Il est incontestable que le Rav Chmouel Azimov et son épouse, Mme Bassie Azimov, ont joué un rôle déterminant dans le renouveau du judaïsme en France depuis 1968, une influence qui se poursuit aujourd’hui grâce aux 450 émissaires des 150 centres Habad de 95 villes en Île-de-France. Ils ont ramené de nombreux juifs au judaïsme et ont été de véritables guides spirituels pour beaucoup d’entre eux.
Le Rav Azimov est né en ex-Union soviétique le 1er Elloul 5705 – 1945, fils de Rav Haïm Hillel et Raïcha Azimov. Son père, ayant réussi à fuir le Rideau de fer, est devenu le directeur du réseau de Talmud Torah Loubavitch à Paris.
Le jeune Chmouel a été élève de la Yéchiva de Brunoy, puis a poursuivi ses études à la Yéchiva centrale, le « 770 » à Brooklyn, où il est devenu profondément lié au Rabbi, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson. Le 18 Adar 5728 (1968), il a épousé Bassie, la fille du célèbre Hassid Rav Bentsion Shemtov. En l’honneur de leur mariage, le Rabbi a corrigé un discours Hassidique, en tant que participation, ce qui constitue une rare distinction.
Moins de deux mois après, le 2 Iyar 5728, jour de la naissance du Rabbi Maharach, Rabbi Chmouel de Loubavitch, le Rabbi a envoyé le jeune Chmouel, âgé de 23 ans, et son épouse à Paris pour qu’ils soient ses émissaires. Avant leur départ, le Rabbi les a bénis, leur souhaitant « un succès au-delà de l’imagination ». Ils sont arrivés à Paris en plein mouvement des révoltes étudiantes sans précédent de mai 68.
Homme humble et affable, le Rav Chmouel Azimov, « Moulé » comme tout le monde l’appelait affectueusement, a édifié un empire éducatif, amenant des dizaines d’autres émissaires à servir dans tous les quartiers de la capitale française et ses environs. Beaucoup de couples émissaires Habad étaient eux-mêmes des disciples de Moulé, ils ont adopté un mode de vie Hassidique et ont été inspirés à le partager avec les autres.
Au sein de la très soudée communauté juive parisienne, le Rav Azimov et son épouse ont joui d’une grande considération en tant qu’émissaires du Rabbi à Paris après leur arrivée en 1968 dans la capitale. Ensemble, le couple a établi à Paris le premier Beth ‘Habad de la rue Lamartine, en prolongement des vastes programmes éducatifs et humanitaires mis en œuvre par le mouvement Loubavitch depuis le début des années 1940.
Comme la population juive originaire d’Afrique du Nord augmentait à Paris, le Rav Azimov et son épouse ont élargi leur travail, pour finalement diriger un réseau d’institutions s’adressant aux étudiants, aux touristes, aux écoliers, aux femmes, aux jeunes couples et à la communauté dans son ensemble. À partir de leur institution phare, le Beth Loubavitch de Paris, le Rav Azimov a créé des dizaines de communautés juives et a influencé d’innombrables personnes. Aujourd’hui, le complexe scolaire Beth ‘Haya Mouchka accueille 2 000 enfants, ce qui en fait la plus grande école juive en Europe. Plus de 150 centres Habad et 450 représentants servent actuellement la population juive de France, la plus grande d’Europe occidentale, estimée à environ 500 000 personnes.
En plus de son programme d’enseignement quotidien, les « Farbrengen » informels du Rav Azimov ont été le ferment de la culture Hassidique française, formant une communauté de cadres communautaires érudits, inspirés et actifs. Malgré le développement de leur réseau d’institutions, le Rav Azimov et son épouse sont restés accessibles à leurs élèves, ainsi qu’aux enfants et aux élèves de leurs élèves, qu’ils traitaient comme des membres de leur propre famille.
Même lorsque sa communauté s’est développée pour compter des milliers de familles, ils ont tenu à assister aux réjouissances familiales, petites et grandes. Leur dévouement à l’observance juive était légendaire. Par exemple, à une certaine époque, Rav Azimov prenait lui-même le train jusqu’à la ville d’Orly pour livrer du lait Chamour, de sorte que des familles puissent observer la cacherout au plus haut niveau.
Même après avoir subi un accident vasculaire cérébral invalidant en 1998 (le 25 Elloul 5758), Rav Azimov a continué à enseigner la Torah et à gérer des institutions d’un budget global de plusieurs millions d’euros qui ne cesse de grossir chaque année.
Mme Bassie Azimov est décédée le lundi 14 novembre 2011, 17 Hechevan 5772 à l’âge de 67 ans. Rav Chmouel Azimov est décédé le mercredi 5 novembre 2014, 12 Hechvan 5775 à l’âge de 69 ans. Ils se sont donnés tout entiers, lui et son épouse, pour faire des âmes juives, comme le dit la Torah au sujet d’Abraham (Béréchit 12-5) : « Vé-eth hanefech acher assou beharan », « et les âmes qu’ils ont fait à Haran ». C’est une vie entière consacrée à la communauté juive, plus qu’un simple travail ou une simple mission, qui se perpétue aujourd’hui avec leurs enfants, jusqu’à la venue du Machia’h très prochainement !