(Pour la réussite spirituelle et matérielle de Shimchon Benhamou et de Chlomo Tordjman)

 

‘L’Eternel lui apparut dans les plaines de Mamré, alors qu’il était assis à l’entrée de la tente, dans la chaleur du jour’.

Selon l’explication de Rachi ‘la chaleur du jour’ signifie que ‘Le Saint béni soit-Il fit sortir le soleil de son enveloppe afin de ne pas le fatiguer avec des invités’, et le Rabbi souligne que ‘le soleil qui sort de son enveloppe’ évoque le dévoilement du Nom divin ‘Havayéh’ (le soleil), lequel ‘sort de son enveloppe’, c’est-à-dire qu’il n’est plus caché par le Nom divin ‘Elokim’ (son enveloppe).’Le soleil qui sort de son enveloppe’ est donc une allusion au dévoilement supérieur de l’Essence divine, laquelle est symbolisée par le nom ‘Havayeh’.

La Mitsvah de la Milah a en effet ceci de supérieur à toutes les autres Mitsvoth de la Torah, qu’elle attire la Sainteté, non seulement dans la matière du corps, mais également dans la matière de ce monde. En effet la promesse que fit Hachem à Avraham de lui donner, et de donner à tous les enfants d’Israël, la Terre d’Israël, dépend de la Mitsvah de la Milah.

Dans le Dvar Mal’hout de la Paracha ‘Le’h Lé’ha’, le Rabbi nous explique que nous ne possédons pas à présent la totalité de la Terre d’Israël, car nous ne possédons que sept des dix Terres qui constituent sa totalité (de manière profonde les sept Terres que nous avons reçues correspondent aux sept Midot : les sept attributs de l’émotion, et chaque Mida inclut en elle les sept Midoth, ce qui fait un total de 49).

Ce n’est que dans les Temps messianiques que nous recevrons les trois Terres de ‘Kini’, ‘Knizi’ et ‘Kadmoni’, lesquelles correspondent aux trois forces de ‘Habad : ‘Hohmah’, ‘Binah’ et ‘Daat’. Il y a d’ailleurs une allusion à ce dévoilement, qui aura lieu au moment de la Délivrance, dans notre Paracha (Vayéra, 18, 2) : Avraham ‘leva les yeux, il vit, et voici trois hommes qui se tenaient debout devant lui’, car le Rabbi nous enseigne que ces ‘trois hommes’ représentent en réalité l’Essence des 3 attributs divins de ‘Hokhmah’ ‘Binah’ et ‘Daat’.

Ces ‘trois hommes’ ne sont donc pas sans évoquer le don des trois Terres et le dévoilement des trois Mo’hin qui auront lieu pendant la Délivrance, et qui de ce fait ‘se tiennent devant nous’, les enfants d’Avraham, car ‘la chose est proche de nous dans notre bouche et dans notre cœur pour l’accomplir’, et dans les Temps messianiques L’Eternel dévoilera enfin aux enfants d’Israël, par l’intermédiaire du Machia’h, la ‘Cinquantième Porte de la Connaissance’.

Le lien qui existe entre le corps et la Terre d’Israël apparaît ici à l’évidence car l’acquisition de la totalité de la Terre d’Israël dépend directement du fait de nous préparer à la venue du Machia’h, c’est à dire de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sanctifier notre corps, d’abord par la circoncision ‘matérielle’, qui consiste à faire pénétrer l’Alliance avec D.ieu dans notre propre chair, mais aussi par la circoncision ‘spirituelle’ qui consiste à étudier l’Essence de la Torah, la ‘Hassidouth, afin de devenir un réceptacle pour recevoir le dévoilement des trois Terres de ‘Kini’ ‘Knizi’ et ‘Kadmoni’, qui correspondent, comme il vient d’être dit, à la ‘Cinquantième porte de la Connaissance’ : ‘Torah Hadacha’, la Torah du Machia’h.

La ‘Hassidout revient constamment sur le fait que la Volonté du Saint béni soit-Il, le but de Sa Création, est Son désir de résider dans ce monde matériel. Or, ce monde est le plus bas d’entre tous les mondes, et force est de constater que ‘c’est précisément sur cette Terre inférieure que se révèle Son Essence’.

Ce principe essentiel s’exprime tout particulièrement par l’exemple de Moché. Hachem le choisit pour être le Berger d’Israël car ‘il est le plus humble parmi tous les hommes de la Terre’. A l’exemple d’Avraham qui a déclaré de lui-même qu’il n’est que ‘poussière et cendre’, Moché est humble comme ‘la poussière de la Terre que tout le monde piétine et qui ne s’en plaint jamais’.

