnes relations avec l’Organisation de libération de la Palestine et ses membres qui s’entraînent en Ouganda permet un dialogue non hostile avec les membres du FPLP. Cet avantage ne compense toutefois pas la méfiance d’Israël envers Amin Dada, qui, après avoir tissé des liens diplomatiques avec l’État hébreu à son arrivée au pouvoir, les a reniés un an après. Le 1er juillet, Israël propose une première libération de prisonniers pro-palestiniens, tout en souhaitant mettre les négociations sous l’égide des Nations unies. Les deux propositions sont refusées par le commando. Le 3 juillet, Israël affirme avoir commencé la libération des prisonniers, mais souhaite que l’aéroport où l’échange se ferait soit en territoire français ; la proposition est à nouveau refusée.

Tout en participant à ces négociations, l’État israélien prépare en secret une opération militaire destinée à libérer les otages restants. De leur côté, les terroristes peinent à se mettre d’accord sur ce que leur négociateur doit demander, ce que ce dernier ne manque pas d’évoquer lors des échanges avec les autres parties. Les ravisseurs sont toutefois résolus à tout, les Allemands du commando allant jusqu’à menacer de faire exploser l’aéroport. À l’issue de l’opération, il apparaît que les preneurs d’otages n’ont en fait pas d’explosifs, contrairement à leurs déclarations.

Opération de sauvetage
Plusieurs otages libérés ont pu être interrogés par le Mossad après avoir été récupérés ; le terminal désaffecté dans lequel sont établis les preneurs d’otages et leurs victimes est l’œuvre d’une société israélienne, qui fournit les plans à Tsahal. Durant la préparation de l’opération, une réplique partielle de l’aéroport est construite. Grâce à ces informations, l’État hébreu tente une opération qui implique un voyage de 4 000 kilomètres pour ses forces.

L’opération est déclenchée le 3 juillet, en fin d’après-midi. Quatre avions de transport Hercules C-130 de l’armée de l’air israélienne décollent de la base de Charm el-Cheikh, alors sous contrôle israélien. À bord du premier se trouvent 35 commandos du sayeret Matkal, dont leur chef, Yonatan Netanyahou, qui doivent prendre d’assaut le vieux terminal et libérer les otages. De plus, les appareils transportent aussi une centaine de parachutistes et de fantassins de la brigade Golani et quatre blindés légers BTR-40qui doivent bloquer toute réaction de l’armée ougandaise et assurer la sécurité des Hercules au sol. Volant à basse altitude, les appareils suivent la trajectoire d’un vol d’El-Al reliant Nairobi et Tel Aviv ; arrivés au lac Victoria, l’appareil transportant le commando prend de l’avance pour se poser plus discrètement.

L’appareil de Netanyahou atterrit à 23 heures à l’aéroport d’Entebbe, sans être repéré par le contrôle aérien ougandais. Il débarque trois véhicules : deux Land Rover et une Mercedes noire, ressemblant aux voitures utilisées habituellement par les officiels ougandais.

Sur la route d’accès au terminal, deux soldats ougandais tentent d’arrêter ce convoi et les premiers coups de feu sont tirés. Les Israéliens continuent jusqu’au pied de la tour de contrôle adjacente au terminal, où ils débarquent de leurs véhicules et donnent l’assaut au terminal. C’est dans les derniers mètres avant d’entrer dans le bâtiment que le commandant de l’unité, Yonatan Netanyahou, est abattu, apparemment par un preneur d’otages tirant de l’intérieur du terminal. Les autres commandos investissent le terminal par plusieurs entrées. Dans le hall principal où se trouvent les otages, ils abattent les quatre preneurs d’otages présents et, par erreur, deux otages qui se lèvent malgré les ordres de rester couchés donnés au porte-voix. Une troisième passagère a aussi été tuée, mais par des armes des terroristes. Trois minutes après l’atterrissage du premier avion, les otages du terminal sont en sécurité. De son côté, un autre groupe de commandos attaque la salle d’attente VIP et y abat les trois derniers preneurs d’otages qui s’y trouvaient. Lors de l’investissement du reste du terminal, plusieurs soldats ougandais sont également tués par les Israéliens.

Les C-130 suivants se posent à leur tour, débarquant troupes et véhicules qui bloquent la route venant de la ville d’Entebbe et la base aérienne adjacente, où huit MiG stationnés seront mis hors de combat. Les alentours du terminal sont alors sécurisés, à l’exception de tirs sporadiques provenant de la tour de contrôle. De son côté, le nouveau terminal est sécurisé par des parachutistes — l’un d’entre eux est blessé au cou par un policier ougandais et restera paralysé. Les otages sont rassemblés et embarqués dans les avions, sans avoir pu être exactement comptés. Les trois premiers C-130 se rassemblent devant le nouveau terminal pour être ravitaillés en carburant, mais peu après ils sont prévenus que le Kenya les a autorisé à se ravitailler à Nairobi. Les forces israéliennes embarquent dans les avions, dont le dernier décolle à minuit quarante, une heure quarante après le premier atterrissage.

Au total, sept preneurs d’otages sont tués, ainsi que trois otages et un officier israélien (Jonathan Netanyahou). Quant à l’armée ougandaise, elle perd apparemment vingt hommes, même si Amin Dada en évoque « une centaine » ; de plus, plusieurs appareils de combat ougandais sont mis hors de combat. Le ministre ougandais des Affaires étrangères parle de onze avions détruits, tandis que l’ambassadeur de France précise « trois ou quatre MiG-17 sérieusement endommagés, mais non détruits ». Les appareils cités sont quatre MiG-17 et apparemment sept MiG-21(ce qui aurait représenté un quart de l’aviation ougandaise).

Une des otages n’est plus présente dans l’aéroport lors du raid, et ne peut donc être secourue. Il s’agit de Dora Bloch (en), Anglo-Israélienne de 74 ans, à l’hôpital de Kampala, admise à la suite d’un grave malaise. Elle est tuée au lendemain du raid par des soldats ougandais, sans qu’aucune nouvelle d’elle ne puisse filtrer hors de l’Ouganda avant la chute d’Amin Dada. En avril 1987, Henry Kyemba, alors ministre ougandais de la Santé, a raconté à la commission ougandaise des droits de l’homme que Dora Bloch a été traînée de force hors de l’hôpital et assassinée par deux officiers de l’armée suivant les ordres d’Amin Dada. Ses restes furent retrouvés en 1979 à la suite de la guerre entre la Tanzanie et l’Ouganda qui précipita la chute du dictateur.