(Pour l’élévation de l’âme de ‘Haya Clara bat Samuel et Reine)

 

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Terouma, il est question du Michkan (le temple portatif), et de tous ses ustensiles. C’est dans cette Paracha que l’Eternel déclare aux enfants d’Israël : « Faites-Moi un sanctuaire et Je résiderais parmi vous ». Aussi, au début de la Paracha, L’Eternel demande à Moché de parler aux enfants d’Israël afin que ceux-ci ‘mettent à part une partie de leur fortune comme offrande’ (Rachi), pour le Tabernacle.

Lorsque L’Eternel énumère les matériaux de l’offrande des enfants d’Israël il commence par l’or, puis viennent ensuite l’argent et le cuivre. Le Rabbi explique que la raison pour laquelle l’or est cité en premier est parce qu’il désigne les enfants d’Israël eux-mêmes, qui sont aux yeux de L’Eternel comme de l’or.

Plus précisément, l’or désigne le trésor véritable que possède chaque Juif, de par le fait que son âme est véritablement ‘une parcelle de divinité d’en-haut’. ‘L’essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine’ (le Rabbi).

Il nous est donné ici à comprendre que lorsqu’un Juif fait une offrande pour le Temple de D.ieu c’est aussi un don de lui-même qu’il fait. Cela signifie que pour faire de ce monde, et de lui-même, une demeure pour l’Essence divine, chacun se doit de dévoiler les forces de la partie la plus profonde de son âme : l’essence de son âme, laquelle est comparable à un véritable trésor car elle représente le lien essentiel de l’âme Juive avec le Saint béni soit-Il. C’est grâce à elle qu’il est vrai de dire qu’un Juif fait Un avec D.ieu.

Il existe à ce sujet un enseignement du Tsémach Tsédek, (que le Rabbi reprend dans la Si’ha du 4 Adar richon de l’année 5725), qui s’accorde parfaitement à ce propos.

Le Zohar donne deux explications de ‘Terouma’. La première est que le mot ‘Terouma’ contient les lettres de ‘Torah’ avec un Mêm supplémentaire : תרומה תורה מ

Le mot Terouma est donc une allusion à la Torah que Moche étudia avec L’Eternel sur le mont Sinai pendant 40 jours et 40 nuits, car la valeur numérique de ‘Mêm’ est égale à 40.

La seconde explication vient du fait que la quantité de la Terouma est égale à 2/100ième : תרי ממאה (‘tré’ mi ‘méa’ : ‘deux’ de ‘cent’).

A partir du nombre de lettres des deux versets du ‘Chéma-Israël’, les Sages nous expliquent la signification profonde de ‘Terouma’ :

Le nombre de lettres des mots du premier verset : ‘Chéma Israël Adonaye Elohénou Adonaye E’had’, est égal à 25, et le nombre de lettres du second verset : ‘Baroukh chem kévod malhouto léolam vaed’ est égal à 24, ce qui donne un total de 49 lettres.

Or, du fait que l’on récite deux fois par jour la prière du ‘Chéma-Israël’, on obtient un total de 98 lettres, et si l’on ajoute à ce chiffre, le chiffre 2, on arrive à un total de ‘100’.

Ainsi, les Sages nous enseignent que ce chiffre 2, que l’on ajoute aux 98 lettres du ‘Chéma-Israël’, représente l’Offrande, la Terouma, les deux-centièmes, que chaque Juif se doit d’inclure à la prière du ‘Chéma-Israël’.

Ces ‘deux-centièmes’ représentent de manière profonde la force de ‘messirout néfech’ qui vient de l’essence de l’âme juive, c’est à dire la force de faire don de soi-même à D.ieu au moment où l’on dit dans la prière du ‘Chéma-Israël’ le mot ‘E’had’, lequel désigne l’Unité de D.ieu: ‘Hachem-E’had’.

Aussi, ces deux explications du mot ‘Terouma’ expriment, d’une part, que la Torah est un dévoilement du haut vers le bas : Torah-Mêm : la Torah que L’Eternel a enseigné à Moché pendant 40 jours et 40 nuits, et d’autre part, que pour intégrer ce dévoilement il est nécessaire de faire un travail du bas vers le haut, conformément à la seconde explication, selon laquelle ‘Terouma’ désigne les ‘deux-centièmes’ : la force de ‘messirout néfech’ que chacun se doit de dévoiler au moment de la prière du ‘Chéma-Israël’, en disant le mot ‘E’had’.

« Faites-Moi un sanctuaire et Je résiderais parmi vous ». La Joie du mois d’Adar est liée à la construction de nous-mêmes, et du Temple, c’est pourquoi le Rabbi déclare que la joie du mois d’Adar a le pouvoir de transformer l’obscurité du mois de Av en lumière. Ainsi, faire de soi-même un sanctuaire capable de recevoir le dévoilement de l’essence de l’âme, implique nécessairement d’aimer D.ieu ‘de tout son pouvoir’.

Or, c’est en méditant au fait que D.ieu nous a donné ‘une partie de Lui-même que l’on éveille dans notre cœur la Joie la plus grande. La Joie d’être Juif, et d’avoir conscience que dans toutes les situations de l’existence on demeure attaché au Saint béni soit-Il.

Cependant, le point le plus essentiel de ce Dvar Mal’hout consiste dans le fait que c’est précisément par le ‘bitoul’, c’est à dire par la soumission la plus totale vis-à-vis de L’Eternel que l’on parvient à cette Joie.

‘L’essence de notre âme est enracinée dans l’Essence divine’ signifie aussi que l’essence de l’âme est totalement soumise à L’Essence divine, dès-lors il apparaît que c’est uniquement par notre soumission la plus totale aux Commandements divins, que l’on peut parvenir à dévoiler la force de l’essence de notre âme, ainsi qu’il est dit dans la prière du ‘Chéma-Israël’ : ‘Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu de tout ton pouvoir’. Dès-lors chaque Juif éveillera le désir divin de provoquer la venue de notre Juste Machia’h, de nos jours, et dès-à-présent, avec l’aide de D.ieu.