De manière profonde, la ‘Terre’ représente la soumission la plus totale vis-à-vis de L’Eternel. C’est parce qu’il est humble, qu’il mérite que D.ieu se révèle à lui : ‘L’Essence divine Se révèle précisément sur la Terre’. C’est à ce sujet que le Rabbi rapporte dans le Dvar Mal’hout la declaration du Roi Chlomo selon laquelle : ‘Les cieux et les cieux des cieux ne peuvent pas Te contenir, mais le Beït Ha Mikdache qui se trouve ici, dans ce monde inférieur, le peut’.

Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi explique que lorsqu’un Juif lit dans la Torah : ‘L’Eternel lui apparut’, il doit comprendre que le mot ‘lui’ s’adresse à lui-même. Le mot ‘lui’ ne désigne pas une seule personne, il vient inclure l’ensemble des enfants d’Israël, lesquels reçoivent ‘une parcelle de divinité d’En-Haut’, le huitième jour qui succède à leur venue au monde, au moment de la circoncision. L’Alliance avec l’Eternel s’inscrit alors dans la profondeur de leur chair, comme un signe gravé dans l’âme et dans le cœur.

‘L’Eternel lui apparut’ représente le moment de la circoncision, pendant lequel l’âme divine pénètre profondément dans le corps de l’enfant. Peut-être est-il possible de dire ici sous la forme d’un ‘Hidouch qu’il est aussi fait allusion à cela dans le verset décrivant Avraham ‘alors qu’il était assis à l’entrée de la tente’ (Vayéra, 18, 1).

En effet, l’Admour Hazaken dans l’un de ses discours ‘Hassidiques a comparé l’âme à une tente, et cette image d’Avraham assis à l’entrée de la tente n’est donc pas sans évoquer ce moment unique pendant lequel l’âme s’asseoit dans le corps, c’est à dire le moment de la circoncision, de l’Alliance éternelle entre le Saint béni soit-Il et les enfants d’Israël, de l’Alliance entre l’âme et le corps.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit, le Rabbi raconte l’histoire du Rabbi Rachab (dont l’anniversaire est le 20 du mois de Mar-Hechvan), lorsque âgé de 4 ou 5 ans, il entra dans le bureau de son grand-père, le Tsémach Tsédek en pleurant et en se plaignant, disant : ‘L’Eternel est apparu à Avraham mais à nous il ne nous est pas apparu’.

Cette histoire nous enseigne l’importance de désirer nous-même au point d’en pleurer le dévoilement de D.ieu. L’exemple du Rabbi Rachab lorsqu’il est un enfant parle de lui-même.

Un des mots employés par le Rabbi dans l’histoire qu’il nous raconte attire tout particulièrement notre attention. Le Rabbi Rachab ne dit pas ‘LEternel ne m’est pas apparu’, mais il dit : ‘LEternel ne nous est pas apparu !’. Le Rabbi Rachab désire que L’Eternel apparaisse aux yeux de tous :’ne nous est pas apparu’, et non pas seulement à ses propres yeux.

Par ailleurs, le Rabbi souligne ici la qualité des jeunes enfants d’Israël. Leur attachement à D.ieu ne dépend pas des forces de leur intellect, ni même de leurs sentiments. Leur attachement à D.ieu découle de l’Essence de leur âme, du lien qui dépasse la raison et l’intellect.

Dans son ouvrage intitulé : ‘La Source’, le Rabbi Rachab nous enseigne que ‘l’intellect affaiblit la volonté’. Cette volonté inébranlable de faire le bien et de s’éloigner du mal, pour ne faire que la Volonté du Saint- béni-soit-Il. Cette volonté de voir avec nos yeux de chair le dévoilement de D.ieu, de Son Temple, de Sa Torah ‘Hadacha, et de Son Machia’h.

Un des points essentiels du Dvar Mal’hout sur notre Paracha, est que chaque Juif possède la capacité de dévoiler et de révéler dans nos actions, la partie la plus profonde son âme. Lorsqu’il nous enseigne ce sujet, le Rabbi déclare que ‘L’âme divine est une parcelle de divinité véritable, et lorsque l’on détient, ‘tofès, une partie de l’Essence, on la détient dans sa totalité. On détient véritablement l’Essence divine’.

Aussi, le mot ‘tofès’ (‘tfisa’ : ‘détention’) est lié à l’acquisition, au ‘kinian’, par lequel un homme devient propriétaire de la chose acquise. Ainsi, chaque Juif ‘tofès’ et acquiert, devient propriétaire de l’Essence divine de manière véritable’.

La circoncision matérielle sur notre chair est la première étape vers cette acquisition. ‘L’Eternel lui apparut’ au moment désigne la première apparition de l’âme divine dans le corps au moment de la Brith-Milah, puis par notre attachement à la partie profonde de la Torah, par notre attachement à tous les enseignements du Rabbi, nous parviendrons à la circoncision de notre cœur, à ‘aimer D.ieu de tout notre pouvoir’, et dans cas L’Eternel nous apparaîtra, et nous Le verrons avec nos yeux de chair, ainsi qu’il est dit : ‘De ma chair je verrais D.ieu ! ‘

Très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.