Par le Rav Haim Mellul

Le Rabbi Rayats relate, dans Likouteï Dibbourim, tome 1, page 29a :
« Quand on lui annonça qu’il était libre, l’Admour Hazaken ne le souhaita pas, car il avait prononcé les trois prières du 19 Kislev avec le Maguid de Mézéritch et le Baal Chem Tov. Et, à Min’ha, il avait clairement ressenti ‘la Volonté de toutes les Volontés’.
Nous n’adoptons pas la conception des ‘Hassidim de Pologne, privilégiant systématiquement les miracles. Pour autant, il est clair que, si l’Admour Hazaken n’avait pas signifié son accord, il n’aurait pas été emprisonné. Son incarcération avait donc une portée spirituelle et, quand on le libéra, il fut établi qu’il avait emporté la victoire. Dès lors, qu’importe s’il quittait sa cellule un jour plus tard ?
Il se trouvait avec le Maguid, entendait le Baal Chem Tov. C’est effectivement là les termes qui ont été utilisés devant moi, ‘se trouvait’, ‘entendait’. Et, l’on peut donc comprendre la peine que lui inspira le départ de cet endroit. Bien plus, il dut alors se rendre dans la maison d’un opposant à la ‘Hassidout ! »

Le Rabbi dit, le 19 Kislev 5727-1966 : « L’accusation portait sur la diffusion des sources de la ‘Hassidout du Baal Chem Tov et du Maguid. La Guemara dit que, dans le monde futur, Rabbi ‘Hya ira à la rencontre de celui qui a étudié son enseignement. De même, le Baal Chem Tov et le Maguid vinrent rendre visite à l’Admour Hazaken, au dernier jour de son emprisonnement.
Pendant tous les jours de son emprisonnement, leur présence ne fut pas ressentie clairement. Au jour de sa délivrance, en revanche, le Baal Chem Tov et le Maguid passèrent avec lui les vingt quatre heures de la journée. Et, ils furent donc présents pendant les prières de ce jour.
On peut donner, à ce propos l’explication suivante. Une âme se trouvant dans un corps peut s’unir à celles qui sont dans le monde de la Vérité par l’intermédiaire des Mitsvot que l’on accomplit concrètement, ici-bas. C’est ainsi que Rabbi Yehouda le Prince, après avoir quitté ce monde, retournait chez lui, tous les vendredis soirs, pour réciter le Kiddouch devant les membres de sa famille.
Le moment de la journée qui apporte l’élévation, non seulement à l’âme mais aussi au corps, est celui de la prière. Pendant les trois prières du 19 Kislev, le Baal Chem Tov et le Maguid se trouvaient donc avec l’Admour Hazaken. Et, celui-ci put ainsi ressentir à quel point chaque prière était plus élevée que la précédente. »

Le Rabbi expliqua, le 19 Kislev 5713-1952 :
« Quand le Baal Chem Tov et le Maguid vinrent rendre visite à l’Admour Hazaken, celui-ci leur demanda pourquoi il avait été puni en étant incarcéré. Ils lui répondirent qu’on lui reprochait sa diffusion de la ‘Hassidout. L’Admour Hazaken demanda encore si, après sa libération, il devait l’interrompre. Le Baal Chem Tov et le Maguid lui répondirent par la négative. Bien plus, ajoutèrent-ils, cette diffusion devait être renforcée.
Quand mon beau-père, le Rabbi, revint de Petersburg, son père, le Rabbi Rachab lui demanda s’il y avait, dans la cellule de l’Admour Hazaken, de la place pour d’autres personnes. On peut en déduire que la présence du Baal Chem Tov et du Maguid fut effectivement physique.
On peut donner, à ce sujet, l’explication suivante. La ‘Hassidout fut donnée pour modifier les comportements naturels, issus de l’âme animale et liés au corps. La partie révélée de la Torah ne suffit pas pour obtenir un tel accomplissement. L’Admour Hazaken donna donc à la ‘Hassidout une formulation rationnelle, afin que le corps et l’âme animale l’intériorisent profondément. Et, quand il souhaita recevoir un accord sur cette conception, celui-ci ne pouvait lui être donné que par une âme vêtue d’un corps. »

Le Hayom Yom, à la date du 19 Kislev, dit :
« L’Admour Hazaken fut libéré de son premier emprisonnement le 19 Kislev, au soir du mardi de la Parchat Vayéchev 5559. »

Et, le Rabbi expliqua, à ce propos, le 19 Kislev 5727-1966 :
« La libération intervint au moment de la prière de Min’ha et l’Admour Hazaken précise lui-même qu’elle est liée au mardi, troisième jour de la semaine, lorsque deux fois fut dit le mot ‘bon’, lors de la création. Elle est, en outre, également liée à la Hilloula du Maguid. Ces deux caractéristiques s’étendent à tous les vingt quatre heures de ce jour.
En conséquence, la libération, même si elle eut lieu avant que le jour s’écoule en totalité, concerne bien l’ensemble de cette date, de sorte que toute cette journée est celle de sa délivrance. »