A l’epoque du Temple on offrait le Mahatsit hashekel dans l’enceinte du Beth Hamikdach à partir de Roch ‘Hodech Adar jusqu’à Roch ‘Hodech Nissan. Cet argent servait pour l’achat des animaux dédiés aux sacrifices collectifs dans le Temple mais aussi pour son entretien.

Aujourd’hui, où nous n’avons plus le Beth Hamikdach, nous avons gardé l’habitude de donner de l’argent en souvenir du Mahatsit hashekel pendant le jeûne d’Esther car nos sages enseignent dans le traité de Meguila 13b :

« Il était dévoilé devant le Créateur du Monde qu’Haman ferait peser des Chékalim pour l’extermination d’Israël, et c’est pourquoi Hachem a ordonné la Mitsva de donner le demi-Chékel, afin que les Chékalim d’Israël devancent les Chékalim d’Haman. »

Combien faut-il donner pour le demi-shekel? 

Nous devons donner trois pièces à une œuvre caritative. Chaque pièce doit représenter la moitié de la devise devise utilisée dans son pays. Par conséquent, en France, la monnaie étant l’euro, nous donnerons trois pièces d’un demi-euro. En Israël, la monnaie étant le shekel, nous donnerons trois pièces d’un demi-shekel et ainsi de suite pour la monnaie de chaque pays.

Certains Poskim cependant, décident que si quelqu’un a les moyens, il doit donner une demi-pièce en argent pur de la valeur du demi-shekel de l’époque du Temple. Si une telle pièce n’est pas disponible, on donnera une somme correspondant à l’équivalent monétaire du demi-shekel à l’époque du Temple.

Le demi-shekel valait à l’origine 9,6 grammes d’argent pur. La valeur du demi-shekel fluctue donc en fonction du cours de l’argent. En février 2020, un gramme d’argent vaut environ 0,5 euros, donc environ 5 euros pour le demi-shekel d’argent. Chaque Pourim on doit vérifier le cours du marché de l’argent.  Ainsi, celui qui désire accomplir la Mitsva dans sa forme la plus élevée donnera cette somme d’argent à la charité. S’il ne peut pas se le permettre, il peut donner 3 pièces de la moitié de la monnaie du pays comme indiqué ci-dessus.

Donner pour les membres de sa famille ?

La coutume veut que le père de la maison donne trois demi-pièces au nom de chaque membre de sa famille, y compris sa femme et ses enfants, y compris même au nom du fœtus d’une femme enceinte. En outre, il est préférable de donner aux enfants l’argent pour qu’ils accomplissent eux-mêmes la mitsva.

Que faire s’il n’a pas de demi-pièces disponibles?

Il peut donner trois pièces entières avec l’intention que la moitié de chaque pièce soit donnée en tant que Machatzis Hashekel et l’autre moitié en cadeau.

On peut donner la valeur équivalente à une institution.

Le demi-shekel dans la Hassidout
(Discours du Rabbi, Likouteï Sithot, tome 1, page 178)

Le verset Tissa 30, 13 dit : «Voici ce qu’ils donneront, tous ceux qui sont dénombrés dans les comptes, un demi-Shekel du Shekel sacré, le Shekel étant de vingt Guéras, un demi-Shekel en prélèvement pour l’Eternel».

Le Talmud Babli, s’interroge à ce sujet : «Moché fut surpris, en l’occurrence : que peut donner l’homme pour le rachat de son âme?» Et, le Talmud Yerouchalmi, précise que : «D.ieu fit sortir comme une pièce de feu de sous Son Trône de gloire. Il la montra à Moché et II lui dit : « voici ce qu’ils donneront », c’est ceci qu’ils donneront».

Il semble, cependant, que la question de Moché, notre maître, n’ait pas reçu de réponse, dans cette explication : le don d’un demi-Shekel est-il susceptible d’effacer une faute aussi grave que celle du veau d’or ? En quoi D.ieu lui répondit-II en lui montrant un exemple de la pièce qu’ils devaient donner ?

Le Trône de gloire de D.ieu illustre la contraction de sa grande Lumière, qui fut nécessaire pour que le monde et ses créatures puissent l’intégrer. En effet, Kissé, le Trône est de la même étymologie que Kissouï, l’occultation, en l’occurrence celle de la Lumière infinie, afin que la «gloire de D.ieu» soit connue dans les mondes.

La réflexion à tout cela fait surgir deux sentiments opposés. D’une part, on ressent effectivement la merveilleuse richesse de la révélation divine, allumant le feu d’un désir intense de se libérer des entraves de ce monde, de recevoir l’élévation et de s’inclure en cette grande Lumière, tout comme un feu qui se dresse vers le haut.

Mais, d’autre part, lorsque l’on comprend que D.ieu s’est «installé» dans ce monde, qu’Il y est «descendu» afin de l’emplir de Sa Lumière, on en fait de même et l’on se maintient dans ce monde. Malgré le fort désir de le quitter, on se soumet à la Volonté de D.ieu et l’on mène une action ici-bas, dans le cadre des lois de la nature.

Tout comme une pièce est un objet dur, qui n’est pas malléable, selon le besoin, l’introduction de la Lumière dans les réceptacles du monde n’est en aucune façon modifiée par l’intensité du désir de fuir les entraves de ce monde.

D.ieu  attend de l’homme une «pièce de feu». Celui-ci doit Le servir avec la soumission la plus totale, de même qu’avec un profond enthousiasme. Cependant, il faut avoir conscience qu’une telle pièce de feu présente plusieurs aspects contradictoires. En effet, elle émane de : «sous Son Trône de gloire», de la source de l’âme qui se trouve en cet endroit.

Lorsque l’on met en éveil l’essence de son âme, il est possible de racheter chaque faute, y compris la plus grave. En effet, cette âme est pure et aucune faute ne pourrait la souiller.

Une autre coutumes des jours de jeûnes instituée par nos Sages : « l’Ègra DeTaanita » (le don à la Tsédaka lié au jeûne)

Sur les jours de jeûne, nos Sages ont dit : « Ègra DeTaanita Tsedakta » , « la principale récompense du jeûne est en échange de la charité donnée pendant celui-ci ».

La raison de cette coutume est expliquée ainsi : étant donné qu’en conséquence du jeûne, une personne a économisé de l’argent en n’achetant pas de nourriture pour son repas, elle devrait donc donner ce montant à la charité, afin de ne pas profiter du jeûne.

Il est d’usage de donner l’argent de « l’Ègra DeTaanita » lors de la prière de Min’ha (après-midi), comme le suggère la haftara (lecture des prophètes) du jeûne : « Observez la justice et pratiquez la charité ».

Qui doit donner de l’Ègra DeTaanita et quel montant cela représente-t-il ?

a) Il est d’usage de donner l’équivalent du montant des repas « qui ont été économisés ». Le montant exact du rachat n’a pas été précisé, et certains disent qu’il s’agit de l’équivalent des repas non consommés pendant le jeûne. Chacun évaluera par lui-même.

b) Cela s’applique à ceux qui jeûnent. Mais même ceux qui ne jeûnent pas pour des raisons médicales, les décisionnaires ont écrit qu’il convient de racheter le jeûne par la charité.

Pour faire un don à la Tsédaka lié au jeûne. >>>>