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Cher Rabbin,

Il est dit dans les Dix Commandements : « Ne soyez pas jaloux ». Cela veut-il dire que si je vois mon amie porter une robe que j’aime vraiment, je ne dois pas être jalouse et vouloir la même robe, même sans rien lui dire ?

– Une investigatrice de huit ans

 

Réponse :

Nous sommes tous jaloux. C’est impossible de ne pas l’être. Tant que nous sommes humains, nous voyons ce qu’ont les autres et souhaitons l’avoir nous aussi. Mais ce n’est pas toujours mal. Il existe trois types de jalousie : la jalousie méchante, la jalousie dangereuse et la bonne jalousie.

Une fille qui veut la robe de son amie et ne veut pas qu’elle l’ait, c’est méchant. En quoi cela devrait la déranger que son amie possède quelque chose de joli ? Même si elle veut la même chose, elle devrait être heureuse pour son amie qu’elle l’ait. Vouloir cette chose, et vouloir que son amie ne l’ait pas, c’est vraiment méchant.

Donc, disons que cela ne la dérange pas qu’elle ait sa robe, juste qu’elle la veut elle aussi. Est-ce que c’est OK ? Eh bien, ce n’est pas méchant, mais il faut être prudent. Quand on se focalise trop sur ce qu’ont les autres, cela conduit à être malheureux avec ce que l’on a. Au lieu d’être satisfait de tout le bien que D.ieu nous a donné, on en veut toujours plus. Cela n’a pas de limite. On finit par avoir de mauvais sentiments envers ses amis quand on ne parvient pas à tout avoir. Donc ce type de jalousie n’est pas méchant, mais il est dangereux.

Mais il existe une bonne jalousie. C’est être jaloux des bonnes actions ou du bon caractère de quelqu’un d’autre. Si tu vois une amie qui est gentille, généreuse, indulgente, disciplinée ou digne de foi, et que tu te dis : « J’aimerais être comme ça », c’est une bonne jalousie. C’est d’ailleurs pour cela que la jalousie existe dans notre nature. Elle peut nous donner envie de devenir quelqu’un de meilleur.

Le Talmud enseigne : « Le monde ne peut exister sans la jalousie. » Sans elle, nous n’aurions aucune ambition. Cela dépend seulement de comment on l’utilise. Sois jalouse, mais pour les bonnes choses. Un jour, la robe de ton amie sera passée de mode. Mais la bonté ne le sera jamais.

Merci pour cette merveilleuse question. J’aurais souhaité poser d’aussi bonnes questions quand j’avais huit ans. Je suis heureux que tu sois ma fille. Autrement, je serais jaloux