La séfira de Yessod représente la faculté de l’homme de s’unir à autrui. À première vue, on pourrait la considérer comme une aptitude externe, une force qui ne relie les individus qu’en surface, c’est-à-dire par la partie d’eux-mêmes en contact avec le monde extérieur.

 

Dans la classification en quatre catégories des formes d’existence – minéral, végétal, animal et parlant – on constate que l’homme n’est pas désigné par son nom habituel, celui d’homme, ni par son intelligence qui le distingue des autres créatures, mais comme « parlant ». Cela signifie que la caractéristique fondamentale de l’homme est d’être doué de parole. L’homme lui-même est parole, et tout en lui est parole, y compris son silence.

Or, la parole, et plus généralement la communication, est le moyen par lequel les unions se créent entre les êtres humains. Certes, la parole se déploie dans la dimension extérieure, la voix articulée est projetée à l’extérieur de soi et se propage jusqu’à l’autre, mais chargée de mots, cette voix montre que l’homme peut partager ce qui se produit en lui, que ce soit des émotions, des réflexions, des désirs, des espoirs ou des certitudes.

Et cela est rendu possible car au plus profond de lui-même, là où il pourrait croire que son identité est isolée de celle des autres, c’est-à-dire dans son essence propre, l’autre est déjà présent, faisant un avec lui-même, car l’essence de l’âme participe de l’Essence divine. Ainsi, l’union (Yessod) que l’homme réalise avec l’autre qui est extérieur à lui se perçoit comme le déploiement dans la réalité de l’union (chebiYessod) déjà existante à l’intérieur de soi avec ce même autre.

Si la parole, comprise ici comme une force d’union, puise ses racines dans l’essence même de l’âme, il s’ensuit que lorsque la parole est fluide, lorsque la communication s’établit entre les individus, alors l’atmosphère est empreinte de sérénité, car chacun peut exprimer à l’autre ce qu’il est, d’autant plus que la réception de cette parole par l’autre évoque inconsciemment l’union originelle des âmes dans leur essence propre.

Dans le cadre du couple, cette idée est encore plus forte, car si toutes les âmes d’Israël sont unies, le lien du mariage est si puissant qu’il porte en lui le sceau divin permettant de donner la vie. C’est pourquoi l’union du couple est souvent prise en exemple pour illustrer l’idée de l’union entre D.ieu et le peuple d’Israël.

Au milieu du flux incessant des préoccupations quotidiennes, il est important de prendre le temps de s’asseoir avec son conjoint, de le remercier pour le verre qu’il vous a préparé, et de discuter simplement de ce que vous ressentez, des analyses que vous faites sur la vie, etc. (et pas seulement de son organisation). Et si vous ressentez l’envie d’ouvrir un livre de Torah et d’étudier ensemble le lien des âmes avec D.ieu, alors votre union pourra enfin trouver son véritable fondement en Celui qui est au Fondement de tous les Fondements.

En mettant de côté les soucis du quotidien, il est essentiel de cultiver des moments de connexion profonde avec votre conjoint. Prendre le temps de vous asseoir ensemble, de vous écouter mutuellement et de partager vos pensées les plus intimes favorise une communication authentique. Exprimez vos émotions, partagez vos réflexions sur la vie et explorez ensemble des enseignements spirituels tels que ceux contenus dans la Torah.

Dans cette recherche commune de compréhension spirituelle, vous renforcez votre lien et approfondissez votre union en tant que couple. L’union des âmes trouve sa source dans une relation étroite avec D.ieu, qui est le fondement ultime de toute existence.

En consacrant du temps à ces moments précieux de partage, de gratitude et d’étude spirituelle, vous permettez à votre union de s’épanouir pleinement et de trouver sa véritable essence en se reliant à Celui qui est au cœur de toute création.